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Dieu me pardonne c'est son métier

Russie : Le Parti communiste chinois a démantelé un club secret de milliardaires…

alors que le Kremlin traite ses super-riches comme si c’étaient des œufs de Fabergé dit le KPRF qui est littéralement au bord de l’explosion face à la manière dont selon lui un certain nombre d’oligarques et de gens autour du pouvoir, au gouvernement même sont en fait une cinquième colonne qui préfèrent avoir pour opposant un Navalny plutôt que des communistes. Et il compare la manière dont la Chine traite ses milliardaires. Si l’opinion à l’égard de la Chine n’est pas unanime (la trahison ou ce qui est vécu comme tel a laissé des traces) il y a au moins un point qui soulève l’enthousiasme de l’immense majorité des Russes c’est chaque fois qu’un milliardaire tombe pour corruption. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/200700.html

En Chine, le Taishan Club, un club semi-secret des personnes les plus riches de la RPC, a cessé ses activités. Comme le rapporte Apple Daily, cela est dû à l’intensification de la lutte du Parti communiste contre les associations privées parmi les principaux hommes d’affaires du pays. La dissolution définitive de l’organisation a eu lieu le 20 janvier.

Par Anna Sedova pour “Svobodnaïa Pressa” et Serguei Obukhov, Membre du Présidium, Secrétaire du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Docteur en sciences politiques

Le Taishan Club, nommé d’après une montagne de la province du Shandong où les empereurs pratiquaient des rituels religieux, a été qualifié par certains analystes de «copie chinoise d’une loge maçonnique». Il a été enregistré en 1993 sous le nom de Taishan Industrial Research Institute. Selon les médias, il était composé d’environ 20 membres, dont le fondateur d’Alibaba Jack Ma, le  fondateur de Lenovo  Liu Chuanzhi, le  PDG de Baidu  Robin Li, Guo Guangchang  de Fosun Holdings et  Feng Lun  de Vantone Holdings à plusieurs reprises. Les participants auraient payé des frais annuels de centaines de milliers de dollars et des amendes étaient infligées en cas d’absence.

Le fondateur de BBK Electronics Duan Yongping a ouvertement admis son adhésion.  Selon lui, il voulait juste trouver des gens avec qui il pourrait jouer au golf, mais les balles et les clubs des membres de l’organisation n’étaient pas trop ce qui les intéressait. Au lieu de cela, ils se réunissaient plusieurs fois par an pour déjeuner et socialiser.

“Il n’y avait rien de secret là-dedans, mais certains membres du club étaient un peu mystérieux”, écrit-il sur les réseaux sociaux.

Comme l’écrivent les auteurs d’Apple Daily, un tel club représentait une menace pour les autorités chinoises, qui ne veulent pas que les entreprises acquièrent trop d’influence politique. Ce n’est pas par hasard qu’en septembre 2020, le Parti communiste chinois a publié une directive soulignant que les communautés d’affaires privées devraient être «dirigées» et «contrôlées». Il a également appelé les chefs d’entreprise privés à travailler avec le parti pour «former l’épine dorsale d’une économie privée sur laquelle on peut compter et qui sera utile à des moments critiques».

Le 1er février 2021, après la dissolution du club,  Xi Jinping a  appelé l’élite des affaires à réaffirmer son engagement envers le parti.

En Russie, des parallèles avec le club Taishan peuvent être observés, par exemple, dans l’Union russe des industriels et entrepreneurs (RUIE), que l’on appelle parfois en plaisantant l’union des oligarques. L’organisation a été fondée en 1990 et regroupe les plus grandes entreprises du pays. Parmi les participants, on peut également retrouver la plupart des personnes impliquées dans la liste Forbes des personnes les plus riches. Bien que le RUIE ne puisse pas être qualifié de club secret, il ne serait guère exagéré de le considérer comme une structure de lobbying influente.

Svobodnaïa Pressa s’est entretenu avec des experts pour savoir si les autorités russes peuvent suivre l’exemple de leurs homologues chinois et prendre le contrôle du «syndicat des oligarques».

Le secrétaire du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, docteur en sciences politiques Serguei Oboukhov,  estime qu’avec le pouvoir politique actuel, la Russie ne pourra pas suivre l’exemple de la Chine.

– En Chine, le socialisme aux caractéristiques chinoises est officiellement proclamé, et les entrepreneurs patriotiques sont également déclarés base sociale pour la construction du socialisme. Il est clair que le rôle clé dans cette construction est joué par le Parti communiste chinois, qui maintient le monde des affaires sous contrôle grâce à l’économie planifiée et au contrôle du parti.

