J’explique par ailleurs, c’est même le thème du jour pourquoi il est important si l’on veut lutter contre la fascisation raciste de nos gouvernants que les communistes aient une stratégie qui oeuvre à la transformation socialiste de nos sociétés. Un programme, des actions qui soit axés sur les intérêts de classe est essentiel et là cette réflexion va dans ce sens. Mais cela doit s’accompagner d’une réflexion sur le but : le socialisme. (Note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le samedi 13 février, le Parti communiste a lancé, par une première journée nationale de travail et d’échanges sur le thème « Quelle industrie pour quel service public de l’électricité ? », un processus d’états généraux de l’énergie sous l’impulsion de diverses commissions et des revues Progressistes et Économie et politique.
Entre la participation à la plateforme zoom, et les diffusions en direct sur différents supports, ce sont près de 200 personnes qui ont suivi les échanges, témoignant de l’importance et de l’actualité d’un sujet qui appelle des suites, tant l’appréciation positive de l’évènement a été largement partagée. Des documents seront bientôt mis à la disposition de toutes et tous : résumé, interventions, contributions.
Si la production d’électricité a été abordée dans toutes ses dimensions, scientifiques, technologiques, industrielles, environnementales, économiques, géopolitique, structurelles, c’est sans aucun doute l’urgence de l’enjeu politique et de société qui a émergé le plus fortement.
Car l’idéologie de la sobriété énergétique qui se développe actuellement ne recouvre pas la seule préoccupation nécessaire d’améliorer l’efficacité énergétique ou de lutter contre les gaspillages, mais prépare le terrain à un changement complet de paradigme pour l’organisation du système électrique, où ce ne seraient plus les besoins qui piloteraient la production mais la consommation qui devrait dorénavant s’adapter à une production de plus en plus fluctuante. Les coupures ponctuelles de courant, la diminution du confort de vie dans une situation où pourtant 5 millions de foyers français sont déjà en situation de précarité énergétique, font partie de tous les scénarios envisagés par RTE, dans le moment précis où le capital financier entend s’emparer des derniers pans de service public de l’électricité avec le projet Hercule, et finir de se désengager du secteur stratégique de la filière industrielle française que représente General Electric.
Les prédations capitalistes déjà en cours dans la filière de l’électricité nous appellent à des réponses nouvelles de nature à recréer le lien de confiance entre la population et son service public de l’électricité.
Ainsi le soutien à la mobilisation très forte des salariés d’EDF pour obtenir le retrait du projet Hercule comme à celle des salariés de la filière industrielle contre les PSE doit s’accompagner d’une offensive politique très forte, réaffirmant :
- La nécessité d’une part de nucléaire dans le mix électrique pour répondre au besoin croissant d’électricité, impliquant de nouvelles recherches pour un nucléaire plus sûr, plus efficace, capable de fermer le cycle des déchets, en parallèle de la poursuite des recherches sur l’hydrogène notamment.
- Le caractère indispensable de l’outil de service public intégré et démocratisé pour répondre aux défis sociaux, écologiques, économiques, l’arrêt du projet Hercule, la fin de l’ARENH et de la CSPE, la réintégration d’EDF.
- Le besoin de maîtrise publique et sociale d’acteurs industriels renforcés coopérant de manière étroite entre eux et avec le service public, reposant sur des pouvoirs nouveaux des salariés et des élus ; une réintégration de la filière pourrait commencer par prendre la forme de nouvelles nationalisations et d’un GIE (Groupement d’intérêt économique).
- Le besoin de nouveaux financements échappant au critère de rentabilité immédiate.
- Le besoin d’une nouvelle planification démocratique articulant cohérence nationale et définition des besoins à partir des territoires, dans le refus de toute régionalisation de la distribution et de la production d’électricité qui serait une atteinte grave à l’unité du pays.
La discussion a permis de donner un contenu à ce qui pourrait être un pôle public de l’énergie répondant à tous ces objectifs, à mettre au cœur du projet communiste.
La journée s’est conclue par un appel à la mise en mouvement de tous les communistes pour participer à la construction d’un grand mouvement populaire en faveur d’un service public et d’une filière industrielle de l’électricité aptes à répondre aux besoins. Construisons des actions partout sur le territoire : motions, interpellations d’élus, débats, rencontres avec la population, avec les salariés, convergences avec tous les secteurs industriels car l’industrie est couplée à l’énergie. La puissante mobilisation contre Hercule peut gagner et entraîner avec elle des exigences nouvelles de transformation progressiste.
Cette première journée nationale d’états généraux en appelle d’autres, sur les enjeux liés au gaz notamment, ainsi que sur les enjeux internationaux, dans le cadre d’un processus largement ouvert.
Muriel Ternant
secrétaire départementale, Territoire de Belfort
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Flaconneche
Cet extrait « Car l’idéologie de la sobriété énergétique qui se développe actuellement ne recouvre pas la seule préoccupation nécessaire d’améliorer l’efficacité énergétique ou de lutter contre les gaspillages, mais prépare le terrain à un changement complet de paradigme pour l’organisation du système électrique, où ce ne seraient plus les besoins qui piloteraient la production mais la consommation qui devrait dorénavant s’adapter à une production de plus en plus fluctuante. « pourrait être, avec quelques adaptations et modifications, appliquée à tous les services publics. Et au delà à tous les besoins vitaux : communication et télécommunication, eau, air, logement…
Dans ma vie d’agent EDF/GDF, à mon niveau basique j’ai ressenti ce corporatisme des luttes nécessaire peut-être mais qui était le reflet profond de la pensée conscient pour certains, inconscients pour d’autres, des militants. N’y a t’il pas pourtant un besoin de convergence des luttes pour les besoins vitaux des populations ?
La défense du statut ( des employés) d’une entreprise , des emplois qui y sont liés doit nécessairement être mis en perspective avec les besoins économiques et sociaux des populations locales, nationales et maintenant mondiales.
Dans cette lutte de classe où les possédants utilisent toutes les armes idéologiques en leurs possessions et des armes réelles (manifestations …) il faut bien avoir en tête la vision de quelle société nous voulons : le socialisme. Sans but clair et bien partagé, sans perspective et convictions de classe les victoires aussi importantes soient-elles seront tôt ou tard grignotées et détruites.
Je partage totalement la nécessité « de la réflexion sur le but : le socialisme « Et sans cette réflexion il ne peut pas y avoir une véritable réflexion sur les moyens pour y arriver et leurs mises en œuvre concrètes.