Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Règlements de compte dans les tranchées ukrainiennes, par Igor Moiseïev

https://svpressa.ru/war21/article/350427/

Des mercenaires de Varsovie et des combattants du Secteur Droit * de Lviv ont commencé à se battre dans les tranchées avec des mitraillettes. L’auteur de l’article, au vu de son nom, est juif et il jubile devant ce combat de “cons” entre nazis ukrainiens et Polonais orgueilleux. Oserai-je dire que je le comprends parfaitement: rien de plus savoureux pour un juif azkhenaze que de voir des nazis ukrainiens en train de faire la peau à des nationalistes polonais pour savoir qui est le suprématiste blanc le plus convaincant… Il faut bien mesurer que Polonais et Ukrainiens sont parmi les plus antisémites que je connaisse : la seule polonaise que j’ai côtoyée qui réellement n’était pas antisémite en a perdu l’esprit, j’en ai déduis qu’un Polonais qui ne serait pas antisémite serait amputé d’une part de lui-même, cela fait partie de son équilibre ontologique… Mais les Ukrainiens fascisants, ceux qui selon le mot de Goebbels n’avaient pas été amollis dans leur antisémitisme viscéral hérité des cosaques par le bolchevisme leur disputent la palme… Donc riez de bon cœur à ce récit mais inquiétez-vous un peu de la manière dont la balkanisation nationaliste et fasciste par laquelle les USA, l’UE a prétendu juguler tout retour potentiel de l’URSS peut nous promettre quelques retour du bâton (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Les mercenaires polonais et les forces de Pravy Sektor* dans la région de Kremennaïa se sont tirés dessus.

Cela devait arriver tôt ou tard.

L’antagonisme entre Pravy Sektor et les mercenaires s’accroît de jour en jour. Et ce depuis longtemps. Malgré le fait qu’ils se battent apparemment côte à côte. Il y a plusieurs raisons à cela.

Tout d’abord, Pravy Sektor est une sorte d’élite de l’AFU. Comme les unités SS de l’armée ukrainienne. Ils ont une très bonne formation militaire. Ils l’ont clairement démontré à Marioupol. Ils se battent depuis longtemps et ont acquis suffisamment d’expérience au combat. Cela les élève encore plus haut à leurs propres yeux. Il existe un dicton parmi les Pravoseks : “Seules les étoiles sont plus hautes que nous. Seul le soleil est plus brillant que nous”. Leur statut au sein des forces de l’ordre est évident.

Et puis les Polonais insolents arrivent et commencent à “réclamer leurs droits”. Les nazis, bien sûr, ont “senti le sang bouillonner en eux”. Et ils ont pris leurs mitrailleuses. Mais les Polonais se sont avérés être intelligents aussi. Et ils ont envoyé en premier leurs adversaires rejoindre Bandera.

En réalité, le concept militaire des Pravoseks et des Polonais était le même : ne pas prendre eux-mêmes de risques inutiles et envoyer au combat les membres les moins précieux de la société. Ceux qui ne devaient pas être épargnés. Si les Polonais n’avaient pas été disponibles, les Pravoseks auraient poussé la défense territoriale dans la bataille.

Et si les deux sont disponibles, ils sacrifient alors les éléments les moins précieux. Les moins précieux dans ce cas sont bien sûr les mercenaires – quelle que soit leur origine, qu’ils soient Africains, Britanniques, Croates ou Polonais. Vous recevez un salaire, n’est-ce pas ? Alors allez-y et méritez-le. De plus, il pourrait y avoir des liens de parenté étroits entre les forces de sécurité nationale et les gardes de Défense territoriale. Bien sûr, il vaut mieux jeter un polak sous le feu de l’artillerie russe qu’un cousin, un gendre ou un neveu.

Et les Polonais en étaient bien conscients. Et afin de démontrer leur courage à ces “péquenauds” d’ukrainiens (et l’honneur polonais “marque de fabrique” oblige), ils ont en effet attaqué les lignes russes à plusieurs reprises. Et l’artillerie russe les a logiquement “dézingué” à travers toute la steppe. La prise d’assaut ne s’est pas bien passée.

Les premiers “deux cents” [= morts] ont dégrisé les têtes brûlées polonaises. Ils ont réalisé qu’ils étaient jetés à l’abattoir. Dans l’armée ukrainienne d’aujourd’hui, ce n’est pas l’habitude de s’apitoyer sur les gens.

Et les fiers Polonais ont soulevé une émeute à l’échelle de la brigade, disant que si vous voulez tellement mourir, vous devriez aller vous-mêmes à l’assaut des positions russes. Un mot après l’autre, la situation s’est réchauffée. Les insultes nationales ont été utilisées comme artillerie lourde (comme c’est souvent le cas). Le dernier argument aurait dû être une rafale de mitrailleuse. Mais ici, les Polonais se sont montrés plus agiles.

