Le tribunal indien suspend de nouvelles lois sur l’agriculture après des manifestations de masse alors que le gouvernement qui a promulgué les lois n’arrive pas à entamer la mobilisation des agriculteurs. Nous avons vu que les communistes jouaient un grand rôle dans la conduite et la popularisation de ce mouvement dont l’ampleur et la durée défient le pouvoir nationaliste et sa politique de répression néo-libérale (noteet traduction de danielle Bleitrach pour histoireet societe)
13/01/2021
Les juges ordonnent au comité d’examiner les griefs, mais les syndicats promettent de nouvelles manifestations jusqu’à ce que les lois soient abrogées
La Cour suprême de l’Inde a suspendu une série de nouvelles lois controversées sur l’agriculture qui avaient incité des centaines de milliers d’agriculteurs à organiser une manifestation de plusieurs mois à Delhi, craignant que leurs moyens de subsistance ne soient en jeu.
Depuis novembre, plus d’un demi-million d’agriculteurs ont défilé jusqu’aux périphéries de Delhi et occupé des routes et des autoroutes pour entrer dans la capitale, ils ont mis en place un camp de protestation 24 heures sur 24 et ont refusé de se déplacer jusqu’à ce que les nouvelles lois soient abrogées.
Les agriculteurs, principalement venus des États du Pendjab et de l’Haryana, avaient fait valoir que les nouvelles lois avaient été adoptées par le gouvernement sans consultation, les avaient exposées à la merci des grandes entreprises pour les prix de leur production et les avaient exposées à un plus grand risque de pauvreté et de perte de leurs terres.
Les manifestations des agriculteurs se sont révélées être l’un des plus grands défis politiques auxquels doit faire face le Premier ministre, Narendra Modi,depuis son arrivée au pouvoir en 2014. C’était l’une des premières fois que le gouvernement était contraint de se rendre à la table des négociations à la suite d’une agitation de masse et, malgré huit séances de pourparlers, il n’avait pu vaincre la détermination des agriculteurs .
Après deux jours de délibérations, la Cour suprême a décidé mardi de suspendre les lois. Les juges ont ordonné la création d’un comité de quatre hommes chargé d’examiner les griefs des agriculteurs au sujet des lois, se disant « extrêmement déçus » de la façon dont les négociations avaient été menées jusqu’ici. Les juges se sont également dits préoccupés par le manque de consultation des agriculteurs alors de l’adoption de la loi.
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