Sacha Bergheim, israélien français connaissant bien le monde russe est actuellement au Daghestan d’où il envoie ce commentaire sur l’état du Front et sur la première contreoffensive de l’OTAN face aux Russes. Parce que désormais la bataille qui se joue oppose bel et bien l’OTAN à la Russie… Bliken pret à se battre jusqu’au dernier Ukrainien et pourquoi pas européen, voit dans cette bataille les énormes pertes russes, l’allié chinois affaibli,c’est un bel optimisme qui prouve à quel point l’Ukraine est de la chair à canon comme ce sont les européens qui payent la note de cet art d’épuiser selon les USA les Russes. Autre paradoxe, le choix de la stratégie soviétique dans cette contre offensive et qui dit stratégie soviétique pense au piège d’Alexandre Nevski, cet art de laisser s’avancer l’ennemi pour le prendre en tenaille et effectivement le couloir d’offensive peut se refermer (voir ci dessous carte) . Cette analyse confirme le bulletin spécial que Marianne traduit pour nous quotidiennement mais elle reste exclusivement militaire alors que le bulletin lui contextualise le militaire dans une stratégie anti-OTAN qui a des dimensions autant sinon plus économiques et géopolitiques. .Sans oublier que la guerre est livrée partout contre les peuples et pour les intérêts des mêmes.(note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Voir ci dessous carte des avancées OTAN-Ukraine
Il n’était pas possible de manquer de publier à l’occasion de l’offensive ukrainienne sur Izyul et Kupiansk qui se déroule en ce moment parce qu’il s’agit en réalité de la seule et première offensive ukrainienne depuis le début de la guerre. Une offensive est par définition un ensemble d’actions menées pour détruire les capacités de l’ennemi et le contraindre à soit se replier soit se rendre.
Beaucoup de bruit a été fait autour de la fameuse “contre-offensive” de Kherson dont nous avions déjà signalé qu’elle ne représentait rien. Pourquoi la percée ukrainienne entre Kupiansk et Izyum? Il y a quatre raisons à cela qui rendent le développement des opérations militaires des prochains jours décisifs:
1 le terrain: contrairement à la steppe de Kherson où tout rassemblement est observable à distance et où l’aviation russe a pu détruire des dizaines et des dizaiens de blindés, sans compter les unités laminées par des bombes FAB 500. Il a été facile de laisser venir l’adversaire, l’encercler et réduire les poches avancées non ravitaillées. A l’inverse, la région à l’est de Kharkov est plutôt valonnée et entrecoupée de nombreux bois et forêts. Cela a un impact certain dans la contrainte que cela représente pour les avions d’opérer à l’aveugle sans reconnaissance au sol.
2 l’absence de second échelon russe. Contrairement à Kherson où les médias occidentaux et autres experts ont prétendu que le himars avait fait des merveilles (oui, quelques opérations tactiques), à aucun moment le corps russe n’a été isolé, sans ravitaillement ni coupé de ses bases arrière. Cela explique pourquoi le front a tenu le choc de dix attaques simultanées. Du côté de Balakleya, il n’y avait qu’une ligne de défense.
3 la doctrine: à Kherson, ce sont les méthodes occidentales qui ont été appliquées sans couverture aérienne, à Kharkov, c’est la doctrine en apparence soviétique: percée massive, introduction d’unités mobiles de reconnaissance pour isoler les points de défense et couper les approvisionnements. Comme la couverture aérienne est limitée près de Kupiansk, l’effet bélier a pu fonctionner à plein régime et être exécuté avec brio.
4 le commandement occidental: paraxodalement, si la doctrine est de type soviétique, c’est uniquement en raison du terrain et non de la stratégie militaire sous-jacente. Le commandement est britannique, le renseignement américain, et les unités de reconnaissance sont issues dans la majorité des PMC (les Wagner occidentaux).
