Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Investissements étrangers à Cuba

Aujourd’hui et demain, nous allons tenter de percevoir ce qui se joue entre socialisme et capitalisme partout dans le monde, dans cette phase historique de tension mais aussi de transition. La tension entre capitalisme et socialisme se double de deux autres, les rapports nord-sud et les pays soumis à sanction et blocus pour vouloir conserver leur souveraineté. Cuba est à l’épicentre. L’expérience chinoise, qui consiste à attirer les investissements tout en maitrisant les effets de ceux-ci, est à l’oeuvre à Cuba pour faire face à la conjoncture de la pandémie mais aux effets structurels du blocus. Investissements d’abord alimentaires mais aussi dans des secteurs de haute qualification. C’est ce que Raoul a mis en place avant de passer la main sans être totalement loin, jamais le rôle du parti et de “la dictature du prolétariat”pour éviter que la “bête sauvage” du profit ne dévore les plus faibles n’a été aussi nécessaire. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Une participation locale plus importante dans le portefeuille d’investissement 2020-21samedi 24 avril 2021
par  Laura V. MorTraduit par Danielle Bergero

Durement touchée par les effets de la pandémie mondiale et le renforcement de l’embargo américain par le gouvernement de D. Trump, Cuba fait appel plus largement à l’investissement étranger pour répondre à ses besoins et développer son économie. Différentes initiatives visent à toucher davantage d’investisseurs et à simplifier les formalités pour investir dans le pays.

Par Laura V. Mor

Le ministre a souligné que «le problème principal» de l’économie cubaine est son «manque de liquidités financières», en raison de la pandémie et du renforcement de l’embargo américain par l’administration Trump. Donc le pays «a besoin de plus d’investissements étrangers». Rodrigo Malmierca a dévoilé un portefeuille de 503 projets destinés à attirer des capitaux étrangers, pour un montant total visé de 12,07 milliards de dollars. Ce portefeuille inclut «des projets de petits montants» afin d’«attirer des flux d’investissements de petites et moyennes entreprises ainsi que des Cubains résidant à l’étranger».

La Havane, 10 mars 2021.- Le Portefeuille d’Opportunités pour l’Investissement Etranger a terminé l’année 2020 avec au total 503 projets présentés, soit 43 de plus que l’année précédente. C’est ce qu’ont exposé ce mercredi matin, en conférence de presse, des fonctionnaires du Ministère du Commerce Extérieur et de l’Investissement Etranger (MINCEX).

Le Ministère du Commerce Extérieur existe officiellement depuis 1961 et c’est en même temps que lui que furent créées les entreprises d’exportation et importation de produits et de marchandises : l’Entreprise Cubaine d’Importation (ECUBIM), l’Entreprise Cubaine d’Exportation (ECUBEX); l’Entreprise Cubaine de Contrôle (CUBACONTROL) et l’Entreprise Cubaine de Fret (CUFLET). C’est plus récemment, en 2009, qu’il a fusionné avec le Ministère de l’Investissement Etranger et de la Collaboration (MINVEC) dans le but d’intégrer l’investissement étranger et la collaboration en tant qu’activités directrices du MINCEX tel que nous le connaissons à l’heure actuelle.

Le Portefeuille d’Opportunités pour l’Investissement Etranger a fonctionné comme l’un des principaux outils de promotion des intérêts commerciaux de Cuba avec les entreprises étrangères, dans le cadre de la Loi 118/2014 sur l’Investissement Etranger qui “a pour objet d’établir le cadre légal de l’investissement étranger sur le territoire national, sur la base du respect de la loi, de la souveraineté et de l’indépendance de la nation ainsi que du bénéfice mutuel, afin de contribuer à notre développement économique en fonction d’une société socialiste prospère et durable.” (Art.1)

Ainsi l’investissement étranger, tel qu’il est conçu dans notre pays, est orienté vers “la diversification et l’élargissement des marchés d’exportation, l’accès à des technologies de pointe, la substitution d’importations, avec en priorité celle qui concerne les aliments” (Art.3), avec comme principe que ces projets d’investissement “permettent l’enchaînement productif” selon les besoins du pays, comme l’a expliqué la Directrice des Entreprises à Capitaux Etrangers du Ministère du Commerce Extérieur et de l’Investissement Etranger (MINCEX), Katia Alonso Cañizares.

“Dans ce portefeuille 2020-21, dont le montant d’investissements est estimé à 12,070 milliards de dollars pour 2021 (3,20 millards de plus que l’année précédente),est prévue l’acceptation de projets d’investissement inférieurs à un million de dollars, ce qui n’était pas le cas dans la précédente édition.

Cette décision correspond, selon Alonso Alonso Cañizares, aux minima de récupération du capital investi et facilite sa consolidation par rapport à des projets de plus grande envergure et à plus long terme; ce qui, dans les circonstances que traverse le monde du fait de la pandémie, serait plus intéressant pour les petits et moyens investisseurs. Par ailleurs – a déclaré Katia Alonso Cañizares- l’existence du blocus économique, commercial et financier que les Etats-Unis continuent d’imposer à Cuba a constitué un facteur déterminant car, parmi une infinité de conséquences, il rend plus difficile l’accès aux crédits et rend dans bien des cas impossible le transfert de fonds, ce qui oblige à passer par la médiation d’un pays tiers, en augmentant nécessairement ainsi le coût et le risque de l’investissement.

Pour la première fois, les gouvernements locaux pourront présenter des projets d’investissement étranger” a annoncé la Directrice des Entreprises. Cette nouveauté entraîne la possibilité de concevoir des projets ayant pris naissance et identifiés dans les territoires concernés, de façon à ce qu’en fonction du potentiel de production de chaque municipalité, les gouvernements locaux présentent des projets viables permettant de contribuer à leur propre développement, ainsi qu’à celui du pays dans son ensemble. Cette décision, a-t-elle expliqué, vise à maximiser les productions et les services à partir de la base elle-même et à contribuer à l’autonomie des territoires, en contribuant également ainsi au développement du pays

Face à la situation économique mondiale complexe provoquée par les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19, cette 8è édition du Portefeuille d’Opportunités comporte des changements non seulement liés aux projets présentés, mais aussi dans sa conception, ses modes de fonctionnement et d’accès, de façon à en faire une plateforme de promotion plus dynamique et plus souple, comme l’a précisé le Sous-directeur des Entreprises, Idalberto Aparicio Gonzalez.

Sur ce point, les modalités du Guichet Unique d’Investissement Etranger (VUINEX), effectif depuis le 10 septembre 2020, ont été exposées en détail. Il vise à fournir des informations et une assistance en matière d’investissement, ainsi qu’à promouvoir des opportunités d’affaires à Cuba et à faciliter les démarches concernant les permis, les licences et les autorisations pour l’investisseur étranger qui serait intéressé par les projets présentés par le pays dans le Portefeuille d’Opportunités.

En 2020, ce sont 186 procédures qui ont été traitées, dont 9% actuellement opérationnelles. 280 entreprises, avec 40 investisseurs de différents pays font partie des projets existants et on espère une augmentation de ce nombre même si l’on pense que la Covid-19 “ralentira” nécessairement les projets, aussi bien à Cuba que dans le reste du monde.

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