Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le retour de l’infamie…

Dans un temps où sous couvert de mettre un signe d’équivalence entre nazisme et communisme on assiste de fait à la promotion des oeuvres nazies et à la répression des communistes, il serait temps de se souvenir que les célébrations nazies n’avaient rien à voir avec la fête de l’Humanité.Que ceux qui les ont approuvées ne ressemblaient en rien aux intellectuels et artistes communistes… et que l’indulgence dont ces salopards bénéficient dit tout d’une époque et jusqu’où les promoteurs de l’opération vidage de cerveaux, négationnismes, obscurantisme sont prêts à nous mener…C’est l’air du temps, toujours pour les mêmes raisons “éructer la haine” pour empêcher qu’elle atteigne le capital … je veux bien que cela soit spontané chez quelques cons antivaccin, mais la publication de tous ces chefs d’œuvres est-elle simple coïncidence ?Même quand leurs amis de l’OBS feignent de s’en indigner… (note de Danielle Bleitrach)

Les fêtes morbides des nazis par Salomé Tissolong dans le mensuel Sciences humaines : Mensuel N° 339 – Août – septembre 2021:

« Un groupe de SS étaient là, se divertissant avec de l’alcool et de la musique. Autour d’eux, le sol était jonché d’innombrables corps. » Cette scène, qu’on découvre dans le témoignage de Léon Wells, prisonnier juif durant la Shoah, nous semble inimaginable. Elle ne fait pourtant pas figure d’exception. Selon l’historien Edward Westermann, la consommation d’alcool et de nourriture par les soldats nazis sur les sites de massacres était courante. Si certains faisaient des pauses durant les exécutions pour aller se désaltérer et se sustenter, d’autres assassinaient tout en « buvant, mangeant et chantant ». Plus surprenant encore, il arrivait même aux soldats nazis de faire la fête sur les lieux du crime, ou dans un troquet non loin de là. Le chercheur explique que ces actes de nature festive visaient à banaliser les meurtres et à établir « un rituel liant les hommes entre eux dans une cause commune ». Les repas de groupe servaient en effet à préparer les tueurs à leurs missions – quand ils se tenaient avant un massacre – et à constituer une identité de groupe et une responsabilité partagée après les meurtres. C’est aussi le cas de la musique et des chants, qui encourageaient l’esprit de camaraderie. La consommation d’alcool fort avant, pendant, et après les massacres avait quant à elle pour objectif de leur donner du « courage », ainsi que de renforcer la dureté et l’insensibilité qu’on associait à l’idéal de l’homme aryen. On comprend alors pourquoi des bouteilles d’alcool étaient parfois distribuées aux soldats avant leur mission. Pour les tueurs, l’enjeu était de prouver leur virilité par leur participation au génocide et la quantité d’alcool consommée. Un soldat qui ne participait pas à ces rituels festifs était mal vu : il passait pour un lâche.


Edward Westermann, « I.2/ Alcool, mangeailles et rituels festifs sur les sites de massacres », Revue d’histoire de la Shoah, n° 213, 2021/1.

LE RETOUR DE L’INFAMIE

Cette description on le voit ne ressemble en rien aux fêtes de l’humanité, à la promotion de la culture, du théâtre populaire et la défense du cinéma français etc…Il est utile de préciser parce que vu l’effort de réhabilitation des nazis en tout genre sous les prétextes culturels les plus hasardeux, il vaut mieux prendre quelques précautions… Non seulement il est rarement associé le nom communistes à l’essor culturel en France et dans le monde, on parle comme pour la Résistance de la gauche… Mais dans le même temps, C’ est tout de même étonnant le nombre de publications annoncées concernant ces charmants individus collaborateurs, tortionnaires et leurs disciples. Il y a eu bien sur la publication annotée de Mein Kampf… En quelques jours,nous avons appris que l’on a retrouvé les manuscrits que Céline disait avoir perdus dans sa fuite un peu précipitée derrière les occupants et pour que le panorama soit complet on nous annonce la publication non pas de léon Moussinac ou Georges Sadoul, non les critiques de Lucien Rabatet dans “je suis partout”

