CE A QUOI NOUS TENTONS DE CONTRIBUER DANS HISTOIRE ET SOCIÉTÉ

Nous contribuons à une prise de conscience de la nouveauté historique de ce que nous vivons, je pense à MARLOWE, le dramaturge anglais saluant la fin du Moyen AGE et la RENAISSANCE dans ÉDOUARD II : un monde est en train de naitre il accouche comme une truie dans le SANG. L’enjeu des communistes est de réduire au maximum le sang des peuples en aidant à l’accouchement d’un mode de production fondé sur la coopération et non la concurrence, alors que le seul nationalisme qui choisit dans les capitalistes conduit à plus de sang en jouant sur une souveraineté mal comprise.

Illustration : le Red star de BELGRADE dit la nécessité de la paix en rappelant ses crimes au capitalisme US et ses alliés, cette interpellation est celle de la planète… Alors que l’on tente désespérément de nous faire croire que l’opinion internationale est derrière les États-Unis, l’OTAN, l’UE et les autres vassaux, le rapport des forces dit tout le contraire. Non seulement la Chine répond aux Etats-Unis qui voudraient l’enrôler pour l’abattre après dans leur encerclement de la Russie: “C’est celui qui a cassé la porcelaine de la payer”, mais la visite du président syrien à l’Arabie Saoudite après que le responsable britannique ait tenté de l’enrôler en vain, témoigne du basculement du monde. Quant aux Russes, on ne peut certes pas confondre la position du parti communiste russe et celle de Poutine, mais ceux qui cèdent sont les oligarques, devenus pour la propagande occidentale les vertueux démocrates. Le peuple russe lui pense selon une expression russe “la neige fond et on saura qui a fait les saletés”. Parce que les dirigeants autres que ceux de l’occident reflètent l’opinion mondiale et en particulier celle de tous les pays qui ont subi à un degré quelconque la sollicitude des occidentaux sous couvert de “démocratie”. Déjà à BELGRADE, en Italie, les travailleurs disent leur refus de cette croisade de l’OTAN et en France, l’opinion publique ne se laisse pas mobiliser ; non seulement les manifestations aux couleurs ukrainiennes ne font pas le plein, mais les sondages montrent que ceux qui sont plébiscités, Macron en tête sont ceux qui ne portent pas la cocarde de l’OTAN à savoir le téléthon de la propagande, mais ceux qui prônent de fait le non alignement. Comment nous situons-nous dans ce blog par rapport à cette situation ? En tentant justement de montrer la réalité de la situation qui est d’une grande nouveauté. Et désormais dans ce blog, nous sommes nombreux à porter une autre vision et celle-ci existe dans d’autres sites, nous commençons à être quelques-uns, de sensibilité communistes à percevoir ce monde en train de naitre, le texte de Franck MARSAL publié ici en est la preuve:

Mais c’est passionnant comme le dit dans les commentaires Franck MARSAL :

Ce qui se passe est assez fascinant. L’occident n’en est plus au maintien de son hégémonie. Il en est à maintenir le plus longtemps possible l’image de cette hégémonie. Il est comme un joueur d’échec qui ne veut pas admettre qu’il a perdu la partie et qui sacrifie ses dernières pièces avec frénésie en espérant faire encore illusion.

En prenant toutes ces mesures exceptionnelles et contraires à toutes les règles que l’Occident avait lui-même fixées, il discrédite complètement son propre système. Il y a trop de pays, tous différents les uns des autres qui ont été désormais touchés par ces mesures de guerre économique pour que chacun ne se sente pas une future victime potentielle.

Ainsi, la Chine a déclaré hier avoir abouti à une convergence de vue complète avec l’Afrique du Sud sur la question de la guerre en Ukraine. L’Inde a déclaré, il y a quelques jours, que la Russie lui avait proposé du pétrole et du gaz à bon prix et qu’elle en était très satisfaite.

Le fait de voir les américains – après toute la comédie qui a été montée contre l’Iran et le Venezuela – s’agiter désormais (sans trop de succès pour l’instant, les diplomates de ces deux pays doivent savourer leur revanche, ils font patienter…) pour obtenir que le pétrole de ces deux pays revienne sur le marché, ajoute au discrédit général. La Russie, malgré ce qu’elle subit, a renouvelé son soutien à la levée des rétorsions économiques contre l’Iran.

Il faut comprendre que pour nombre de pays du monde non occidental, qu’on pourrait appeler aujourd’hui le “deux-tiers monde”, la priorité des priorités est d’assurer la sécurité alimentaire et la survie économique. Donc, les grands discours et les chaudes larmes, dont l’objet change chaque année en fonction de l’actualité, ont un poids réel très relatif. Et puis, il n’y a plus beaucoup de pays qui n’ont pas subi, dans les dernières décennies des guerres dans leur voisinage, des millions de réfugiés… Chacun a pu constater en pratique l’égoïsme habituel de l’occident et son hypocrisie.

