Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Cirque, propagande et fable de « démocratie » sous la dictature du Capital : pèlerins fanatiques au Capitole

de notre camarade Cecilia Zamudio, depuis la connaissance chèrement acquise par l’Amérique latine des pseudos alternatives des Etats-Unis voici la mise à nu d’une opération médiatique sur l’aliénation des masses par le racisme, la confusion mentale et les illusions d’un progressisme aux Etats-Unis. Il n’est pas difficile de voir l’équivalent en France quand on voir à travers la palinodie du Capital une pseudo-opposition entre Marine le Pen et autres soutenant Trump et le camp libéral s’indignant pour mener la même politique. (note de Danielle Bleitrach)

1.06.2021

Cirque, propagande et fable de « démocratie » sous la dictature du Capital : pèlerins fanatiques au Capitole

par Cecilia Zamudio

À propos de l’occupation momentanée du Congrès étasunien par les hordes fanatiques du courant Trump, qui ont fait irruption dans le Capitole le 6 janvier 2021 avec une étonnante facilité, il faut avoir en tête que les forces répressives ne laissent habituellement pas entrer les manifestations au Congrès. Les manifestations de masse du “Black Lives Matters” contre les assassinats réitérés de la population afro-descendante par les forces de police étasuniennes, n’ont jamais pu passer le cordon de police. 

Les manifestations contre les guerres impérialistes, ni aucune des manifestations remettant en cause d’une manière ou d’une autre le système établi, n’ont pas non plus pu franchir la barrière policière ; mais c’est par contre avec une étonnante facilité que sont entrées les hordes fanatiques de la droite la plus aliénée, qui n’ont évidemment aucune revendication de fond, structurelle, contre le système établi.

Les assaillants tolérés dans le Congrès, représentent la population la plus aliénée par ce système, leur action, en appui d’un magnat capitaliste face à une autre candidature également fonctionnelle pour le pouvoir économique, s’est déroulée avec passion car ils croient vraiment que soutenir un magnat capitaliste face à un autre c’est “lutter pour la liberté” (évidemment leur concept de “liberté” est l’escroquerie imposée par ce même système). C’est pour cela qu’ils les ont laissés entrer. Ce n’est qu’après le déploiement d’un spectacle de selfies et d’images rocambolesques que les forces répressives sont intervenues pour expulser les “pèlerins”.

Parmi les occupants du Congrès, fanatiques religieux, nationalistes, militants de l’aberrante “suprématie blanche” et autres aliénations, s’est distingué par sa tenue un homme portant un couvre-chef en fourrure à cornes et la poitrine découverte, remplie de symboles contradictoires, qui s’est même fait photographier à la tribune du Congrès et pendant des échanges verbaux avec la police inhabituellement “aimable”.

Dans une interview d’il y a quelques mois, le sujet, du nom de Jake Angeli, exprimait la pensée anticommuniste et saturée de confusion que l’appareil d’aliénation du capitalisme a réussi à répandre chez de nombreux individus. Angeli déclarait que son objectif était : «récupérer notre nation face aux communistes et des mondialistes qui ont infiltré notre gouvernement jusqu’au plus haut niveau pour le détruire de l’intérieur et créer un nouvel ordre mondial»[1].

Dans la pensée confuse que les moyens d’aliénation de la bourgeoisie sont arrivés à imposer à des esprits comme celui d’Angeli, il y a une incohérence destinée à empêcher toute possibilité d’analyse et de compréhension de la réalité. L’idée est de semer la confusion pour exalter le fascisme fonctionnel à la bourgeoisie, le fascisme qui feint de remettre en question l’injustice tout en la renforçant. Cette confuse pensée fascistoïde ne comprend pas que l’ordre mondial actuel c’est le capitalisme, que le capitalisme est transnational et qu’il opère son pillage au niveau mondial, qu’il augmente chaque jour l’exploitation et le pillage. Cette pensée confuse ne comprend pas qu’il n’y a aucun “nouvel ordre” dans l’augmentation de l’exploitation mais que c’est l’évolution logique du système actuel, que le caractère “mondialiste” est consubstantiel de l’expansion capitaliste et que le magnat Trump lui-même, perpètre le pillage capitaliste au niveau local et mondial alors même qu’il se gargarise avec un discours “protectionniste” pour tromper ses hordes ; que le communisme auquel ils vouent tant de haine n’a justement rien à voir avec le capitalisme. Les sujets à ce point aliénés ne comprennent pas que ce qui les opprime dans le système actuel ne sera pas changé par un “messie” ni par un magnat capitaliste, au contraire. Il faut remettre en question ce système à la racine pour apporter des changements en faveur de l’émancipation humaine et de la nature, et non défendre le fascisme systémique.

