Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Sacha Bergheim : à propos des crimes de guerre russes

Sacha BERGHEIM dont nous reprenons souvent les textes a le mérite de se livrer sur le sujet à une véritable recherche et à multiplier les sources. Nous avons déjà grâce à une traduction de MARIANNE fait état de cette “source” que constituait Ludmila Denisova et qui a fini par être dénoncée par les partisans de ZELENSKY à l’occasion d’un règlement de compte entre oligarques. Inutile de dire que nous n’entendrons pas le moindre commentaire à ce sujets sur les plateaux de mercenaires de nos chaînes en continue. (note de danielle Bleitrach)

l’Ombudsman Ludmila Denisova

La question des crimes de guerre russes en Ukraine nécessite depuis le début de la guerre une commission internationale mandatée par le conseil de sécurité. Un de ses avantages serait non seulement de disposer d’une légitimité absolue mais aussi d’éviter d’entrer dans une guerre de propagande particulièrement sordide. A juste titre, Nada était horrifiée par l’annonce diffusée dans de nombreux médias d’une quasi épidémie de viols par les soldats russes sur des mineurs, jusqu’au cas d’un bébé mort de ce traumatisme. Il n’y a pas lieu de discuter du dégoût et de l’horreur que l’on ressent rien qu’à l’idée que cela soit possible.

Néanmoins, j’avais signalé qu’il n’y avait pas de véritable source: tout reposait sur le témoignage de l’Ombudsman Ludmila Denisova, politicienne de carrière issue du bloc de l’oligarque Yulia Tymoschenko, membre de plusieurs coalitions incluant les factions de Andriy Parubi et Oleh Tyahnybok (les deux étant ouvertement d’extrême droite dure (parti social nationaliste d’Ukraine), antisémite, négationniste et révisionniste). Surtout elle vient de se voir opposé un vote de défiance par le parlement ukrainien (https://t.me/ypaliychuk/636 annonce faite par la représentante du parti majoritaire Yulia Paliychuk), afin qu’elle présente sa démission après la révélation de la diffusion de fausses informations et de faux crimes.

Comme l’écrit le député ukrainien Pavel Frolov (https://uk.wikipedia.org/…/%D0%A4%D1%80%D0%BE%D0%BB%D0…), membre du parti du président Zelenski:

“Cet ombudsman a passé une quantité extraordinaire de temps et d’attention concernant tous les détails sanglants de prétendus crimes sexuels commis d’une manière absolument anormale, qu’elle était ensuite dans l’incapacité de corroborer par des preuves véritables, et tout cela a causé du tort à l’Ukraine.

“Je renvoie vers la série d’articles que l’on trouve sur la page personnelle du député: https://my.ua/persons/pavlo-frolov

Comme une analyse critique et l’absence de sources pouvait le suggérer, il s’agissait bien d’une inflation glauque de supposés “crimes”, où chaque semaine voyait l’âge des victimes reculer pour créer plus d’effet de “choc”. Maintenant pourquoi cela s’est-il produit?

Frolov suggère que l’ombudsman Denisova ne remplissait pas les fonctions pour lesquelles elle a été nommée: organiser des couleurs humanitaires, des échanges de prisonniers, assurer le respect de la Convention de Genève… et que sa série de mensonges avait pour but de faire oublier qu’elle ne travaillait pas pour le peuple.

Il écrit par ailleurs:

“A partir du 24 février, elle a passé tout son temps non en Russie ou en Biélorussie où son statut aurait permis d’être précisément utile. Non, elle passait son temps à Davos, à Vienne, à Varsovie et dans d’autres lieux confortables de l’Europe de l’ouest.

“Mais ce qui est le plus inquiétant est l’absence de déontologie de nombreux journaux qui n’ont pas pratiqué de contre-enquête ni chercher à aller aux sources mêmes des annonces de l’ombudsman, privilégiant le sensationnel de unes horribles, à l’examen méthodique des sources. De fait, ils se réduisent uniquement à n’être qu’un rouage d’une propagande, ne remplissant eux non plus leur fonction de quatrième pouvoir des sociétés démocratiques.

