Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

De Saïgon à Kaboul : différences de défaites

Ce résumé en provenance de Cuba dit l’essentiel sur les raisons d’une défaite qui à l’inverse de ce qui s’est passé au Vietnam n’a même pas été le fruit d’un combat, les leçons à en tirer, si les USA et l’occident sont capables d’entendre les leçons de la défaite. La photo illustre la manière dont l’ambassade des Etats-Unis brûle avant son départ les secrets honteux de sa collaboration avec les terroristes et tous les actes qui ont fait le malheur du peuple afghan. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Reconnaître ses défaites n’a jamais été dans les capacités de l’Amérique. Ils ne l’ont pas fait quand, en 1975, les Vietnamiens ont gagné une guerre génocidaire qui leur avait été imposée par Washington, et ils ne le font pas non plus maintenant, quand ils ont dû fuir l’Afghanistan, après l’entrée des talibans à Kaboul.

Auteur: Elson Concepción Pérez internet@granma.cu

18 août 2021 22:08:36

photo : De la fumée s’échappait près de l’ambassade des États-Unis à Kaboul, en Afghanistan, le dimanche 15 août 2021. Photo: AP

Reconnaître les défaites n’a jamais été dans les capacités de l’Amérique. Ils ne l’ont pas fait quand, en 1975, les Vietnamiens ont gagné une guerre génocidaire qui leur avait été imposée de Washington, et ils ne le font pas non plus maintenant, quand ils ont dû fuir l’Afghanistan, après l’entrée des talibans à Kaboul.

Mais, plus que blâmer Joe Biden d’avoir ordonné le départ de ses troupes terrestres afghanes, l’analyse doit partir du fait même de ce qui s’est passé il y a 20 ans, lorsqu’un autre président, George W. Bush, a ordonné l’invasion et l’occupation de cette nation.

Les raisons du retrait précipité actuel doivent être recherchées dans la conception ou la philosophie impériale des gouvernements américains, d’appliquer les guerres où ils veulent et sans aucune justification.

D’autres coupables – également aujourd’hui vaincus – sont les gouvernements qui composent l’OTAN, qui ont suivi l’élan de guerre du Pentagone, et ont ordonné aux hommes et aux moyens de guerre, plutôt qu’au combat, de participer au massacre qui a fait périr des milliers de civils, d’enfants, de personnes âgées, de familles entières, ainsi que des milliers de soldats qui y ont été envoyés.

Pour mémoire, Donald Trump n’a pas été l’inspirateur de ce commentaire. L’ancien président américain vient de s’en prendre à son successeur Joe Biden, et lui a même demandé sa démission en raison de la défaite subie en Afghanistan.

Peut-être Trump aurait-il fait pire, et il y aurait eu davantage de victimes supplémentaires.

En outre, pendant l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan appauvri, les lanceurs de guerre, George W. Bush (2001-2009), Barack Obama (2009-2017), Donald Trump (2017-2021), et maintenant Joe Biden, sont passés par la Maison-Blanche.

Bien que la comparaison entre ce qui se passe actuellement à Kaboul et ce qui s’est passé en avril 1975 à Saïgon soit reproduite dans de nombreux médias et sites, les circonstances ne se ressemblent pas.

Il est plus objectif de souligner la valeur et l’intégrité des combattants vietnamiens qui, avec le coût élevé de plus de trois millions de citoyens massacrés, ou mutilés par l’agent orange, ont chassé les agresseurs et gagné la guerre.

Ce qui s’est passé aujourd’hui à Kaboul ressemble plutôt à un pacte antérieur à la prise de la capitale afghane, pour que les talibans entrent sans aucune résistance ni affrontements avec une armée formée par les États-Unis.

Personne n’a résisté et les militaires américains et de l’OTAN avaient déjà conçu les plans pour quitter le pays. Ils se sont contentés d’interrompre la préparation hâtive de leurs bagages, et d’essayer d’accélérer leur tentatives en catastrophe, même en se suspendant aux hélicoptères de sauvetage.

J’espère que cet enseignement, bien que différent de celui du Vietnam, aidera néanmoins les administrations américaines à calmer leurs appétits guerriers, et le peuple de ce pays, à prendre conscience et à ne plus permettre à leurs enfants d’être emmenés dans des guerres d’agression, d’où beaucoup reviennent dans des cercueils.

Rappelons qu’au Vietnam, 58 159 militaires américains ont été tués et 1 700 autres disparus.

Le peuple américain doit être convaincu que ces actes de génocide n’ont rien à voir avec la « sécurité nationale des États-Unis », comme le prétendent ceux qui les ordonnent.

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