LE RETOUR DE CELINE : C’EST LA FAUTE AUX “EPURATEURS DE LA LIBERATION

Le Monde, Marianne, toute la presse s’extasie on a retrouvé 6000 feuillets de l’œuvre de Céline… Bien sur s’ils avaient disparu c’est la faute aux “épurateurs” de la libération, on se demande alors comment ils ont été conservés en attendant peut-être le temps de la réhabilitation des nazis et de celui que le commentateur désigne comme “le plus grand auteur français” et dont il explique que les américains qui ne s’intéressent qu’à la littérature ne s’embarrassent pas de “bagatelles pour un massacre”…

C’est même un bouleversement complet de l’histoire littéraire du XXe siècle ! Connaître la version intégrale de Casse-Pipe, la genèse de Mort à crédit, des fragments inédits du Voyage et d’autres textes inédits de cette période est extraordinaire. Tous ces volumes ont été rédigés à l’époque où Céline était le plus fécond, de 1929 à 1937. Les Pléiade, biographies et autres éditions critiques sont bonnes à refaire ! Dix ou quinze ans de publications inédites de Céline nous attendent. La sortie de Casse-Pipe sera un événement. Cela va créer une actualité extraordinaire autour de Céline. Pour vous donner un ordre de grandeur, le dernier événement littéraire en date était la découverte de 75 feuillets de Marcel Proust. Là, on parle de 6 000 feuillets ! J’espère que cette publication va contribuer à débloquer le dernier Far West invaincu autour de Céline qu’est le cinéma. Songez que Louis-Ferdinand Céline n’a jamais été adapté au cinéma ni à la télévision. L’actualité célinienne qui nous attend ces dix ou quinze prochaines années pourrait encourager le public et les décideurs à assouvir ce fantasme qui remonte à 1932.

Dans ses lettres et romans autobiographiques, Louis-Ferdinand Céline s’est construit son propre cinéma. Il évoque à plusieurs reprises le vol de précieux manuscrits qu’auraient commis des « épurateurs » dans son appartement montmartrois à la Libération. La découverte de ses écrits confirme-t-elle finalement ce qu’on a souvent pris pour des affabulations ?

Exception faite des pamphlets, dans ses romans ou comme dans sa correspondance, il y a toujours un fond de vérité chez Louis-Ferdinand Céline. On connaissait l’histoire de son appartement de la rue Girardon qui avait été pillé… Pas une seule feuille n’étant sortie depuis 1944, ces écrits étaient considérés comme perdus. Tant qu’on ne connaîtra pas le nom du mystérieux donateur de ces volumes, il sera d’ailleurs impossible de remonter la généalogie du vol. Cela peut être l’acte de simples FFI, à moins que quelqu’un d’autre se soit introduit dans l’appartement de Céline après son départ. Céline et son épouse Lucette sont partis de Paris (pour l’Allemagne puis le Danemark, N.D.L.R.) en juin 1944 mais leur logement n’a été pillé qu’en août, à la Libération de Paris. L’appartement est donc resté inoccupé pendant un mois et demi. Il faut remettre les événements dans leur contexte : les résistants cherchaient les collabos pour leur faire la peau. À Montmartre, Céline étant le premier d’entre eux, les partisans l’ont cherché mais, faute de le trouver, ont pillé son appartement. À l’époque, on ne s’embarrassait pas des traîtres !

Antisémite, collabo, provocateur au point de traiter Pierre Laval de « juif »¸Céline traîne une image sulfureuse qui ne l’empêche pas de rester le deuxième auteur français le plus lu après Proust. Comment expliquez-vous ce succès mondial ?

Que cela plaise ou non, Céline est un génie littéraire. Malheureusement, ce génie a écrit des horreurs sur les juifs dans ses pamphlets. En France, on ne l’accepte pas. Pour la doxa, soit vous êtes un génie résistant auréolé de pureté à la Malraux, soit vous êtes une ordure collabo à la Brasillach ou Drieu la Rochelle. A contrario, Céline est un génie qui n’entre pas dans les cases. En revanche, dans les pays qui n’ont pas connu l’Occupation comme les États-Unis, les débats franco-français sur la collaboration et l’antisémitisme sont moins éruptifs. Céline est ainsi traduit dans de très nombreuses langues, y compris en hébreu.

