L’émission de TV “60 Minutes” a parlé des préparatifs de l’Occident en vue de nouvelles sanctions contre la Russie. Le vice-président du Comité central du KPRF, Youri Afonine, a parlé de la manière dont l’URSS faisait face à l’agression économique de l’occident et a expliqué en quoi le programme actuel du KPRF était de fait le seul apte à résister avec efficacité à cette pression en notant à quel point il ne s’agissait pas d’une tâche de la seule Russie, mais qui était attendue avec espoir par toute l”humanité qui subissait le joug du dollar et la financiarisation qu’il imposait à tous les peuples. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
Source : compte VK de Youri Afonine
L’Occident espère nous étrangler avec des sanctions et, à en juger par certaines déclarations, pense être déjà près du but. Par exemple, la ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss, a déclaré que le gel de 60 % des réserves de change de la Russie dans les banques occidentales “a ramené le pays à l’ère soviétique”. Il n’est pas aisé de comprendre ce qu’avait en tête cette ministre qui ignorait si les régions de Voronej et de Rostov appartenaient à la Fédération de Russie. Elle est probablement aussi forte en économie qu’en géographie.
Tout d’abord, l’Occident ne pouvait même pas envisager de geler les réserves monétaires de l’URSS, en raison du poids et de l’influence de l’Union soviétique dans le monde. Deuxièmement, l’URSS ne réalisait pas la majeure partie de son commerce extérieur en devises occidentales. Et l’expérience historique soviétique peut nous être très utile aujourd’hui.
Aujourd’hui, il est nécessaire que nous refusions, autant que possible, d’utiliser les monnaies occidentales dans nos relations économiques. L’Union soviétique avait l’habitude de commercer avec de nombreux pays sur une base de compensation (clearing). Depuis les années 1950, le concept de rouble de compensation, une unité de compte non monétaire égale à environ 1 gramme d’or, était largement utilisé dans les règlements entre l’Union soviétique et d’autres pays dans le cadre d’accords de compensation bilatéraux.
Dans les années 1960, l’Union soviétique est allée encore plus loin en introduisant le rouble convertible du CAEM. Il s’agit en fait d’un modèle qui pourrait bien servir pour un nouveau système de règlements internationaux. Dans les relations commerciales avec les pays amis, nous devons abandonner le dollar. Mais cela ne signifie pas que nous devons remplacer les dollars par des yuans, par exemple, parce que la Chine a la plus grande économie. Le système des règlements internationaux doit être non seulement efficace, mais aussi équitable, c’est-à-dire qu’il doit impliquer l’égalité des partenaires, sans aucun signe d’exploitation ou de diktat. L’expérience des pays du CAEM dans la création du rouble convertible est exactement ce qu’il faut. Peu importe le nom de la nouvelle monnaie internationale, l’essentiel est le principe : une banque internationale doit être créée pour être l’émetteur de cette monnaie scripturale pour les règlements internationaux. La banque assurera les règlements entre les pays qui adhèrent à l’accord respectif. La destruction de la domination du dollar dans le monde – ce sera notre réponse puissante dans la guerre économique avec l’Occident, c’est ce que tant de pays appellent de leurs voeux.
Toute sanction est une chose douloureuse, mais nous avons un modèle grâce auquel notre économie peut se développer efficacement. Tout d’abord, nous devons créer un nouveau système de règlements internationaux sans dollar avec les pays amis. Affiner le système de soutien interne : augmenter le salaire minimum, prendre des mesures pour lutter contre le chômage. En bref, nous devons nous baser sur le programme du KPRF intitulé “Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie”.
Vues : 348
