Je reçois hier d’un de mes correspondants “latinos” cette vidéo assortie de cette mise en garde “importante : ceux qui ne parlent pas (suffisamment) l’espagnol je les invite à s’y mettre sérieusement et à apprendre, cojones ! Cette invitation veuillez la prendre comme plus qu’un conseil pressant. On apprend à tout âge et on fait des choix car la vie est courte. La pratique de l’espagnol (et j’en suis sûr) est utile (nécessaire !) à notre lutte. Ne pas maîtriser l’espagnol aujourd’hui pour un révolutionnaire est équivalent à être analphabète au XXème siècle… Buena lucha : venceremos juntos ! https://youtube.com/watch?v=kw97EJ66PiU&feature=share
Effectivement quand on comprend l’espagnol, ce qui pour un français n’a rien de très difficile on accède à une autre information y compris dans des chaînes comme ici la BBC ou RT, dans un autre genre. Ce qui s’édite en anglais ou en français est en général marqué soit du sceau de l’adhésion aux USA et pour la France un étrange mélange de vassalité et d’idéologie proche de Marine le Pen désormais considérée comme la seule alternative à Macron de moins en moins crédible. Mais le conseil est tout aussi valable pour le russe, le chinois dans une situation caractérisée par la chute de l’empire américain et les effets multiples d’une désagrégation sans renoncement aux exploitations, pillages, et domination, au contraire.
En multipliant les sources d’information, on a quelque chance de mesurer la complexité du problème palestinien et à quel point l’idée qui tend à se répandre d’un seul état plurinational voire socialiste est une vue de l’esprit. Un mélange d’idéalisme et pour certains d’un antisémitisme qui se masque de moins en moins derrière la cause palestinienne. Ce n’est pas que le continent sud-américain soit débarrassé de l’antisémitisme au contraire, mais la Palestine, l’Iran sont intégrés dans un front beaucoup plus large. Et il y a surtout l’éclairage cubain… irremplaçable…
On perçoit mieux, comme nous tentons de le faire ici, que ce qui a créé l’explosion actuelle c’est justement la tentative menée par Netanyahou et l’extrême droite épaulée par Trump de rendre impossible la création d’un État palestinien, voire la folie d’un État juif, d’une purification ethnique alors que paradoxalement s’installait sur le terrain des formes de coexistence, alors même que les arabes israéliens, l’influence d’un parti communiste allait dans le sens de cette double existence qui est la seule possibilité y compris pour une réunification ultérieure. La situation est telle que ni les israéliens, ni les Palestiniens, pour des raisons historiques tout à fait compréhensibles n’accepteront d’être gouvernés par un autre gouvernement que le leur. Et ceux qui considèrent non sans arguments que la solution des deux états est détruite sur le terrain par une étrange collaboration entre le Hamas et Netanyahou parce qu’elle se traduit par des viols répétés de part et d’autre pour élargir son territoire, devraient se rendre compte que l’abandon des deux États n’est dans la situation actuelle que la certitude de massacres.
De surcroit, au plan international la quai totalité des États, même Erdogan qui conseille aux Palestiniens d’aller flanquer une raclée aux juifs (tout en laissant s’opérer le massacre des Palestiniens comme les autres “frères” arabes ou musulmans), ne se prononce pas officiellement pour la fin d’Israël et se rallie donc aux deux États. Le véritable enjeu n’est pas d’y renoncer mais de rendre viable cette solution ce qui implique les frontières définies par l’ONU et des formes de coopération dès aujourd’hui en particulier concernant l’eau et le statut des migrations intérieures en matière de travail.
L’hystérie antisioniste ou proclamée telle aujourd’hui est une pure comédie, elle ne mène nulle part c’est pourquoi la solution de la crise actuelle passe par un recours à l’ONU, à une intervention qui contraigne les États-Unis à arrêter de soutenir Netanyahou et ses alliés d’extrême-droite. Indéniablement, il faut arrêter cette pression intolérable exercée contre le peuple palestinien et dénoncer là aussi le rôle de l’impérialisme américain autant que français dans cette situation. Il faut dire qu’un mouvement pacifiste irresistible des peuples ne supporte plus les oppressions, sanctions et justification de tous les crimes.
