Nous profitons des trois jours “creux” de la fête de l’Humanité pour approfondir quelques sujets. Aujourd’hui, nous nous intéressons plus particulièrement à la débâcle nord-américaine en Afghanistan mais aussi à sa capacité de nuisance dont Russie et Chine tentent d’atténuer les effets. Mais si les Etats-Unis étaient obligés de diminuer les frais, si la véritable nuisance contre laquelle la Chine ne cesse de multiplier les mesures de précaution était à venir. Si la Chine ne mettait pas de l’ordre dans les spéculations boursières de ses capitalistes en anticipant une onde de choc financière et monétaire prévisible. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le Parisien avec AFP Il y a 12 heures© SAUL LOEB La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a exhorté le Congrès à prendre très rapidement des mesures. AFP/SAUL LOEB
Les États-Unis seront à court d’argent « au cours du mois d’octobre » si le plafond de la dette n’est pas relevé, a mis en garde mercredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen dans une lettre adressée aux élus du Congrès. Le plafond de la dette avait été suspendu pendant deux ans, entre août 2019 et juillet 2021, grâce à un accord trouvé entre l’administration Trump et le Congrès.
« Depuis le rétablissement de la limite d’endettement le 1er août, le Trésor a commencé à utiliser certaines mesures extraordinaires pour continuer à financer le gouvernement », rappelle Janet Yellen. Il s’agit notamment de la suspension de certaines dépenses et investissements, concernant par exemple le régime d’épargne retraite des fonctionnaires fédéraux.
Janet Yellen avait déjà envoyé un courrier début août pour exhorter à relever le plafond de la dette afin que les États-Unis puissent honorer leurs engagements financiers et éviter le défaut de paiement. Mais cette fois, elle évoque une date concrète, martelant qu’une « fois toutes les mesures disponibles et les liquidités disponibles épuisées », les États-Unis seront « incapables de s’acquitter de leurs obligations pour la première fois de leur histoire ».
La faute au Covid-19
Sur la base des données les plus récentes, le Trésor estime que « le plus probable est que les liquidités et les mesures extraordinaires seront épuisées au cours du mois d’octobre », explique-t-elle. La dette et le déficit des États-Unis ont grimpé en flèche pendant la pandémie de Covid-19 car le gouvernement a adopté trois plans massifs de dépenses face à la crise économique. Un défaut de paiement des États-Unis provoquerait également une déflagration financière.
En 2011, l’agence de notation Standard and Poor’s avait ainsi retiré au pays sa note « AAA », qui leur permettait en principe d’emprunter sur les marchés au coût minimum, sanctionnant de longs mois de blocage politique sur le relèvement du plafond de la dette. Janet Yellen exhorte mercredi républicains et démocrates à ne pas « attendre la dernière minute » pour trouver un accord, au risque sinon que cela ne nuise gravement à la confiance des entreprises et des consommateurs. Cela augmentera aussi les coûts d’emprunt à court terme pour les contribuables et aura un impact négatif sur la cote de crédibilité des États-Unis, relève-t-elle.
« Un retard qui remettrait en question la capacité du gouvernement fédéral à respecter toutes ses obligations causerait probablement des dommages irréparables à l’économie américaine et aux marchés financiers mondiaux », a-t-elle également averti. « Au moment où les familles, les communautés et les entreprises américaines souffrent toujours des effets de la pandémie mondiale, il serait particulièrement irresponsable de mettre en danger la confiance et la crédibilité des États-Unis », conclut-elle.
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etoilerouge
toujours rien de changé. Les institutions capitalistes dites d’état réclament simplement le droit de s’endetter encore et encore en s’en prenant , pour favoriser l’élévation de la dette, aux pensions des fonctionnaires qui ne st pas à l’origine de la dette. une mesure d’orthodoxie, de religiosité capitaliste mais pas une analyse des raisons des dettes colossales des USA qui sont d’abord la politique d’expansion militaires ss ttes ses formes qui coutent au bas mot 1000 milliards de dollars au budget chaque année. Le soutien aux multinationales US par des plans anticovid ou anti crise boursière, suivant le temps et le climat ou pour sauver la planète qui s’en contrefout etc, totalement inefficace puisqu’ils st simplement le robinet ouvert pour maintenir le taux de profit de ces sociétés. Taux de profit qui continuellement reviendra à la baisse. Bref le capital impérialisme est ds une merde qui risque de ns entrainer.