L’ignorance est le terrain fertile du fascisme ; l’ignorance est favorisée par le capitalisme, un système de profonde injustice sociale dans lequel la classe dominante maintient son hégémonie par l’aliénation et la violence répressive; le fascisme est l’outil de choc de la bourgeoisie pour perpétuer le capitalisme. Ainsi la bourgeoisie s’assure, au travers de l’aliénation, que ce soient les opprimés eux-mêmes qui défendent avec ferveur leurs oppresseurs.

Après tout le cirque, le Congrès a rendu effective la présidence de Biden, une autre carte du capitalisme. Nous ne devons pas nous leurrer, quel que soit le caractère répugnant de Trump et de ses hordes, sur le caractère tout aussi impérialiste et prédateur de la nouvelle présidence des États-Unis.

Tout ce cirque sert aux médias étasuniens et internationaux pour alimenter leur propagande destinée à faire croire à la prétendue “alternance démocratique” qui n’est qu’un leurre dans le capitalisme, car ce sont toujours les mêmes pouvoirs économiques qui gouvernent, indépendamment du nom du président en exercice. Mais ils feront couler des rivières d’encre et satureront les émissions avec le thème de la prétendue “démocratie en danger et retrouvée”, afin de soutenir les mécanismes plus que discrédités d’un système pourri.

Consolider la tromperie d’une prétendue “démocratie” sous le capitalisme est la pierre angulaire du récit qui perpétue le système. D’autant plus s’il s’agit de la puissance impérialiste qui a déchaîné le plus d’agressions contre les libertés des peuples du monde au cours du siècle dernier, qui a promu le plus de coups d’États contre des gouvernements qui ne se sont pas totalement agenouillés devant le pillage capitaliste, qui a mis en place le plus de plans d’ingérence et d’extermination contre des mouvements révolutionnaires dans le monde entier.

L’impérialisme étasunien et européen a planifié des exterminations massives, entraînant même en techniques de torture et de guerre sale les militaires et paramilitaires de régimes sanguinaires (comme en Colombie, pour citer un génocide colossal contre l’opposition au pillage capitaliste), a déclenché des guerres impérialistes avec leur effrayante charge de bombardements, mercenaires, imposition de régimes totalement asservis au capitalisme transnational (comme il l’a fait contre la Libye, l’Irak, etc.). L’impérialisme a promu le fondamentalisme religieux pour lutter contre les processus d’émancipation des peuples (comme il l’a fait contre l’Afghanistan, en créant les Talibans qui ont détruit l’émancipation afghane et qui règnent encore aujourd’hui sous les auspices des États-Unis), il a promu les bandes telles que les “Maras” et autres groupes paramilitaires (en Amérique Latine) afin de semer le “chaos contrôlé” pour “tuer dans l’œuf” toute possibilité d’organisation politique solide à caractère de classe, qui remette en cause le pillage capitaliste. Il a bloqué et saboté des pays (comme Cuba) dans une tentative constante d’effacer de la surface de la terre toute tentative de système socio-économique autre que le capitalisme.

Les États-Unis et l’Europe, dans leur profond caractère impérialiste et antidémocratique, ont besoin de ré-impulser de temps en temps la fable de la “démocratie”, et plus encore dans des moments historiques d’accélération exponentielle de l’accumulation capitaliste et d’accentuation des antagonismes de classe, quand l’injustice sociale hurle sa souffrance même au sein des métropoles capitalistes.

