Un article du WSWS sur la conférence de Bonn du parti des verts en Allemagne, un article qui comme à l’ordinaire est bien documenté mais dans lequel on reste sur sa faim en matière de perspective. Pour ceux qui connaissent un peu les verts allemands, il n’y a pas de surprises dans cette lecture légitimement indignée, nous connaissons depuis longtemps la générale verte Annalena Baerbock et son collègue Robert Habeck. Malheureusement, nos écologistes français sont presque aussi inquiétants au niveau de leur idéologie et témoignent de capacités manoeuvrières entre des politiciens qui n’ont aucuns états d’âme à trahir électeurs, promesses et crédo pour tenter de ravir la place de meilleur soutien de l’impérialisme à leur allié social démocrate…. (Note de Jean Luc Picker et danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Peter Schwarzil y a un jour
La conférence du Parti des verts allemands qui s’est tenue le week-end dernier a été un spectacle répugnant. Les 817 délégués réunis à Bonn se sont surpassés les uns les autres dans l’exigence d’une escalade de la guerre en Ukraine.
Il est difficile de dire quel aspect de ce rassemblement fut le plus abject: le rejet par les délégués des déclarations antérieures, pour la forme, de ce parti en faveur de la paix, du désarmement, de la protection de l’environnement et de la sortie du nucléaire ; ou bien le cynisme avec lequel ils ont justifié leur nouvelle ligne politique ; ou encore leur mépris et leur ignorance pour les préoccupations et besoins de la grande masse de la population.
La guerre par procuration que l’OTAN mène contre la Russie en Ukraine menace de dégénérer en troisième guerre mondiale, nucléaire. Le président américain Joe Biden a évoqué le danger d’une ‘Apocalypse’ nucléaire. L’ancien directeur de la CIA, Leon Panetta, estime à 25 pour cent la probabilité que des armes nucléaires tactiques soient utilisées en Ukraine. La réponse des Verts est de verser de l’huile sur le feu et de prôner une nouvelle escalade militaire.
Une motion demandant un cessez-le-feu en Ukraine et une autre s’opposant à la fourniture d’armes lourdes à Kiev ont été massivement rejetées par les délégués. Le représentant vert au Parlement européen, Sergey Lagodinsky, a fustigé l’argument d’un délégué avertissant que l’Europe serait anéantie après le largage de la première bombe nucléaire. Les Ukrainiens « ne pouvaient pas se défendre avec des tournesols » a-t-il contré.
Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères a préconisé avec véhémence la livraison de plus d’armes et de chars de combat lourds à l’Ukraine. « Nous soutenons l’Ukraine, non pas malgré que nous soyons un parti de la paix et des droits de l’homme, mais parce que nous sommes un parti de la paix et des droits de l’homme », a-t-elle déclaré pour justifier son plaidoyer en faveur de la guerre.
La cheffe du parti, Ricarda Lang, l’a soutenue en disant: « Je suis convaincue que nous devons livrer plus d’armes, nous devons réagir plus rapidement. Le temps des hésitations est passé. »
Les États-Unis ont déclaré la Chine rivale stratégique et se préparent systématiquement à la guerre contre ce pays de 1,4 milliard d’habitants. Les Verts soutiennent ce cap. « La Chine menace notre mode de vie démocratique, et c’est pourquoi nous devons la prendre très au sérieux », a justifié l’ancien chef du parti Reinhard Bütikofer.
Contrairement à ce qui était prévu dans l’accord de la coalition (SPD, Verts, et FDP), le gouvernement fournit des équipements et des armements pour avions de combat d’une valeur de 36 millions d’euros à l’Arabie saoudite, qui les utilise pour bombarder sans pitié le Yémen. Aucun problème pour les Verts! La conférence du parti a donné son feu vert à ces exportations.
Baerbock a trouvé une nouvelle justification à cette politique criminelle. Si l’Allemagne devait se retirer du projet européen commun qui produit des armes pour le régime saoudien, les coûts d’équipement de la Bundeswehr [armée allemande] augmenteraient et donc l’argent pour les prestations sociales ferait défaut. « Je ne veux pas que nous économisions encore plus dans le secteur social et alors Lisa [se référant à Lisa Paus, la ministre verte de la Famille] n’aura plus d’argent pour les enfants qui en ont un besoin urgent », a affirmé la ministre des Affaires étrangères.