Dans ce cas, l’orgueil démesuré des Polonais a joué un rôle positif. Cela a rendu les Polonais plus déterminés et rancuniers. De plus, leurs compagnons d’armes venaient de mourir. Cela les a endurcis encore plus. Et au lieu des langues, des mitrailleuses ont commencé à parler.

Après cette escarmouche dans la “forteresse”, les Polonais et les secteur droits se sont dispersés sur des flancs opposés du cantonnement de la brigade. Les commandants de l’unité ont réussi à mettre un terme au conflit en retirant les mercenaires de l’unité. Mais le résidu sanglant est resté.

Quelles conclusions la direction de l’AFU en tirera-t-elle ? Ils en tireront des conclusions. Très probablement, les Polonais seront retirés des unités mixtes. Les brigades de mercenaires seront désormais formées sur la base de la nationalité.

Les Polonais seront très probablement autorisés à s’adonner à leur activité favorite – reconnaissance, sabotage local et attaques des convois à l’arrière. Et en prime, le pillage des civils.

Les Polonais ne semblent plus vouloir prendre part aux hostilités directes. Ils ont gagné ce droit par le sang après l’escarmouche. Certains des mercenaires comprendront que le “safari sur les Russes” en Ukraine n’est clairement pas un succès. Et non seulement ça. Il s’avère que les Ukrainiens pour lesquels ils se battent les considèrent également comme “remplaçables”. Les plus intelligents, après avoir réalisé ce fait, rentreront chez eux. Les plus tarés resteront pour tester leur sort plus loin.

Et les Ukrainiens – surtout ceux qui crevaient d’envie de devenir “européen” – ont une fois de plus compris comment les “européens” les traitent.

Bien entendu, les médias ukrainiens feront tout leur possible pour étouffer ce conflit sanglant. Le menteur Arestovich va trouver une autre excuse facile. Ou généralement faire comme si rien ne s’était passé. Mais il y a aussi le bouche à oreille.

D’ailleurs, ironiquement, parmi les séparatistes ukrainiens de droite, il y a aussi beaucoup de Polonais de souche. Biletsky, par exemple. Il s’avère donc que des Polonais – représentants d’un même peuple mais citoyens de pays différents – se sont tiré dessus. Les préférences politiques étant plus fortes que l’appel du sang.

Cela souligne une fois de plus que les Américains se fichent non seulement des Slaves, mais aussi de tous les Européens, quelle que soit leur nationalité. Et pour avoir le droit de rester un gendarme mondial, ils sont prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien, Polonais, Croate, Allemand et ainsi de suite.

*Le 17 novembre 2014, la Cour suprême russe a déclaré extrémistes les activités de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, du Secteur droit, de l’UNA-UNSO et de l’organisation Stepan Bandera Trident et Bratstvo. Leurs activités sont interdites en Russie.

Note : comme on l’apprend par ailleurs, l’histoire s’est plutôt mal terminée pour les Polonais : “Sur le conflit d’hier entre les mercenaires de Pologne et les nazis. Hier, les Polonais ont refusé d’aller de l’avant et à cause de cela, l’une des attaques dans la direction de Liman s’est arrêtée et les nazis ont subi des pertes. Des représentants des nazis sont venus s’occuper de l’affaire et les Polonais les ont mitraillés. Mais ce n’est pas tout ! Vers la tombée de la nuit, les nazis décident de prendre leur revanche et attaquent le camp des Polonais. Résultat : 23 morts, et on ne sait combien de blessés. Les gens ne comptent que les sacs mortuaires”. (voir l’article “Opération spéciale” 27 octobre à 12h25)



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7 Commentaires

  • jean-luc
    jean-luc

    Chère Danielle, je me permets de froncer les deux sourcils sur ta note d’introduction! que l’on trouve une forte pénétration des idées fascistes et racistes dans les populations ukrainiennes, en particulier occidentales, et à un moindre niveau, polonaises est avéré. Ces populations, parmi d’autres, ont été travaillées depuis de nombreuses années par des idéologies qui s’appuient sur un environnement historique et géopolitique qui en favorise la pénétration, pour la plus grande satisfaction de l’empire. Mais cela ne fait pas des Ukrainiens, ni des Polonais, des races? par définition anti-juives. ;).
    Par ailleurs, un épisode intéressant et qui ouvre aussi des perspectives dans la mesure où les mercenaires (officiels ou non) vont être de plus en plus en demande côté AF?U.

