Récession : « peu probable » il y a 10 jours, « certainement possible » aujourd’hui, l’inquiétant changement de ton des Etats-Unis. En fait cette récession est d’abord le fruit de choix des USA, le bellicisme, les sanctions, mais surtout relever les taux d’intérêt de la FED. Face à cela, le forum de Saint Petersbourg, les Brics, avec la Chine en tête de pont tentent de créer un espace de survie économique avec le développement et la réponse aux défis de l’heure. Une période de transition historique très périlleuse. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Paul Marion – Hier à 07:49
© Fournis par La TribuneJerome Powell, le président de la Fed
Le 28 avril, le président américain Joe Biden affichait sa sérénité quant à la conjoncture économique de son pays. « Je ne suis pas inquiet » d’un risque de récession, fanfaronnait-il devant la presse. Un optimisme de façade que reprenait sa secrétaire d’Etat au Trésor Janet Yellen le 18 mai devant les journalistes du New York Times à qui elle confessait « ne pas s’attendre à un risque de récession », contrairement à une Europe « plus vulnérable » selon elle.
Un mois plus tard, le ton a commencé à changer. Le président américain se montrait plus modéré. Dans l’intervalle, la Fed avait commencé à durcir sa politique monétaire en remontant ses taux directeurs pour dompter une inflation au plus haut depuis 40 ans. S’il déclarait qu’une récession aux États-Unis pouvait être évitée, Joe Biden reconnaissait alors les graves difficultés économiques des Américains dans un contexte d’inflation galopante.
Aveu d’humilité de Jerome Powell
Peu après, le 9 juin, l’administration Biden commençait à pointer un « un risque de récession », comme l’évoquait Janet Yellen aux journalistes du New York Times. Pour autant, l’ancienne présidente de la Fed ne “ne pensait pas qu’une récession soit possible” Dix jours après le ton a changé et la récession est plus que probable.
Des perspectives encore plus négatives donc pour qui sait lire entre les lignes le discours policé des décideurs économiques, volontairement sobre pour ne pas alarmer les marchés financiers sensibles aux moindres éléments de communication.
Pour autant, a-t-elle ajouté deux jours plus tard, le 21 juin, la récession est « évidemment une préoccupation, mais l’ossature de notre économie demeure solide ». Et pourtant, dès le lendemain, Jerome Powell a du mal à cacher son pessimisme. Ce mercredi, lors d’une audition au Congrès, le président de la Fed a prévenu qu’une hausse rapide des taux d’intérêt pourrait provoquer une récession même si ce n’est pas l’effet recherché.
« C’est certainement une possibilité (…) Et franchement, les événements ces derniers mois dans le monde rendent plus difficile pour nous de parvenir à ce que nous voulons faire, retrouver une inflation de 2% tout en conservant un solide marché du travail », a-t-il lancé, en précisant s’attendre à « d’autres surprises ».
Des déclarations qui ont fait tousser les marchés. En Europe, Paris a perdu 0,81%, Londres 0,88%, Francfort 1,11% et Milan 1,36%. A Wall Street, le Dow Jones s’est effrité de 0,15%, l’indice Nasdaq, influencé par les valeurs technologiques, a perdu 0,15%, et l’indice élargi S&P 500, 0,13%.
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