Voici un texte que nous avions publié en 2017 et qui est quasiment prémonitoire. Déjà le PCF et le journal l’Humanité avaient célébré à leur manière -indigne- la révolution d’octobre et avait totalement négligé à quel point celle-ci avait été pour les peuples soviétiques un creuset indépassable comme l’a été la révolution française pour le peuple français. La volonté d’ignorer l’histoire en se conformant au négationnisme européen ne permet de comprendre ni aujourd’hui, ni l’avenir. Nous tentons depuis des années de lutter contre cette négation et cette manipulation historique, nous voilà à un moment historique qui sera crucial pour les forces progressistes françaises, l’alignement de fait sur les USA et leur volonté de faire de l’Europe le lieu de l’enlisement et de la mort, de la misère nous conduit très loin (note de danielle Bleitrach)
26OCT 2017
Le 20 octobre à la session plénière de la Douma d’Etat au nom de la faction du Parti communiste, intervention du député Nikolaï Ivanov.
Service de presse de la faction du Parti communiste à la Douma d’Etat.
20-10-2017
https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/169824.html
– Cher Alexandre Dmitrievitch! Chers députés!
Exactement 18 jours nous séparent d’une date marquante dans l’histoire de l’humanité – le 100e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre, qui a ouvert la voie à la construction du premier État des travailleurs et des paysans dans le monde. Grâce au travail héroïque de millions de citoyens soviétiques, l’Union Soviétique fut construite – un puissant état d’autosuffisance qui produisait tout, du roulement à billes au vaisseau spatial, de la moissonneuse-batteuse à la bombe nucléaire.
La science soviétique a prouvé au monde sa supériorité, ne serait-ce qu’avec la conquête de l’espace. Et le système éducatif soviétique est toujours considéré comme le meilleur au monde et est introduit aujourd’hui, par exemple, au Royaume-Uni, mais pas pour tous, seulement pour les enfants de l’élite. Il y a des écoles spécialisées de physique et de mathématiques qui fonctionnent avec succès, à l’image et à la ressemblance de l’école créée par le grand académicien Kolmogorov.
Le ballet soviétique, le hockey, le patinage artistique ont ravi des millions d’admirateurs à travers le monde.
Sans tenir compte de l’opinion de l’Union Soviétique, aucun problème significatif n’était résolu, et le ministre des affaires étrangères Andrei Gromyko a été surnommé « Monsieur Niet » parmi les diplomates occidentaux. Cela signifiait que si l’URSS disait non, cela voulait dire non. L’Union soviétique n’avait pas peur des sanctions, car elle pouvait y répondre de manière adéquate.
La Russie peut-elle répondre aujourd’hui de manière adéquate aux sanctions plus sévères des États-Unis et de l’Occident? Je prétends que oui. Mais pendant trois ans et demi, alors que ces tentatives sont menées pour finalement étrangler notre économie, nous ne voyons pratiquement aucune mesure de représailles qui pourrait infléchir la situation et refroidir l’ardeur des têtes brûlées occidentales qui se sont imaginés les maîtres du monde.
Au lieu de cela, la Banque centrale de Nabiullina continue d’augmenter ses investissements dans les obligations d’État américaines. Les investissements russes en obligations américaines pour la première fois en trois ans ont dépassé 100 milliards de dollars. Comme rapporté par le Trésor américain: La Russie a augmenté ses investissements dans les titres du Trésor américain de 5,1 milliards de dollars. Ainsi, les investissements de la Russie dans les obligations d’État américaines sont passés de 99,8 milliards il y a un mois à 104,9 milliards de dollars aujourd’hui. C’est au cours des cinq derniers mois que la Russie a commencé à accroître ses investissements dans les titres américains. Selon les experts américains, la Russie est devenue le 14e plus grand créancier de l’Amérique. Il est temps d’arrêter de prêter à l’économie américaine, surtout qu’il n’y a aucune certitude que cet argent reviendra!
Récemment, nos collègues de l’Union européenne, ayant compté les pertes dues aux sanctions imposées, commencent à comprendre qu’il est économiquement non rentable de se quereller avec leur plus proche voisin, la Russie. Et maintenant, à mon avis, c’est le meilleur moment pour montrer à nos citoyens et au monde entier que la Russie n’est pas une mauviette, mais le premier fournisseur mondial de matières premières et de minéraux, de pétrole et de gaz, et aussi de haute technologie dans les secteurs de l’espace, l’aviation, les industries de la construction navale. Et les relations avec nous doivent être établies sur la base du respect du partenaire, un point c’est tout.
Voici quelques leviers de réponse, capables de tempérer l’ardeur des ennemis de notre souveraineté.
