Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Commet peut-on parler de la Chine en ignorant la sortie du sous-développement?

28 octobre 2011 – Le champ politique est ce qu’il est : un espace étroit de consensus de fait entre la droite et la gauche pour ne mettre en cause ni les interventions de l’OTAN, ni l’Europe du néolibéralisme, de la mise en concurrence et des hiérarchies antidémocratiques, du chômage et de la précarité, la montée des haines.

Le tout transformé en croisade humanitaire de par le continent de la paix et des droits de l’homme au son de la neuvième de Beethoven , l’hypocrisie, le simulacre jusqu’au bout. Il était donc évident que cela ne pouvait déboucher que sur la  condamnation de la Chine. Hier il y a eu l’intervention d’un Manuel Valls, celle débile d’Eva Joly. Débile parce qu’elle a dénoncé l’exploitation du peuple chinois sans jamais voir à quel prix la Chine sort du sous développement dans lequel elle a été plongée par les puissances occidentales qui lui ont imposé y compris l’usage de l’opium…

Débile parce qu’elle ignore que ce sont les multinationales occidentales qui partout en Chine, mais aussi au Viet-Nam, en Inde imposent le bagne. Que la Chine tente de créer un marché intérieur, de développer la protection sociale dont bénéficie une part importante de sa population. Bref une fois de plus ceux qui avancent bottés et casqués sous l’amure de la gauche plutôt que d’avoir le courage de se “révolutionner” entretiennent la haine et la méconnaissance sur la longue marche de ce ce peuple sur lequel repose encore aujourd’hui la croissance mondiale. Essayer la sortie du sous développement et le fait dans la paix et le respect de la souveraineté des nations. Je ne considère pas la Chine comme un modèle, et ici même nous insistons sur la censure, sur ce qui pose problème dans les conditions de travail mais jamais nous n’oserions étaler la bonne conscience colonialiste et ignare de nos politicards de gauche, qui vont jusqu’à voter pour les expéditions de l’OTAN et se féliciter de notre rôle d’assassins, d’entretiens des bandes armées et dans le même temps osent dénoncer la Chine. (note de Danielle Bleitrach)

Les conditions de l’appel à la Chine : renflouement du Fonds européen de stabilité sous coordination du FMI

Cet appel concerne le renflouement du Fonds européen de stabilité financière .Le Fonds européen de stabilité financière a aujourd’hui 250 milliards de fonds existant et la création d’un Fond spécial de financement (SVP) pour acheter des dettes publiques avec la participation du FMI et de puissances émergentes dont la Chine permettrait  d’ aboutir à un fond de 1000 milliards d’euros. Pour éviter non seulement la faillite de la Grèce mais celle d’autres pays également menacés. La Grèce n’est pas déclarée en faillite, les banques comme le voulait Angela Merkel renoncent à leur créance à hauteur de 50% mais la recapitalisation des banques et quelques détails “techniques” ficelés à la dernière minute leur rendent la pilule nettement moins amère. Les banques françaises étant exposées à la hauteur de 8,8 milliard et l’Allemagne 5,4. On compte 26 milliards pour les banques espagnols et 14,6 pour les Italiennes, ce qui a nécessité la mise en place d’une solution de recapitalisation hors marché celui-ci étant totalement fermé à ce genre d’investissement donc qui dit marché dit public, Fonds de stabilité et Etats, on nous dit que les Banques peuvent utiliser leurs fonds propres. On nous refait le coup de la thrombose et du crédit bloqué… Sans instrument de régulation…   Alors sauvés l’euro et l’Europe? Ne nous faisons pas d’illusion ce qui est sauvé est ce qui est à l’origine de la crise :  l’Europe ne peut pas échapper à la logique néo libérale et doit appliquer des recettes qui conduisent à la récession. d’ailleurs aussitôt il a été annoncé aux français une possible hausse de la TVA et bien sûr nous sommes en train d’examiner le budget de la Sécurité sociale. Volonté de faire pression sur les mêmes, certes mais surtout impossibilité d’échapper à la logique néolibérale européenne. C’est dans ce contexte que l’appel à la Chine prend tout son sens, la Chine en effet est le premier partenaire commercial de l’Europe mais lui donner de l’air pour respirer risque de se heurter à la récession programmée par les politiques européennes (en France 3% de chômeurs en plus en un an)..

