Comme en témoignent les commentaires traduits par Marianne à la suite de ce texte d’un secrétaire du Comité Central sur le site du KPRF, ce qui a été considéré comme l’esquisse d’adhésion à la politique de Poutine, a été salué par un tollé de remarques négatives. Il s’agit d’ailleurs surtout de la conclusion de l’article, notant que Poutine aurait proposé de déclarer 2021, année de la science et de la technologie. Incontestablement, le parti communiste est divisé entre ceux qui ne peuvent pas supporter Poutine et sa politique quoiqu’il fasse (les camarades de Moscou étant parmi les plus critiques en la matière) et d’autres plus mesurés qui, comme Ziouganov lui-même font pression sur le pouvoir pour qu’il aille dans le bon sens et distinguent Poutine, ou encore Lavrov du parti Russie Unie. Notons que ces positionnements différents se retrouvent par rapport à la Chine, les uns continuant à lui en vouloir de sa trahison pro-américaine, les autres se félicitant de la nouvelle union et pensant qu’il y a beaucoup à prendre de leur réussite. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
Il y a quelques jours a été publié un chiffre auquel dans la Russie d’aujourd’hui on porte habituellement une attention accrue. Selon les statistiques officielles de cette année, les exportations de pétrole de notre pays ont déjà diminué de 11%. Comme le dit le secrétaire du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie Pavel Dorokhine, à l’époque de l’URSS, ce genre de statistiques n’aurait pas été source d’inquiétude. En effet, le pays fournissait aux marchés étrangers un vaste assortiment de produits d’une valeur de transformation plus élevée que le pétrole ou le blé. Il est temps de construire une économie plus avancée sur les restes de l’industrie soviétique, capable de produire les équipements les plus complexes, note le député. D’ailleurs, le président de la Fédération de Russie V.V. Poutine a proposé de déclarer 2021 Année de la science et de la technologie.
Service de presse du secrétaire du Comité central du Parti communiste Pavel Dorokhine
2020-12-25 15:33
Dorokhine Pavel Sergeïevitch
Secrétaire du Comité central du Parti communiste
https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/199425.html
Le caractère technocratique du pouvoir exécutif de la Fédération de Russie présuppose la rédaction de rapports optimistes, mais même eux ne peuvent cacher les signes alarmants indiquant que l’économie nationale a subi de graves pertes suite à des décennies de gouvernance libérale. Par exemple, le ministère de l’Industrie et du Commerce, tout en enregistrant certains des succès de notre industrie, est encore obligé de noter que par exemple l’industrie de la construction mécanique, qui faisait autrefois la fierté de l’URSS, est désormais fortement dépendante, entre autres, des composants importés. Mais autrefois ce problème était inexistant.
«Oui, nous sommes toujours compétitifs pour les produits de l’industrie de la défense. Et nous sommes toujours bons comme fabricants de produits pour l’énergie nucléaire, ce qui est également indiqué par le ministère. Mais à bien d’autres égards, la situation n’est pas aussi brillante qu’elle l’était pendant les années du pouvoir soviétique », commente Pavel Dorokhine.
Le secrétaire du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie rappelle: «Nous fournissions au monde entier toutes une variété de machines-outils, des équipements pour les secteurs de transformation, alors qu’aujourd’hui nous sommes souvent dépendants pour leur fonctionnent des équipements achetés à la Chine. Nous produisions pour nous-même et pour l’étranger du matériel électrotechnique et énergétique. » «Et surtout, nous étions capables de construire des usines entières à partir de zéro en utilisant des composants de notre propre production. C’est ainsi que l’Union soviétique a construit des usines métallurgiques en Inde et au Pakistan », note le parlementaire.
«Et aussi – ce qui est probablement impossible à croire pour la génération moderne – l’URSS exportait des téléviseurs, des radios et des équipements similaires en quantités impressionnantes. On peut à mon avis affirmer que les appareils photo Zenit ou les montres Poliot figuraient parmi les marques mondiales les plus populaires de l’époque. Sans nul doute, notre industrie pourrait désormais offrir des produits de qualité aux consommateurs étrangers, si l’effondrement de l’URSS et l’effondrement de l’économie soviétique n’avaient pas eu lieu », estime Pavel Dorokhine.
«Cependant,» déclare le secrétaire du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, «nous ne devons lamenter inutilement de ce que cette puissance ait pris fin. Au contraire, nous devons commencer avec enthousiasme à la faire revivre, comme nos grands-pères et nos pères l’ont fait à l’époque de la reconstruction du pays après les guerres civiles et patriotiques. »
«A cet égard, le Parti communiste de la Fédération de Russie propose au cabinet actuel de lancer un vaste programme de réindustrialisation de l’économie afin qu’aucun critique ne puisse reprocher à la Russie d’être juste un« pays de station-service ». Bien entendu, ce programme devrait s’accompagner de l’amélioration de la sphère éducative et de son retour aux normes soviétiques, ainsi que de la restauration du système de formation des ingénieurs. En d’autres termes, le travail est complexe et systématique, ce qui signifie que le gouvernement aura besoin d’une autre proposition de notre parti – un Comité d’État au Plan, capable de créer et de mettre en œuvre les stratégies économiques les plus complexes », résume le législateur.
«En conclusion, je voudrais noter qu’une industrie très développée est un garant naturel de la sécurité nationale. Et cette considération doit également motiver le cabinet à prendre des mesures décisives », résume Pavel Dorokhine.
COMMENTAIRES
Voici les commentaires que l’on peut lire sous ce texte de Dorokhine, publié, je le rappelle, sur le site du KPRF. Nikittchouk est Secrétaire de l’Union des Chercheurs d’Orientation Socialiste et nous avons déjà traduit de ses textes ; Alexandre Khartchikov est un « barde » plutôt prétentieux et que je soupçonne de sympathies rouge-brun. Serguei S. : Pour l’anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre, les Suédois organisaient pour nous des réceptions ! Et nous, marins des navires de guerre: le croiseur “Kirov” et E.M. “Perfect”, étions surpris par l’énorme quantité de marchandises exportées d’Union soviétique. Nos Moskvitch [voiture très populaire à l’époque, NdT], des tricots de qualité, la vodka Stolichnaya, des pellicules photo N/B, les appareils photo Zenith et bien plus encore ! Radmir A. : Il ne faut rien proposer à ce gouvernement pourri de la bourgeoisie compradore, il doit être renversé ! Ivan Nikittchouk : Radmir, vous avez raison à 100%. C’est le travail de M. Dorokhine de conseiller le gouvernement actuel. Il est employé à temps partiel par le Kremlin. Alexandre Khartchikov : C’est le cas de dire “l’enfer est pavé de bonnes intentions”. Personnellement, je peux donner des conseils sur la façon d’aller sur Mars en 2021 et d’en revenir. |
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