Chez nous, tout est complètement différent. Qu’est-ce que le RUIE? J’ai été très amusé par la récente rencontre de  Vladimir Poutine  avec la direction de cette organisation. Elle s’est déroulée à distance et, comme l’ont écrit les médias, la plupart des oligarques ont pris contact pour parler des affaires oligarchiques «syndicales» avec le président, alors qu’ils étaient sur leurs yachts et dans des paradis fiscaux. C’est une excellente illustration de ce qui se passe.

Ces gens imposent leurs politiques, ils dictent leurs intérêts aux autorités. Si en Chine les activités de la communauté entrepreneuriale sont subordonnées aux tâches générales de construction socialiste et de modernisation du pays, chez nous au contraire l’État tout entier vise à assurer les intérêts de ce groupe de centaines de Forbes.

Ce sont des citoyens dont la fortune pendant la pandémie a augmenté de 7 billions de roubles, dont 4 billions ont été exportés à l’étranger. Et puis ils ont dit au président depuis leurs yachts leurs ennuis et que le gouvernement devrait leur offrir un régime confortable, car ce sont des investisseurs. Bien qu’ils investissent principalement dans des sociétés offshore.

“SP”: – Est-il possible d’utiliser l’expérience chinoise et d’exiger plus de fidélité et de retour de l’entreprise?

– Nous voyons que la tâche du gouvernement et de l’administration est d’assurer le fonctionnement de« l’aspirateur doré ». Il y a cent Forbes, il y a cent mille familles – les bénéficiaires du régime actuel, qui, en fait, exproprient la propriété nationale, pompant les ressources de la Fédération de Russie et l’héritage soviétique en Occident.

La situation dans la Fédération de Russie aujourd’hui est très similaire à ce qu’elle était au début du XXe siècle. Le budget de 1913 était de 3,4 milliards de roubles d’or de l’époque. Sur cette somme, l’aristocratie exportait 677 millions de roubles à l’étranger, soit 25% du budget. À peu près la même chose se passe maintenant. Les chiffres officiels des exportations – 48 milliards de dollars – correspondent à 25% du budget. Et ce qui est le plus “remarquable”, à la fois hier et aujourd’hui, cette exportation de capitaux à 50% consiste en la surconsommation de cette aristocratie, dévorant pour quatre.

Il est clair qu’en Chine, cela est impossible, et il est tout aussi clair qu’en Russie, c’est non seulement possible, mais aussi bienvenu. Imaginez ce qui se passerait si cette exportation de capital était réduite d’au moins la moitié. Si Poutine, en tant que soi-disant président de tous les Russes, “mâtait” les oligarques pour qu’ils “mangent” non pas comme quatre, mais au moins comme deux, alors 24 milliards de dollars pourraient être donnés pour les retraites, la santé et le développement économique.

La modernisation des soins de santé primaires, détruite par le gouvernement actuel, est estimée à 90 milliards de roubles. C’est juste un peu plus du milliards de dollars. Si les oligarques commençaient à «manger» moins, il y aurait assez d’argent pour cela, pour les retraites et pour les salaires.

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3 Commentaires

  • SERGE BELLEMAIN
    SERGE BELLEMAIN

    Milliardaires en Chine, oui ça existe!…mais soumis à la laisse du politique. Jusqu’où et jusqu’à quand? et surtout, ne peut-on s’en passer?

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Dans les arts martiaux comme le TaiChi c’est l’énergie interne qui est utilisée et jamais la force.
      C’est suffisant pour terrasser l’ennemi. Les soviétiques avaient mis au point un art martial hybride fondé sur les même principes le Systema, utilisé par les forces spéciales .
      En gros il vaut mieux utiliser et canaliser la force de la bourgeoisie que l’affronter directement.
      Sur le plan international ce la a permis à la Chine de se développer sans attirer l’attention.
      Maintenant la fusion économique mondiale et si forte que le système le plus efficace vaincra sur la planète entière, logiquement le socialisme.
      Les investissements augmentent en Chine et diminuent aux USA.

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  • Xuan

    A part la comparaison entre la Chine et la Russie, l’article met le doigt sur un aspect essentiel du socialisme en Chine : l’absence de classe bourgeoise pour soi .

    Les milliardaires existent en Chine, mais ils n’ont pas le droit de se reconstituer en tant que classe, de renouer les liens idéologiques, politiques et organisationnels.

    L’absence de classe bourgeoise pour soi est une étape nécessaire avant de pouvoir anéantir la classe bourgeoise en soi , c’est-à-dire supprimer les classes et la lutte de classe.

    Que les chefs d’entreprise soient invités à “travailler avec le parti” constitue non pas la subversion du parti communiste, bien que le danger existe, mais une entrave à la reconstitution de la bourgeoisie pour soi , une subversion idéologique de la classe bourgeoise.

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