Un discours équilibré où chaque mot compte et que l’on aurait tort de prendre par le petit bout de la lorgnette comme le font les médias occidentaux ou comme certains “radicaux” gauchistes qui croient qu’en l’attaquant du point de vue qu’ils croient être celui des communistes russes, ils ne font que les jeux des libéraux. Pour comprendre la place de Poutine il faut se référer aux analyses très équilibrées de Ziouganov. Nous revenons d’ailleurs sur cette question de l’énergie du point de vue du kprf avec l’article de Iouri Afonine, vice-président du comité central du kprf que nous publions par ailleurs. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Publié:13 Oct 2021 23:35 GMT
Le président russe a souligné dans une interview exclusive avec CNBC qu’en vertu des sanctions de Washington, des pays comme la Russie sont obligés de passer à des règlements dans d’autres devises.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mercredi que les États-Unis eux-mêmes mettent en danger le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, l’utilisant comme un outil de leur politique de sanctions.
« Il me semble que les États-Unis font une grosse erreur en utilisant le dollar comme outil de sanction. Et il le font en empêchant la vente en dollars des produits sous sanctions », a déclaré le président lors d’une interview exclusive accordée à la réseau américaine CNBC, accordée dans le cadre de « La semaine de l’énergie de la Russie » qui a débuté ce mercredi à Moscou.
Le chef de l’Etat a souligné que dans cette situation, des pays comme la Russie et d’autres qui sont sous sanctions de Washington sont obligés de passer à des règlements dans d’autres devises.
D’autre part, Poutine a souligné que d’autres pays choisissent de diminuer le pourcentage du dollar dans leurs réserves et de l’utiliser moins dans les transactions avec leurs homologues, voyant la situation actuelle et craignant que cette monnaie ne soit utilisée contre eux. « Le résultat est que même les partenaires et alliés les plus proches de l’Amérique réduisent la part du dollar dans leurs réserves, c’est un fait statistique », a-t-il conclu.
« Nous ne sommes pas intéressés à abandonner complètement les paiements en dollars »
Malgré tout cela, le locataire du Kremlin a rejeté l’idée d’abandonner complétement le dollar. « Nous ne sommes pas intéressés à abandonner complètement les paiements en dollars, et nous restons satisfaits, par exemple, des paiements pour les ressources énergétiques en dollars, principalement pour le pétrole », a-t-il souligné, ajoutant que ce seraient les États-Unis eux-mêmes qui pourraient saper la confiance dans leur propre monnaie.
Outre les aspects politiques, les décisions économiques telles que la résolution du Congrès américain de relever le plafond de la dette affectent également la capacité d’attractivité du dollar, ce qui signifie la croissance de l’inflation, a estimé le président.
Et pour la première fois, peut-être, dans l’histoire, l’inflation aux États-Unis augmente à un rythme qui n’a probablement pas été vu depuis longtemps. « Ce sont des raisons économiques qui, d’une manière ou d’une autre, sapent la confiance dans la monnaie. Tout le monde se demande: et maintenant? Que feront les autorités économiques américaines de cette énorme dette ? », a-t-il ajouté.
Des crypto-monnaies pour organiser l’approvisionnement en pétrole ?
D’autre part, le président a évoqué la question de l’avenir des crypto-monnaies. En particulier, il a souligné qu’« il est encore prématuré » de spéculer sur la possibilité d’utiliser des crypto-monnaies dans les contrats d’approvisionnement en pétrole, car elles sont “très instables”.
« La crypto-monnaie n’est pas encore soutenue par quoi que ce soit, […] elle peut être utilisé comme moyen de paiement, bien sûr, mais pour le commerce du pétrole, par exemple, ou d’autres matières premières et sources d’énergie, je pense qu’il est encore trop tôt pour en parler », a déclaré Poutine.
Situation des marchés de l’énergie
Parlant des tentatives de stabilisation du marché mondial de l’énergie, le président a souligné que la Russie et ses partenaires au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (OPEP +) ont jusqu’à présent réussi à trouver des « solutions équilibrées et acceptables pour toutes les parties ». Cependant, Poutine a admis que le dialogue se déroule « assez durement », là où les homologues se disputent, en fonction de leurs intérêts.
D’autre part, le chef de l’Etat a soutenu les efforts de pays comme l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis pour diversifier leurs économies, y compris leurs projets de développement de l’énergie verte. Il a prédit que les nouvelles sources d’énergie représentent « un domaine très prometteur » pour la coopération entre la Russie et les pays de l’OPEP+.
AUKUS « compromet la stabilité régionale »
Quant à la création d’AUKUS, la récente alliance entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, Poutine a souligné que ce nouveau bloc « compromet la stabilité régionale ». Le politicien a mentionné que « être amis les uns avec les autres, c’est bien », tandis que « être amis contre quelqu’un est mal », faisant référence au pacte trilatéral qui, entre autres aspects, vise à contrer l’influence croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique.
Cependant, il a exprimé l’espoir que la situation dans la région ne se déroulera pas « dans un scénario imprévisible » et qu’elle ne conduira pas à des « tensions supplémentaires » dans la région.
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