Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Grèce: manifestations antigouvernementales massives, black-out massif

Les médias internationaux, y compris les médias qui ont des correspondants en Grèce, ont imposé un black-out presque total à l’information en provenance de ce pays. Cela devrait être considéré comme une indication assez sérieuse de l’énorme importance internationale de ce qui se passe actuellement en Grèce. Pas seulement en Grèce, partout notre presse aux ordres cache les révoltes populaires et nous occupe avec des fake news sur la Chine et autres. Histoire et société fait simplement le travail d’information que les autres ne font pas. Ce qui est décrit ici est une nouvelle stratégie allant vers la fascisation : le pouvoir ne se contente pas de réprimer les rébellions, il les suscite pour avoir un prétexte… cela se passe dans de nombreux pays de l’UE et même dans le monde. Si les manifestations ouvrières et étudiantes du KKE sont organisées et encadrées, la présence de nouvelles couches issues de couches moyennes est utilisée pour renforcer les provocations policières. Comme le dit l’article cette stratégie de provocation à la tension que l’on retrouve au plan international émane de la maison mère les USA et l’OTAN. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

12/03/2021

Par Andreas Maris 

Mardi, trois manifestations très massives ont eu lieu à Athènes, Salonique et Samos. La manifestation à Salonique a été la plus grande manifestation étudiante depuis des décennies.

 A Athènes, l’Initiative des avocats et des juristes, diverses organisations de gauche, un certain nombre de syndicats, dont le Syndicat des acteurs, ont organisé une marche massive pour protester contre la répression policière et la barbarie.  

Les manifestants protestaient également pour le traitement de Koufontinas, gréviste de la faim, que le gouvernement grec semble avoir condamné indirectement à mort et, aussi, pour la gestion de la pandémie. 

Les acteurs protestent également pour ce qu’ils considèrent comme un effort gouvernemental pour étouffer, autant que possible, le grand scandale lié à Dimitris Lignadis, l’ex-directeur du Théâtre national, arrêté, accusé d’avoir violé des mineurs. (Un site satirique grec a écrit qu’il étudie maintenant, la biographie d’Epstein dans la prison). Il est considéré comme très probable que ce cas n’est pas isolé, mais juste la pointe d’un iceberg. L’« élite » grecque a toujours été corrompue (dans la plupart des cas par des élites européennes « non corrompues », comme Siemens, qui payait presque tout le monde en Grèce). Mais maintenant, il semble que certaines des formes les plus horribles de la criminalité sont tolérées au centre même de l’élite, ce qui le rend également plus vulnérable à toutes sortes de chantages.  

A Salonique, les étudiants ont également protesté contre les tactiques de la police. Pendant deux semaines, ils avaient occupé un bâtiment de l’Université, mais ils avaient annoncé qu’ils le quitteraient jeudi à 11h00 heure locale. Au lieu d’attendre, la police a pris d’assaut le bâtiment, et en même temps, interdire à la presse de s’approcher de la scène et de couvrir l’événement. Les syndicats de journalistes grecs ont protesté. Le résultat a été la manifestation étudiante qui a suivi et de nouveaux affrontements violents avec la police.  

Le gouvernement grecque semble utiliser non pas une tactique oppressive habituelle, mais plutôt une « stratégie de tension ». Il n’opprime pas un mouvement existant, il le crée. Il provoque les gens afin de les réprimer. Cette stratégie a été utilisée en Grèce et en Italie pendant la guerre froide et consiste à créer des tensions artificielles, en utilisant divers moyens, y compris, dans son plein développement, des méthodes comme le terrorisme réel ou faux, les enlèvements et les assassinats.  

Nous ne sommes pas encore là, mais il y a beaucoup d’indications que nous traversons une frontière maintenant en Grèce.  

Comme Koufontinas mourra très probablement de sa grève de la faim, personne ne peut être sûr du type d’attaques armées, réelles ou fausses (provocations), qui pourraient être utilisées pour justifier des mesures d’urgence.  

En Grèce, cette stratégie, organisée et appliquée par le réseau Gladio de l’OTAN, la CIA et d’autres agences a finalement conduit à la dictature des colonels en 1967.  

Si une telle stratégie de tension existe, comme toutes les indications que nous avons semblent l’indiquer, elle ne peut pas avoir été conçue par les politiciens grecs.

https://fb.watch/4c94TBwWVs/

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