D’abord. Le trafic de marchandises et de passagers des États-Unis et de l’Europe vers la Chine et l’Asie du Sud-Est traverse le ciel russe. Si cette chaîne est bloquée, dans les trois premiers mois, les pertes des entreprises de transport étrangères, selon les calculs préliminaires, seront d’environ 1,5 milliard de dollars. Dans le même temps, les compagnies de transport américaines vont perdre plus que les entreprises européennes. Selon Rosaviacia l’année dernière le territoire de la Fédération de Russie a été survolé par 1 million 400 000 avions, rien que pour le transport des passagers.
Ensuite. N’oublions pas que la société AVISMA, une structure de la société d’Etat Rostek, est le premier fournisseur mondial de titane, qui a signé un contrat avec Boeing pour fournir des produits laminés en titane jusqu’en 2022. Si ce contrat est suspendu, les positions de cette compagnie seront fragilisées. Si la Douma d’Etat au niveau législatif interdit la vente de titane en tant que matière première, permettant de ne vendre que des produits prêts à l’emploi, leurs dépenses augmenteront considérablement, puisqu’il faut 20-50 tonnes de titane pour construire un Boeing, de plus cette contre-mesure donnera l’impulsion nécessaire au développement de la construction d’avions russes.
Troisièmement. Un autre levier d’influence sur les esprits enflammés des sénateurs occidentaux est notre lanceur de satellites, qui envoie encore massivement des satellites étrangers en orbite. En plus des lancements directs, il existe un important contrat pour les moteurs RD-180, sans lequel le Pentagone ne pourrait pas mettre en orbite des satellites militaires. De plus, le contrat pour la fourniture de ces moteurs a été signé, imaginez, il y a déjà 20 ans, et le montant n’a pas changé depuis. Autrement dit, nous vendons des moteurs depuis des décennies à un prix beaucoup plus bas que le marché. Les États-Unis ne peuvent pas augmenter rapidement la production de titane et de ses produits. Et avec les fusées et les moteurs, la situation est encore pire. Les États-Unis auront besoin d’au moins 10 ans, et même alors, ce n’est pas certain qu’ils parviendront à quelque chose. Par conséquent, soit la puissance militaire américaine sera affaiblie si les États-Unis refusent de lever les sanctions, soit ils reconnaissent la réunification de la Crimée avec la Russie et abolissent les sanctions. Les deux options sont bénéfiques pour la Russie.
Quatrièmement. Selon un rapport sur la nécessité d’une réserve stratégique pour la défense nationale fourni par le Pentagone aux comités du Congrès et du Sénat chargés des questions militaires, sur 19 métaux et types de minéraux inscrits sur la liste des ressources déficitaires, la Russie en délivre 10. Les Etats-Unis dépendent à 100% des importations de scandium, à 99% des importations de gallium, 91% pour le bismuth, 85% pour l’antimoine et 72% pour le carborundum, ainsi même un arrêt temporaire de l’approvisionnement en métaux rares rendrait la défense américaine vulnérable.
Cinquièmement. Il existe d’autres exemples de mesures de représailles envisageables :le remplacement du système de positionnement global GPS par le GLONASS russe, le refus de louer des terres agricoles à des entreprises étrangères.
Selon les résultats d’un récent recensement agricole, il s’est avéré que les entreprises étrangères ont déjà acheté 3 millions d’hectares de terres agricoles russes, de plus ces entreprises ne sont pas plus de 10, tandis que les plus grandes exploitations agricoles de Russie ne possèdent que 6 millions d’hectares. Mais le plus invraisemblable dans cette affaire est que les étrangers n’ont en principe pas le droit de posséder des terres agricoles russes selon la loi. En location, pas de problème, mais pas en propriété. Et si on creuse un peu plus, on s’aperçoit que toutes ces combines et ces tas d’intermédiaires incompréhensibles violent les lois de la Fédération de Russie à la demande des fonds étrangers et avec la connivence de notre gouvernement.
Qui ferme les yeux sur ces faits? Qui travaille pour le département d’État américain? Nous obtiendrons la réponse à ces questions très rapidement si nous adoptons une loi sur les contre-sanctions, dans laquelle nous consignerons toutes les mesures proposées ci-dessus et bien d’autres. C’est le peu qui ressort à la surface, ce n’est qu’une partie, mais le Cabinet ne soulève pas cette question. Pourquoi?
Il est grand temps d’introduire des sanctions de représailles, d’arrêter les livraisons de titane ou en titane aux Etats-Unis, ainsi que les moteurs de fusées et les métaux rares, jusqu’à ce que les Etats-Unis reconnaissent la réunification de la Crimée avec la Russie.
Chers députés, le XIXe Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui vient de s’achever à Sotchi a montré que la jeunesse du monde est pour la solidarité anti-impérialiste*. L’avenir de la planète – les jeunes – n’ont pas peur de dire non à l’expansion mondiale des États-Unis, non à cette mondialisation, non au dictat américain. Ils n’ont pas peur, eh bien n’ayons pas peur nous non plus.
Merci pour votre attention. (Applaudissements.)
Traduction MD pour H&S
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