« Faire de la sécurité sociale avec les exportations d’armes » – un nouveau slogan original pour les Verts! Baerbock en fut récompensée par une acclamation debout.
La conférence a aussi sacrifié la politique climatique, marque de fabrique des Verts, à la politique de guerre. Le parti a accepté de retarder la sortie du nucléaire prévue et de réactiver les centrales électriques au charbon pour compenser les pénuries de gaz résultant des sanctions économiques imposées à la Russie.
Les Verts sont restés fidèles à leurs origines sur un seul point. Leur conférence a débattu de questions entièrement secondaires afin de donner l’impression qu’un débat controversé était encore possible. On a permis aux jeunes carriéristes Luisa Neubauer (Fridays for Future) et Timon Dzienus (Jeunesse verte) d’accuser le parti « d’hyperréalisme écologique » et d’avoir « raté les objectifs sur le climat ». Le congrès s’est livré à un débat houleux et à un vote organisé à l’improviste sur la question de la démolition du petit hameau de Lützerath afin de faire place à l’extraction de lignite. En fait, tous les habitants du petit village sont déjà partis.
Ces débats ne changent rien à la trajectoire du Parti vert qui vire de plus en plus à droite. La transformation des Verts en parti de guerre, en défenseur de l’État bourgeois et de l’ordre capitaliste est complète. « Nous sommes porteurs de cet État », clame fièrement Omid Nouripour qui codirige le parti avec Ricarda Lang.
« Les personnalités fondatrices de Bündnis 90/Parti des Verts se rassemblèrent jadis dans un esprit de rébellion et de mépris du système dans les deux États allemands », a commenté la Süddeutsche Zeitung . « Aujourd’hui, le parti considère la sauvegarde de l’ordre public comme sa tâche la plus sacrée. » Le Tagesspiegel a écrit: « Aujourd’hui, les Verts sont encore radicaux, mais radicalement réalistes. [ …] L’ethos de la responsabilité nous oblige à penser d’abord au pays et ensuite au parti. Ceux qui ne s’en rendent pas compte ne reconnaissent pas leur responsabilité. Les considérations de nature éthique sont dépassées.
La fusion des Verts et de l’État est inversement proportionnelle à la fracture sociale allemande. Les conséquences des sanctions économiques, de la flambée de l’inflation, de la montée en flèche des loyers et de la récession imminente creusent le fossé entre riches et pauvres, annonçant de véhémentes luttes de classe et des affrontements avec le gouvernement au pouvoir (sociaux-démocrates, verts et libéraux). Les Verts réagissent à cela en virant fortement à droite.
Pour dissiper tout doute sur qui le parti sert, les Verts avaient invité de grandes entreprises à parrainer financièrement leur conférence – comme l’organisation patronale Gesamtmetall, qui représente entre autres les intérêts de l’industrie d’armement, l’entreprise chimique Bayer, l’Association nationale du logement et des entrepreneurs immobiliers, l’industrie avicole allemande et la chaîne de discount Lidl. Siegfried Russwurm, président de l’Association de l’industrie allemande, est intervenu en tant qu’orateur invité à la conférence.
(Article paru en anglais le 19 octobre 2022)
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karlmarxou
j’en connais du côté de chez moi qui sont du même tonneau. le crétinisme politique petit bourgeois allié à la crapulerie décomplexée donne ces avatars sans états d’âme.
Jean François Dron
Bon pour moi, les verts ont dépace les limites acceptables. Allamands, français ou martiens je ne veux plus entre parler d’eux. Il faut rompre avec toutes union où il seraient siceptibles d’être perticipant. Les dénoncer sans relache comme au service d’un pays étranger (les USA) et ce à tous les niveaux. Eoliennnes gaz de schiste rond up ,nucléaire. Toute leur politique est axée en faveur des USA. çà suffit.