Le premier échelon ukrainien a fixé les forces russes dans les communautés urbaines sans les prendre d’assaut, tout en laissant les unités de reconnaissance prendre le contrôle stratégique des routes de ravitaillement, ce qui a obligé les russes à deux opérations aéroportées pour faire venir en toute urgence des forces capables d’organiser une retraite du gros des forces et redéployer des points de fixation afin de limiter au nord et au sud l’avancée ukrainienne. Dans un second temps, les unités occidentales privées sont rejointes par les bataillons mécanisés ukrainiens. On peut s’interroger sur la stratégie russe: au début de l’offensive, les Ukrainiens disposaient d’un ratio de 1 à 3 [9000 VS 3000] en leur faveur (ce qui était le cas des offensives précédentes, sans aucun succès notable), puis ils ont dégarni les unités présentes autour de Kharkov, les faisant passer par la ville relais de Chuguev à l’est de Kharkov, permettant d’accroître, avec les ravitaillements, le ratio de 1 à 10 [5000 Russes (et alliés) avec les renforts VS 50 000 Ukrainiens (et alliés)], ce qui est impossible à contrer. A cela on ajoute un usage raisonné et opérationnel des MLRS sur le front: les lanceurs multiples ont frappé à chaque étape les renforts possibles, donnant l’opportunité au premier échelon offensive de progresser sous un feu ennemi limité.
Autrement dit, c’est la première fois où les forces ukrainiennes-otan (ne le cachons pas, l’otan est DIRECTEMENT impliqué) agissent de manière combinée donc performante. En même temps, les forces ukrainiennes continuent d’attaquer plusieurs zones du front dans le but d’empêcher le redéploiement des unités russes et alliées vers Kupiansk et Izyum. Cela correspond ainsi à la définition militaire d’une offensive. C’est l’opération la plus massive depuis le début du conflit.
Les Russes ont établi une ligne défensive et la bataille se joue actuellement dans les faubourgs de Kupiansk, le village de Senkove a été pris par les unités de reconnaissance avec surtout le pont qui n’a pas été détruit, donnant un accès quasi direct à l’autoroute qui sert de ravitaillement à tout le front de l’oblast de Kharkov. Plusieurs opérations aéroportées sont en cours pour ravitailler le front, une unité de réserves des forces du ministère de l’intérieur russe ainsi que 400 PMC Wagner ont pris position sur la route entre Izyum et Kupiansk (900 hommes [info exclusive!]), et des colonnes de blindés ont été repérés sur la route. Pour le moment Izyum n’est pas isolé et les Russes mènent une offensive vers Slaviansk pour empêcher l’offensive ukrainienne combinée de s’y étendre (2000 hommes au nord de Slaviansk).
Trois paramètres rentrent en ligne de compte:
-pourquoi les russes n’ont pas détruit les ponts qui mènent à la voie stratégique Belgorod / Izyum?-pourquoi ont-ils observé l’accumulation de moyens à Chuguev sans le frapper et n’ont-ils laissé qu’une ligne défensive au lieu des deux échelons habituels?
-pourquoi les Russes n’ont pas bombardé Chuguev avant MAIS hier soir, soit le principal point de ravitaillement APRES le début de l’opération ukrainienne?
On peut émettre trois hypothèses pour lesquelles nous aurons de réponse qu’une fois l’opération en cours achevée:
1-les Américains ont observé que les Russes ont dégarni un front qui dispose d’une profondeur stratégique de 40km, en raison des moyens limités que les Russes s’imposent au nom de leur “opération spéciale” qui implique principalement des unités locales (mobilisés de Lugansk, Donetsk) et des forces spéciales (garde nationale, Tchétchènes) épaulés par des unités d’artillerie de l’armée russe et des contractuels privés (Wagner), et ont pu mobiliser beaucoup de forces, en raison du corps d’armée assurant la défense de Kharkov. Le but est ainsi opportuniste: prendre Kupiansk et Izyum avant l’automne par le biais d’une grande tenaille.
2-les Russes ont dégarni volontairement la zone de Balakeya pour étirer les forces ukrainiennes qu’ils ne parviennent pas à défaire dans les cercles défensifs autour de Kharkov, une tactique éprouvée lors des différentes attaques combinées ukrainiennes des deux derniers mois, en laissant la zone attractive (en ne dynamitant pas les ponts qui donne accès à l’autoroute stratégique vers Izyum) et en conduisant les Ukrainiens dans une petite tenaille.
3-une combinaison des deux. Il me semble que les Ukrainiens ont prévu une offensive, repérée par les Russes qui dégarnissent le front en omettant que le commandement occidental tienne compte des leçons passées, d’où le ratio incroyablement plus élevé où les forces ukrainiennes jouent leur atout ultime.
