Cet article de notre ami Gilbert de Front de classe me parait excellemment résumer la position de notre blog sur ce que devrait être le combat politique pour sinon résoudre au moins avancer et éviter les massacres dans la situation actuelle. Celle-ci étant une période de transition dans laquelle l’hégémonie des USA est sur son déclin mais où s’exaspèrent les tensions et les drames liés à cette domination. Il suffit de voir ce qui se passe dans le Caucase ou dans l’ex-Yougoslavie, avec le retour au capitalisme alors que le socialisme avait signifié la fin des violences et antagonismes historiques, pour mesurer que bien sûr ce sera seulement le socialisme dans lequel pourra se résoudre cette question même si même dans ce cas, il faudra de nombreuses années pour qu’ils disparaissent. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Publié le 19 mai 2021 par FSC
Il y a bien sûr dans l’immédiat, l’exigence d’un arrêt des combats, de l’accès de l’aide humanitaire à Gaza..
Dans la bande de Gaza : 198 Palestiniens tués, dont 58 enfants et 35 femmes, selon le ministère palestinien de la Santé
Mais, dans la durée les enjeux ne doivent pas être perdus de vue!
D’autant que les puissances occidentales et les médias système sous le vocable de ” montée des violences ” procèdent à une opération d’enfumage, de masquage de ces enjeux et des responsabilités dans la situation actuelle.
Présentant un conflit essentiellement national et de type d’oppression coloniale comme un conflit de civilisation de type religieux.
Cette essence nationale du conflit demeurant en profondeur, même si des forces diverses – dans le contexte mondial actuel – tentent de le distordre en un sens ethnico-religieux.
Apparentant de ce fait la résistance palestinienne à l’oppression et à la colonisation à du terrorisme islamiste et à une volonté générale supposée de destruction de l’état d’Israël.
Faisant silence sur les objectifs nationaux, démocratiques et de libération d’une grande partie de la résistance palestinienne.
Ignorance délibérée et récurrente de l’extrême droite israélienne à la direction de l’état, récusant tout interlocuteur porteur de ce projet libérateur, visant à l’affaiblir au profit de forces plus confuses et obscurantistes pour mieux poursuivre sa politique d’expansion coloniale et de refus de tout accord de paix avec le peuple palestinien!
Avec le soutien constant et le blocage à toute solution démocratique et de justice de la part des États-Unis, portant de ce fait une immense responsabilité dans la dégradation de la situation, les violences et le sort des populations civiles.
Comme on peut le constater actuellement avec ce qui se passe au Conseil de sécurité de l’ONU!
Et l’on peut par ailleurs légitimement s’interroger sur les responsabilités dans le déclenchement de la confrontation actuelle.
Avec un Benyamin Netanyahou plombé par les scandales, sur le point d’être débarqué par une coalition disparate et la proximité immédiate d’élections législatives palestiniennes (23 mai) et d’une présidentielle fixée au 31 juillet, dessinant à la fois un accord entre les frères ennemis (Fatah et Hamas) et la place centrale de Marwan BARGHOUTI.
Au grand dam de Netanyahou et de l’extrême droite israélienne, qui avaient donc intérêt à enrayer ce processus.
La confrontation armée venant bousculer ce calendrier et porter au premier plan les questions de sécurité.
Le silence assourdissant du sort réservé au dirigeant palestinien du Fatah Marwan BARGHOUTI illustrant parfaitement ce travestissement.
Rappelons nous donc le rôle que joue de sa prison à vie le “Mandela palestinien“, ses objectifs et son action et d’abord le caractère illégal et crapuleux de son “arrestation” :
Après que le 4 août 2002 sa voiture ait été touché par 2 missiles, il est enlevé par l’armée israélienne le 14 avril à Ramallah, territoire sous autorité palestinienne.
C’est pourquoi dans ses écrits de prison (LA PROMESSE, 2002-2009) il conteste le droit d’être jugé par un tribunal israélien:
Et dans ces écrits
il n’a de cesse de montrer que c’est l’échec du processus de paix initié par Arafat et Rabin (assassiné par l’extrême droite israélienne) résultant du refus de cette extrême-droite de parvenir à une paix réelle fondée sur la justice et la reconnaissance des droits du peuple palestinien qui est à l’origine de la poursuite de l’état de guerre et de l’absence de solution démocratique.
Extrait de ses écrits de prison
La situation présente rend plus actuels que jamais ces propos.
La puissance militaire et la répression de l’état israélien, loin d’amoindrir la volonté de résistance palestinienne conduisent à l’inverse à son renforcement et à son extension comme le prouve l’intervention récente – fait nouveau majeur- des arabes palestiniens et le succès de la grève générale de ces dernières 24 heures.
