Le PCF c’est un peu comme l’expérience du chat de Schrödinger (experience de pensée bien connue en physique quantique(1)), à lire les arguments des détracteurs d’une candidature communiste. Il est à la fois : – le parti avec une candidature qui fera 1%- le parti avec une candidature qui va priver la gauche de millions de voix au point d’être responsable d’un duel Macron/LePen inéluctable. C’est assez déroutant comme arguments simultanés nous dit Amar Bellal .
C’est incroyable ce dont nous émergeons malgré tout…
Cette conférence fut bluffante sur le plan de l’organisation et plus encore sur le plan de la sérénité du débat. On peut apprécier ou considérer comme trop limitées les avancées dont cette discussion témoignait, il n’empêche qu’après la série d’autoproclamations dans d’autre partis, de la part de dirigeants, des déclarations faites sans la moindre consultation de leurs militants, le PCF a fait la preuve qu’il n’était pas un parti comme les autres. Le fait essentiel c’est que désormais c’est au tour de l’adhérent de compter pour un et de dire son accord ou son désaccord avec une candidature communiste et de choisir son candidat. Certains n’attendant d’ailleurs même pas la fin du processus…
Ce qui a fait la force de cette conférence c’est une conception de la démocratie poussée jusqu’au bout qui emprunte beaucoup au centralisme démocratique. Ce mode de fonctionnement que beaucoup d’entre nous ont vécu comme la plus grande forme de liberté.
- En effet, il y a eu d’abord la décision d’une candidature à la présidentielle, après débat, du Conseil national, décision prise par 52% des membres du CN.
- Puis il y a eu la Conférence nationale, préparée par des discussions dans les sections et les cellules.
- Et cette conférence fait des propositions santionnées par le vote de chaque adhérent.
Un processus de discussion, qui tenait compte de l’épidémie, a été proposé avec la seul but de recueillir un maximum d’avis sur la manière de consulter les adhérents Toutes les fédérations ont été appelées à préparer ce débat à en préciser le questionnement pour une conférence nationale donnant à son tour son avis. A chaque étape cela permettait d’échanger des expériences, des arguments, des propositions, l’adhérent si cela était bien fait participait à l’élaboration, à la conviction des délégués.
Cette conférence nationale qui s’est tenue du 10 au 11 avril, n’a qu’une voix consultative, comme jadis, les istances dirigeantes déblaient le terrain et crééent les conditions d’un vote clair dans lequel chaque adhérent compterait réellement pour un. De toute la France, 1000 délégués étaient làpar video, c’était notre peuple dans sa diversité celui que l’onnevoit pas à la télé venir parler politique. Ils ont donné leur avis à tour de rôle en s’écoutant.
La conférence s’est prononcé pour une candidature communiste à 66,5% et achoisi à 73% Fabien Roussel, maitenant retour aux adhérants.
C’est là le mode de fonctionnement démocratique du parti, celui que nous avons connu, qui faisait de tous des responsables d’une politique. les dirigeants donnaient leur avis argumenté, mais ils organisaient l’expression de tous après mure discussion et ils n’étaient pas de simples et capricieux représentants d’eux mêmes, disant ou faisant n’importe quoi, ils étaient l’amanation du collectif, ils devaient aider le débat, l’approfondissement. C’est ce qui a eu lieu et qui contraste avec ce que l’on voit dans tous les autres partis à savoir des chefs autoproclamés, se lançant, entre eux et par rapport à leurs adhérents, dans des courses de vitesse, pour avoir une audience médiatique.
Est-ce que l’on perçoit bien l’intérêt démocratique d’un tel procédé? Nous avons eu ici même un débat sur le socialisme dans lequel Baran, à partir de Jaurés, retrouvait l’idée d’une commission des producteurs contrôlant des élus. Cette idée ai-je expliqué existe depuis la Révolution française et elle a été intégrée par le mouvement communiste international, y compris dans le parti qui lui-même aide et contrôle ses élus. Il faut comprendre le sens de ce processus qui va plus loin encore que le respect du militant. Si celui-ci s’engage il devient l’aspect le plus essentiel d’un combat qui l’oblige à affronter médias, forces politiques et économiques qui ne lui feront aucun cadeau. Mais il est plus que ça,il est la garantie de l’application par les élus de ce qu’ils ont promis. Le militant va partout dans les entreprises, dans les quartiers populaires, dans les établissements, dans sa propre famille porter des engagements et il rendra des comptes à tous. Il vit avec eux, il est la vraie garantie du respect du citoyen, de l’électeur.