Les Russes ont de toute évidence été pris de court par la qualité opérationnelle des unités de reconnaissance, le choix de contourner les zones défensives pour couper l’arrière, et par la quantité d’équipement impliqué dans les forces, avec le risque inhérent que cela représente. Les Russes actuellement déploiement beaucoup de renforts mais avec deux jours de retard sur les Ukrainiens. La question est donc de savoir si dans ce délai de deux jours avec que les Russes ne puissent réduire le ratio de 1 pour 10 à 1 pour 3 (qu’ils gèrent plutôt bien en raison de leur densité en artillerie et des sorties aériennes), les Ukrainiens vont réussir à occuper Kupiansk et à couper l’autoroute vers Izyum.
Si c’est le cas, cela obligera les Russes à reconsidérer la nature de “l’opération spéciale” et à passer à la vitesse supérieure s’ils ne veulent pas risquer de perdre militairement ce que Zelenski gagne politiquement.
Si les Ukrainiens stagnent sur les fronts nord et sud, et ne parviennent pas à enfoncer la ligne à l’est de Senkove, ils risquent de se retrouver en encerclement opérationnel, sans fortification, et un repli ou une défaite serait alors fatale pour le corps d’armée de Kharkov. C’est donc non à Kherson mais à Kupiansk que se joue la bataille la plus décisive de toute l’année 2022.
Si les Russes ne reconquièrent pas le terrain perdu, ils auront perdu politiquement, moralement et militairement: cela signifie que l’opération spéciale est incapable de résister à une percée et cela donnera aux Ukrainiens sur les zones les plus tendues du front une raison de plus d’espérer.
Si les Ukrainiens ne parviennent pas à couper Izyum et à faire tomber la ville, c’est une offensive très coûteuse en hommes qui risque de rapprocher les forces armées ukrainiennes du point de rupture. Près de 5000 hommes ont été perdus sur le front de Kherson (soit 5 fois plus que les Russes) et plus de 560 soldats ukrainiens ont perdu la vie durant le premier jour de l’offensive de Balakleya (mais sur un ratio de 50.000 hommes, cela n’affecte pas les capacités opérationnelles, cela jouera uniquement si la bataille se prolonge à ce rythme et sans gain stratégique).
Qui plus est, en dégarnissant d’autres fronts, les Russes, et notamment les forces de Kadyrov sont reparties à l’assaut et sont au coeur de Bakhmut.Nous avions noté à plusieurs reprises que les forces ukrainiennes n’avaient réussi la moindre offensive jusque là: incapacité tactique, moyens limités, mauvaise coordination, ratio insufissant, échelons limités.
C’est une situation inédite qui se joue en ce moment et qui donne lieu à des batailles féroces où chaque camp a pleinement conscience qu’une défaite a des conséquences respectives qui sont existentielles: tant que l’armée russe n’est pas défaite, elle apparaîtra encore pour les Ukrainiens comme une menace existentielle, et si l’armée ukrainienne n’est pas défaite, c’est l’ossature même de la stabilité de la fédération de Russie, son armée, qui est menacée, avec un risque d’implosion qui pourrait survenir plutôt que prévu
PS: ce qui m’inquiète c’est que les ukrainiens ont mis leurs meilleures unités dans cette bataille. S’ils ne gagnent pas, cela ne laisse plus aucun espoir de réellement peser par la suite. C’est un véritable quitte ou double qui ne repose que sur une seule variable, la lenteur de la mobilisation des unités russes de réserve
Leçon du jour venant du Daghestan:”Акьулсуз дустунилай акьуллу душман хъсан я”: Un ennemi intelligent vaut mieux qu’un ami stupide (cela s’appelle l’émulation!)
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Daniel Arias
L’hiver approche et la pressions énergétique va jouer à plein dans le conflit, directement en Ukraine mais aussi chez leurs alliés européens.
La demande d’équipement d’hivers à l’OTAN montre que l’Ukraine n’est par prêtre pour une guerre d’hiver.
Zelensky va se trouver face au mécontentement du peuple ukrainien et de sa propre armée.
Les offensives ukrainiennes doivent obligatoirement réussir cet automne.
Ce conflit me laisse une impression de combats entre pays déclinants utilisant en grande partie du matériel soviétique ancien quoique modernisé cas des T72B3 qui sont la principale composante des forces russes. On y trouve quelques rares T80 et T90. Le T90 seul peut assurer un niveau de supériorité militaire. Le T14 peine à sortir et n’est pas mobilisé en Ukraine, il est un des meilleurs chars au monde actuellement. La production des avions SU-57 est accélérée mais c’est des livraisons à longue échéance.
