Ziouganov: nos populistes et réactionnaires vont désormais se rassembler avec la «cinquième colonne» pour lancer un défi à la Russie. Il y a dans ce panorama que brosse le président du parti communiste une manière de nous confronter à tous les principaux enjeux du moment historique que vit la planète. Cette lucidité rend incontournables les discours, qu’il s’agisse des rapports de force militaire, de l’alliance de fait entre la Russie et la Chine, de ce qu’on peut attendre de Biden, de l’affaire Navalny, tout est vu à travers l’essentiel, la tentative de survie d’un système capitaliste dont la pression sur les peuples devient intolérable La Russie qui y a déjà perdu l’URSS est invitée àpoursuivre sa désagrégation pour mieux mener aider ses élites corrompues associées au capitalisme US à mener l’assaut contre la Chine et imposer une ère fasciste.(note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
Interview par Andrei Polounine pour Svobodnaïa Pressa (SP)
https://kprf.ru/party-live/cknews/200305.html
Le président américain Joe Biden a effectué sa première visite au Département d’État, une agence américaine clé. Là, il a prononcé un large «discours d’ouverture» qui a esquissé les contours de la politique étrangère américaine pour les années à venir.
« Je veux que le monde entende: l’Amérique est de retour … Les dirigeants américains doivent répondre à de nouveaux problèmes comme l’autoritarisme croissant – y compris les ambitions croissantes de la Chine pour défier les États-Unis et les efforts de la Russie pour saper notre démocratie », a souligné le président démocrate.
En ce qui concerne Moscou, Biden l’a exprimé ainsi. «J’ai clairement indiqué au président Poutine – d’une manière très différente de celle de mon prédécesseur – que le temps est révolu où les États-Unis font mine de ne pas remarquer les actions agressives de la Russie, l’ingérence dans les élections, les cyberattaques, l’empoisonnement de ses propres citoyens. Nous n’hésiterons pas à accroître la pression sur la Russie, en protégeant nos valeurs et notre peuple. »
Il a également promis qu’il s’opposerait à la Fédération de Russie avec l’aide de ses alliés et «d’autres partenaires ayant un état d’esprit similaire», et a exigé la libération d’Alexei Navalny, qui «a souffert pour avoir révélé la corruption».
Qu’y a-t-il derrière les paroles de Biden et à quoi la Russie peut-elle s’attendre de la nouvelle administration américaine?
– Le nouveau président américain Biden s’est mis au travail et son premier pas – un appel à la communauté internationale au département d’État – a été largement couvert par les médias mondiaux, – a déclaré le chef du Parti communiste de la Fédération de Russie Guennadi Ziouganov . – Comme le premier traité que Biden a signé – sur la prolongation de START III: il estime que c’est dans l’intérêt américain et que cela lui donne le temps de dérouler sa politique.
Dans une certaine mesure, Biden est bien dans son rôle. Même dans sa jeunesse, il a visité notre pays, où il a rencontré Brejnev et Gromyko. Il a préconisé – et préconise toujours – la signature de tels accords.
Mais cela ne devrait tromper personne: Biden poursuivra une politique fondamentalement différente de celle poursuivie par l’administration Trump. Dans son discours, il a déclaré que «l’Amérique est de retour». Bien que je doive dire franchement que les États-Unis n’avaient aucunement disparu, leurs bras voraces sont visibles sur tous les continents. Biden a également souligné l’échec des politiques de Trump.
À mon avis, il n’y a rien de nouveau dans le discours de Biden. C’est la même politique mondialiste, russophobe par essence et agressive dans son contenu. Et pour sa mise en œuvre, les États-Unis utiliseront au maximum toutes les formes de conquête du pouvoir, y compris les dernières technologies.
Le “retour” américain signifie une pression plus efficace que les États-Unis exerceront sur leurs adversaires. La Russie et la Chine ont été choisies comme telles. Une pression plus efficace est possible, a déclaré Biden, si l’Amérique travaille avec l’OTAN. Ainsi, le nouveau président a déjà annoncé qu’il suspendait le retrait des troupes américaines d’Allemagne.