On comprend que les USA se retirent d’Afghanistan tt en laissant un sacré fer ds le feu , les talibans qu’ils ont armé sciemment en abandonnant un matériel stratégique et après avoir soutenu des gouvts antisoviétiques donc anti russes, très réactionnaires par exemple en ouzbékistan qui est le vrai centre, le ventre de cette Asie centrale avec TACHKENT qui hier fut détruite par un séisme mais rebatie par ts les peuples de l’URSS ss la direction du pc d’URSS. Ils ont la mémoire courte ces ouzbeks. Ne rêvons pas la politique de l’impérialisme a miné l’Asie centrale . Seul un gouvernement soviétique serait capable de remettre les choses ds l’ordre en faveur de la paix ce qui suppose de mettre au pas les tyranneaux pro occidentaux d’ouzbekistan mais aussi de Russie. Les USA, eux, continuent autrement leurs dépenses militaires, d’influences de haine, et augmenteront leur dette pour cela. Le sujet est qui paie le fardeau de la dette ? Pas seulement le peuple travailleur des USA mais aussi d’autres dt le peuple français, ses entreprises ayant été rachetées massivement et démontées au profit des zones dollars USA. Les liens entre le dollar et l’euro st des liens de complémentarité et non d’indépendance monétaire. La FRANCE doit sortir de l’euro, de l’OTAN. C’est impératif et de fait de l’UE.
pucciarelli
La “fête de l’Humanité”! Drôle de fête du PCF où l’on voit Martinez dialoguer avec Attal. Alors, que les States s’écroulent ou pas, le PCF est par terre, et la CGT avec lui. Le changement passera sans doute à l’international par un effacement de l’Amérique, et en France par la disparition de cette fausse gauche parfaitement achetée et soumise aux grands oligarques. Tout ceci est minable. Et dangereux.
marsal
Nous manquons (mais peut-être suis-je passé à coté) cruellement d’une réflexion économique marxiste approfondie sur ces questions de finance et d’endettement des états. Les dernières crises ont montré encore plus nettement à quel point la dette d’état est un rouage actuel clé de l’économie capitaliste. Lorsque la croissance économique s’est effondrée, plusieurs grands états capitalistes ont emprunté pendant de longs mois de l’argent sur les marchés à des taux négatifs (c’est à dire que celui qui prête l’argent paye pour que l’état le lui emprunte).
Cela prouve que la dette d’état n’est pas seulement un moyen pour l’état de boucler ses fins de mois. C’est d’ailleurs absurde qu’un état, qui possède le pouvoir fiscal absolu, qui donc peut prendre tout l’argent dont il a besoin aux acteurs économiques de son choix sans rembourser, renonce à utiliser ce droit pour emprunter avec intérêts à ces mêmes acteurs ce même argent. D’autant plus absurde que l’état a à disposition une banque centrale qui lui appartient et qu’il pourrait donc – quand bien même voudrait-il emprunter – lui prêter l’argent qu’il souhaite.
Et ce n’est pas l’histoire de je ne sais quel complot. Les taux négatifs récents ont donné l’explication. La dette d’état n’est pas seulement, et même, j’aurai tendance à dire, pas fondamentalement, un service que les banques rendent à l’état qui pourrait parfaitement s’en passer. C’est en réalité surtout un service que l’état rend au système financier. en même temps qu’un outil puissant de pilotage de l’économie. Ce moyen de pilotage est tellement puissant que la grande bourgeoisie et les banques ont immédiatement exigé qu’il soit mis à l’abri de la démocratie, ce qu’ils ont joliment appelé “l’indépendance des banques centrales”.
Pourquoi la dette publique est-elle un service que l’état rend au système financier ? Parce que la dette publique sert de garantie de dernier ressort à tous les montages de financements, prêts bancaires, opérations financières diverses, ce que les financiers appellent le “collatéral”. Il est frappant de constater à quel point la montée de la dette publique coïncide chronologiquement avec l’essor des marchés financiers et des capitalisations boursières. Sans dette publique, pas de développement des marchés financiers, en tous cas, dans le système capitaliste actuel.
La Chine elle-même, pour financer un développement socialiste couplé à l’économie capitaliste mondiale a développé des marchés financiers compatibles et elle a une dette publique (300 % du Pib, mais avec un pib qui croît de 6 ou 7 % par an, ce n’est pas comparable à la situation française). La seule différence (mais elle est de taille) est que le parti communiste chinois et l’état suivent de très près le pilotage économique. Ils n’ont pas hésité à intervenir sévèrement pour interrompre l’ouverture du capital d’Ant Group quelques jours avant ce qui devait être la plus grosse introduction en bourse de l’histoire mondiale. Depuis, une vaste remise à plat des systèmes financiers est en cours en Chine et l’introduction progressive du Yuan électronique va complètement bouleverser l’organisation du système. Chacun aura directement accès à la banque centrale qui supervisera directement l’ensemble du système de paiement.
(Si on en juge par les difficultés en cours du groupe immobilier Evergrande, il était temps que le système financier soit repris en main en effet. )
Quid de la France et de l’Europe ? des états capitalistes en général ?
