Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Poutine commente les appels à reconnaître le Donbass

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Nous présentons à nos lecteurs un résumé de la situation, une synthèse du commentaire de Jeanne, de longues discussions avec Marianne qui suit heure après heure ce qui se passe en Russie et mes propres approches de la question. C’est à la fois très dangereux parce qu’il est clair que “l’empire” joue à la guerre pour des raisons internes essentiellement mais aussi parce que renoncer à une hégémonie sans partage de la part d’un empire est difficile. Même si les aspects grotesques de la situation l’emportent parfois, l’hystérie de nos dirigeants et de nos médias se heurte aux faits, il ne faut pas en déduire l’absence de danger. (note de Danielle BLEITRACH pour histoireetsociete)

16/02/2022

Les législateurs ont voté en faveur d’une motion soutenant l’indépendance de Donetsk et de Lougansk

Le projet du groupe communiste à la Douma, présenté hier sur notre site, a été voté par 351 voix contre seize et une abstention (le nombre de députés de la Douma est de 450). Un autre texte était présenté de la part de Russie unie qui consistait à soumettre ce projet au ministère des affaires étrangères avant de le présenter à l’exécutif comme la volonté du peuple, il n’a pas été retenu.

Mardi matin, le parlement russe a voté en faveur d’une motion adressée à Poutine qui appelait la Russie à annoncer son soutien à l’indépendance de Donetsk et de Lougansk, avec 351 législateurs soutenant le projet de proposition et seulement 16 s’y opposant. Après le vote sur la résolution, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a déclaré que la disposition « sera signée immédiatement » et envoyée au président Poutine pour commentaires.

Volodine a déclaré la veille que la reconnaissance des deux régions « est une question extrêmement importante et à enjeux élevés », ajoutant que « Washington attise les tensions et fournit des armes à l’Ukraine avec les pays européens, tandis que Kiev continue de ne pas tenir compte des accords de Minsk ».

Ce qu’il faut noter c’est qu’en la matière le fonctionnement du Parlement russe parait infiniment plus satisfaisant que le Parlement français qui n’a pas voix au chapitre de fait dans la décision de la paix ou de la guerre et s’il arrive qu’il soit réuni pour entendre la décision du chef de l’Etat, il n’a pas voix au chapitre pour ouvrir le débat sur des bases où s’exprimeraient les craintes et les espoirs du peuple. Dans un temps où l’on juge aisément de la valeur démocratique des autres peuples il est bon de constater un fonctionnement plus démocratique et le rôle joué par les communistes russes dans ce domaine.

Comme le note Jeanne LABAIGHT dans son commentaire de la position des communistes russes : V.V.Poutine a répondu en deux temps ce soir: d’une part en reconnaissant la valeur de l’initiative et le caractère démocratique de la discussion et sa force dans la Russie:

“La décision votée à la Douma d’État, je crois, est liée bien entendu au fait que les élus du parlement, comme dans tout autre pays, en Russie tiennent compte de l’opinion publique, l’avis de leurs électeurs, et ils [les élus, ndlr] le ressentent finement”, a mis en avant le chef d’État russe.”

Mais d’autre part il a renvoyé la décision de la Douma à une reprise des pourparlers des accords de Minsk:

“Notre point de départ, et mon point de départ, est que nous tous devons tout faire pour résoudre les problèmes du Donbass, mais en faisant cela, comme vient de le dire monsieur le chancelier fédéral [Olaf Scholz, ndlr], en se fondant tout d’abord sur les opportunités d’application des accords de Minsk, pas encore réalisés pleinement”, a-t-il avancé.”

Bref en prenant le temps de la négociation, c’est-à-dire en n’appliquant pas le vote de la Douma, mais en en faisant une force de pression sur les occidentaux en particulier sur les Allemands.

Du côté de l’UKRAINE

Ce qui est confirmé à la fois par ce projet des communistes approuvé à une écrasante majorité par l’ensemble des représentants du peuple est l’unité des Russes face à l’agression occidentale et à la nécessité d’assurer la sécurité des gens du Donbass qui n’ont jamais reconnu le coup d’Etat et subissent depuis un assaut fasciste qui a fait 50.000 morts dont beaucoup de civils. Mais c’est aussi la volonté de paix, le fait que le peuple russe et ses dirigeants ne veulent pas la guerre mais veulent créer les conditions d’une véritable paix dans la sécurité. Ce qui a été encore confirmé par “le recul” annoncé des chars et des manœuvres dans leur territoire qu’ils n’ont jamais quitté tandis que les Etats-Unis qui eux n’ont rien à faire théoriquement en Ukraine, accumulent à leur propre titre et celui de l’OTAN une véritable armada à la frontière russe.

Les deux traités, signés par l’Ukraine et les chefs rebelles en 2014 et 2015, ont été conçus pour mettre fin aux combats féroces qui ont éclaté après le Maïdan, qui a vu le gouvernement élu du pays évincé par de violentes manifestations de rue pilotées par les Etats-Unis et qui ont immédiatement reçu l’appui des Français (FABIUS étant ministre), des Polonais et des Allemands qui se sont immédiatement employés à piller l’Ukraine. Les régions russophones majoritaires de Donetsk et de Lougansk ont par la suite déclaré leur autonomie vis-à-vis de Kiev, ce que les autorités ukrainiennes et celles de Moscou n’ont jamais officiellement reconnu. Les termes de l’accord comprennent un cessez-le-feu et l’exigence de pourparlers de paix et de réformes internes pour réconcilier les deux parties ; toutefois, la quasi totalité de ses dispositions n’ont pas encore été mises en œuvre.

Après le vote, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitri Kuleba, a averti que Kiev considérerait le vote pour reconnaître les deux républiques populaires autoproclamées comme l’abandon par Moscou d’un plan de paix majeur visant à mettre fin au conflit dans le Donbass déchiré par la guerre. « Si une décision est prise… La Russie se retirera de facto et de jure des accords de Minsk avec toutes les conséquences qui l’accompagnent », a-t-il averti.

Il faut voir que le gouvernement ukrainien, totalement déconsidéré, qui a puissamment contribué à la montée des tensions, mais qui commençait à s’inquiéter des effets de sa propre propagande alarmiste sur les rares ressources que le pillage occidental et la guerre ont laissé à une économie dans un état catastrophique, a multiplié les déclarations contradictoires, appelant à la détente, allant jusqu’à inviter BIDEN à venir en Ukraine jouer les boucliers humains.

Les réponses de VLADIMIR POUTINE : il faut continuer les efforts diplomatiques en faveur de la paix

Poutine qui n’a aucune confiance en l’UE et veut une réponses des USA et de pays comme l’Allemagne et dans une moindre mesure de la FRANCE, a entamé des négociations séparées et ce vote de la DOUMA le plaçait dans une position de force.

Le président russe Vladimir Poutine a réitéré son soutien aux efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit dans le Donbass, malgré les appels du parlement de son pays pour que le Kremlin envisage de reconnaître deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.

S’exprimant lors d’une conférence de presse aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz à Moscou mardi, Poutine a exposé son point de vue sur la motion, votée par une majorité de députés le même jour, qui l’a exhorté à envisager d’affirmer la souveraineté des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.

Selon lui, la motion a montré que les parlementaires comprennent la sympathie du public envers ceux qui vivent dans la région déchirée par la guerre du Donbass, comparant le traitement des résidents à un « génocide ». Cependant, a-t-il poursuivi, « nous devons tout faire pour résoudre les problèmes dans le Donbass, mais d’abord et avant tout, cela doit se faire à travers les opportunités encore non réalisées de mettre en œuvre les accords de Minsk ».

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