C’est pour cela que nous avons besoin d’adhérents différents, capable de mener campagne, mais qui sont crédibles pour être là en tous temps et pas seulement dans les campagnes électorales et nous avons besoin de dirigeants- représentants que notre parole mutuelle engage. c’est ça que ce qui s’est passé durant cette conférence nationale un processus comparable.
Quand j’en appelle aux anciens adhérents de venir se joindre à la bataille c’est à cet esprit de responsabilité, cet engagement individuel que je fais appel : tout n’est pas comme le souhaitons mais les conditions existent et il faut s’en emparer parce que nous sommes des communistes. Nous ne sommes pas tous en état de participer à cette élaboration collective, moi après tant d’années je me considère comme incapable de la vivre dans la sérénité, sans amertume, mais je peux aider dans la campagne, m’engager, simplement je renonce à mon droit de vote.
Tout n’est pas parfait certes, et l’attitude de certains dirigeants prouve à quel point il y a eu dérive démocratique, à quel point on a tenté de faire de nous un parti comme les autres de ceux qui écoeurent légitimement les couches populaires et qui ne font que refleter ce que l’on jette en pature, les gadgets qui divisent, enoubliant l’essentiel , ce qui rend réellement la vie impossible à la majorité.
Certains dirigeants ont pedu le respect des militants, ce sont pour eux tout au plus des petites mains mobilisées pour les élections.
Marie Georges Buffet a critiqué ce dimanche sur France Inter le vote largement majoritaire de la Convention Nationale de présenter une candidature COMMUNISTE à l’élection présidentielle.
On croit rêver avec ce genre de comportement du type de ce que disait Brecht : le peuple n’est pas d’accord avec le dirigeant ilfaut destituer le peuple.
Quand on voit le comportement des dirigeants du parti comme Robert hue et marie Georges Buffet on se demande comment il existe encore un PCF. En contemplant le triste spectacle qu’ils donnent je pense avec beaucoup de chagrin à tous ces dirigeants de haut niveau que ces aventuriers ont écarté, à ces communistes littéralement morts de chagrin face à ce qu’ils voyaient et auquel par discipline de parti ils n’arivaient pas à s’opposer.
Les communistes ont refusé l’effacement et tentent de se réapprorier leur parti
Honnêtement je ne croyais plus que les communistes trouveraient la force de remettre en question des irresponsables pareils et le faire dans le respect, la démocratie comme ils en ont donné lapreuve durant ces deux jours. Les communistes méritaient mieux que des dirigeants de ce type . C’est pourquoi ils doivent continuer sans céder à la provocation, ce sont ces gens-là qui se désavouent eux-mêmes après des années où ils ont prétendu pratiquer censure et diffamation sur le passé des communistes au nom de cette démocratie qu’ils bafouent capricieusement.
L’image que l’on a créé de nous communistes
De même des gens appartenant aux insoumis et surtout aux verts viennent accuser les communistes de trahir la gauche, ce qu’ils n’ont pas fait quand d’autres se sont autoproclamés , des décisions individuelles très loin de la procédure démocratique adoptée par les communistes. Et là une question se pose : de quel droit pensent-ils que les communistes n’ont pas vocation à être les meilleurs candidats pour la gauche?
Quelle habitude d’effacement depuis des années on tolère et quelle image des communistes leur a-t-on offerte, simple force d’appoint en échange de quelque strapontin… tout cela est invraisemblable… On se réveille d’un mauvais rêve et il faut éviter de répondre avec l’indignation que mérite tout cela.