Sur le terrain de rares Terminators véhicules d’appuis et anti char et en tout cas quasiment pas de nouveaux camions Typhoon ou encore de transport de troupe blindé Boomrang.
Bref la Russie dispose d’un catalogue impressionnant sur le plan technique mais la production industrielle semble ne pas suivre.
Ce qui donne une guerre avec des moyens de combats relativement low cost, y compris avec des drones du commerce des jouets.
C’est peut être suffisant mais pas très rassurant.
La tactique d’attendre l’attaque et détruire l’ennemi permet de tenir ne ligne de ravitaillement courte et jouer l’hiver peut probablement économiser matériel et soldats.
Si c’est prévu dans le plan de bataille nous avons peu de soucis à se faire.
Si la Russie est à la peine d’autres pays devraient se poser sérieusement la question d’une intervention militaire à leurs côtés en particulier la Chine et l’Iran.
cg ic
quelques cartes à jour de la situation au 10/09 12h ici
https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/ukraine-larmee-russe-subit-une-importante-defaite-a-izium-et-koupiansk/
martin
https://svpressa-ru.translate.goog/war21/article/345645/?_x_tr_sl=ru&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp
Daniel Arias
Les forces ont progressé de 44 kilomètres en profondeur sur un front de 10 de large.
C’est à dire dans une bande où ils n’ont aucune sécurité face à l’artillerie russe.
https://youtu.be/3vyV7rsNM0c
Ailleurs à Pesky une offensive avec 2 chars T72 et 3 BMP contre les miliciens de la DNR a été repoussée alors que les miliciens avaient peu de matériel, un des chars T72 ukrainien a été détruit.
Malgré des réserves ukrainiennes massives elles sont probablement peu motivées et mal préparées. Les habitants du Donbass vont se battre pour leur survie, l’idéologie ukro nazie ne leur laisse absolument aucun autre choix que les armes.
Si les russes tiennent jusqu’aux grands froids la population ukrainienne va expérimenter comme hier les collabo afghans ce qu’est la parole à l’occident: des mots sans aucune valeur.
En cas de paix temporaire l’Allemagne disposera d’un vivier de travailleurs blancs bon marché et bien travaillés idéologiquement. Et objectivement s’ils ont le courage de faire une trêve avec la Russie capitaliste retrouver du gaz pas cher.
Souvenons nous des objectifs de cette opération spéciale: démilitariser, dénazifier et couper l’Ukraine de l’OTAN.
Démilitariser suppose de détruire le matériel et les les troupes professionnelles ukrainiennes ainsi que les bataillons nationalistes, pour cela il faut que la guerre dure un peu, les laisser venir se briser contre le mur est le plus économique que l’assaut, ne jamais oublier le ration 3 contre 1 en attaque, ici les ukrainiens ont par endroit fait du 10 contre 1.
Si la victoire avait été rapide et qu’un nouveau gouvernement pro russe était mis en place comment justifier la destruction du matériel militaire ukrainien après la paix ?
Dénazifier et isoler idéologiquement l’Ukraine de l’occident: les souffrances infligées au peuple ukrainien peuvent aider à renverser le gouvernement et débarrasser la pays des nazis une fois la paix revenue, psychologiquement il faut rendre les nazis et leurs alliés insupportables.
Isoler politiquement l’Ukraine de l’occident ne peut passer que par un coup d’État à Kiev avec une séparation effective de tout le Donbass de l’Ukraine, le reste de l’Ukraine sera obligatoirement dépendant de l’économie du Donbass, celle-ci sera face à deux alternatives une ressource de main d’œuvre pour l’Allemagne ou un État pro russe commerçant avec la Russie et bénéficiant du transit du gaz vers l’UE
Objectivement les pays de l’UE ont tout à gagner à la partition de l’Ukraine et une orientation vers l’Asie. La question est quelles forces seront capables de rompre avec l’OTAN et les USA ?
Certains capitalistes y ont intérêt et en jouant la carte du nationalisme ils pourraient en plus opprimer encore plus leurs propres travailleurs.
Les forces de gauche en général et communistes en particulier ne peuvent compter que sur les masses, la Chine n’est pas interventionniste donc nous n’auront pas d’aide de leur part.