L’Europe machine infernale néolibérale

L’Europe est conservatrice, autoritaire, antidémocratique et d’une opacité voulue. Mais surtout l’Europe est une machine infernale qui ne peut être réformée : actuellement les pays intégrés dans la zone euro ne peuvent plus utiliser les instruments d’une politique monétaire comme le préconisait par exemple Keynes pour les nations, ils sont donc pris dans une sorte de train fantôme néolibéral qui ne cesse de prendre de la vitesse et dont on ne peut pas sortir.En effet les pays de la zone Euro n’ont plus le contrôle ni sur les taux d’intérêt, qui est délégué à la BCE, et ni sur les taux de change par dévaluation de la monnaie, vu que l’euro est la monnaie commune à tous les pays. Les instruments de politique économique dont disposent les pays de l’Union Européenne sont uniquement des instruments fiscaux: les impôts et les dépenses publiques. Le problème qui surgit alors pour ces pays avec une telle compétence économique limitée est que l’augmentation de la demande agrégée peut uniquement passer par une baisse des impôts et une augmentation des dépenses publiques qui génère un déficit public et une dette publique.De plus, les pays de la zone Euro ont tous signé le Traité de Maastricht de stabilité économique qui les oblige à contrôler et limiter le déficit public (3% du PIB) et la dette publique (60% du PIB). Pour diminuer le chômage, une politique fiscale expansive keynésienne soutenue dans le temps de baisse des impôts et d’augmentation des dépenses publiques afin de stimuler l’économie est donc interdite aux pays de la zone Euro.

De ce fait l’Europe est en bien plus mauvaise situation que la Chine qui a une planification combinée avec l’économie de marché qui lui a permis de recourir à une politique keynésienne et a fait que l’économie chinoise a pu traîner derrière sa croissance non seulement l’Asie mais pour une part les Etats-Unis dont elle a continué à assurer une survie en rachetant sa dette pour continuer dans son sillage celui d’un dollar sous évalué et d’un yuan également. Les Etats-Unis à leur manière face à la crise ont appliqué partiellement les recettes keynésiennes et actionné la planche à billet.

A l’Europe il est impossible d’appliquer les recettes keynésiennes qui avec la crise de 2008 ont connu un regain de faveur aux Etats-Unis et en Chine.Lutter contre le déficit et la dette publique implique augmenter les impôts et réduire les dépenses publiques, deux pratiques qui vont à l’encontre de l’augmentation de la demande agrégée que recommande Keynes pour lutter contre le chômage.

La discipline de la politique budgétaire européenne soutenue par l’Allemagne oblige certains pays comme la Grèce, le Portugal, et l’Espagne…dont le déficit public dépasse actuellement les 10% du PIB à le réduire pour arriver à 3%, alors que le chômage est extrêmement élevé dans ces pays (20% en Espagne – 40% chez les jeunes). Hors  réduire le déficit public implique augmenter les impôts et réduire les dépenses publiques ce qui a pour conséquence de générer encore plus le chômage au lieu de le diminuer, comme l’a expliqué Keynes dans sa fameuse équation de demande agrégée.

Les pays en difficulté de la zone Euro se trouvent donc dans une situation dans laquelle ils devraient, en accord avec une politique keynésienne, appliquer une politique expansive d’endettement, mais leur appartenance à l’Union Européenne les oblige à appliquer une politique économique restrictive.

Donc nous avons effectivement l’Europe machine infernale condamnée au néolibéralisme avec le poids de l’Allemagne pour obliger au respect des règles. Donc est ce que l’opposition de Sarkozy est vertueuse et tente de rompre avec cette logique. Pas du tout l’opposition porte sur autre chose sur le sauvetage des banques françaises, sur l’application de l’austérité il est d’accord et met en oeuvre.

Faut-il craindre la Chine ?

La question centrale quand il y a création de fond fut-il spécial pour attirer les investisseurs privés ou publics et les pousser à acheter des obligations de la zone euro est de rendre “attractif” ces investissements. En ce qui concerne le “marché” se porter en garantie au moins en partie des obligations peut en fait dans la logique néolibérale se traduire par la fuite en avant dans l’austérité et dans la récession, ce serait donc reculer pour mieux sauter.

Paradoxalement et là-dessus je renvoie les lecteurs à divers articles de ce blog, l’avantage que présente la Chine est que comme elle veut garantir les conditions de ses propres échanges commerciaux “gagnants-gagnants” elle ne veut pas de la récession et insiste au contraire pour que l’Europe restructure complètement son économie en asphyxiant pas le travailleur consommateur tout en limitant d’autres dépenses par exemple les dépenses militaires. A ce titre la Chine peut être une véritable opportunité. La Chine ne paraît pas revendiquer le leadership mondial à la manière des Etats-Unis ou même de l’ex-URSS, elle ne cesse d’affirmer son sous développement et sa politique du gagnant-gagnant. Il suffit d’observer les relations qu’elle a noué sur le continent asiatique en particulier pour accorder quelques crédibilités à ses affirmations et au fait que ce qui la préoccupe est de résoudre les défis monstrueux auxquels elle est confrontée. En outre, si nous n’en sommes pas conscients, la Chine sait que le PIB est trois fois supérieur à celui de la Chine et que ce qu’elle attend de l’Europe n’est pas la soumission mais un transfert de technologies, des échanges qui lui permettent de continuer son développement et pour cela elle n’a pas besoin du pillage et de la ruine de l’Europe. 

