Le caricaturiste Wuheqilin dénonce l’appel au boycott du coton du Xinjiang avec une illustration qui connait un grand succès en Chine. Ce succès dans les réseaux sociaux fait écho au boycott des marques qui ont suivi la mise à l’index édictée par BCI, une organisation “non gouvernementale” censée œuvrer pour l’amélioration de la production du coton.
Le tableau de Wuheqilin Photo: Weibo
« Pouvez-vous nous dire quel traitement injuste vous avez subi, Miss Épouvantail ? »,
Un journaliste portant la cagoule du Ku Klux Klan interroge un épouvantail tout en ignorant les vrais esclaves qui eux ramassent du coton dans leur dos.
L’illustration satirique du caricaturiste chinois Wuheqilin publiée samedi est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux chinois et a incité les internautes à partager leurs propres versions de l’interprétation de l’œuvre.
Cette caricature fait écho à la récente intervention de l’industrie cotonnière suisse Better Cotton Initiative (BCI) invitant les entreprises à participer à l’interdiction du coton en provenance du Xinjiang. Certaines marques étrangères, dont H&M et Nike, ont en effet refusé de s’approvisionner en coton du Xinjiang, invoquant la suspension de la licence BCI. BCI, une organisation non gouvernementale qui vise à promouvoir de meilleures normes dans la culture du coton, et qui a suspendu les licences aux entreprises du Xinjiang. A la suite de quoi on a assisté à un boycott très efficace de ces marques par la population chinoise.
Le titre de la caricature est le même que celle de l’initiative de BCI.: “Coton sanglant”
La scène représente des esclaves cueillant du coton. Des noirs travaillent dur pour le cueillir tandis que le surveillant, qui porte une cagoule du Ku Klux Klan, les regarde tranquillement au loin. Cependant, la cueillette par les esclaves est totalement ignorée par le journaliste et le caméraman, eux-mêmes avec la cagoule du Ku Klux Klan, et le journaliste tient un microphone avec un logo ressemblent à celui de BBC News et portant une carte de presse classique de style occidental.
L’épouvantail, autrement dit la personne interrogée, a été cloué à une croix retenue par un autre membre du Klan portant un uniforme de police semblable à celui des officiers de police à Minneapolis. L’épouvantail en costumes traditionnels ouïgours ne peut bien sûr pas parler, mais une pancarte placée à côté de lui parle en son nom: « J’ai été agressée sexuellement et abusée. »
La caricature a reçu près de 20 000 commentaires, 450 000 likes, et a été repostée plus de 101 700 fois sur le site de la presse. Le sujet a été également sélectionné parmi les trois premiers sur Weibo. Cette satire est en accord avec l’immense majorité des internautes chinois qui sont indignés par cette campagne autant que par les nouvelles des attentats racistes touchant les asiatiques en Asie et même en Europe.
La satire a touché le cœur de nombreux internautes, en proie à la colère et au ressentiment après la diffamation délibérée et la désinformation des médias occidentaux sur le coton du Xinjiang et l’interdiction initiée par BCI. L’illustration est également dirigée vers les multinationales H&M et Nike, deux marques qui sont actuellement massivement boycottées par les clients chinois, on voit des signes rouges à la peinture sur le tronc d’un arbre géant qui rappellent le logo de H&M, et l’échelle de coton antique que les esclaves utilisaient fait penser au logo de Nike.
Un homme pendu dans l’arbre et les deux mains humaines coupées sanglantes attachées à l’épouvantail ont également ajouté au côté gore et effrayant de la peinture, ont remarqué certains.
« Personne ne sait mieux que les pays occidentaux à l’origine de l’Initiative coton sanglant d’où vient la richesse du capitalisme, et personne ne sait mieux que les médias occidentaux la manière de créer quelque chose à partir de rien et d’inverser le blanc en noir », a commenté un utilisateur de Weibo.
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