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    • admin5319
      admin5319

      il ne s’agit pas de races mais de “cultures”… et je puis t’assurer que je n’ai dans toute ma vie rencontré que deux Polonais dont je considère qu’ils ne sont pas antisémite, la jeune femme dont je parle dans l’introduction et un archiviste de Tarnow qui m’est apparu réellement navré par les moeurs de ses concitoyens. C’est si ancré dans ces peuples pour des raisons historiques liés à l’emprise féodale tardive selon moi que j’ai fini par considérer que c’était “ontologique”, cela faisait partie de leur identité. Je pense qu’ils ont réussi même à faire de Begin le raciste sioniste l’équivalent d’un noble polonais contre les arabes… Walesa est une abomination dans le genre… Mais l’intéressant est de voir la maière dont ils structurent leur russophobie sur le modèle de l’antisémitisme. L’antisémitisme existe aussi chez les Russes et je te recommande la lecture de Solejestyne dans son livre traduit chez Grasset “ensemble” deux gros volumes consacrés à la cohabitation entre juifs et slaves, les premiers étant coupables de tous les malheurs des autres, de l’ivrognerie au bolchevisme… Quand je pense que tous ces gens nous sont vendus par BHL et Glucksman, il y a de quoi se demander ce qui les pousse les uns et les autres… Il y a d’autres peuples antisémites, l’influence catholique existe en amérique latine mais c’est de la roupie de sansonnet à côté de ce qui existe en Pologne et en Ukraine… Je crois aussi qu’il y a l’influence de celui que Constantin le Grand converti au catholicisme avait chargé de définir les thèmes de l’antisémitisme pour distinguer le judaisme du christianisme, ce qui n’avait rien d’évident. Il a chargé saint jean Chrysostome de définir une véritable propagande antisémite et c’est chez ce père de l’église, très apprécié dans le monde orthodoxe que l’on trouve la plupart des thèmes de l’antisémitisme y compris les rituels sanglants contre l’hostie ou contre les enfants qui ont suscité quelques pogromes… Bref c’est une culture qui remonte loin… et que chaque génération réinterprète…

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      • Alexander MOUMBARIS
        Alexander MOUMBARIS

        Permettez-moi de remarquer que Constantin le Grand ne s’est pas converti au catholicisme mais plutôt au christianisme. Le catholicisme n’est apparu qu’en 1054 quelque 700 ans plus tard.

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        • admin5319
          admin5319

          tout à fait d’accord, c’est une erreur de ma part surtout qu’ici il n’est pas question de catholicisme mais d’orthodoxie, l’erreur est donc double…

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Encore une fois cher monsieur vs montrez d’entrée par vos propos que vs êtes maintenu ds l’ignorance due à la censure de fait concernant l’Ukraine entre autre. La constitution ukrainienne précise que le rôle de l’état ( issu de Maïdan) est de défendre l’intégrité génétique du peuple ukrainien. J’ajoute que le nazi fascisme a 3 particularités: maintien du capitalisme et du chef ,le patron.
      Anticommunisme d’abord
      Haine raciale,les juifs ds les anciens empires germaniques et austro hongrois tsariste vainqueurs de la France républicaine issue de la révolution affirmant l’égalité des droits en 1815.
      Aujourd’hui point la haine raciste contre les russes et même,on le voit contre les arabes,cette haine est organisée pour créer un ennemi supplantant ds l’imaginaire la réalité des classes et de leurs confrontations. Hitler explique cela ds mein kampf précédant la haine raciale par la nécessité de détruire les objectifs des lumières et de la révolution dt l’égalité. Vs conviendrez qu’un GD patron un roi la noblesse( formant toujours l’architecture de la majorité des états européens)un GD capitaliste ne va pas s’abaisser à faire vivre l’égalité des droits lui alors que ces êtres et classesvivent du commerce des pires inégalités.

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      • jean-luc
        jean-luc

        je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, mais je pense être globalement d’accord avec ce que vous écrivez. Votre réponse semble tomber à côté de mon commentaire 🙂

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  • Yannick LB
    Yannick LB

    Moïsseiev décrit bien l’enchaînement des faits qui a conduit à ces fusillades, mais toute rivalité dans l’antisémitisme mise à part, cet épisode ne nous renvoie-t-il au vieux contentieux polono-ukrainien ? Faut-il remonter à Khmelnitski ? Bandera, quant à lui, avait commencé par faire le coup de poing contre les polonais avant 1939. On connaît la suite, et on s’étonne d’ailleurs que les gars qui se font tatouer des croix gammées sur le biceps aient oublié comment les nazis ont roulé les ukrainiens dans la farine, après les avoir utilisés dans le massacre des juifs. Je viens de me procurer un film polonais, Wołyń, sur les massacres de polonais par des Ukrainiens en Volhynie. Tout ça ne remonte-t-il pas à la surface ?

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