Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Premier ministre japonais écarte des ministres trop proches de la secte Moon

Oui la fascisation de l’impérialisme sous hégémonie des USA envoie un signal fort avec son appui systématique sur les sectes. Il ne s’agit plus seulement du conservatisme des Églises, l’alter ego de l’exploitation capitaliste, aujourd’hui les musulmans, les catholiques, sont eux-mêmes partagés sur la nécessaire transformation de la société, alors que les sectes sont directement sous emprises mafieuses. Les Églises, comme le pape François, tentent même de mettre au pas les sectes, états dans l’Etat en leur sein (les légionnaires du christ, l’opus dei), le scandale sexuel couvrant des liens politiques et témoignant de la crise interne souvent financière et politique. On retrouve les mêmes liens dans plusieurs coups d’Etat, des évangélistes au Brésil aux fondamentalistes racistes en Bolivie, dans des mouvements séparatistes financés par les USA, d’Al Qaida et Daech à Falun Gong en Chine et au terrorisme Ouïghour, et la secte Moon en extrême-orient. Toujours les mêmes liens avec des milliardaires, une sorte d’internationale où l’on retrouve l’abominable Kolomoïski (le parrain de Zelensky) et son copain Guo Wengui, parrainés par Steve Bannon. Tous ces gens fonctionnent à la manière d’Epstein suicidé en prison, mais qui avec l’aide de la fille de l’empereur de la presse britannique Robert Maxwell avait créé à Palm Beach puis sur une île un univers digne de Sade revu et corrigé par Pasolini sur la République fasciste de Salo. Parmi les habitués il y avait le prince Andrew, Donald Trump, mais aussi Clinton, et des noms moins connus mais avec d’immenses fortunes. La secte est un mélange de machine à fric, de perversion sexuelle qui marque la domination, l’esclavage des pauvres adeptes qui sont, comme à Palm Beach, les serviteurs de la ville riche. Ces gens-là s’approprient les médias, certains universitaires ou en inventent comme dans le cas des Ouïghours, mais quand leurs crimes sont proches d’être découverts, ils sacrifient les branches trop pourries de la secte pour laisser à celle-ci la possibilité d’exercer sa véritable emprise, celle de la guerre contre le changement de société et le communisme. La situation du Japon, sa soumission, celle de son militarisme à l’empire Etats-Unien est de plus en plus instable et ce ménage en dit long. Fumio Kishida est un élu de Hiroshima depuis 1993 – comme son père et comme son grand-père avant lui. C’est dire qu’ils ont participé au silence sur le crime nucléaire et en ont reçu les récompenses? Il y a un an, il avait échoué face au premier ministre Yoshihide Suga. Or ce dernier a renoncé à se représenter à cause de son impopularité, ouvrant le champ à son ancien rival, changement de personne mais même politique. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

RFI – Il y a 5 hRéagir commentaires|7

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© Yohei Fukai/APFumio Kishida (centre), entouré de membres de son parti lors d’une réunion pour écarter les ministres et hauts responsables trop proches de la secte Moon, le 10 août 2022.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en forte baisse dans les sondages, est contraint de remanier son gouvernement depuis la révélation des liens entre l’Église de l’Unification, plus connue sous le nom de « secte Moon » et le parti libéral-démocrate au pouvoir. Ces liens ont émergé après l’assassinat de l’ancien premier ministre Shinzo Abe le 8 juillet. Son assassin lui reprochait son association avec la secte Moon qu’il accusait d’avoir causé la ruine de sa famille.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Fumio Kishida retire du gouvernement et de son parti libéral-démocrate, les ministres et haut-responsables les plus ouvertement liés à l’Église de l’Unification ou secte Moon. C’est une opération coup de balai. Le gouvernement Kishida est à son plus bas niveau de popularité depuis sa prise de fonctions en octobre 2021, à 46% contre 59% il y a trois semaines.

Le frère de Shinzo Abe, le ministre de la Défense Nobuo Kishi perd son emploi. En mauvaise santé, il a avoué que des membres de la secte Moon avaient servi de bénévoles pour ses campagnes électorales. Le Premier ministre Kishida qui jure n’avoir aucun lien avec l’Église de l’Unification, maintient à leur poste les principaux ministres des Finances, des Affaires étrangères et de l’Économie.

Une secte qui a infiltré la politique japonaise

La majorité des Japonais demandent des explications sur les relations entre la classe politique et la secte Moon. Ils sont contre l’organisation de funérailles nationales pour Shinzo Abe. Le chef du gouvernement répond que ses ministres devront « minutieusement examiner » leurs liens avec l’Église de l’Unification. En clair, les rompre : « c’est une condition nécessaire », ajoute-t-il.

Depuis sa fondation en 1954 en Corée du Sud par le « révérend » Sun Myung Moon, le problème est que la secte Moon a infiltré tout le monde politique japonais ou presque, à l’exception des communistes voués aux gémonies. Une autre organisation religieuse plus puissante, Soka Gakkai, fait partie de la coalition au pouvoir par le biais de son parti Komeito.

La secte Moon génère la part du lion de ses revenus au Japon où elle est propriétaire de plusieurs entreprises. Depuis une trentaine d’années, un collectif d’avocats japonais la poursuit au civil en justice, lui réclamant l’équivalent de 900 millions d’euros de dommages et intérêts pour d’anciens fidèles.

►À écouter aussi : Livre France – «Le Nouveau péril sectaire» de Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre


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