Der Spiegel qui n’est pas à proprement parler un hebdomadaire à sensibilité soviétique décrit la situation de chaos qui règne en Allemagne dans les aéroports. Son diagnostice est pessimiste, la situation pourrait durer des mois, voire des années et elle fait écho à d’autres secteurs de l’économie… Alors qu’il est tenté d’attribuer la responsabilité à la Russie, ici comme dans le reste de l’économie et les services, une autre réalité se dessine . En fait, confrontés à un important manque de personnel, les avionneurs et les aéroports du pays peinent à accueillir les voyageurs. Pour le “Spiegel”, cette crise complexe pourrait être très longue à résoudre.
Des passagers font la queue sur plusieurs centaines de mètres, à l’aéroport de Cologne, le 25 juin 2022. Des passagers font la queue sur plusieurs centaines de mètres, à l’aéroport de Cologne, le 25 juin 2022. THOMAS BANNEYER /
“Nous faisons face à une affluence exceptionnelle et faisons tout notre possible pour répondre à toutes les demandes. Toutes nos lignes téléphoniques sont actuellement occupées.” Ce message, diffusé par le service client de la Lufthansa, reflète bien la situation dans les aéroports allemands. En cette période estivale, les compagnies aériennes sont débordées, de nombreux vols sont annulés à la dernière minute, les files d’attente pour l’embarquement s’allongent et les bagages se perdent. Bref, résume le Spiegel, “prendre l’avion est devenu un véritable enfer, avec la Lufthansa comme avec les autres avionneurs”.
Ce “chaos estival”, comme l’appelle l’hebdomadaire, est lié à la stratégie des entreprises du secteur aérien au plus fort de la pandémie de Covid-19. “De nombreuses compagnies ont profité de la pandémie pour se séparer d’employés de longue date et redresser leurs comptes”, explique au journal le spécialiste du transport aérien Gerald Wissel. “Ils l’ont fait dans l’optique d’embaucher [par la suite] du nouveau personnel moins qualifié.
Et c’est cette stratégie entrepreunariale qui ici, comme dans tous les secteurs de la vie économique, explique le désordre et l’incapacité à remplir une quelconque mission des économies soumises à la seule loi du profit et qui n’ont vu dans une épidémie qu’une manière de se débarrasser du code du travail. Il faudra des mois et des années pour surmonter non les effets du COVID mais la manière dont le capitalisme utilise toutes les catastrophes pour surexploiter le travail.
Notons que pour que le portrait soit complet, comme en grande Bretagne, en France et aux Etats-Unis, le désordre capitaliste s’accompagne d’inquiétudes sur les effets des sanctions en matière d’énergie. Les Allemands ont cédé à la pression atlantiste et aujourd’hui ils ne savent pas si la Russie a arrêté le flux de gaz pour des questions de maintenance ou si la fermeture est définitive… Enfin , la cerise sur la gâteau nous avons comme partout des parfums de scandale, de viols, ceux-ci présenteraient le caractère inouï d’avoir été perpétré dans des parties en présence du chancelier Scholz…
La chute des empires présente toujours ces facettes qui disent la décadence pendant qu’un peuple pris en otage connait un maximum d’insécurité.
Vues : 208