Voici un article qui émane de l’un des amis de Cuba de par le monde en l’occurrence un écrivain chilien Luis E. Aguilera, secrétaire des écrivains chiliens, qui a organisé dans sa communauté de nombreuses activités culturelles dans lesquelles le soutien à Cuba joue un rôle essentiel. C’est ce genre de cercle que nous essayons de constituer à Marseille en relation avec toutes les associations, syndicats, partis qui voudront bien participer à nos activités comme nous participons volontiers aux leurs. Ce texte venu de la Maison des Amériques à la Havane en passant par le Chili répond à un certain nombre d’interrogations que se posent de par le monde les amis de Cuba, tous ceux qui comme nous avons conscience du symbole qu’est Cuba et de la nécessité de soutenir ce pays. A ce titre, nous vous rappelons notre initiative du 3 novembre. Nous avons invité Viktor Dedaj, journaliste, auteur de nombreux livres et articles sur Cuba à venir nous parler du blocus, de l’extraterritorialité parfaitement illégale des Etats-Unis et des possibilités en France d’y faire face. Donc rendez-vous le 3 novembre à la maison des associations, 93 la Canebière de 17 heures à 20 heures. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Nous avons reçu ces derniers jours de nombreux messages d’amis de l’Assemblée et de la Révolution cubaine qui, face aux nouvelles persistantes et sombres qui prolifèrent dans les médias et les réseaux, demandent avec inquiétude ce qui se passe dans notre pays. « Le peuple » et « le gouvernement » sont-ils vraiment face à face ? Cuba est-elle un « État défaillant » incapable de résoudre une crise ?
Coïncidant avec l’entrée en vigueur du Code, un ouragan dévastateur a frappé la région occidentale de Cuba et son sillage a fait des dizaines de morts aux États-Unis. Il est douloureux et difficile, pour tout pays qui souffre d’une telle éventualité, de se relever, d’atténuer les souffrances des victimes, d’essayer de se remettre des dégâts et d’aller de l’avant. Pour Cuba – économiquement étranglée et calomniée depuis des décennies – le défi se multiplie. Seule la décision incontestable d’allouer les ressources limitées du pays pour que personne ne soit laissé sans défense et la conviction que ce n’est qu’avec la participation et le soutien du peuple qu’il est possible d’aller de l’avant, peuvent expliquer que nous parvenons à surmonter, sans cesser de penser à aller beaucoup plus loin.
Alors que des personnes et des organisations du monde entier ont exprimé leur solidarité et offert un soutien concret à Cuba, tandis que des gouvernements frères ont fourni de l’aide et que des amis tels que ceux du Forum du peuple ont appelé depuis les pages du New York Times au président Biden à faire preuve de l’esprit humanitaire le plus élémentaire et à ne pas entraver le but de l’île de se lever avec ses propres efforts, d’autres voix ont profité de la tragédie pour installer la matrice de l’opinion selon laquelle nos maux et les difficultés à y faire face sont une conséquence de l’incapacité du gouvernement cubain. Ils veulent capitaliser sur le malaise logique des citoyens privés de services de base dans l’espoir que la nature réalisera enfin ce que tant de tentatives désespérées de détruire la Révolution n’ont pas été en mesure de faire. Maintenant, ils politisent les manifestations spontanées et les revendications, se déplacent à travers des réseaux hystériques et des discours de haine agressifs, incitent à la violence de rue, s’opposent au moindre relâchement du blocus et suivent à la lettre le scénario du « coup d’État en douceur ».
Soixante ans après la crise d’octobre, peut-être le moment le plus risqué vécu par le processus révolutionnaire, ces jours où, selon le Che dans sa lettre d’adieu, Fidel brillait comme peu d’hommes d’État dans l’histoire. Encore une fois, le destin nous offre l’alternative de nous abandonner aux adversités et aux menaces ou de nous y imposer avec imagination et audace. Aucun « État défaillant » ne pouvait rêver de la deuxième option ; aucune personne digne ne le soutiendrait.
Aujourd’hui, Cuba si souvent diffamée se remet des ravages causés par l’ouragan. Au lieu de la répression attribuée au « pays virtuel » fabriqué, dans le « vrai », les autorités visitent en permanence les zones touchées et dialoguent directement avec les citoyens. Comme dans tous les moments difficiles, la solidarité, principe de base de notre coexistence, vient au premier plan. Faites savoir à nos amis que l’écrasante majorité du peuple se reconnaît dans ses dirigeants, participe au redressement du pays et défend le principe qui se trouve au seuil de la nouvelle Constitution approuvée en avril 2019 : « Cuba est un État socialiste de droit et de justice sociale, démocratique, indépendant et souverain ».
La Havane, le 2 octobre 2022.
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Luis E. Aguilera
Secrétaire général de la Société des
écrivains du Chili (SECH),
Région de la branche de Gabriela Mistral-Coquimbo
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La Serena – Chili
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