LA PUBLICATION DES CRITIQUES DE CINEMA DE “JE SUIS PARTOUT”

Les infâmes critiques de cinéma de l’infâme Lucien Rebatet, mais laissons la parole qui éprouve tout de même un peu de nausée… Que le prétexte littéraire puisse être invoqué pour Céline passe encore même assorti d’une charge contre les “épurateurs”… et de l’affirmation de Céline disant toujours la vérité, mais qu’est-ce qui imposait le publication de Lucien Rabatet. Au passage, j’ai été arrêtée par le propos du dit Lucien Rabatet concernant Gremillon. Comment il fait de ce grand cinéaste qui est communiste une victime du “cinéma judaïque” pour masquer les intérêts capitalistes des producteurs. En effet Gremillon,a toujours eu beaucoup de peine à s’imposer à la production cinématographique y compris quand il voulut à la Libération tourner un film sur la Commune de Paris. Ce tour de passe-passe dit bien qui l’éructation antisémite voulait protéger…

à  François ForestierPublié le 30 juillet 2021

Que les choses soient bien claires : Lucien Rebatet, l’über-collabo, est l’abjection même. Ses livres poissent les doigts, ses opinions le classent dans l’infra-humanité, son existence est une insulte. Comment François Truffaut a-t-il pu avoir des liens amicaux avec ce bouffon nazi, passer des journées à l’écouter, se promener en bateau-mouche en devisant de l’avenir (ou du passé) du cinéma ? Certes, à l’époque, dans les années 1950, Rebatet avait été gracié (après avoir été condamné à mort, puis à la prison à perpétuité), et exerçait le métier de critique du cinéma à « Valeurs Actuelles », sous le pseudonyme de François Vinneuil.

Certes, il avait vu beaucoup de films et se targuait d’avoir bon goût. Certes, certes. Mais comment Truffaut n’a-t-il pas senti cette puanteur d’égout qui se dégageait de l’auteur des « Décombres », publié en 1942, livre dont on sort sali ? Le cinéma est-il un endroit pur, dégagé de la fange politique, dont on peut parler sans effleurer la basse réalité ? Peut-on échanger des vues sur « Mam’zelle Bonaparte » ou « Ademaï bandit d’honneur » en oubliant que Rebatet a écrit : « La juiverie offre l’exemple unique dans l’histoire de l’humanité d’une race pour laquelle le châtiment collectif soit le seul juste » ? Couronné du titre d’« écrivain de l’année » en 1943, Rebatet, lors de la Libération, martelait encore sa fidélité à Hitler, avant de filer, la queue basse, à Sigmaringen, avec le rebut des chemises brunes, se vautrer dans les sentines des laquais du führer…

LIRE AUSSI > Céline, Chardonne, Morand, Rebatet… le retour des collabos ?

« Quatre ans de cinéma (1940-1944) », publié en 2009 aux éditions Pardès, rassemble la plupart des critiques cinématographiques de Rebatet, publiées dans « Je suis partout », journal qui fut une véritable manufacture de haine. Le préfacier, Philippe d’Hugues, estime que la sûreté de jugement du faux François Vinneuil est « presque à tout coup infaillible ». Ce « presque » est louche. Allons-y voir. Dans l’article consacré à « Romance de Paris » (octobre 1941) : « Je n’ai pas à insister sur la ressemblance excessivement fâcheuse de M. Trenet et de son jeu avec un certain nombre de clowns judéo-américains ». A propos de « Remorques » de Jean Grémillon (décembre 1941) : « Je ne crois pas qu’il y ait un auteur de cinéma qui ait collectionné plus de malchances, davantage souffert de l’anarchie de notre ancien cinéma judaïque ». Sur l’actualité : « Le film qui, depuis deux mois, a eu le plus grand nombre de spectateurs est probablement celui de l’Exposition antibolchevique, Français, vous avez la mémoire courte », où on peut voir « la synthèse vivante de la frénésie juive » (avril 1942). Marcel Carné ? « Je me suis expliqué sur JennyLe Quai des BrumesHôtel du NordLe Jour se lève pour redire chaque fois mon hostilité à leur esthétique à la fois geignarde et brutale, sur ces personnages trop avachis, trop veules… » Quant à « L’Histoire du cinéma » de Bardèche et Brasillach, c’est « une oasis de civilisation » (avril 1943). Des nazis dans la jungle : le projet délirant de la sœur de Nietzsche