La “crise” de Trump, bon connaisseur des mécanismes réels du système, fait peut-être partie d’un macro théâtre ou peut-être est-ce la véritable crise de nerf d’un mégalomane ; ce qui est clair, c’est comment l’appareil médiatique du système met en scène ses cirques.

La bourgeoisie organise et règle au millimètre le jeu électoral (surtout dans des pays comme les États-Unis), pour que la classe ouvrière croie qu’elle “choisit” quelque chose. Alors qu’en réalité c’est la bourgeoisie qui dicte dans une large mesure qui on “élit”, car, sans les sommes de plusieurs millions de dollars, personne ne peut faire campagne et c’est précisément la bourgeoisie qui finance ses candidats (parfois plusieurs en même temps) qui lui rembourseront l’investissement avec bénéfices en se servant des budgets de l’État. Les budgets publics (argent récolté par les contributions de tous) sont régulièrement utilisés pour enrichir les plus grandes fortunes : les gestionnaires de l’État bourgeois injectent des sommes milliardaires dans la banque privée, la grande entreprise, le complexe militaro-industriel, des multinationales colossales, laissant de maigres miettes pour les budgets de la santé, de l’éducation, des retraites, des services sociaux, etc. Sous la forme de “contrats”, “exonérations d’impôts”, “subventions” (etc.) les États bourgeois effectuent un transfert constant de l’argent public vers le capital privé.

Ils nous vendent l’escroquerie majuscule que sous le système capitaliste existe la “démocratie” (pouvoir du peuple, étymologiquement) alors qu’en réalité c’est la classe bourgeoise qui dicte ce qu’on fait et comment on le fait. Le concept de dictature du Capital est sans doute celui qui correspond le plus à la réalité que nous vivons, puisque les diktats d’une poignée de capitalistes s’imposent à l’immense majorité de la population, à travers différents mécanismes. La propriété des moyens de production assure à ceux qui les possèdent le pouvoir sur la classe ouvrière, obligée a vendre sa force de travail pour subsister ; la propriété des médias et de l’industrie culturelle assure l’aliénation voulue par la classe dominante ; l’appareil de l’État bourgeois assure l’ordre social injuste tout en revêtant l’illusion de “démocratie” ; la répression et même la violence génocidaire se chargent de réduire les opposants à l’exploitation.

En tant que classe ouvrière, il est important que nous cherchions à discerner la paille du grain, que nous comprenions le fonctionnement structurel du système actuel qui nous opprime, que nous ne succombions pas aux tromperies de la bourgeoisie et au continuel cirque destiné à maintenir notre vision à la surface, que nous élevions les niveaux de conscience pour pouvoir nourrir la lutte nécessaire pour abolir le capitalisme et toute sa barbarie, pour abolir ce système de classes qui détruit l’humanité et la planète._______________________________  www.cecilia-zamudio.blogspot.com_______________________________

Texte original écrit en espagnol, traduction pour ce texte par Rose Marie Lou (révision de traduction C. Zamudio) 

NOTES:

[1] https://amp.lasexta.com/noticias/internacional/quien-hombre-gorro-cuernos-que-irrumpido-capitolio-eeuu_202101075ff6514922c76700013d41e3.html

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2 Commentaires

  • Fred Liechti
    Fred Liechti

    Bonjour,
    Article peu intéressant, manichéen, peu instruit
    Digne d’une pensée de gauche automatique peu réflexive
    Incapable d’analyse complexe
    L’auteure serait bien inspirée d’aller voir ailleurs, ce qui se dit
    Sur l’appareillage politique américain et son deep state
    Trump=Fascisme=Hitler, c’est un peu court intellectuellement
    De plus, ça fait a peu près 80 millions de fascistes au USA
    Contre 80 millions de gentils démocrates wokénisés
    Je serais plutôt à croire qu’il y a 160 millions d’abrutis aux USA
    Dieu leur pardonne, c’est leur métier