Plus que jamais les forces démocratiques dans le monde doivent peser au côté des forces démocratiques palestiniennes pour un arrêt des bombardements sur Gaza, pour un arrêt de la colonisation, pour un retrait de l’état d’Israël sur les frontières de 1967 en application des résolutions de l’ONU, pour le droit au retour des réfugiés palestiniens.
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OUEST FRANCE Avril 2021
Le 11 avril, cela fera dix-neuf ans que Marwan Barghouti, 61 ans, est détenu dans une prison israélienne de haute sécurité. Il purge une condamnation à perpétuité, infligée après sa capture en 2002, au cœur de la seconde Intifada (2000-2005). En imputant à Barghouti la mort de plusieurs Israéliens en tant que chef des commandos armés du Fatah de feu Yasser Arafat, l’État hébreu espérait sans doute se débarrasser d’un de ses opposants les plus dangereux, tribun charismatique et organisateur hors pair.
Il pèse sur la vie politique
Le calcul s’est révélé faux, au moins en partie. Depuis sa cellule, Barghouti pèse toujours sur la situation politique, comme en 2017, lorsqu’il a orchestré une grève de la faim de milliers de détenus contre leurs conditions de vie. Cette fois, le leader palestinien sera un acteur clé des législatives palestiniennes, fixées au 23 mai. Ce seront les premières élections depuis quinze ans et la rupture entre les islamistes du Hamas, qui ont pris le pouvoir dans la bande de Gaza, et le Fatah, qui contrôle la Cisjordanie et l’Autorité palestinienne. Les deux frères ennemis sont enfin tombés d’accord pour renouveler le Parlement de Ramallah, ainsi que pour une présidentielle, fixée au 31 juillet.
La fébrilité des Israéliens
Signe de la fébrilité à l’idée du retour de Barghouti au premier plan, les Israéliens ont facilité, mi-février, l’accès à sa cellule à un envoyé du vieux président de l’Autorité, Mahmoud Abbas, 85 ans. Il était chargé de convaincre le prisonnier de ne pas faire cavalier seul. En vain. Barghouti ne soutiendra pas le Fatah d’Abbas, mais une liste dissidente emmenée par Nasser al-Qidwa, neveu de Yasser Arafat. Fadwa Barghouti, inlassable porte-parole de son mari et mère de leurs quatre enfants, y figure en deuxième position.
Plébiscité à chaque sondage
Beaucoup y voient la volonté de Barghouti de se réserver la possibilité de concourir à la présidentielle du 31 juillet. Un potentiel cauchemar pour Israël. Élu président de l’Autorité palestinienne, Barghouti serait incontournable dans la gestion des territoires occupés et la coopération sécuritaire si précieuse aux yeux de l’état-major israélien.
Or, à chaque sondage, les Palestiniens plébiscitent Barghouti, qui distance Abbas et même les leaders du Hamas. La prison l’a paradoxalement protégé des scandales de corruption qui éclaboussent la plupart des dirigeants du Fatah, également vilipendés pour leur incapacité à améliorer la vie des 4,8 millions de Palestiniens des territoires.
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FRANCE 24 Publié le : 01/04/2021
Cinq peines de prison à perpétuité
D’après des observateurs, Marwan Barghouti pourrait se réserver la possibilité de concourir pour la présidentielle, prévue le 31 juillet, plutôt que de se lancer dans la course des législatives.
Considéré par ses partisans comme le “Mandela palestinien”, il purge cinq peines de prison à perpétuité pour meurtres, pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens au cours de la seconde Intifada (2000-2005).
D’après un récent sondage, 22 % des Palestiniens souhaiteraient qu’il soit le prochain président de l’Autorité palestinienne, contre 14 % pour Ismaïl Haniyeh, du mouvement islamiste Hamas, et 8 % pour Mahmoud Abbas.
À l’issue de cette confrontation, le Hamas s’était emparé de la bande de Gaza et le Fatah s’était retrouvé à contrôler la Cisjordanie. La dernière présidentielle palestinienne remonte à la victoire de Mahmoud Abbas en 2005, suivie l’année d’après par des législatives remportées par ses rivaux du Hamas, prélude à des affrontements sanglants entre les deux camps.
Après des années de tensions, ces deux formations ont décidé en 2020 de tenir des élections dans ces deux territoires.
Elles se sont engagées en février à mettre sur pied un tribunal électoral indépendant pour trancher de possibles griefs et faire respecter les résultats de ces scrutins.
Avec AFP
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