L’Agence Internationale de l’Énergie a déclaré qu’il allait manquer 2,5 millions de barils de pétrole par jour sur le marché mondial, sachant que la consommation actuelle est d’environ 45 millions de barils par jour. Elle a appelé a réduire les voyages, à baisser la vitesse maximale de 10km/h sur les autoroutes et à rendre les transports publics peu chers et gratuits. Pas sûr que cela suffise et, comme le note très bien l’agence, la consommation va de toutes façons baisser, mais il faudrait qu’elle baisse plus vite que la production pour que les prix se stabilisent et cela est très peu probable. Les mesures proposées par l’Agence illustrent à son corps défendant l’inégalité catastrophique de la répartition de cette énergie pas chère qu’est le pétrole (100 $ le baril, c’est prix de l’eau en bouteille sans marque en bas du rayon). Alors que pour l’essentiel de la population mondiale, cette énergie est essentielle à la survie, pour d’autres, elle alimente une surconsommation totalement indécente. Laisser monter les prix du pétrole est une chose que la plupart des pays ne peuvent tout simplement pas se permettre. Tout comme la plupart des familles en France ne peuvent plus se permettre de voir leurs factures augmenter.

Or, plus la situation se développe, et plus il apparaît nettement que la principale chose que défend ici comme toujours l’occident, ce sont ses privilèges, précisément les privilèges de ses classes aisées (on ne montre que celles-ci, donc, je suppose que pour la plupart des habitants de la planète, il est difficile de percevoir qu’en Europe il y a aussi de plus en plus de familles qui ont faim).Au niveau financier, la voie choisie est également le “faire semblant”. Faire semblant que tout va bien et que tout continue comme avant. Et ce, selon l’expression consacrée, ‘quoi qu’il en coûte”.

Ainsi, la banque centrale américaine a annoncé une hausse des taux cosmétique (0,25%, le minimum) alors que la progression galopante de l’inflation aurait justifié une mesure énergique. De même, le début de la “réduction du bilan de la banque centrale”, c’est à dire l’opération de nettoyage des milliers de milliards de dollars de dettes qui ont été financées par la planche à billet ces dernières années est repoussé à plus tard. Rassurée par le fait que l’argent magique allait de nouveau couler à flot, les marchés financiers ont repris des couleurs.

Mais ce n’est pas tout. Il ne suffit plus désormais d’injecter des milliers de milliards d’euros ou de dollars dans le système financier. Voici donc l’argent injecté directement dans l’économie. 15ct par litre de carburant,, mesures pour les professionnels (agriculteurs, pécheurs, BTP …), voici qu’on parle même (tabou des tabous) de hausse du smic et de dégel du point d’indice des fonctionnaires. Macron est acquis à la cause de la renationalisation d’EdF. Et … “tout va très bien, Madame la Marquise”.

Sauf que … on voit difficilement comment continuer à injecter massivement de la monnaie alors que la production ne peux que stagner et même baisser, va engendrer autre chose qu’une hausse continue et accélérée des prix, de l’endettement général, et du discrédit général sur le système financier occidental. Or, nos économies occidentales bénéficient jusqu’ici d’une prime de confiance.

La confiance que le monde accorde aux économies occidentales nous apporte une monnaie plus forte, grâce à laquelle toute une série de biens nous sont accessibles à bon marché (particulièrement le pétrole). A la phase du déni succédera inévitablement une phase de choc violent avec la réalité. Comme je l’ai déjà expliqué, il est probable que l’Europe subira le choc le plus violent. Le risque est même grand que l’Europe, voyant venir ce réajustement mondial inévitable, tente de le différer par une fuite en avant militaire. Ce qui ne ferait que rendre le choc et l’effondrement encore plus violent et douloureux.

La renationalisation d’EdF (trop tardive) ne suffira pas à nous sauver. Il n’est plus temps de faire des mesurettes et des programmes de relance keynesiens. Seule la préparation d’une planification socialiste de l’économie peut permettre de stabiliser rapidement la structure de la production agricole et industrielle (les deux étant désormais imbriquées étroitement). Il faut assurer très vite que les productions clés et vitales, les productions stratégiques disposent en priorité des moyens nécessaires à leur continuité.

En particulier et à titre d’exemple, l’état doit prendre le contrôle direct de la distribution des carburants et des produits pétroliers, gaz, … afin de privilégier les usages utiles et d’arrêter les consommations superflues. Les professionnels essentiels agriculteurs, pécheurs, doivent bénéficier d’un prix garanti sur la base de volumes contrôlés; en contrepartie du contrôle de leurs propres prix de vente. Il faudra des commissions de répartition et celles-ci feront parfois des erreurs, mais, dans la situation que nous allons vivre, ces quelques erreurs auront bien moins de conséquences que la spirale inflationniste et l’irrationalité générale des marchés.