Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

KPRF : Pour être prête à répondre aux défis mondiaux, la Russie doit se libérer de ses maux sociaux.

Face à la paranoïa occidentale et certains délires médiatiques, les Russes s’interrogent : “Est-ce qu’ils y croient réellement ?” Les communistes, ici Dimitri Novikov, non sans humour, remet les pendules à l’heure et montre que tout ça c’est le capitalisme et qu’il serait temps au titre des vœux de la nouvelle année d’en finir avec ce machin de plus en plus nocif et incontrôlable… De sa bouche dans l’oreille de dieu, disait mon pieux grand-père qui malgré de navrantes expériences, n’avait pas de doutes sur les capacités auditives d’Adonaï… Il vaut mieux compter sur nous-mêmes pense sa petite fille, ni dieu, ni tribun, etc… et enfin prendre les mesures qui s’imposent, c’est notre vœu pour 2022 qui rejoint ceux de Novikov, la France aussi, la recette est planétaire… (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

L’aggravation des inégalités fait peser des menaces catastrophiques sur l’humanité. Cette idée a été exprimée par Dmitri Novikov, vice-président du Comité central du KPRF, le 30 décembre, sur la chaîne NTV, dans l’émission “Lieu de rencontre”.

https://kprf.ru/party-live/cknews/207727.html

Sergey Kojemiakine, 31 décembre 2021

L’épisode de clôture de l’émission 2021 était largement consacré aux prévisions politiques pour l’avenir. On a demandé aux invités de discuter d’un article récent du journal américain The Hill, affirmant que, dans l’année à venir, la Russie attaquerait l’Ukraine, la Chine attaquerait Taïwan et l’Iran Israël.

Après avoir admiré les décorations du réveillon dans le studio de télévision, Dmitri Novikov a admis que dans une telle atmosphère festive, on n’a pas envie de croire aux mauvaises prédictions. « Pour ce qui est de l’année à venir, je considère non pas comme improbable mais comme invraisemblable une attaque de l’Iran contre Israël », a-t-il déclaré. – Quant aux deux autres thèses – sur la possibilité que la Russie attaque l’Ukraine et que la Chine attaque Taïwan – il s’agit d’une pure invention, d’une tentative pour justifier ses propres intentions et aspirations agressives.

Il a également rappelé que The Hill est une publication conservatrice aux États-Unis et qu’il est normal qu’il attaque le démocrate Joe Biden, l’accusant d’indécision. « Il s’agit donc d’une histoire de politique intérieure », a-t-il souligné.

Évoquant les relations tendues de la Russie avec l’Occident, M. Novikov a estimé que, pour les États-Unis, un scénario de guerre entre la Russie et l’Ukraine est hautement souhaitable. « C’est pourquoi Kiev devrait se calmer : il ne sera pas accepté dans l’OTAN », a poursuivi Dmitri Gueorguievitch. – Il serait avantageux pour les États-Unis de présenter ce type de conflit comme un conflit non lié à l’OTAN. Il n’en reste pas moins que l’OTAN fournira à Kiev l’assistance nécessaire. Je ne dis pas qu’un conflit entre la Russie et l’Ukraine est probable dans l’année à venir, je parle de ces prévisions, qui sont faites par le journal mentionné. Il s’agit d’une posture de principe qui, dans toute évolution, dans tout scénario, devrait justifier l’agressivité de l’Occident envers la Russie. La Russie est l’agresseur, la Chine est l’agresseur, alors armons-nous, dépensons de l’argent pour cela, augmentons les budgets, développons de nouveaux types d’armes – ce sont les motifs qui animent les élites occidentales”.

Certains participants au programme, endossant le rôle de pacifistes, ont tenté d’accuser la Russie de se préparer à la guerre et ont déploré que personne ne puisse l’arrêter. Nikolaï Rybakov, président du parti Yabloko, est allé le plus loin, et certaines de ses déclarations ne pouvaient être qualifiées que de ridicules. Après avoir laissé entendre que la vie au Donbass empirait après sa séparation de l’Ukraine, il a affirmé qu’il n’y avait prétendument aucune communication avec Donetsk. À cause de cela, selon Rybakov, il ne peut pas envoyer de cadeaux à ses proches.

Dmitri Novikov a souligné l’absurdité de telles affirmations : « Toute la semaine dernière, le convoi humanitaire du KPRF a distribué des cadeaux de Nouvel An aux orphelinats et autres institutions sociales de Donetsk. C’est un fait. Les communistes ont organisé le convoi et ont réussi à franchir la frontière sans aucun obstacle », a-t-il déclaré en proposant au chef du parti Yabloko de l’aider à distribuer les colis. Mais le principal activiste de Yabloko n’a même pas aimé l’idée d’une aide humanitaire aux enfants de Donbass de la part des communistes. Il s’est exprimé dans le sens que le KPRF aurait plutôt dû « voter comme il se doit à la Douma d’État ».

