Ce qui est dit ici de la gauche espagnole peut être appliqué à François Mitterrand et à la manière dont il a reçu lui aussi l’assentiment de la CIA. En France, avoir enchaîné le parti communiste et quand celui-ci a tenté de se libérer de cette politique, il y avait au sein du PCF des eurocommunistes, trotskistes, qui faisaient tanguer la barque. Ce qui est décrit ici prouve que cela a été la stratégie universellement appliqué, un programme officiellement radical et dans le même temps les transactions atlantistes et le patronat se poursuivaient, c’est ce que je décris dans mes mémoires et ce n’est sans doute pas un hasard si celles-ci sont censurées par ceux qui sont encore à la direction du PCF. Je décris plus précisément l’opération en France et en Italie… (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Un rapport de la CIA remis à Ronald Reagan quelques jours avant l’élection d’octobre 1982 a révélé comment Felipe Gonzalez gouvernerait d’une manière très différente de ce qu’il avait promis alors qu’il était dans l’opposition.Par José Antonio Gómez – 02/03/2021 5Partager
Un rapport de la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis, auquel Diario16 a eu accès, indique clairement comment Felipe González, tout en portant une veste en velours côtelé et une chemise à carreaux, n’a pas engendré de crainte pour les services secrets américains parce que ceux-ci savaient précisément son caractère conservateur et qu’il éliminerait les risques d’un gouvernement purement de gauche et socialiste en Espagne, un danger qui avait été d’une grande préoccupation dans les premières années de l’administration Ronald Reagan.
Le rapport, avant la victoire électorale du PSOE en 1982 et classé « Top Secret »,indique les dégâts que la politique étrangère américaine pourrait subir si le PSOE avait amorcé un virage à gauche, surtout si les postulats d’Alfonso Guerra (qui l’a vu et qui le voit) avaient été suivis.
« Alors que la direction du parti est engagée dans une voie modérée, les pressions à l’intérieur et à l’extérieur du parti pourraient encore augmenter les politiques de gauche après son entrée au pouvoir, dit la CIA.
Cette opinion est alors influencée par le fait que, dans ces années-là, la présidence ultraconservatrice de Reagan avait de nouveau accru les tensions avec l’URSS et ses alliés, et on pensait que, si les socialistes arrivaient au pouvoir en Espagne, les Soviétiques auraient un nouvel allié dans un pays où les États-Unis étaient présents militairement dans les bases de Torrejón, Saragosse ou Rota.
Le document de la CIA rassure l’administration Reagan parce qu’il décrit Felipe Gonzalez comme un modéré loin du communisme et proche d’une position plus conservatrice, même que celle des partis sociaux-démocrates d’Europe centrale et du Nord, c’est-à-dire plus proches de la droite que de la gauche que les Américains craignaient tant : « Les socialistes commenceront par appliquer des politiques plus modérées que celles développées par la plupart des partis de centre-gauche en Europe occidentale », indique le rapport qui détaille plus avant les objectifs conservateurs de Felipe González : « Si les tentatives des socialistes pour accommoder les intérêts conservateurs deviennent plus faibles, des revendications pourraient se développer et leur pression sur les dirigeants du parti se ferait pour passer à gauche ».
La CIA fait référence aux différences internes qui existaient après le congrès de 1981 et à la manière dont Felipe González a réussi à créer un équilibre entre « la nécessité de satisfaire un électorat modéré avec la nécessité d’apaiser un militantisme majoritairement de gauche ».
C’est-à-dire que le chef qui a remporté quelques jours plus tard les élections législatives avait déjà un programme de réformes caché conçu sur la base de la modération, du conservatisme et de la protection des élites un programme qu’il a exécuté plusieurs années plus tard et, en même temps, s’avançait avec un programme électoral purement de gauche, il a fait taire les critiques qui étaient restés fidèles aux préceptes idéologiques les plus progressistes.
Ce programme modéré est plus avant référencé et montre les collusions entre González et la classe affaires : « Un tel programme ne pourrait réussir sans la confiance des entreprises, et González a récemment tenté de convaincre les sceptiques de la modération du PSOE. Il a promis qu’un gouvernement socialiste ne modifierait pas sensiblement les relations entre le gouvernement et les entreprises.
D’autre part, en référence aux relations entre l’Espagne et les États-Unis, la CIA rassure les faucons reaganien car, à court terme, les espions américains ont déclaré que «l’engagement de Felipe Gonzálezen faveur de la modération et des relations amicales avec Washington signifie que la politique de son parti au gouvernement sera moins radicale que ses positions déclarées dans l’opposition ».
Vues : 502
chabian
Je n’ai pas compris la devise de Alfonso Guerra mais, recherches faites sur l’espagnol, je n’ai pas mieux à proposer
sun tzu
Dans la même veine le cas Mario Soares n’est pas mal non plus avec en prime le piment de généraux portugais au pouvoir – temporairement – envisageant de quitter l’OTAN ; Horreur !