Hier sur Arte, un reportage saisissant sur un centre bouddhiste installé au coeur de l’Afrique, la cité interdite, sa propreté méticuleuse et sa discipline collective performante dans laquelle des jeunes enfants africains suivent des études primaires et secondaires tout en s’initiant aux spectacles des sports de combat et aux tournées internationales. Un reportage remarquablement intelligent dans lequel il n’y avait aucun manichéisme mais une réflexion sur la rencontre culturelle, la véritable tendresse qui peut naître et la souffrance de l’enfance dépossédée de son identité. Le retour au village, qui pense que les Chinois ont mangé l’enfant, et le refus de poursuivre de longues années universitaires ailleurs qu’en Afrique. Le discours du maître chinois: “Tu n’es pas coupable de la misère africaine, mais si elle n’a pas évolué dans dix ans, tu en seras responsable”. Il y une capacité de synthèse, c’est la plus vieille civilisation du monde et elle invite ses membres à se jeter dans le grand fleuve du futur. Dans le fond l’image de Mao nageant dans le yang tsé n’était peut-être pas une errance de la Révolution culturelle mais peut-être le symbole de cette capacité à avancer vers l’inconnu et à l’inventer parce qu’il y a à la fois poursuite de temps immémoriaux et saut dans l’inconnu, la dialectique chinoise. (note de Danielle Bleitrach)
En arrêt maladie, la Chine invente l’économie du futurMARDI, 18.02.2020
Xavier Comtesse*
La dangereuse pandémie du coronavirus effraye. Les Chinois ne sont pas rentrés au travail! Mais, attention, c’est toujours comme cela. Avec ou sans coronavirus, chaque année après les fêtes du Nouvel An, beaucoup d’employés ne reviennent pas. Dans certaines entreprises et dans certaines régions, cela peut atteindre le chiffre de 20%.
En Chine le «Turn Over» des employés a toujours été important et problématique. Cette année, c’est catastrophique. Pourtant derrière cette réalité brutale, la société chinoise s’organise, se réorganise devrions-nous dire. En effet, le mot crise en mandarin est aussi composé par l’idéogramme «opportunité». Donc à toute crise, nouvelle opportunité.
Faisons le point avec Nicolas de Toledo spécialiste du paysage de la high-tech chinoise.
Un arrêt prolongé de l’activité en Chine va-t-elle pénaliser le pays dans son développement?
Oui et non. Les usines sont à l’arrêt mais en même temps les Chinois se sont déjà organisés via Internet pour travailler à distance, se faire livrer les produits de premières nécessités à domicile et suivre des cours académiques par l’usage des MOOC (massive online open courses). Toutes les écoles étant fermées jusqu’à nouvel ordre, nous assistons à la plus grande expérience d’éducation en ligne mondiale. Une nouvelle Chine est déjà émergente. Il faut comprendre que le chinois est capable de saisir chaque opportunité de changement dans les marchés. Un tel arrêt des activités représente une opportunité unique qu’il faut absolument saisir. C’est cela l’esprit entrepreneurial chinois. C’est pourquoi la transformation économique et sociétal est en marche.
Qui sont les acteurs de cette transformation?
Les entreprises du Net bien sûr. Petites ou grandes. Tout le monde propose instantanément des solutions… Dingtalk, l’outil de travail à distance du géant Alibaba est en tête de liste des applications les plus téléchargées sur l’App Store. WeDoctor divulgue les données sur l’épidémie en temps réel, propose un outil de consultation en ligne facturée entre 0 et 5 francs. Mais de plus petits acteurs comme OMall, entreprise de cross-border e-commerce ou des applications de fitness, de jeux vidéo ou encore les livreurs indépendants, eux aussi développent leurs activités.
Avec votre expertise, que percevez-vous comme changement durable?
Wechat Work a mis en place une toute nouvelle fonctionnalité en live-streaming: «meeting pour plus 300 personnes» et JD.com a testé la livraison autonome de matériel médical. Ne pas oublier que «Taobao», la plateforme à l’origine du succès d’Alibaba et de l’e-commerce en Chine, a été lancée en pleine épidémie du SARS. Les chinois transforment toujours les crises en opportunités.
Conclusion: Il est clair que ces changements vont se prolonger pour toujours en Chine mais dans le reste du monde aussi, et la Suisse ne sera pas épargnée. Le e-commerce prendra définitivement le dessus sur le commerce traditionnel mais aussi le e-delivery, tout comme la remise en question des voyages de masse (croisière mais aussi villes surbookées que sont devenues Venise, Barcelone, etc.), les grands rassemblements comme les foires internationales vont disparaître au profit des «Road Show» (plus orientés vers le UX: User eXperience), le «télé-travail», la «télé-médecine», les MOOC, etc. Le monde va devenir un grand «streaming» et la 5G sera au rendez-vous pour donner de la puissance à l’ensemble.
- ManufactureThinking
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Daniel Arias
On comprend mieux la guerre qui se livre autour de la 5G.
Technologie qui allie Internet haut débit et la mobilité.
Celui qui maîtrisera les réseaux 5G aura un pouvoir énorme sur les activités du futur.
Ceci rappelle aussi l’importance du bien commun dans le secteur de l’information autant que dans l’énergie, l’éducation, la santé,…
La domination des GAFAM sur les données mondiales devra être tôt ou tard remise en cause.
Ceci est difficilement envisageable dans le mode de production capitaliste.
Il faut envisager une institution publique internationale pour la gestion des bien communs.