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Trump ou Hitler finalement cela n’a aucune importance.
      Par contre le système capitaliste abouti systématiquement à la domination de la bourgeoisie sur la société, sous diverses formes en fonction de l’Histoire, de l’esclavagisme à l’exploitation violente des travailleurs tant que la résistance est réduite. Et son extension n’a comme limite que la guerre.
      Le tourisme était agréable dans l’Espagne franquiste car les espagnols gagnaient “un salario de mierda”, nos agences de tourisme nous ont trouvé par la suite d’autres destinations au maghreb en Indonésie, à Madagascar ou les touristes des couches moyennes peuvent se faire servir toutes sortes de services pour pas cher logement, nourriture, distraction y compris les services de jeunes femmes dans la misère.
      Pour le commun des Français les T-shirt à 7 euros produits par des adolescentes dans des immeubles qui s’effondrent n’ont pas changés les comportements des acheteurs de la grande distribution.
      Des forçats de la route, sur nos routes, sont parfois des ingénieurs qui ne trouvent pas de travail dans les pays nouvellement libérés du communisme, car leurs usines ont été vendues au prix de la ferraille. On pille leurs médecins au point de mettre en danger leur population.
      Nos élus de premier plan peuvent se féliciter de détruire des pays souverains sous les bombes ou par leurs serviteurs fanatisés (et surtout bien payés), de soutenir des réactionnaires néo nazis comme en Ukraine ou en Biélorussie, tout en condamnant la Chine et la Russie qui luttent contre le terrorisme.
      L’analyse de la collaboration en France dans les années 30 avec les fascistes et sidérante, de droite comme les sociaux démocrates de l’époque qui ont décoré de la légion d’honneur Franco et Mussolini. Dirigeant tous bien soutenus par la bourgeoisie constituée sur l”exploitation pendant des générations de travailleurs Français et des colonies conquisent à la baïonnette et au canon.
      La concentration de la richesse et du pouvoir dans les mains de quelques héritiers ne peut conduire qu’au fascisme seule forme de pouvoir capable de contrer les révoltes, mouvement Bolivarien en Amérique Latine dont l’auteur de cet article en a bien connaissance.
      Amérique Latine ou le capitalisme s’y exprime avec une violence extrême par des blocus, des coups d’États, des assassinats de syndicalistes, l’abrutissement des masses dans la religion de l’occupant.
      L’Afrique autre continent de misère et de chaos sous domination capitaliste coloniale et néo coloniale, sauvée quelques temps par les luttes d’indépendance.
      Et plus prêt de nous, chez nous la répression des manifesations en Espagne, en France avec son lot d’estropiés et de gueules cassées, nos ghettos pour les enfants des colonies stigmatisés malgré leurs succès, pour maintenir un climat de haine et avoir depuis des années la même marionette pour le jeu électoral. Le crime des ses peuples réclamer du travail et de quoi vivre tout simplement.
      Pas besoin de grands mots, deepstate,de novlangue pour dénoncer ce qui opérait déjà dans les années 30, la collaboration des médias avec les maîtres des forges et les employés zélés de l’encadrement et de la matraque. La bourgeoisie et ses serviteurs.
      L’auteur analyse bien au contraire la mascarade électorale vendue comme démocratie.
      Et chez les 160 millions d’abrutis aucun ne souhaite être expulsé de son logement, perdre son travail, tomber malade sans possibilité de soins. En règle générale c’est abstention qui domine ils ont bien compris que rien ne changera par les élections. Trump n’a pu gagner les élections qu’en promettant un travail, Sanders fait son numéro mais ne prend par la décision de se présenter malgré sa popularité, c’est du cirque. Que reste-t-il comme alternative pour les travailleurs américains ? Croyez-vous que l’enseignant ou le pilote de ligne est heureux de servir dans un bar pour pouvoir payer ses dettes et survivre ?
      Vous avez visiblement oublié le Maccarthysme et la répression violente des communistes aux USA comme en Europe.

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