A ce titre le spectacle donné hier à Paris, de plus de 4000 forces de l’ordre envoyées face à quelques centaines d’excités qui n’avaient rien de bien dangereux, disait bien le jeu de provocation dont se nourrit un pouvoir qui joue tous les jeux politicien sauf celui d’enfin assurer une patrie viable au peuple palestinien. Pourquoi fait-on de Paris un abcès de fixation en utilisant (du 1er mai à cette revendication à la paix dans la justice pour le peuple palestinien) ce qui a eu lieu dans tant de villes de France sans incident pour limiter de fait la liberté de manifester. Quels alliés sollicite-t-on dans cette opération qui s’exerce autant contre les peuples en lutte contre l’impérialisme que contre les droits des travailleurs français ?
Derrière le cas palestinien il y a la volonté d’un pouvoir de s’assurer la présence de Marine Le Pen et d’élargir les thèmes sécuritaires à la xénophobie de l’extrême-droite. Là aussi il ne faut pas les laisser dévoyer ce combat mais bien exiger paix et justice, dénoncer l’impérialisme celui des USA mais celui de nos dirigeants, de nos marchands d’armes qui sont aussi patrons de presse.
Pourquoi à ce titre isoler le cas des Palestiniens de celui d’autres peuples comme le peuple cubain, celui du Venezuela, de Colombie, partout il s’agit d’un impérialisme qui entretient des tyrans qui font le malheur de leur propre peuple ?
Mais cela passe par une attitude de responsabilité politique et les comportements de certains leaders invitant à aller à la manif parisienne qu’eux mêmes désertent est incroyable d’irresponsabilité. D’un côté comme de l’autre il y a effectivement vide politique alors que la France a eu très longtemps une capacité d’intervention liée au gaullisme et à un parti communiste responsable. L’abandon de ce rôle va ici comme dans le cas du non respect de notre condamnation du blocus de Cuba dans le sens d’un soutien à des politiques criminelles mais aussi un abandon de souveraineté.
Danielle Bleitrach
Vues : 413
Baran
Israël est vraiment un territoire trop petit. Les ressources en eau, déchets etc… Au niveau technique je vois pas trop comment on pourrait organiser deux États dans un tel mouchoir de poche. En balade en voiture t’as peur de traverser des frontières sans trop t’en rendre compte… C’est vrai que l’idée d’un État pluri-ethnique semble une vue de l’esprit mais je crois que c’est la seule qui soit fonctionnelle. Les idéologies devront se mettre au diapason mais des fois ça peut prendre du temps… et beaucoup de morts! Il manque un Hari Seldon… Certains militants palestiniens exigent aussi le retour à la mer des Israéliens, ça pour le coup c’est une vision qui fait abstraction de l’histoire et de la configuration géopolitique fondamentale. Les Palestiniens sont là, les Juifs aussi. La solution pluri-ethnique est la seule qui me paraît viable sur le temps-long. Mais comment arriver à cette étape c’est là autre affaire ! Je sais plus qui a dit non sans raison “dans le temps long on est tous morts…”
Danielle Bleitrach
Comme le dit Staline qui est tout même àl’origine de cette catastrophe… (je plaisante mais à peine)il faut tirer le maillon et la chaîne peut venir…Nous sommes émus périodiquement par les morts et ça retombe. Les Palestiniens sont toujours plus isolés, personne n’est en capacité de desserrer l’étau, n’en a même la volonté, mais de leur côté les Israéliens ne sont pas non plus dans une situation très confortable.
je vais parler cruement: si l’extrême droite israélienne décide de massacrer sans état d’âme les Palestiniens il n’y aura pas un pays, pas une force quiempêchera le massacre… pas un pays qui ouvrira le conflit avec l’impérialisme pour sauver les Palestiniens. Mais les Israéliens creusent se faisant leur propre tombe parce que l’impérialisme est de plus en dans l’incapapcité de tenir ses fronts et celui du pacifique, celui contre la Russie est de loin plus intéressant, sans parler de l’Amérique latine et de l’Afrique.Lesproblèmes itérieurs prennent de plus en plus de place et la contestation d’israël, de sa politique est de plus en plus forte au sein de la société étatsunienne. Paradoxalement au fait de son impunité totale la politique de Netanayoun est partout de plus en plus fragilisée. En outre Israël est divisé,une bonne partie ne supporte plus son extrême-droite, le caractère parasitaire des religieux, il y a 20% des israéliens qui sont des arabes ils ne veulent pas quitter la nationalité israélienne mais sont également palestiniens… Donc des possibles sont ouverts et seule la guerre les ferme, Netanaoyoun mais aussi le Hamas n’ont eu de cesse de les fermer,mais avec un coût sans cesse plus élevé non seulement en mort mais en difficultés quotidiennes.
