Guerre en Ukraine.
Dans le cadre de la guerre russe contre l’Ukraine, le Maroc et la Tunisie ont fait partie des 14 pays non membres de l’Otan qui ont participé à une réunion convoquée par les États-Unis. Le site d’information “Tunisie numérique” interroge le dilemme auquel est soumise une Tunisie au bord de l’asphyxie économique, entre neutralité “maladroite” et crainte de fâcher les États-Unis. Dans les quarante pays que les USA entraînent dans leur croisade belliciste, il y en a un certain nombre au bord de l’étranglement dont les peuples exaspérés sont au bord de la crise ouverte et même chez les vassaux européens, y compris en France, la situation devient ingérable et faute de forces de paix communistes malheureusement cela risque de renforcer le fascisme, la gauche n’étant plus qu’un conglomérat d’appétits politiciens. (note de danielle Bleitrach pour histoire et societe)
Les États-Unis, qui, quoi qu’on en dise, restent le gendarme du monde (un gendarme européen ce n’est pas pour demain), ont sonné le rassemblement pour épauler l’Ukraine. Les Américains ont dans la foulée peut-être sonné aussi le glas de la Russie en tant que grande puissance militaire. En tout cas, l’imposant ministre de la Défense américain [Lloyd Austin] ne s’en cache plus : le but est d’affaiblir drastiquement la Russie pour qu’elle ne puisse infliger à aucun autre pays ce qu’elle fait actuellement à l’Ukraine.LIRE AUSSI Escalade. Comment la guerre en Ukraine est devenue la priorité absolue de Joe Biden
La Tunisie va-t-elle s’embarquer dans cette affaire, rompant avec la neutralité qu’elle a tenté maladroitement de maintenir ? Tunis a-t-il pris la décision de rejoindre la cohorte des pays qui se sont mis du côté du droit international, c’est-à-dire du côté de l’Ukraine, au risque de se fâcher avec Vladimir Poutine, ou a-t-il été traîné de force par Washington ?
Sur une ligne de crête
La première pierre de ce qui sera peut-être une coalition internationale anti-Poutine a été posée en Allemagne, au sein de la base aérienne américaine de Ramstein. Il y avait du beau monde autour de la table, le 26 avril 2022 : une quarantaine de pays.
La Tunisie ne l’a pas crié sur les toits, mais elle était représentée. Alors, que faisait-elle là ? Qu’est-ce qui s’est dit entre les participants ? C’est le grand mystère pour le moment, ce qu’on sait, c’est que Washington a fait part de son intention de convoquer une fois par mois ses alliés pour parler de l’Ukraine. Ce qui conforte l’idée que la guerre va s’étaler et que le monde est loin d’être tiré d’affaire…
Le moins qu’on puisse dire est que la Tunisie navigue dans des eaux très dangereuses et il faut beaucoup de doigté diplomatique pour ne pas pâtir des prises de position en faveur de l’un des belligérants. C’est valable pour tous les pays du monde, mais ça l’est encore plus pour la Tunisie, qui fait face à mille problèmes depuis 2011 et n’a certainement pas besoin d’en rajouter. Mais la Tunisie pouvait-elle refuser aux Américains son acte de présence en Allemagne ?
Le prix de la dépendance
La réponse est non. Comment refuser cela à la Maison-Blanche quand on connaît le poids des États-Unis dans l’Otan et quand on sait que la Tunisie bénéficie du statut d’allié majeur non membre de l’Alliance. La Tunisie, dont l’aide financière a déjà été rognée de moitié par Washington, ne pouvait pas s’autoriser à bouder la réunion en Allemagne. C’est aussi ça, le prix de la dépendance : on n’est pas maître de tous ses choix…LIRE AUSSI Crise . Les Tunisiens craignent un scénario économique à la libanaise
Tunis a déjà un lourd passif avec l’administration américaine, à cause essentiellement de ce qui est jugé comme des sorties de route sur les usages démocratiques. C’est la raison pour laquelle le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a snobé à deux reprises la Tunisie lors de ses déplacements en Afrique. La dernière fois il était à deux pas d’ici [fin mars 2022], à Alger, et n’a pas daigné mettre les pieds à Tunis.
C’est tout cela qui explique sans doute la présence de la Tunisie en Allemagne, aux côtés des États-Unis. Reste à connaître tous les contours de cette aventure dans laquelle Washington embarque la Tunisie…
Souleymane Loum
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