Disclaimer: Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de crimes de guerre commis par les soldats russes. Mon propos porte uniquement sur des faits, qui se sont avérés mensongers, mais qui m’étaient présentés comme des “preuves” qui entacheraient mes articles d’une présomption de culpabilité par soutien (?) tacite à ces crimes. Le devoir absolu de dénoncer les crimes de guerre, et surtout de voir leurs auteurs condamnés, ne veut pas dire en inventer ni diffuser des rumeurs, car, ainsi que le signale le député du parti “Serviteur du peuple”, cela ne peut qu’être dommageable pour la réputation de l’Ukraine et à la justice en général.

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3 Commentaires

  • Xuan

    “la croisade des fous” relève trois attentats qui ont été attribués aux Serbes sans la moindre preuve, et où les médias se sont déchaînés.
    Le 27 mai 92, le 5 février 94 et le 28 août 95.
    Chaque fois c’était à la veille d’une décision punitive internationale contre les Serbes.
    Si on fait le parallèle avec les mises en scène de l’hôpital de Marioupol, de Boucha et d’une gare bombardée par l’Ukraine on constate que les méthodes n’ont guère changé.
    Mais aujourd’hui la cadence des bobards est quasi quotidienne, occultant systématiquement les bombardements ukrainiens sur les villages du Dombass et Donetz ou inversant les responsabilités.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Droit de la guerre et réalité de la guerre.

    Il y a quelques années je me souviens d’un reportage de témoignages d’anciens soldats ayant exercé dans différentes armées d’Europe. Les questions portaient sur l’application du droit de la guerre. Tous affirmaient y être attaché et le respecter.

    Mais certaines situations pouvaient poser problème en particulier pour certains groupes commandos envoyés en poste d’éclaireurs. Ces missions permettent de récolter des informations pour mener à bien d’autres missions, elle demande une discrétion parfaite et une formation de spécialistes, presque toujours des parachutistes capables de s’infiltrer loin dans le dispositif ennemi.

    L’un d’eux évoquait pour un tel groupe la possibilité d’être surpris par un passant dans leur planque, le choix se fait entre la vie de ce passant ou la réussite de la mission qui éventuellement va sauver d’autres vies, le choix doit être pris par le commando seul. Dans ce cas il n’est pas sur que le respect de la loi soit celui qui va sauver le plus de vies. Il y aura peut être crime de guerre au regard de la loi. Sur le terrain des questions de survie et de priorité priment sur la loi, il est peu probables qu’un groupe de saboteurs fasse des prisonniers quelque soit le pays et la morale des soldats.
    La guerre c’est sale !

    Si l’on s’en tient uniquement aux textes de loi alors les résistants de la seconde guerre mondiale étaient tous hors la loi.

    Les soldats seront éventuellement jugés, mais pas ceux qui les ont envoyé sur telle ou telle mission et encore moins ceux qui ont les responsabilités du déclenchement de la guerre.

    La culpabilité des bourgeois criminels de plusieurs nationalités ne fait aucun doute dans les derniers conflits armés, attisés par des appétits infinis et l’impérialisme. Ce sont avant tout eux les premiers criminels de guerre. Ceux qui n’ont pas fait appliquer les accords de Minsk, pas vu et voulu combattre les nazis ukrainiens sont nos responsables politiques quand il n’ont pas carrément soutenu ces groupes nazis et fait silence sur la propagande faites à la radio et à la télé. Aucun de ces criminels n’a crié au danger de renaissance du nazisme.

    Un camarade du PC il y a peu m’a fait suivre un mail ventant Zelensky en tant qu’artiste devenu chef de guerre , voilà où en sont certains camarades ; il est si dynamique en ce moment pour nous vendre la NUPES. Pourtant c’est un brave camarade. Manipulé par un secteur international totalement défaillant, ce secteur devrait être à la pointe de ce qui se passe dans le monde et en relation avec les Partis frères et non les média bourgeois qui nous vendent guerre sur guerre et fasco après fasco.

    Plus à côté de la plaque c’est pas possible !

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    • Michel BEYER
      Michel BEYER

      Sur la question du “hors la loi”, mon propos peut paraître hors sujet. Henri GUILLEMIN, historien connu et apprécié, parle pourtant du “manque de noblesse”” de la part de FABIEN, tirant dans le dos pour abattre l’officier allemand au métro Barbès. Pourtant le geste de FABIEN était extrêmement courageux et d’une portée immense. C’était le premier allemand abattu par la Résistance.

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