Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les Etats-Unis veulent tout de suite remettre ça dans la zone pacifique…

Décidément les Etats-Unis sont incorrigibles. Non seulement ils ne tirent aucune leçon de ce qui vient de se passer en Afghanistan, mais ils en tirent même l’idée inverse: ceux qui sont impérialistes sont la Chine et la Russie. Alors que ces deux pays sont en train de tenter de désamorcer la grenade dégoupillée du régime afghan, les mêmes aux Etats-Unis les accusent de profiter de la situation. Mais il ne s’agit pas là d’une simple erreur d’interprétation, voire de mauvaise foi pour tenter de faire oublier leur défaite et le peu de fiabilité de leur alliance. Non il s’agit d’entamer un nouveau conflit avec l’idée que Taïwan, ou un autre lieu ne serait pas une guérilla mais une vraie guerre où la puissance militaire des USA ferait merveille… Et voici comment la vice présidente se retrouve en voyageur de commerce d’une coalition du même genre que celle que l’on vend en Europe contre la Russie, en Amérique latine contre Cuba et le Venezuela, en Afrique, au Moyen Orient, étant bien entendu que le gros morceau est la Chine…

L’Afghanistan est tombé, la Chine voudrait en profiter disent les dirigeants US, organisons une coalition face à la Chine et la Russie. Nous sommes trop bons…

On a beaucoup dénoncé le bellicisme de Trump mais celui de Biden ne lui cède en rien et même si ce dernier ne terminait pas son mandat la vice présidente Kamala Harris est déjà là pour prendre le relais. Alors que tout est fait pour nous faire croire que la personnalité des présidents constitue un enjeu crucial comme leur appartenance à l’un des deux partis, la politique impérialiste a sa continuité non seulement entre deux présidents mais depuis le XIXe siècle.

Il s’agit simplement d’un impérialisme qui a prétendu depuis le XIXe siècle d’abord protéger les pays asiatiques des puissances coloniales dont il était le successeur et le protecteur, ensuite il a utilisé les menaces de l’insurrection communiste, et puis la guerre contre le terrorisme et maintenant il tente en Asie comme en Europe d’inventer la menace de la Chine et de la Russie.

Sitôt dit sitôt fait

La vice-présidente américaine Kamala Harris a accusé Pékin mardi d’exercer des pressions et intimidations sur les pays du pourtour de la mer de Chine méridionale, alors que Washington cherche à renforcer ses alliances face à la Chine.

« Pékin continue à exercer des pressions, à intimider et avoir des revendications sur l’essentiel de la mer de Chine méridionale », a-t-elle déclaré dans un discours à Singapour dans lequel elle a détaillé les objectifs de politique extérieure de l’administration américaine en Asie.

La vice-présidente américaine Kamala Harris a donc accusé Pékin de tenter de s’emparer du territoire en mer de Chine méridionale et de menacer « l’ordre fondé sur des règles ». Dans un discours qu’elle a prononcé mardi à Singapour, dans le cadre de son voyage en Asie du Sud-Est, elle a affirmé qu’elle cherche à promouvoir la paix et la stabilité dans l’Indo-Pacifique face à ces menaces.

La visite de Harris sera suivie d’un exercice naval mené conjointement par les États-Unis, l’Inde, l’Australie et le Japon, les quatre membres de Quad, que la Chine considère comme faisant partie de la stratégie du pays nord-américain visant à contenir l’influence croissante de la Chine dans la région.

La Chine organise une série d’exercices navals à balles réelles, qui se poursuivront jusqu’à jeudi, à la veille des exercices conjoints des États-Unis et d’autres membres du Dialogue quadrilatéral sur la sécurité, connu sous le nom de Quad, qui auront lieu dans le Pacifique occidental, publie Russia Today.

Selon Yue Gang, ex colonel de l’Armée populaire de libération de la Chine, avec les exercices de cette semaine, Beijin vise à envoyer un message à Washington. « L’armée chinoise répond aux mesures prises par les États-Unis pour s’associer à leurs alliés, alors même que le Royaume-Uni et l’Allemagne mènent des opérations de liberté de navigation dans la région », a-t-il déclaré.