Qu’est-ce qui autorise que l’on nous transforme en simple force d’appoint ? C’est la manière dont on a tronqué notre passé, diabolisé le socialisme réel, dans le même temps où le PCF passait de 700.000 à 50.000 adhérents, perdait forces et substance.
le paradoxe par lequel j’ai débuté cette réflexion à savoir le fait que dans ce genre de remarque à la fois on crédite le PCF de 1% et dans le même temps on prétend qu’une candidature communiste arrachera des millions de voix,comme souvent dans les paradoxes logiques dit une chose essentielle qui ne prend sens que dans la réalité : les communistes ne sont pas ce à quoi on tente caricaturalement de les limiter ,ils sont un potentiel énorme celui susceptible d’être la véritable clé d’un Front populaire de gauche capable de vaincre la droite et l’extrême droite. Pour reprendre l’image du chat de la physique quantique : il suffit d’ouvrir la boîte pour voir que quoiqu’en ait dit mélenchonnque le parti est vivant et bien vivant. Non seulement parce que son nouveau dirigeant est la vie même, l’image ça compte, mais il y a plus, il dit qu’il est urgent de changer de société. Donc celui qui va représenter les communistes a en lui cette exigence de justice “qui change l’ordre des choses existantes”. La réalité on ne peut pas s’en abstraire mais elle n’est pas l’illusion entretenue par le capital et les politiciens, elle est que l’on a un besoin urgent de changement de societe, et que ça c’est incontournable. Elle rend les communistes indispensables,le plus dur est d’être soi-mêmepar rapport aux exigences de l’heure.
Mais il faut du temps, de lamaturation pour vaincre trente ans pratiquement de mise au cachot dans la boîte et d’autodestruction. C’est un processus auquel tous ceux qui sont communistes doivent réflechir à partir de leurs aspirations et de leur expérience, l’avenir ne sera rien d’autre que ce que nous serons capables d’en faire, rien n’est joué.
danielle Bleitrach
(1) Un chat est enfermé dans une boîte avec un flacon de gaz mortel et une source radioactive. Si un compteur Geiger détecte un certain seuil de radiations, le flacon est brisé et le chat meurt. Selon l’interprétation de Copenhague, le chat est à la fois vivant et mort. Pourtant, si nous ouvrons la boîte, nous pourrons observer que le chat est soit mort, soit vivant.
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Claire
Il y a de l’enthousiasmant dans ce vote : il dit beaucoup de l’envie de communisme, de l’envie de reprendre l’offensive dans la lutte des classes, de l’envie d’une organisation communiste indépendante des militants communistes au sein du PCF. Confirmant les aspects les plus positifs du dernier congrès.
Mais cela change t il la nature de ce qu’est le PCF PGE ? on reconnait l’arbre a ses fruits. Et en la matière il y a aussi à s’inquiéter. D’abord tandis que Roussel pousse les feux de sa candidature, il fait s’effacer le PCF de toutes les élections régionales après l’avoir fait reculer aux municipales, en se rangeant derrière les pires des anticommunistes d’EELV et du PS, des gens qui sont les pseudopodes de Macron. Ne se range t il pas derrière Delli dans le nord, une des votante de la résolution anticommuniste du parlement européen ? ou Autain et ses campagne contre le venezuela, cuba ou la chine ? Où est la cohérence : dans ces élections à la proportionnelle, une organisation communiste forte de 50 000 adhérents aurait pourtant la force de gagner des élus et de s’ancrer, bien plus que dans la monarchiste élection présidentielle d’ailleurs. Ensuite il y a la question du programme : il ne suffit pas d’être le candidat du PCF pour être un candidat communiste. On l’a bien vu avec Hue et Buffet, bien souvent à droite d’un mélenchon dans les faits. Et sur nombre de questions essentielles, on cherche encore les fruits communistes. A commencer par la question centrale de la rupture avec la dictature de l’Union Européenne et de l’euro.
Un camarade averti en vaut deux : réjouissons nous de l’envie et du dynamisme des militants communistes. Il nous engage tous, mais soyons vigilants et exigeants sur le contenu et les objectifs. Il n’y aurait rien de pire qu’une candidature qui se résume à une ambition personnelle doublée d’une apparence identitaire plus tournée contre Mélenchon que contre Macron, plus au service d’EELV et du PS que de la classe des travailleurs et qui ainsi tournerait le dos à l’ambition communiste.