Dégueulis de haine

Infaillible, Rebatet ? « Le Corbeau » de Clouzot est « un soufflé boulevardier » ; le Cocteau de « L’Éternel Retour » est « un pitre morbide » et « une vieille girouette du troisième sexe » ; le cinéma allemand, « depuis l’éviction des Juifs, est devenu tonique » et s’emploie « comme dans Le Juif Süss à faire pénétrer dans les cervelles aryennes quelques vérités essentielles » ; « Bel-Ami » est un roman truffé « de naïvetés, de lourdeurs, de provincialismes » et « Maupassant n’est pas piqué des vers » ; « Le Jeune Hitlérien Quex » s’adresse directement « aux sentiments les plus sains de n’importe quel homme de notre race ! » ; Jean-Pierre Aumont est un « petit pédéraste juif ». Le postfacier de « Quatre ans de cinéma » signale, aimablement, que Rebatet utilise à six reprises le terme « youtre » dans le volume. Et, en note, un universitaire, Frédéric Pons, estime que notre homme a été « l’initiateur méconnu de la critique moderne ». Philippe d’Hugues, lui, insiste sur « l’honnêteté intellectuelle » et « l’absence de préjugés » de Rebatet.

Cet intellectuel honnête et sans préjugés a publié « Les Décombres » à l’été 1942, authentique appel au meurtre des Juifs, dégueulis de haine et de pus collabo.

Le 16 juillet a lieu la Rafle du Vel’d’Hiv.

Quatre ans de cinéma (1940-1944), par Lucien Rebatet. Textes réunis, présentés et annotés par Philippe d’Hugues, avec la collaboration de Philippe Billé, Pascal Manuel Heu et Marc Laudelout. Editions Pardès, 410 p., 2009, 32 euros.

L’AIR DU TEMPS … CELUI OU DE FAUX DÉMOCRATES ASSURENT LA PROMOTION DE LEURS FASCISTES FAVORIS POUR DÉVOYER LA COLÈRE DU PEUPLE…

C’est l’air du temps, toujours pour les mêmes raisons “éructer la haine” pour empêcher qu’elle atteigne le capital … je veux bien que cela soit spontané chez quelques cons antivaccin, mais la publication de tous ces chefs d’œuvres sont-ils innocents ?

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est title-1628419396.jpg.
Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’RICENLOOE 円 Pour une Assemblée VRAIMENT nationale! VOTEZ Cassandre FRISTOT RASSEMBLEMENT BLEU MARINE’
une innocente manifestante du 7 aout2021 anti-vaccin …

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1 Commentaire

  • Xuan

    Il n’y a pas loin du Capitole à la roche tarpéienne, et du libéralisme au fascisme.

    On ne doit pas oublier que Blanquer a défendu comme Trump, Bolsonaro et Johnson l’immunité collective, que Larcher et Fabius ont empêché Macron de reporter les Municipales, que le 15 avril, le Conseil d’État a rejeté la demande de plusieurs syndicats dont la CGT pour prendre davantage de mesures sanitaires de protection du personnel et des résidents des Ehpad, que le port du masque a été discrédité par les ministres de Macron, que les mesures de t° ont été écartées, que les tests ont été laissés à l’appréciation de chacun, et que c’est finalement à cause de l’échec successif de plusieurs confinements sans contrôle de masse systématique que le gouvernement s’est résolu à vacciner la population.
    La vaccination est l’échec du libéralisme sanitaire, l’échec de la théorie de l’immunité collective, l’échec des tests au gré de chacun, l’échec des théories complotistes et la victoire des mesures de prévention collectives indispensables.
    Au fond, le gouvernement est contraint de vacciner massivement parce que tous les atermoiements face à des mesures sanitaires strictes ont foiré systématiquement

    La vaccination et les contrôles sanitaires signent l’échec de la politique sanitaire bourgeoise.

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