En France, on tente d’identifier les Palestiniens aux terroristes de Daech…On les criminalise et l’interdiction de la manif dit beaucoup de chose…Ce n’est pas si éloigné de cette question de la sécurité et de tout ce qui est fait pour isoler les forces qui dénoncent le capital. Il ne faut jamais faire ce que veut l’adversaire, c’est la base élementaire detout rapport de forces.
Donc la question est comment peut-on construire un rapport de forces autre? face à cette question,il ya cette hypothèse idéaliste d’un etat socialiste pluri-ethnique…c’est typiquement gauchiste, voir trotskiste que d’extrapoler en plein isolement sur un idéal politique au lieu de construire un front anti-impérialiste le plus large possible, c’est-à-dire anticiper sur ce que cherche l’adversaire…
Comment élargir y compris avec le camp de la paix en Israël mais en sachant que la force principale des Palestiniens est dans l’élargissement de ce camp au niveau international avec toutes les forces de paix et de progrès.
tout est fait pour démontrer le caractère impossible des deux Etats mais l’etat unique pluriethnique est encore plus impossible… et ne bénéficie d’aucun points d’appui. Si deux Etats sont créés la fonctionnalité viendra y compris sur des questions comme le partage de l’eau…
le processus doit être entamé c’est ça ou le massacre,la guerre…
j’allais oublier,undétail auquel personne ne paraît s’intéresser à savoir la nécessité de dénucléariser la zone qui peut devenir une vraie poudrière… Autre détail, si le processus doit tabler sur l’élargissement du camp de la paix y compris au niveau d’Israël,il faut se garder de tout angélisme et savoir que sur pas mal de temps, y compris si semble régner une atmosphère de coexistence pacifique, un rien peut enflammer la poudrière et c’est pour cela qu’effectivement la question est celle du socialisme et du capitalisme, ilsuffit de regarder du côté du Caucase aujourd’hui…
Baran
Tu devrais écrire un manuel de dialectique militante, tu précises bien mieux les problèmes stratégiques! Après sur la question spatiale des ressources, c’est un vrai problème qu’on ne peut pas séparer des frontières disputées. La base de principe de l’ONU est clairement insuffisante. Une analyse matérialiste de la situation exigerait une cartographie hydro-géologique afin de poser une base rationnelle de discussion sur des lignes de partage spatiales acceptables pour les différents appareils de gestion démographique. Or ces questions donnant (à mon avis) un contenu fondamental aux enjeux de souveraineté sont du domaine du secret-défense. La représentation citoyenne ou militante du problème est donc d’un point de vue épistémologique très limitée par les pouvoirs, qui ont tendance à emmener ces questions vers des bases “psycho-politiques”, réduisant le conflit israelo-palestinien à des histoires symboliques. C’est peut-être d’ailleurs l’une des mauvaises raisons pour lesquelles ce territoire minuscule en superficie et en population emporte tant des passions et de unes éditoriales chez nous. Les exegètes devraient se rappeler que seule la passion du Christ a été capable de produire du pain! Elle n’est pas une bonne raison pour poser les problèmes. Sans le contrôle de la connaissance elle peut rendre vraiment con… et augmenter les peines! D’ailleurs, j’ai toujours été térrorisé par ce risque auquel malheureusement personne ne peut échapper (on apprend cela avec un peu d’expérience).
A l’époque où j’étais étudiant en géopolitique j’avais cherché à faire admettre à mon administration qu’il était impossible de mener une approche géopolitique sur une base scientifique. J’avais appelé ça “l’impéritie géopolitique”. Me fondant encore aujourd’hui sur cette idée, je me sens relativement incapable d’analyser les différentes situations et représentations liées aux enjeux de territoires. Sur le plan épistémologique, je me considère fondamentalement incapable. Du coup ma pratique de militant matérialiste consiste très souvent à m’astreindre à fermer ma gueule. J’ai un peu dérogé à mon éthique avec toi aujourd’hui.
J’espère que le Dieu de la matière pardonnera le pécheur…
Jean François DRON
Plus je réfléchis plus je suis persuadé que la solution du problme passe par la suppression de la double nationalité et ce, pas seulement en Israël mais partout.je ne parle pas de ce qu’on appel “citoyen d’honneur”” mais de ce statut qui permet à des gens qui ne vivent pas du tout dans un pays de voter pour élire les dirigeants de ce pays et don représenter un lobby surpassant le poids de la population de ce pays. Ce qui manifestement le cas d’Israël. Le devenir de ce pays dépend beaucoup plus des positions de la communauté juive extérieure, principalement US que du désir de la population intérieure. Ce qui est un comble car si les citoyens en israéliens subissent, eurs aatars à l’extérieur poussent à la guerre car eux ne risquent rien.