PacoB
Je suis tombé sur un extrait de l’interview dans Marianne de Fabien Roussel : “Le problème de la gauche, ce n’est pas sa division mais sa faiblesse”.
Question de Marianne:
Réponse de Fabien Roussel
https://twitter.com/SkomskiT/status/1383004166814109696
La proposition de loi.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4017_proposition-loi#
La réaction de la rapporteure de la proposition de loi à l’interview.
https://twitter.com/Deputee_Obono/status/1383037284270891009
Quelle drôle de façon de célébrer Gagarine. Sans oublier qu’une immense majorité de ceux qui ont connu le kolkhoz ET les lendemains capitalistes qui déchantent regrettent les soviets.
On a pas le cul sorti des ronces.
Merci à toi camarade Danielle.
Danielle Bleitrach
je suis d’accord avec la critique de la dénonciation des kholkhozes c’est dumême tabac que l’air de liberté qu’aurait été la fin de l’URSS, cela prouve l’ignorance totale que peut avoir Fabien Roussel et le fait qu’il croit suivre l’eurocommunisme de Marchais alors que Marchais n’aurait jamais dit fadaise pareilles stuidités . C’est fort heureusement de plus en plus rares mais comme les frères Bocquet ses mentors, on ne peutpas dire qu’ils aient été au plan international nide l’économie toujours au point .Mais cela dit il souligne une vraie question sur laquelle Marx est déjà intervenu dans les luttes des classes en France, quand il montre à quel point Louis Blanc imposant les ateliers nationaux commet une ereur qui va entrainer le “solo funèbre” de la classe ouvrière… et aider au coup d’Etat de Napoléon … Je souviens de son expression : “pendant qu’aux Luxembourg (où sontrassemblés tous les utopistes petits bourgeois) on cherchait la pierre philosophale à l’hôtel de ville onbattait déjà la monnaie”. Et l’on montait lapaysannerie contre ces fainéants d’ouvriers préparant le terrain au bonapartisme.
Le socialisme justement c’est tenir compte de la réalité… Et ce n’est pas un hasard si ceux qui prétendent à la fois se rallier à Melechon ou à n’importe quelle social démocratie, pensent que le communisme est déjà là… c’est une coquille vide, si ce n’est d’illusion et de bon sentiment charitables.Le rôle de l’Etat planificateur ce n’est pas celui-là, c’est de créer les conditions de formation de développement. De ce point de vue le secteur économique a raison de nous mettre en garde même si personnellement je crois que tout pôle de développement à besoin de nationalisations et pas seulement d’une autogestion.
L’assistanat, les emplois de seconde zone, tout cela Marx montre bien que c’est une fausse solution qui n’assure ni le niveau de vie de la classe ouvrière, ni sa formation, ni son hégémonie, c’est la charité c’est Louis Blanc, et les insoumis me font souvent penser à ces petits bourgeois ou grands humanistes comme lamartine sont en fait des populistes… Donc au risque de te décevoir si je trouve stupide la référence aux kholkhozes qui eux se sont révélés rentables et dont la mise enfriche à partir de Gorbatchev est catastrophique, je lui donne raison sur le refus de l’assistanat.
Bref si la forme m’irrite je trouve nettement plus marxiste et plus révolutionnaire ce qu’il dit que les illusions de la France Insoumise. Dans le fond ce n’est pas si éloignéde ceux qui veulent que les chômeurs soient employés à des boulots déqualifiés.
Jeanne Labaigt
Les kolkhoses n’étaient pas d’Etat ,mais des coopératives, ce sont les sovkhozes qui étaient propriété de l’Etat .
Ensuite c’est un problème pour moi que l’on aborde plus jamais la question de la propriété .
C’est une difficulté aussi pour moi quand je lis avec attention Jean-Claude Delaunay, la question du marché socialiste, la question du crédit social,la question de la sécurité sociale professionnelle comme dit Roussel etc… semblent fondamentales pour déterminer le but de l’action communiste, mais il me semble qu’il y a un “reste” la question de la propriété (des moyens de production) n’est plus affrontée, elle devient secondaire.