À un moment donné, Obama a mis en œuvre une politique appelée les “tenailles”. Je pense que Biden y reviendra. Cela inclut la création d’un partenariat transatlantique et transpacifique – pour amener la Russie et la Chine dans la “tenaille”. Cependant, même Kissinger a averti qu’il ne fallait pas attaquer en même temps des pays aussi puissants que la Fédération de Russie et la Chine, il faut les diviser, semer l’inimitié entre Moscou et Pékin.
De son discours au département d’État, il a été estimé que la ligne de politique étrangère de Biden n’était pas encore pleinement formée. Elle sera formée par une nouvelle personne, le secrétaire d’État américain Blinken – un russophobe complet, à qui Biden a donné de grands pouvoirs. Il est caractéristique que la première déclaration de Blinken – absolument russophobe et anti-russe – ait été consacrée à Navalny. Je noterai que Biden, dans son discours, a consacré deux paragraphes à ce nouveau pope Gapon, dont les russophobes font une promotion incroyable.
Biden a souligné qu’il punirait la Russie pour son mauvais comportement.
Cela signifie que nous devons obéir à l’Oncle Sam, continuer à naviguer dans son sillage et mettre en œuvre ce que les Américains ont à offrir. Et ils proposeront une politique de mondialistes dont l’essence a été esquissée par les Clinton et Obama. Dans son cadre, les valeurs traditionnelles comptent pour rien, et tout ce qui est associé à la Russie, l’Amérique y est hostile – la culture, la langue, la foi, les traditions, l’armée. Si tel est le cas, la meute mondialiste nous attaquera sur tous les plans.
Nous voyons comment les États-Unis cherchent à s’implanter dans l’Arctique, c’est la première fois qu’ils déploient un escadron de bombardiers B-1B Lancer en Norvège. Ils ont dit qu’ils aideraient activement les autorités ukrainiennes – russophobes, Banderistes et agents de la CIA. Il est certain que Washington commencera également à fournir des armes à Kiev, et nous devons être extrêmement vigilants. Cette meute agira sans aucun doute plus activement contre la Crimée et le Donbass – essayant de mettre le feu à la situation dans cette direction.
Encore une fois je le répète, les États-Unis n’ont rien lâché. Une autre chose est que Trump a compris qu’il était nécessaire de renforcer le pays de l’intérieur, de soutenir sa propre production et de tenir ses promesses. Et il les a remplies à bien des égards – ce n’est pas un hasard si l’Amérique s’est divisée en deux à l’élection présidentielle: 25 États pour Trump et 25 pour Biden.
Une telle scission est une question sérieuse. Maintenant, par exemple, Biden a proposé un certain nombre de mesures pour surmonter la crise, et les républicains les ont boycottées. Apparemment, une bataille décisive entre démocrates et républicains est toujours à venir. Mais il est important que nous nous en souvenions: quelle que soit la position qu’ils adoptent, la Russie est la principale menace pour eux. Parce qu’elle est capable de faire jeu égal face à tout défi militaire américain. De plus, nous sommes un pays immensément riche en ressources naturelles qu’il faut juguler et asservir. De plus, nous défendons moralement d’autres valeurs – haute spiritualité, culture, langue, traditions. Tout cela ne rentre pas dans les plans des globalistes.
En mots, ils mettent la pédale douce, mais il faut être préparé à toute action hostile. Même «l’assaut du Capitole», j’en suis sûr, a été une provocation organisée par l’équipe de Biden et qui , selon les estimations, a coûté 480 millions de dollars aux démocrates.
“SP”: – A quelles provocations la Russie peut-elle s’attendre?
– En Russie, les mondialistes jouent une opération avec Navalny. Je noterai que cela ressemble à de nombreuses autres opérations – à une époque, les États-Unis ont fait la même chose en Pologne et en Tchécoslovaquie, en Irak, en Égypte et en Libye. L’objectif est évident: briser le pays à tout prix et le faire obéir aux intérêts américains.
