Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le silence a été entretenu sur les agissements des “occupants” en Afghanistan, le cas de l’Australie…

Alors que la presse occidentale nous décrit avec effroi et indignation ce que signifierait le retour des Talibans, les mêmes n’ont cessé d’organiser le silence sur ce qui se passait en Afghanistan sous les troupes d’occupation, enfants tués menottés, viol de jeunes garçons autorisés aux collaborateurs afghans, toutes ces horreurs n’ont pas connu une grande publicité, comme d’ailleurs le scandale vite étouffé concernant les troupes australiennes. Même si l’Australie a dû reconnaître le meurtre de 39 civils et prisonniers afghans par ses soldats entre 2005 et 2016.
Ce bilan est la conclusion d’une longue enquête sur les agissements des soldats australiens dans le pays. Un enquêteur spécial chargé des crimes de guerre a été saisi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié le 19/11/2020 07:43

C’est la conclusion de quatre ans d’une enquête qui a soulevé des faits accablants. Le plus haut responsable militaire de l’Australie a admis, jeudi 19 novembre, l’existence de preuves crédibles établissant que ses forces spéciales avaient “tué illégalement” 39 civils et prisonniers afghans entre 2005 et 2016, dans le cadre du déploiement de troupes australiennes en Afghanistan.

“Certaines patrouilles ont fait fi de la loi, des règles ont été enfreintes, des histoires inventées, des mensonges racontés et des prisonniers tués”, a reconnu le général Angus Campbell.

Le rapport d’enquête établit notamment que des nouvelles recrues auraient “été contraintes de tirer sur un prisonnier afin de commettre leur premier meurtre”. Ces jeunes soldats auraient ensuite mis en scène un affrontement pour expliquer la mort de cet homme.

Des “vérités honnêtes et cruelles”
Ce général a présenté des “excuses sincères et sans réserve” au peuple afghan. Le rapport recommande le versement d’indemnités aux familles des victimes, et le renvoi de 19 personnes devant la police fédérale australienne. Angus Campbell est allé au-delà, affirmant que les personnes impliquées devaient être renvoyées devant le “bureau de l’enquêteur spécial” chargé des crimes de guerre.

La semaine précédente, le Premier ministre australien, Scott Morrison, avait annoncé la nomination de cet enquêteur spécial, une initiative visant à prévenir toute poursuite devant la Cour pénale internationale. Il avait aussi conseillé aux Australiens de se préparer à entendre les “vérités honnêtes et cruelles” contenues dans le rapport, dont de nombreux détails restent par ailleurs confidentiels.

Des récits d’abord révélés dans les médias
Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, plus de 26 000 soldats australiens ont été envoyés en Afghanistan pour combattre aux côtés des forces américaines et alliées contre les talibans, Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes. Les troupes de combat australiennes se sont, pour l’essentiel, retirées du pays en 2013, mais des unités s’y trouvent toujours.

Depuis, une série de récits souvent brutaux ont émergé à propos de la conduite des unités d’élite des forces spéciales. Les médias australiens se sont faits l’écho de nombre d’accusations très graves contre ces forces, comme le cas d’un homme qui aurait été abattu pour faire de la place dans un hélicoptère, ou celui d’un enfant de 6 ans tué lors d’un raid contre une maison.

Le gouvernement avait initialement cherché à fermer les comptes de lanceurs d’alerte faisant état de ces accusations. Soupçonnés d’avoir eu en leur possession des informations classifiées, des journalistes de la chaîne publique ABC, qui avaient fait éclater l’affaire en 2017, avaient été la cible d’une enquête. La procédure a finalement été classée.

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