Un excellent bilan politique de la situation afghane assorti de propositions d’action contre le bellicisme de nos gouvernants de la part des communistes allemands, repris pour la Pravda par Andrei Doultsev traduit par Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
N° 89 (31149) 19 août 2021
Auteur : Andrei DULTSEV.
https://gazeta-pravda.ru/issue/89-31149-19-avgusta-2021-goda/net-imperialisticheskomu-litsemeriyu/
Le parti communiste allemand (DKP) a publié une déclaration sur le retrait des troupes de l’OTAN dirigées par les États-Unis avec la participation de l’armée de la RFA après vingt ans de guerre et d’occupation : “Les troupes de l’OTAN quittent un pays dévasté et sont responsables de crimes de guerre dont les victimes sont des dizaines de milliers de civils afghans. Le fait que les représentants de l’OTAN et les politiciens allemands expriment leur inquiétude quant à l’établissement d’un régime taliban est hypocrite.
Les membres du mouvement islamique radical des talibans (interdit dans la Fédération de Russie) qui s’emparent actuellement du pouvoir en Afghanistan ont été financés à l’origine par les États-Unis et l’OTAN et formés dans des camps militaires pakistanais. Les talibans ont été formés spécifiquement pour combattre le gouvernement socialiste de Najibullah, président de la République démocratique d’Afghanistan, qui était soutenu par l’Union soviétique à l’époque. L’OTAN, les États-Unis et la RFA ne se sont jamais préoccupés des droits de l’homme et du développement pacifique de la région. Il s’agissait de lutter contre le développement du pays axé sur le socialisme, contre un gouvernement qui avait réalisé la réforme agraire, amélioré de façon constante la situation sociale de la majorité de la population, instauré l’éducation universelle et assuré l’égalité entre les femmes et les hommes.
La mission militaire de l’OTAN en Afghanistan, qui a duré vingt ans, ne visait pas non plus à faire respecter les droits de l’homme. Il s’agissait de positions militaires et stratégiques, d’accès aux routes commerciales et aux matières premières. Il s’agissait d’encercler la Fédération de Russie et de changer de régime en Iran, de soumettre la région et de s’opposer à tout développement allant à l’encontre des intérêts impérialistes. En 2010, le président allemand Horst Köhler a dû démissionner, car la classe dirigeante n’était pas satisfaite de ce qu’il avait dit dans l’un de ses discours publics : “Les opérations militaires sont nécessaires pour les intérêts économiques de la RFA”.
Les États-Unis ont retiré leurs troupes du pays, non pas de leur propre gré, mais parce que la guerre en Afghanistan ne pouvait être gagnée ou financée à long terme. En outre, le contexte international a changé et, par conséquent, les priorités de la stratégie américaine ont changé. En 2017, la République populaire de Chine a été classée comme un “concurrent stratégique” dans la stratégie de sécurité nationale des États-Unis. Les États-Unis et leurs alliés font désormais tout leur possible pour empêcher la Chine de devenir une puissance mondiale. Les forces précédemment déployées en Afghanistan et dans les environs sont désormais retirées afin de créer un rempart contre la Chine dans la région du Pacifique.
L’Afghanistan est un autre exemple des conséquences dévastatrices des politiques impérialistes, y compris celles de l’impérialisme allemand. Le fait que l’OTAN abandonne maintenant aussi ses partisans sur le terrain prouve une fois de plus que l’alliance ne s’est jamais souciée de la population ou de son sort.
Pour nous, communistes, cela signifie : non à l’OTAN, non aux opérations extérieures de la Bundeswehr ! Non à l’agression contre la Russie et la Chine !”
Le parti communiste allemand appelle les militants à sortir le premier septembre sous ces slogans pour des actions anti-guerre dans tout le pays.
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