Brecht a l’art des évidences… Il se contente de rappeler la vérité, celle des “faits”, les faits – ou cette preuve du pudding qui tient au fait qu’on le mange – sont de même nature que la découverte que la propriété privée n’est pas le bien de tous… Que quand cette propriété conditionne le travail, le moyen de vivre de ceux qui dépendent d’elle mais que les exploités n’ont plus de pouvoir sur cette propriété financiarisée qui les dévore, il n’y a pas à espérer être libre si le pouvoir politique n’exerce pas une dictature sur leurs appétits. L’armée de ces charognards n’est pas destinée à restaurer la justice mais à vous faire crever pour leurs profits. Une vérité qui était jadis l’ABC des communistes, cela s’appelait la dimension de classe. Pour mesurer à quel point cette vérité est tous les jours depuis plus de trente ans bafouée par les “”directions” de l’Humanité, du secteur international, pour mesurer à quel point les communistes sont trahis, il faut voir que les intellectuels fidèles à Marx, au léninisme, sont aujourd’hui interdits dans l’Humanité, en revanche voici le personnage qui a eu droit à une tribune dans l’Humanité P. Leclerc, dans laquelle des gens comme moi sont interdits depuis plus de trente ans parce que le boulet “trotskiste”(1) a la haute main sur ses complices des médias, c’est à dire que le parti est sous tutelle du capital et la question est de savoir jusqu’à quand les militants accepteront la trahison. Cela ne me concerne plus mais les concerne eux. Pour préciser la question : quelle est la nature de la “divergence” ? peut-elle être résolue par un débat fraternel ou touche-t-elle à ce qui fonde l’utilité du PCF ? C’est cette question qu’il faudra bien trancher. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
« La grande vérité de notre époque – la connaître n’est pas tout, mais l’ignorer revient à empêcher la découverte de toute autre vérité importante – c’est celle-ci :
Notre continent sombre dans la barbarie parce que la propriété privée des moyens de production est maintenue par la violence. À quoi sert d’écrire courageusement qu’on sombre dans la barbarie si on ne dit pas clairement pourquoi ?
Ceux qui torturent le font pour conserver la propriété privée des moyens de production. »
Bertolt Brecht, (1898-1956), communiste, dramaturge, poète, créateur du théâtre dialectique.
Alain Girard nous parle de celui dont l’Humanité publie une tribune au nom des communistes, P. Leclerc
Sur la petite histoire, lorsque MGB devint la candidate que l’on sait à l’élection présidentielle, avec à la clé la rupture dans les collectifs anti-libéraux, P Leclerc avait annoncé son départ du PCF je cite
“En décembre 2006, douche froide avec la proposition de candidature de Marie-George Buffet, (lettre ouverte à MGB) comme candidature unitaire, alors qu’il était évident que cette proposition de la première secrétaire du PCF ne pouvait pas faire le « double consensus » nécessaire. Janvier 2007, je me mets en congé de parti. Je parraine Bové, mais je ne soutiens aucun candidat aux présidentielles.”
19 juin 2007
“En profond désaccord, avec les changements d’orientation sur les élections présidentielles, je m’étais mis en congé de parti tout le temps des présidentielles jusqu’à ce jour. Il est temps pour moi, après y avoir mûrement réfléchi, de clarifier mon rapport au Parti communiste français.
Je vous propose donc de ne plus me considérer dans les effectifs du PCF. Je ne suis plus adhérent.”
Octobre 2012, reprise de la carte au PCF pour succéder au maire sortant PCF de Genevilliers, sans commentaire…
Sur le fond, le discours de P. Leclerc est celui de la dilution, de la dissolution dans un magma, avant collectifs anti libéraux, puis un Front de gauche puis la cerise sur le gâteau, la Nupes.
Électoralement déjà un constat, échecs à tous les coups, les stratégies de regroupement autour d’une ligne contre le libéralisme, en clair contre le capitalisme d’aujourd’hui en regret du capitalisme si cool d’hier, car il s’agit dans bien des discours de s’associer à cette démarche de fond qui a pour toile de fond l’idée que le capitalisme est soit invincible soit déjà mort et que dans tous les cas il suffirait de presque rien, de s’accommoder, de négocier les marges…
Le refus de partir du concret sur ces alliances, leurs contenus, leurs résultats, le triomphe de la Nupes en étendard, entendre que la preuve que ça marche parce que le groupe communiste à l’Assemblée est plus fort…
65% des ouvriers employés dans l’abstention avec une autre forme d’abstention, celle des luttes populaires, syndicales…
Sans parti de classe à l’entreprise, sans éveil politique en son sein, sans organisation en son coeur, difficile pour la conscience d’appartenance de classe de se révéler.
Dans le discours dominant nous pouvons lire également que le capitalisme dans sa phase de développement actuel est déjà l’antichambre du socialisme, un tigre de papier, mais pas si mâché que cela.
Sur les différents points mis en exergue sur ce texte, sur les thèmes des droits à la sécurité, sociale et pouvoir retrouver sa voiture tous les matins c’est un droit, ne pas devoir présenter une pièce d’identité à un groupe de dealers pour franchir une entrée d’immeuble c’est un droit, ne pas être obligée de se voiler pour ne pas être emmerdée par des gugusses dans la cité, c’est un droit.
Au fait, en décousu, voir des jeunes en lignes, guidés par les dealers jusqu’aux bureaux de votes, j’ai vécu, il s’agissait de voter Royal qui allait légaliser… Tiens comme JLM d’ailleurs, nous devons prendre en compte que nombre de jeunes des cités ne votent que pour l’immédiat, la survie, parfois celle de toute la famille.
