De notre correspondant italien cet interview du sénateur Vito Petrocelli qui a été président de 2018 à 2022 de la commission permanente du sénat (affaires étrangères) et qui en a été écarté sous pression de l’OTAN et des USA à cause de son refus de l’envoi d’armes à Kiev. Aujourd’hui dans un Entretien de Pietro Fiocchi et Chen Ji il dit son opinion sur l’importance de la réunion à Pékin des partis communistes, dont c’est peu de dire à quel point elle a reçu peu d’écho en France. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
—– Note du directeur de La Riscossa, le professeur Alberto Lombardo
Nous publions cette interview du sénateur Vito Petrocelli qui a été président du 21 juin 2018 au 12 mai 2022 de la 3e Commission permanente du Sénat (Affaires étrangères, Émigration).
Il a été le promoteur d’une activité parlementaire intense, avec un accent particulier sur les questions de politique étrangère. Nous rappelons ici l’importante visite du sénateur en Chine en 2018 et sa dernière question du 28 juin PETROCELLI, DESSÌ – Au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale sur la situation politique et militaire en Libye.
L’affaire de son “écartement” de la Commission des affaires étrangères a été l’une des pages les plus honteuses de la République. Petrocelli a payé pour sa constance dans le refus total de l’envoi d’armes à Kiev. Apparemment, la liberté de conscience lors du vote s’applique à tout le monde, sauf à ceux qui ne sont pas d’accord avec la soumission de ce Parlement aux politiques “pro-européennes et atlantistes” qui mènent notre pays à la ruine.
Le jour de l’élection de Stefania Craxi à la tête de la commission des affaires étrangères, le sénateur Vito Petrocelli a quitté le Mouvement 5 étoiles et a demandé à rejoindre le groupe Cal (Constitution Environnement et Travail).
Mais cette interview porte sur le 20e congrès du parti communiste chinois et l’impact qu’il aura sur l’Italie. —–
“…l’Italie et les Italiens doivent apprendre à connaître directement la Chine et faire mieux connaître l’Italie aux Chinois”.
Les problèmes mondiaux deviennent de plus en plus compliqués et de fausses informations sont de plus en plus diffusées, ce qui engendre des opinions inadéquates. Afin d’équilibrer les tendances, de comprendre et d’interagir avec notre actualité, nous devrions plus fréquemment prêter attention aux idées et aux propositions des experts, des universitaires, de personnes éclairées, etc. L’une d’entre elles est certainement Vito Petrocelli.
Vito Petrocelli est un sénateur de la République italienne et président de la section bilatérale Italie-Chine de l’Union interparlementaire.
En 2018, il a été invité en Chine par le département international du Parti communiste chinois et a conduit à cette occasion la délégation parlementaire en visite officielle à Pékin, Chongqing et Xiamen. En 2019, il a participé aux travaux du Forum de la Ceinture et de la Route pour la coopération internationale à Pékin.
Vito Petrocelli ne participera pas aux prochaines élections. Toutefois, même en dehors du Parlement, il continuera à travailler sur les relations internationales et la coopération entre l’Italie et les pays dits “non-alignés”, dont la Chine.
Alors, donnons la parole au sénateur Vito Petrocelli…
Le 20e Congrès national du Parti Communiste Chinois est dans le pays un moment important pour tout le peuple. Selon vous, en dehors de la Chine, quelle signification, quelle importance un tel événement pourrait-il avoir pour les peuples d’autres pays ? Et pour les Italiens ?
Les travaux du Congrès national du PCC seront suivis de près dans tous les pays du monde, tant par les hommes politiques que par les citoyens ordinaires. Le Congrès détermine la nouvelle ligne politique du Parti et exprime la nouvelle direction qui devra la mettre en œuvre. Il s’agit donc d’un événement qui a la même importance que les élections dans les grands pays occidentaux.
Je m’attends à de nombreuses confirmations dans les thèmes déjà examinés par le 19e Congrès, et je crois qu’une grande place sera accordée à l’analyse de la projection interne et internationale de la Chine, notamment pour le nouveau scénario de crise internationale et les perspectives d’une nouvelle guerre froide.
Je pense qu’il sera plus important pour l’Italie de suivre les choix de politique économique qui émergeront du Congrès.
Quel potentiel et quelles perspectives voyez-vous dans l’initiative “La Ceinture et la Route” du président Xi Jinping en ce qui concerne la possibilité de créer des relations internationales plus positives, une coopération plus efficace, et surtout la lutte contre la pauvreté dans le monde ?
Je continue à être un grand partisan du potentiel de l’initiative “La Ceinture et la Route” et je pense que la signature du protocole d’accord entre l’Italie et la Chine est le meilleur choix stratégique fait par le gouvernement Conte en 2019. J’ai assisté au deuxième Forum de Belt and Road pour la coopération internationale à Pékin en avril 2019 afin de mieux comprendre le potentiel de l’initiative lancée par le président Xi Jinping.
Je crois que l’Italie tirerait le plus grand profit de l’amélioration des infrastructures maritimes, de la coopération avec les pays tiers, notamment africains, de la confirmation d’un agenda de dialogue positif pour notre pays, qui confirme ainsi qu’il n’a pas d’ambitions néocoloniales.
La Chine s’oriente vers la construction intégrale d’un État socialiste moderne. Comment évaluez-vous l’évolution et le développement économique du pays ?
Je pense que le principal défi que la Chine doit encore surmonter est celui de vivre la contradiction entre le futur, représenté par la construction d’un socialisme moderne, populaire et participatif, et le présent.
Le socialisme aux caractéristiques chinoises a été le moteur de l’énorme développement économique et social du pays. Je serais favorablement surpris si le 20e Congrès introduisait également dans le débat interne une comparaison avec d’autres expériences de socialisme participatif, comme celles de certains pays d’Amérique latine.
Avec le 20e congrès, de nouveaux dirigeants du parti communiste chinois seront élus. Quels sont vos souhaits, vos attentes à l’égard du nouveau groupe de dirigeants ?
J’ai appris à connaître et à travailler avec certains des dirigeants du PCC au cours des cinq dernières années. J’ai conduit une importante délégation parlementaire qui s’est rendue à Pékin, Chongqing et Xiamen en novembre 2018. J’ai encouragé une rencontre entre le Parlement italien et la direction du parti de la région autonome du Xinjiang.
Le contact direct est le meilleur moyen de présenter la Chine aux représentants du peuple italien, c’est le meilleur moyen de surmonter la méfiance imposée par la propagande occidentale.
J’espère pouvoir apporter ma contribution en travaillant également avec le nouveau groupe de direction, car l’Italie et les Italiens doivent connaître directement la Chine et faire mieux connaître l’Italie aux Chinois. Le tourisme, la culture et le commerce peuvent s’améliorer encore davantage si nous entretenons des relations politiques fortes.
Légende de la photo : Le sénateur Vito Petrocelli s’entretient avec Song Tao, alors chef du département international du PCC, Pékin 2018
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