Après un voyage au Guatemala en juin au cours duquel elle a exhorté les migrants « à ne pas venir » aux États-Unis, la vice-présidente Kamala Harris s’est lancée dans une visite à Singapour et au Vietnam.

Après des « pourparlers francs » entre la sous-secrétaire d’État Wendy Sherman et le conseiller d’État Wang Yi et la visite du secrétaire à la Défense Lloyd Austin à Singapour, au Vietnam et aux Philippines en juillet, la visite imminente de Harris devrait poursuivre la campagne agressive de l’administration Biden pour renforcer la collaboration avec les États clients et les États clients potentiels en Asie du Sud-Est. Parmi les visées de la visite d’Austin aux Philippines figurait le renouvellement de l’Accord sur les forces étrangères (VFA), signé à l’origine en 1988, qui « donne aux avions et aux navires militaires américains la libre entrée aux Philippines et assouplit les restrictions de visa pour le personnel militaire américain ».

La  présence militaire américaine continue aux Philippines poursuit la mission paternaliste du Traité de défense mutuelle de 1951 entre les Philippines et les États-Unis, signé à peine cinq ans après l’indépendance du Commonwealth des Philippines, après trois siècles combinés d’occupation coloniale par les Néerlandais, les Espagnols et les États-Unis. Complétant un siècle d’occupation militaire américaine à Subic Bay et à la base aérienne Clark, le Traité de défense mutuelle de 1951 désignait les Philippines comme un allié militaire dans le Pacifique, soumis à la protection militaire des États-Unis et obligé de livrer ses ressources humaines et naturelles si l’armée américaine devait faire face à un conflit dans la région. Comme pour les traités de défense mutuelle des États-Unis avec Taïwan, la Corée du Sud, le Japon, la Thaïlande, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, le MDT de 1951 entre les États-Unis et les Philippines garantit la présence continue du personnel militaire et des bases américaines au nom de la sécurité « mutuelle ». Plus souvent formulés en termes de « protection » des États-Unis, les nombreux traités de défense mutuelle des États-Unis en Asie et dans le Pacifique impliquent l’établissement d’un empire de garnison massif dans lequel les gouvernements hôtes paient pour la présence militaire active des États-Unis à l’intérieur de leurs propres frontières, comme c’est le cas avec les Philippines, le Japon et la Corée du Sud. Dans d’autres États clients, comme Singapour, qui abrite deux bases pour l’armée américaine, dont une construite sur mesure pour la marine américaine mais payée par le gouvernement de Singapour, la présence militaire et économique américaine remplace celle de l’empire britannique précédent.
Pourquoi tant d’États asiatiques ont-ils cherché à dépendre de l’empire américain au-dessus du bien-être et des désirs de leurs citoyens et de l’intégrité de leur souveraineté nationale?

Les États-Unis aimeraient nous faire croire que c’est à cause de la « menace économique et militaire chinoise » imminente dans la région – un point clé dans les programmes d’Austin et de Harris, en continu avec la rhétorique plus douce du Pivot vers l’Asie d’Obama en 2012. Mais un examen plus attentif de l’histoire de l’empire américain dans le “lac américain” révèle un complot beaucoup plus long et infâme par les architectes de la politique étrangère américaine qui ont cherché à cimenter l’hégémonie économique permanente des États-Unis sur la région dès 1888. En se masquant derrière les stratégies de contre-insurrection du communisme au 20ème siècle et de la guerre contre le terrorisme, c’est là la manière dont la guerre impériale américaine a rapidement étendu la domination économique et politique sur de larges pans du Moyen-Orient, de l’Asie et de l’Afrique, les États-Unis. Aujourd’hui sous le prétexte de la Chine les Etats-Unis visent maintenant à conforter leur réseau mondial de néocolonies en formation offensive autour de la Chine. Alors que l’empire réduit des nations entières à des pions sur un échiquier et donc, collatéral à sacrifier pour les intérêts hégémoniques des États-Unis, l’intérêt stratégique contemporain des États-Unis en Asie du Sud-Est précède en effet une danse dangereuse avec le diable pour l’ASEAN. Qiao Collective Newsletter, why not share it?Share© 2021 Qiao Collective Unsubscribe
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