C’est cela l’humanisme bêlant, ne rien toucher au système, le légaliser, belle manière de régler la question, fume et vote.
L’immigration ou les immigrations, j’y ai travaillé 35 ans, le tour du monde gratis, surtout le tour de nombre d’exils, de misères mais le tour de gens extraordinaires pour l’essentiel, leur courage, leur volonté de vivre, de faire la nique au désespoir.
Entre kurdes aux villages rasés, femmes congolaises victimes des viols des soldatesques, algériens privés de soins au pays car tout y est miné par un pouvoir discrédité, entre un étudiant palestinien en errance, chassé de sa propre terre et ces hommes du Darfour pour qui les violences que nous subissons ici n’inspirent que sourires grimaçants, si vous saviez chez nous et ces travailleurs maliens où figure sur le titre de séjour ce métier, trieur de déchets, eux qui me disaient, on va rentrer, il y a du pétrole chez nous et qui n’arrivaient pas à concevoir que ce ne serait pas pour eux…
L’immigration, le migrant ne choisit pas l’exil, d’ailleurs en matière de migrations en intérieur du pays avec la casse des services publics, des industries, les métropoles carnivores…
Le débat et sans doute pire, l’engagement militant pour le développement, le droit au développement, le droit d’exiger que les pillards payent, désormais c’est quelques lignes, petites, en programme, on est si bien chez soi et entre soi sans voir que l’un sans l’autre c’est pas gagné…
Oui j’ai vu des familles algériennes attendre et attendre un logement social avec les ressources à la clé et les politiques désignant des prioritaires, histoire de semer un peu plus de divisions voire de haines.
Tel “public” prioritaire avec une évidence, le non respect d’une priorité, l’égalité et le droit d’accès à un logement qui exigent, par exemple, un ministère du logement, y’a pas, y’a plus, c’est comme les lignes budgétaires, austérité à tous les étages des besoins populaires.
La question centrale du combat pour la paix, le désarmement nucléaire doit retrouver sa place également, c’est peu dans le texte et pourtant c’est génétique chez les communistes et surtout, c’est l’urgence. Etre irradié avec un Smic à 2000 euros ce n’est pas la panacée..
Sur l’ensemble de ce texte, la volonté de rendre à notre peuple un parti qui soit le sien, utile et de transformation sociale est présente, il demeure la nécessité de travailler, non seulement un programme mais la stratégie pour qu’il aboutisse, un programme non seulement porté, adopté par les couches populaires mais qui en soit le fruit. Pour récolter, semer à l’entreprise, dans la cité demeure la seule perspective quand il s’agit d’organiser et de récolter.
Perso je n’ai pas de divergences avec P. Leclerc car je n’ai aucune convergence d’emblée pour un fossoyeur quittant le PCF pour y revenir pour la gamelle. Il faut mesurer les dégâts de ce genre de comportements, le PCF n’est pas un parti comme les autres, c’est celui du combat révolutionnaire, P. Leclerc, Autain sont passés de l’autre côté.
(1) je reste convaincue que tous les trotskistes ne sont pas de la même espèce que les “lambertistes” qui méritèrent le titre peu glorieux d”hitlero-trotskistes, préférant les nazis aux “staliniens”, ni les “Boulets” du secteur international inféodés aux fondations allemandes, et nous publions ici très volontiers les trotskistes des Etats-Unis qui s’avèrent d’abord des anti-impérialistes et qui soutiennent Cuba, le Venezuela, dénoncent le rôle de l’OTAN.
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pedrito
“Cela ne me concerne plus mais les concerne eux.”Et non! Cela nous concerne tous, chère Danielle, à toi et à moi, et tu le sais bien , car nous avons toi et moi et des millions d’autres comme nous, le communisme chevillé aux tripes, et nous sommes d’autant plus meurtris que toi et moi ne pourrons jamais guérir des brimades, vexations, trahisons qui sont devenues le quotidien en usage dans notre ex grand Parti. Je me souviens du temps où nous dénoncions ces méthodes en cours dans le ps, en proie aux “tendances”….Ils se combattaient, se méprisaient, mais se retrouvaient pour faire barrage aux communistes.Nous sommes devenus pire qu’eux!
“L’armée de ces charognards n’est pas destinée à restaurer la justice mais à vous faire crever pour leurs profits.” Ton expression me rajeunit. Et me ramène à mes dix ans, environ, lorsque dans les repas de famille, par fierté pour mon père, – nous n’avions pas un floche, mais on lisait chaque jour “le Patriote du S.O.-” je chantais , une chanson sur l’air de “Maitre Pierre”, :”RIEN A FAIRE POUR LA SALE GUERRE “” Rien à faire, pour la sale guerre, rien à faire, nous ne marchons pas,Notre sang, et puis notre chair,
Ramadier tu les auras pas,
En Indochine nous n’voulons pas faire campagne,
Trimer, marcher, et puis mourir, c’est pir’ que l’bagne…..
Non, non, nous ne voulons pas, au Viet-Nam, faire la guerre
Non non, nous ne voulons pas
Pour vos profits, crever là bas”
Et aujourd’hui, on n’entend plus une seule voix communiste pour s’opposer à l’impérialisme américain, à leurs valets, aux fauteurs de guerre, et aux marchands de canons.
Rien! Nada!
La honte à ces communistes de pacotille qui tiennent encore les rênes alors que nous sommes partis, écœurés par les trahisons, nous, les communistes !!!!,