Le sujet suivant était les perspectives des relations russo-biélorusses. De l’avis du vice-président du comité central du KPRF, la situation mondiale pousse les deux pays à la convergence : « Deux décennies du XXIe siècle sont derrière nous, et pendant tout ce temps, la situation internationale n’a pas été facile pour la Russie. D’ailleurs, ce n’était pas facile pour le Belarus non plus. Mais les événements de ces dernières années l’ont fondamentalement changé. La situation est devenue si compliquée, tant pour Moscou que pour Minsk, qu’il serait tout simplement étrange de ne pas utiliser la possibilité d’un rapprochement. D’autant plus que cette approche n’est pas une question très controversée dans les sociétés russe et bélarussienne. Il est assez facile pour les autorités d’opter pour un tel rapprochement. Ce n’est pas comme la réforme des retraites qui a divisé la société russe. Le rapprochement avec le Belarus est une décision que la société russe soutiendra activement. »

Dmitry Novikov n’est pas d’accord avec l’opinion exprimée dans le studio selon laquelle l’Occident pourrait relâcher la pression sur le Belarus afin de le retourner contre Moscou. « L’Occident ne tendra certainement pas la main à Minsk. Toutefois, même si cela se produit, Alexandre Loukachenko sait très bien que cela sera caché derrière la tentative habituelle de tromper le Belarus », a souligné Dmitri Gueorguievitch.

Un certain nombre de participants n’ont pas manqué de s’en prendre aux autorités de l’État voisin, les accusant de vivre aux crochets de la Russie. Il est révélateur que ces fausses déclarations unissent à la fois les partisans du pouvoir russe et les libéraux. Le politologue Anton Khashchenko, par exemple, a déclaré que Loukachenko améliorait la vie des Biélorusses aux dépens de la Russie. Et le porte-parole de Yabloko Nikolaï Rybakov a assuré que si la Biélorussie avait une économie qui fonctionnait, elle n’aurait pas à demander l’aide de Moscou. « Tout d’abord, le succès des Biélorusses est assuré par leur économie qui fonctionne », a souligné M. Novikov. –« Et deuxièmement, je voudrais demander : avez-vous déjà été au Belarus ? Avez-vous visité ses usines et ses agro-villages ? Ou n’avez-vous fait que passer par là en vous rendant en Europe ? »

Faute de trouver quelque chose de substantiel à objecter, Rybakov a avancé une thèse remarquable par son absurdité : « Il ne peut y avoir d’économie développée dans un pays dont le système démocratique est sous-développé ». «  Ce n’est absolument pas le cas. Sinon, la Chine ne serait pas la plus grande économie du monde aujourd’hui. C’est vous qui pensez que la Chine n’est pas démocratique ! » a rétorqué le vice-président du KPRF.

Pendant ce temps, le studio a cité l’un des médias indiens. Parmi les événements importants de l’année écoulée, il a noté que la Russie avait fixé des exigences claires en matière de sécurité pour l’Occident. Selon les auteurs indiens, cela rend le langage politique moderne plus formel et défini, comme il l’était déjà pendant la guerre froide.

Dmitry Novikov a commenté comme suit : « Les États-Unis ont peut-être oublié comment parler respectueusement à leurs partenaires, mais il est d’autant plus important de les aider à se rappeler comment le faire. Je pense que, dans ce cas, les experts indiens ont très clairement évalué les mesures prises récemment par la Russie. C’est une évaluation très précise et c’est une très bonne chose qu’elle provienne de l’extérieur de la Fédération de Russie et non des États-Unis. »

Le représentant du KPRF a ajouté que de nombreuses évaluations et prévisions que les experts entreprennent parfois de discuter bruyamment ne font que détourner le public du point principal. À cet égard, il a rappelé les recherches d’Oxfam, qui mettent constamment en évidence une tendance très inquiétante à l’aggravation des inégalités. Selon Novikov, la montée des pôles de richesse et de pauvreté fait peser des menaces catastrophiques sur les perspectives de l’humanité. Les racines de nombreux conflits à l’intérieur des pays et sur la scène interétatique, a-t-il poursuivi, se trouvent précisément dans ce fossé social.

Le présentateur, Andrei Norkin, a ironiquement demandé si la lutte des classes allait s’intensifier et si la cause de la révolution allait l’emporter. Novikov a profité de cette question pour noter très sérieusement que la réponse est facile à trouver. « Même certains des rapports mentionnés dans le programme aujourd’hui disent ouvertement que l’année prochaine sera une année de croissance du sentiment révolutionnaire dans le monde », a-t-il noté.

À la fin du programme, les participants ont été invités à formuler leurs vœux pour l’année 2022. Dmitri Novikov a félicité les téléspectateurs pour la nouvelle année à venir et a ajouté : « Je voudrais souhaiter à chacun individuellement une bonne santé, et que tous ensemble, pour notre pays tout entier, nous commencions à guérir rapidement de ces maux sociaux et de ces vices qui nous empêchent de vivre et de nous développer. »

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