De plus, dans les provocations liées à la mouvance Navalny, on relève une grande coordination. Voyez : le 3 février, des diplomates d’au moins 15 ambassades sont venus au procès de Navalny. La dernière fois qu’une telle conspiration d’ambassadeurs a eu lieu c’est en 1918, lorsque Churchill a appelé à étrangler la République soviétique et à réprimer à tout prix Lénine et Staline. Vous devez comprendre: le personnel du département politique des ambassades ce sont, en règle générale, des agents du renseignement en civil. Et ils sont tous venus au tribunal contre Navalny – c’est une humiliation!
Il ne s’agit pas juste du personnel de l’ambassade. C’est la ligne convenue de l’équipe Biden-Blinken, que l’Europe met en œuvre sans grand plaisir. Et maintenant, nous voyons comment le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, arrive à Moscou pour, entre autres, discuter de l’affaire Navalny.
“SP”: – Que pouvez-vous dire sur “l’affaire Navalny” maintenant?
– Que cette opération spéciale de l’Occident a lamentablement échoué. Elle était mal préparée – parce que le film sur le prétendu “palais de Poutine “, réalisé sous la direction de la CIA sur le territoire allemand, s’est avéré être un “canulard”. Les “faits” qui y sont cités ont tous été démentis sans problème. Quant au comportement de Navalny, toutes les chaînes de télévision sont venues au procès, et c’était, semble-t-il, une bonne occasion pour lui d’exprimer son point de vue sur les principaux enjeux. Mais non! Il restait là à faire des grimaces.
Je pense que même ces jeunes qui ont été trompés par Navalny ont été déçus. Pas un seul mot intelligible n’a été entendu: pour quelles raisons l’économie russe ne fonctionne pas, pourquoi les dernières technologies ne sont-elles pas développées? Pourquoi les enfants de la guerre sont-ils humiliés, le chômage augmente-t-il? Pas une seule proposition sérieuse –de la pure bouffonnerie!
Quant au vétéran de la guerre Ignat Artemenko, que Navalny a qualifié sur les réseaux sociaux de “traître” et de “honte du pays” pour avoir soutenu les amendements à la Constitution, pour les communistes notre Victoire est sacrée, et seul un parfait scélérat peut se livrer à des pitreries aux dépends de ceux qui ont sauvé notre patrie.
J’ai vu comment notre «cinquième colonne» a réagi à ce procès. C’est une horreur! Et remarquez comment cette “colonne” s’est littéralement épanouie avec l’arrivée de Biden, comment les médias russes contrôlés par elle sont devenus plus actifs. Ils ne prennent pas seulement une position antinationale – ils attisent l’hystérie au milieu de la crise des coronavirus et jouent avec zèle avec les mondialistes.
D’une manière générale, la situation continue de se compliquer: les mondialistes espèrent prendre une revanche majeure, et la Russie est dans la ligne de mire. Nos navalnistes, gaponistes, la «cinquième colonne» vont maintenant se rassembler pour défier à nouveau le pays – comme ce fut déjà le cas dans les années 1990.
Mais il existe une vraie alternative à cela. C’est notre mouvement « Pour une Russie juste, forte et socialiste – pour l’URSS! » C’est notre programme « Tâches stratégiques du développement socio-économique de la Russie au stade actuel », adopté au IIème Forum International Economique d’Orel. Il s’agit d’un ensemble de 12 lois, commençant par l’éducation pour tous et se terminant par la loi sur la planification stratégique et un budget de développement de 33 billions de roubles.
Seule une alliance de forces patriotiques de gauche peut sauver la Russie des nouvelles «fringantes années 90» et de l’attaque mondialiste, menée par Biden et son équipe russophobe.
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etoilerouge6
il n’ y a pas besoin d ela Russie pour saper la “démocratie états uniennes, elle n’existe tt simplement pas. Les souris votent pour les chats, les cons pullulent, les assassins aussi. L’amérique revient dit BIDON après que TROMPETTE eut dit la même chose il y a5 ans maintenant. Quel pluralisme! Au demeurant les USA ne st pas l’Amérique assez de ce parler colonial de blanc fasciste se croyant démocrate.