Notre développement requiert la création et la mobilisation de moyens scientifiques, de technologie et d’innovation. Aujourd’hui, notre blog s’interroge sur les racines de la dérive réactionnaire de la gauche française, qui accompagne le bellicisme de l’impérialisme français, avec l’abandon de la rationalité et du marxisme, la dénonciation du progrès, nous avons le contre-exemple de Cuba. Le socialisme qui est le plus centré sur le développement humain et le respect de la nature est aussi celui qui attend le plus du développement scientifique et technique. Nous avons pu le voir dans la lutte contre l’épidémie et comparer la confiance scientifique des Cubains à certaine poussées effrayantes d’obscurantisme dans la société française. Cet article repris de Cuba et Coopération dit tout ce que le socialisme a de différent des formes les plus réactionnaires d’une gauche française qui perd pied et comme jadis Proudhon ne trouve refuge que dans la réaction. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
lundi 19 avril 2021
par Traduit par Nicole Bedez
Dans un article publié dans la revue Annales de l’Académie des sciences de Cuba, le président de la République Miguel Díaz-Canel Bermúdez a constaté que, dans notre pays, il est indispensable de disposer d’un système de gestion publique fondé sur la science et l’innovation, l’un des trois piliers qui étaye cette pratique.
Il ne peut y avoir de véritables souveraineté, développement durable et prospérité sans créer des ressources de connaissances et de science, de technologie et d’innovation et s’en saisir, a souligné, dans un article, le président cubain – Photo : Studios Revolución
Parmi d’autres bases sur lesquelles repose ce système de gestion, Díaz-Canel évoque des expériences de la décennie écoulée, notamment les progrès dans les liens entre la science, l’innovation, la formation de ressources humaines et le développement local; idem pour les concertations entre la science et le gouvernement afin d’aborder des questions complexes de la plus haute importance, telles la Covid 19 et son extension ultérieure à la souveraineté alimentaire et à l’éducation en matière de nutrition.
Comme l’affirme le président, déployer ce dispositif «est un défi authentique que nous devons affronter dans un contexte national et international complexe», et il lui assigne un rôle clé dans l’accomplissement de la gestion des affaires publiques à tous les niveaux.
Les plus importantes innovations technologiques ont été primées
POUR QUELLES RAISONS UN SYSTÈME DE GESTION?
La nécessité du système de gouvernement évoqué provient d’une réalité : «Les ressources humaines et les moyens scientifiques et technologiques que la Révolution a créés n’ont pas eu, de manière générale, l’effet réel désiré sur la société et, en particulier, sur l’économie». Selon le chef de l’État, c’est de cette perception que découle le principal moteur de recherche de ce système de gestion.
«Nous pouvons présenter des exemples formidables de création de moyens scientifiques, technologiques et innovants bien articulés avec la société», ce qu’il illustre pour ce qui concerne l’industrie biotechnologique, mais il indique que de tels résultats ne sont pas atteints de façon efficace dans tous les secteurs.
Díaz-Canel recense des difficultés qui limitent l’impact du savoir, de la science et de l’innovation dans l’accomplissement du Plan national de développement économique et social jusqu’en 2030 (PNDES 2030) et au-delà.
«Par exemple, la troisième enquête nationale d’innovation, réalisée par le CITMA [1] en 2018, dans 441 entreprises à partir de données de 2015 à 2017, a conclu que “il n’y avait pas eu de corrélations régulières et systématiques avec le secteur scientifique : centres de recherches, universités et entités d’interface…” Les relations avec les universités sont considérées satisfaisantes à 59% et adéquates.»
L’auteur de l’article souligne qu’il ne peut y avoir de véritable souveraineté, de développement durable et de prospérité sans la création et l’utilisation des ressources du savoir et de la science, de la technologie et de l’innovation, et il demande le concours de celles-ci : «Elles sont indispensables pour progresser économiquement, soutenir la souveraineté alimentaire, développer les exportations et remplacer les importations, et transformer les sources d’énergie, entre autres bénéfices.»
Lorsqu’on s’intéresse à ces sujets, on ne doit pas oublier le contexte international, nous dit l’homme d’État, lequel affirme que la répartition mondiale des ressources cognitives, scientifiques et technologiques est extrêmement asymétrique et particulièrement concentrée dans un groupe restreint de pays. «Une grande partie de ces ressources est propriété des grandes corporations transnationales et du complexe militaro-industriel qui sont leurs principaux investisseurs.»