Les communistes de toute l’Europe du Portugal à la Russie en passant par le Donbass ont tous les mêmes problèmes avec leur bourgeoisies nationales et aucune organisation à l’échelon européen est en vue. Pourtant les masses des travailleurs sont exaspérées dans tous ces pays sans que les communistes ne soient capables de les organiser pour la Victoire ; sans perspective européenne.
Dans l’UE les communistes sont empêtrés dans l’électoralisme qui favorise opportunisme et corruption de ses dirigeants, au Donbass le temps est à la guerre comme en Russie où les élections truquées et la menace de l’OTAN nécessitent pour l’instant la stabilité. Les Chinois tant qu’ils ne seront pas poussés à la guerre attendent.
Pendant ce temps dans ce terreaux la fascisation progresse partout dans l’UE et aux USA.
Pour le PRCF selon le lien du camarade “gc ic” ci dessus:
Notre émotion et notre morale de communiste et de la plupart des humains est de condamner la guerre avec de sérieux motifs au regard des conséquences.
Mais, il me semble que ces camarades oublient qu’il s’agit d’une guerre parmi d’autres dans la grande guerre des classes, une parmi d’autres comme la 1ère et 2nde guerre mondiale.
Ne succombons nous pas ici à un pacifisme naïf, à un réflexe irraisonné face à la situation en Ukraine ?
Les faits sont la menace d’une puissance hégémonique contre une puissance souveraine:
Dans les années 1930 la France et l’Angleterre tout aussi pacifistes ont observé l’Axe se former, et collaboré en grande partie dès le début avec les fascistes, les franquistes puis les nazis ; adoptant dans des proportions importantes les mêmes idéologies fascistes (Mosley, Doriot, Maurras,…).
Le gouvernement français et la puissante armée dont ils disposaient ont abandonné la Tchéquie à Hitler lui offrant les usines d’armement Skoda appartenant au français Schneider, ils abandonneront de même l’Espagne aux franquistes. Laissant l’Allemagne s’armer sans aucune entrave et petit à petite disposant d’une armée menaçante et du pétrole des USA.
Nous ne pouvons refaire l’Histoire mais une intervention disproportionnée et inconsidérée de la France contre la puissance allemande auraient probablement causé la mort de millions de soldats et civils mais en aurait sauvé énormément d’autres.
Aujourd’hui nous avons le recul nécessaire et documenté sur l’Histoire des guerres d’Ukraine et sur les doctrines nazies visant l’Ukraine (1941,2014) tout comme les doctrines des USA. Les Russes et Poutine, ancien officier du KGB, responsable du plus grand pays de l’URSS ne peuvent ignorer les stocks d’armes de l’Ukraine et leur puissance. Ils utilisent en partie le même équipement des deux côtés.
Je crois qu’il faut être bien assis au chaud dans son fauteuil pour oser parler de conséquences disproportionnées et inconsidérées.
Fallait-il laisser naître une puissance nazie en Europe armée par la superpuissance la plus meurtrière au monde les USA ? 100 conflits armés en 30 ans, des millions de morts et réfugiés.
Avec une évolution majeure dont ne disposait pas Hitler l’arme atomique.
La seule réponse que doivent construire les communistes est celle qui permettra une victoire définitive et totale contre notre ennemi de classe à tous le capitalisme.
La question qui demeure est peut-on obtenir cette victoire pacifiquement ?
Nous ne pourrons pas y répondre tant que les objectifs communistes ne seront pas clairement orientés vers le socialisme et que nous ne seront pas dotés de l’organisation nécessaire.
La Révolution n’est pas une option mais une nécessité, pacifique ou violente le comportement de notre ennemi de classe dictera la conduite à tenir. Dans l’hypothèse de prise de pouvoir des fascistes la seule solution sera la lutte armée à laquelle nous ne sommes absolument pas préparés.
Pacifiquement il reste peut être une chance très ténue de revenir à une forme de planification et d’économie mixte à la Chinoise mais chez nous se sera forcément par une alliance sociale démocrate ou avec une renaissance d’une droite gaulliste. Ceci me semble bien peu probable.
Les errances des communistes dans leur quasi totalité en Europe sont pour aujourd’hui notre principal problème, bien plus important que de dicter la paix à Poutine.
L’ennemi principal est le bourgeois quelle que soit sa taille et c’est contre lui que doivent porter nos efforts et notre stratégie de construction du socialisme.