Pourtant le marxisme en fait une des questions primordiales, celle qu’il faut affronter tout de suite pour passer au socialisme. Quand je dis affronter cela ne vise pas une analyse théorique, mais une “action” comment changer l’appropriation pour permettre l’émancipation ?
Danielle Bleitrach
paradoxalement staline a laissé une propriété privée de petits moyens de production, et tu as raison sur les Kholkhozes mais je ne crois pas avoir dit rien d’autre… c’est khrouchtchev qui était plus “gauchiste” là dessus et sur bien d’autres choses y compris au plan international… il y a beaucoup de choses à reprendre, apprfondir…
Jeanne Labaigt
Excuse moi Danielle, j’ai coupé net mon message ce midi car j’ai eu à garder d’urgence mes petits enfants dont le bébé et j’ai bien du mal à me bouger.
Ce n’était pas ce que tu disais qui m’avais fait intervenir, mais la réponse de Roussel dans l’interview .
Ceci dit la question de la propriété me semble être peu discutée et personnellement j’aurais besoin d’être au clair là dessus d’abord sur la place de cette question dans le passage au socialisme ensuite quel type de propriété, quelles limites, par exemple les flux d’argent circulant dans le crédit social peut-on les analyser et les contrôler sans faire référence à des conceptions proprement socialistes de la propriété? Ceci à notre époque,avec ces caractéristiques à la fois technologiques, de déplacements rapides dans le temps et l’espace et après le bouleversement de la fin de l’URSS .
Comme tu le dis il faut “reprendre” et approfondir pour pouvoir agir.
En tous les cas les choses semblent bouger et je m’en réjouis.
Merci Danielle pour ce lieu, ce blog qui nous fait penser, même si je ne peux pas toujours écrire, car il y a des moments où le réel cogne par trop, je ne saurais vivre et émerger chaque jour, sans lire tous les articles qui réveillent toujours de nos sommeils dogmatiques.
Bon anniversaire, et merci pour tout, pour ta chaleur humaine, tes emportements qui nous emportent aussi, ta générosité intellectuelle, ta clairvoyance quand on sombre dans le “il n’y a plus rien à faire” toi Danielle tu trouves toujours le point qui va ouvrir une autre perspective qui débouche.Merci à toi.
PacoB
J’avais posté la phrase de Fabien Roussel sur les kolkhoses, parce que j’ai une hyper sensibilité aux giclées “socialisme des pays l’est = catastrophe” quotidiennes que l’on reçoit. A titre d’exemple, ce matin sur france culture j’ai encore eu droit au lever à 2 références au totalitarisme rouge. (pauvre Hannah Arendt)
Ces références quasiment toujours négatives, quand elle ne sont pas cauchemardesques, n’ont pas d’autres fonctions que d’associer des images d’horreur au concept de communisme/socialisme. Le point d’orgue étant communisme-nazisme-totalitarisme.
Merci Jeanne de rentrer dans le détail de la propriété en URSS.
La question de la propriété dans les pays de l’est socialistes est mal connue, en général et même à l’intérieur du PCF.
Cette question est pourtant la question centrale. Il ne peut y avoir d’émancipation, de liberté populaire sans partage plus équitable et liquide de la propriété des capitaux (culturels, sociaux, économiques et politiques)
L’autre question est celle de la lutte des classes. On la retrouve aussi en filigramme dans la question des rapports électoraux PCF LFI abordée dans l’interview de Fabien Roussel et au delà dans le patchwork insoumis-communistes-trotskistes-anarchistes.
Enfin une question importante et trop souvent éclipsée par le tout à l’égo ambiant, est celle des rapports de domination à l’intérieur des groupes constitués. A ce titre la lecture de L’entraide, l’autre loi de la jungle (Pablo Servigne – Gauthier Chapelle) est très éclairante, et devrait nous faire réfléchir sur la place à accorder aux humains dominants dans nos organisations et nos sociétés futures.
Merci à vous deux.
Xuan
Bonjour, et merci pour ces débats.
Je ne reviens pas sur l’époque soviétique et les kolkhozes, mais je dirais que Roussel répond à une ânerie réformiste par une autre.