«Tout breveter, y compris des formes de vie, sur la base de l’orientation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1995 remplit les caisses des entreprises et des pays les plus puissants, ce qui rend les autres plus fragiles. Pour l’idéologie néolibérale, c’est le marché et non l’État ou les politiques publiques qui est le facteur déterminant dans la promotion de l’innovation.»
Il précise, cependant, que les expériences menées par de nombreux pays avec des résultats positifs démontrent le rôle de l’État et des politiques publiques, et que les évènements les plus récents liés à la pandémie de la Covid-19 prouvent que «le marché à lui seul ne peut rien résoudre et que, sans contrôle, il tend à aggraver la situation.»
«De nombreux pays ont laissé leurs secteurs stratégiques entre les mains du capital étranger qui se préoccupe très peu de la science au niveau local. La science, la technologie, l’innovation et la souveraineté nationale sont des procédés associés. Dans ces pays, tout comme à Cuba, il y a beaucoup de savoir exploitable qui ne l’est pas. De nombreuses opportunités de construire des sociétés meilleures sont ainsi perdues.»
Traduire l’innovation et les services en résultats économiques
LA SCIENCE ET CUBA, ANTÉCÉDENTS, SUPPORTS
La Révolution, ainsi que le rappelle le chef de l’État, «a engagé très tôt un vaste processus de multiplication du potentiel humain, le déploiement d’un système d’éducation ouvert à tous, la transformation des universités, dont le point de départ a été la Réforme universitaire de 1962, et la multiplication des établissements dédiés à la recherche et au développement.»
«Le Commandant en chef Fidel Castro est, sans aucun doute, le grand responsable de la création et du développement de la science nationale révolutionnaire. En 1960, il a imaginé l’avenir du pays comme “un avenir d’hommes de sciences, d’hommes de réflexion”; en 1963, il a déclaré que “la révolution sociale a précisément été faite pour faire l’autre, la révolution technique”.»
Le président considère que sans la création, sous la direction de Fidel, d’importants moyens scientifiques et technologiques, le combat contre la Covid-19 serait impossible.
Revendiquer la science et l’innovation en tant que pilier de la gestion publique, ainsi dit clairement, est une décision bien étayée par les documents approuvés dans les sixième et septième Congrès du Parti, avec l’adoption des lignes directrices de la Politique économique et sociale du Parti et de la Révolution, et la conceptualisation du Modèle économique et social cubain de développement socialiste.
«Dans la Constitution de la République, “la recherche scientifique dans une perspective de développement et d’innovation est encouragée, en privilégiant celle qui a pour but de résoudre les problèmes relatifs aux intérêts de la société et au bénéfice de la population”, tandis que le PNDES 2030 [2] établit comme l’un de ses axes stratégiques celui qui est appelé Potentiel humain, science, technologie et innovation.»
Une gestion des affaires publiques fondée sur la science et l’innovation contribue au développement durable
OBJECTIFS ET ENJEUX
Selon le président de Cuba, dans des domaines tels ceux de l’alimentation, de l’énergie, de la santé, du logement et des transports, entre autres, le savoir et la technologie doivent explorer d’autres chemins. «La raison en est simple : il n’est pas possible que les pays sous-développés et en cours de développement aient l’intention de reproduire des styles de consommation de pays plus développés. L’environnement ne le supporterait pas.»
Ce qu’il y a de mieux dans la politique cubaine des sciences et de la technologie a été les valeurs sociales qui l’ont guidée, particulièrement le souci de mettre le savoir au service des exigences du développement et de la satisfaction des besoins humains essentiels de l’ensemble de la population.
Le président affirme que les objectifs que le pays s’est fixés présentent un ensemble de défis d’une grande complexité qui ne peuvent être assumés qu’en mobilisant toutes les ressources disponibles en matière de moyens de recherche et de développement, de connaissances approfondies, d’éducation et de potentiel humain hautement qualifié.
«Le combat pour le développement, l’indépendance et la souveraineté, ainsi que l’a toujours martelé notre Commandant en chef Fidel Castro, exige la création et la mobilisation de moyens en science, technologie et innovation. Ceci devrait être une conviction partagée par tous : le peuple, le gouvernement, les entrepreneurs, les scientifiques, les enseignants et les paysans.»
http://www.granma.cu/cuba/2021-03-2…
[1] Ministère des sciences, de la technologie et de l’environnement (NDT).
[2] Plan national de développement économique et social.
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