D’abord, depuis la grande crise financière de 2008, il est clair que l’instabilité du système financier mondial n’a fait que s’accroître. Les banques centrales traitent cette instabilité comme les japonais traitent les coriums fondus de la centrale nucléaire de Fukushima : en versant d’énormes quantité d’eau dessus, en l’occurrence, de grandes quantités de monnaie. Comme l’eau contaminée s’accumule à Fukushima, les créances douteuses s’accumulent dans les bilans des banques centrales. Nous allons au devant de 3 crises qui se combinent et montent en puissance simultanément : crise écologique, crise sociale et politique, crise financière et économique.
Comme la finance est un ensemble de relations sociales et que la production elle-même est aussi un ensemble mondial de relations de co-productions (on le mesure bien avec les ruptures de chaînes d’approvisionnement actuelles) en interaction permanente avec la planète et les systèmes naturels, nous savons que nous sommes devant un changement social de très grande ampleur.
La France est un pays très intégré à l’économie mondiale et européenne. Cela risque donc d’être à partir d’un certain moment très difficile pour nous tant qu’un système démocratique mondial équilibré de pilotage du développement économique ne sera pas mis en place (donc, ce sera très difficile jusqu’à la fin de cette crise).
Dans ces circonstances, la préservation des outils de production et des chaînes d’approvisionnement devient progressivement une nécessité vitale. Fabien Roussel rappelle régulièrement que seuls les travailleurs sont en situation d’assurer la protection des outils de travail (notamment face aux dérèglements des marchés) et qu’ils doivent être autorisés et encouragés à s’organiser pour le faire. Xi Jinping n’a cessé d’alerter depuis plusieurs années sur le risque de rupture des chaînes d’approvisionnement, nous en vivons les conséquences concrètes de manière croissante et nous devons l’expliquer plus clairement.
Le système financier étant en dysfonctionnement désormais profond, cela signifie que le bon sens social, scientifique, technique et politique doit être considéré comme collectivement plus sûr que les critères actuels de rentabilité financière, Il y a beaucoup de conséquences à tirer de cela en sachant qu’il faudra du temps pour redonner sens à un système global. Il nous faut sortir de l’illusion que toute la complexité des relations de co-production se résume dans le résultat financier, qu’il faut juste – comme disent les américains – regarder la ligne du bas de la page.
Afin de garantir la stabilité du système, l’Etat doit avoir les moyens de comprendre et d’intervenir avec puissance et à bon escient. Avec puissance, notamment sur le plan financier, cela signifie que l’Etat doit se redonner des moyens financiers stables et indépendants des marchés. Continuer à emprunter massivement,, c’est accroitre l’instabilité des marchés financiers.
Il faut revenir en arrière que la défiscalisation des revenus et du capital, c’est évident. Mais je crois que cela ne suffit pas. Je pense qu’il faut envisager qu’une partie de la création monétaire annuelle soit placée d’emblée sous le contrôle de l’Etat, dans son budget. En lien avec un système de monnaie publique numérique, il y a là une base pour réorganiser l’ensemble du système bancaire et financier.
Enfin (et cela les chinois sont également en train de le faire) il faut inverser la relation entre les entreprises et l’état. L’aide d’état n’est pas un dû, ni un don gracieux. Lorsque la collectivité (quelque niveau que ce soit) accorde une aide à une entreprise, c’est reconnaître que l’entreprise à un rôle et une valeur pour la collectivité. Donc, la collectivité et les travailleurs ont un droit de participation et de veto sur les décisions de l’entreprise du fait de l’aide qui a été accordée.
Les banques, en particulier, sont des délégataires du service public de la monnaie. Elles exercent sous le contrôle de l’état et sous sa supervision. Il y a donc pléthore de moyens d’action pour l’Etat, mais aujourd’hui, ils ne sont pas réellement utilisés et l’état se laisse dicter sa politique par les conseils d’administration des grandes banques.
L’Etat que nous voulons n’est pas l’état administratif et bureaucratique que nous connaissons aujourd’hui. Quand bien même il essaierait d’intervenir, il ne saurait pas le faire à bon escient, car au fond, les hauts fonctionnaires ne sont pas socialement si différents des “hauts-politiques” (à l’exception des communistes dont les dirigeants passent leur temps à sillonner le terrain, à rencontrer des syndicalistes, …); Ils connaîssent mal la réalité du pays et n’entretiennent que peu de relations avec ceux qui font tourner réellement l’économie. Ils n’ont été ni choisis, ni formés pour cela et ils sont peu nombreux en réalité par rapport à l’immensité du système productif et d’échange.
C’est tout le sens de la reconstruction d’un grand parti communiste populaire, d’une grande organisation syndicale (unie) et de masse et d’un lien fort entre les institutions et ces organisations. Nous devons pouvoir acquérir une vision fine de chaque rouage, et dans une culture globale, collective de notre société et de son fonctionnement afin de prendre les bonnes orientations collectivement … et aussi bien sûr les faire appliquer. Un système électif seul, surtout biaisé par des médias racoleurs et partiaux ne permet pas cela.