Dans l’Extinction du paupérisme, Napoléon III suggérait de créer dans les campagnes des colonies agricoles pour les chômeurs et les indigents des villes. C’est faire payer par le peuple la casse sociale. Et il s’agit bien de réformisme parce que jusqu’ici, et même s’il prétend “renverser la table”, Mélenchon n’a pas pour objectif de renverser le capitalisme ni d’instaurer le socialisme.
Mais de son côté Roussel reprend “un système de sécurité sociale professionnelle, qui sécurise les emplois, avec des règles et des droits aux salariés.” tout aussi réformiste.
Tant que le marché du travail est aux mains d’entreprises capitalistes, elles entrent en concurrence, grandissent ou s’effondrent. Et qui va gérer le “système de sécurité sociale professionnelle” ?
Le projet de Le Duigou, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, consiste à « protéger le salarié » lors de la rupture de son intégration professionnelle (stages, long )arrêt maladie, mutation, changement de fonction…).
Les liens avec l’entreprise seraient maintenus, en cas de « perte d’emploi », jusqu’au moment où le salarié retrouve un nouvel emploi. Bien sûr, précise JC. Le Duigou, la rémunération ne serait plus à charge de l’employeur concerné.
En fait les deux projets sont presque identiques. Mélenchon veut que l’Etat embauche les chômeurs tandis que Le Duigou – Roussel veulent que l’Etat paie leur formation, ce qui soit dit en passant constitue une bonne affaire pour le patronat.
Cela dit dans une société socialiste, ou du moins une société où la propriété des plus grands moyens de production serait étatisée ou collectivisée (bien au delà des secteurs stratégiques, essentiels à la souveraineté de la France), du moment où des entreprises capitalistes restent en lice, elles entrent en concurrence, grandissent ou s’effondrent elles aussi, et génèrent encore des chômeurs. Il faut supposer que la gestion socialiste peut résoudre ces désordres, empêcher les délocalisations, pénaliser les licenciements, entraver ceux qui ne sont pas la conséquence d’une faillite, etc. La différence est que l’Etat a changé de mains.
Daniel Arias
La Sécurité Emploi Formation proposée par Paul Boccara à la suite des mouvements sociaux de 1995 reste il me semble une ébauche de solution.
Malheureusement il me semble que si cette mesure est bien avancée sur son plan financier, elle l’est moins sur le plan politique, c’est à dire sur la propriété des moyens de productions et par conséquent sur la démocratie économique effective.
La propriété des moyens de production conditionne toute notre vie publique et privée en grande partie, je suis d’accord que cette question est souvent sous estimée et pourtant centrale, seule solution pour en finir avec la domination bourgeoise.
Nous voyons à quel point nous sommes démunis en production de médicaments et de vaccins par la privatisation de la production, et pour l’alimentation nous ne produisons plus que 55% des fruits et légumes, alors qu’il y a quelques dizaines d’années nous étions auto suffisants.
Il manque l’articulation majeure avec la question de la prise de pouvoir des travailleurs pour appliquer cette mesure.
Cette proposition me laisse l’amère sensation que l’on élabore un projet qui pourrait fonctionner dans un socialisme aux caractéristiques françaises, en négligeant la stratégie.
Cependant la mesure mérite l’attention également, et il faudrait réinterroger la notion de propriété des moyens de production d’aujourd’hui avec les innovations actuelles et le contexte international. Vaste chantier !
Cette analyse me semble indispensable pour éviter les erreurs.
Il nous faut la mener collectivement pour sortir des propositions concurrentes SEF, Salaire à vie, statu public du salariat, travail indépendant, coopératives,…
La solution concrète sera probablement une diversité de solutions mises en œuvre démocratiquement plutôt qu’un standard théorique.
La nécessité d’en finir avec le capitalisme pour une société sans classes doit rester notre objectif.
https://www.economie-et-politique.org/2020/06/10/rapport-a-la-commission-economique-du-pcf-sur-la-securite-demploi-ou-de-formation-27-mai-2020/
Réponse aux camarades kholkhoziens:
https://www.marxists.org/francais/general/staline/works/1930/kolk.htm