Mais ce développement national privilégié s’il ne revendique pas l’hégémonie peut se traduire, vu l’état d’esprit des populations occidentales attisé par les politiciens, par un sentiment d’hostilité et à tout le moins une crainte face l’envahissement chinois, ce serait une grave erreur. La Chine va nous confronter à notre vision raciale et dominatrice d’occidentaux en crise. La Chine a une vision nationale assez particulière, elle renforce sans cesse ses liens avec la diaspora chinoise (ai point de les comptabiliser dans son recensement et d’assurer un privilège aux négociateurs d’origine chinoise). Incontestablement, elle est en train de vouloir dépasser la politique de l’enfant unique, le vieillissement de sa population en encourageant l’essaimage… Un accord avec la Chine est non seulement une promesse de rachat des obligations mais aussi un transfert des capitaux, des technologies et des êtres humains. C’est toute une vision du monde qu’il faut comprendre avant de se méfier.

La Chine apporte une réponse positive pour contribuer comme elle le fait depuis 2008 à maintenir une économie mondiale en état de marche

Le directeur du Fonds européen de stabilité financière (FESF), Klaus Regling, effectuera une visite en Chine vendredi “sur fond de crise des dettes souveraines en Europe”, a annoncé mercredi la délégation de l’Union européenne à Pékin. Des sources diplomatiques ont indiqué à Bruxelles que la Chine était prête à abonder le FESF, principal instrument pour enrayer la crise de la dette dans la zone euro. SUR LE MÊME SUJET

 C’est sans surprise, voici la position que la Chine avait annoncé. L’Europe veut renflouer ses banques pour affronter la crise de la dette. Les nuages s’accumulent avant le sommet crucial de la zone euro
“La Chine est pour “abonder le Fonds en créant une entité autonome d’investissement (“spin-off”), a dit un diplomate sous couvert de l’anonymat.

Au moment où les dirigeants européens multiplient leurs consultations afin de trouver des moyens de s’attaquer à la crise de la dette de la zone euro, le plus haut conseiller politique chinois Jia Qinglin effectue une visite officielle de courtoisie en Grèce, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Cette visite du président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC, organe consultatif politique suprême) vise à exprimer la confiance de la Chine vis-à-vis des pays européens et révèle également la volonté du pays asiatique de renforcer la coopération avec le vieux continent sur la base du bénéfice mutuel.

L’AMITIE ET LA VOLONTE: position officielle chinoise

Cette marque de confiance, d’amitié et de désir de coopération revêt une importance particulière pour l’économie grecque, et plus généralement pour celle de la zone euro dans son ensemble.

Face au début de contagion de la crise grecque à la zone euro, qui risque d’entraîner une crise de la dette souveraine dans toute l’Europe, la Chine, bien que géographiquement éloignée, tient à soutenir les mesures prises par la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) en vue de stabiliser la situation financière, et par des actions concrètes, fait ce qui est en sa capacité pour aider les pays européens à affronter la crise.

La Chine, en tant qu’investisseur à long terme sur le marché européen des obligations souveraines, est prête à soutenir comme toujours l’Europe et l’euro. La position qu’elle affiche et les actions qu’elle prend dans la crise d’aujourd’hui reflète de façon concrète le partenariat stratégique global entre la Chine et l’Union européenne et lui donne tout son sens.

Le quotidien du peuple

LES DEFIS ET LES OPPORTUNITES

Dans cette ère de mondialisation, le développement de la Chine et celui de l’Europe sont étroitement liés. Actuellement, la crise de la dette européenne a des répercussions au niveau international ; elle nécessite par conséquent une solution à l’échelle mondiale, et requiert en particulier une bonne coopération entre les principales économies du monde.

En temps de crise, il devient nécessaire de déclencher des mécanismes de coopération gagnant-gagnant au sein de la communauté internationale. Pour la Chine et l’Europe, la crise de la dette représente à la fois un défi et une opportunité. On peut imaginer qu’au fur et à mesure que la coopération sino-europénne se renforce, les économies ainsi que les populations, en Chine et en Europe, bénéficieront de ce rapprochement.

Toutes ces prévisions sont basées sur la grande complémentarité des économies chinoise et européenne. La Chine et l’Europe occupent des positions différentes sur la chaîne de production mondiale et possèdent chacune des atouts et potentiels dans des domaines différents. Ainsi, si les deux parties savent jouer de cette complémentarité, elles pourront continuer d’étendre cette coopération fructueuse dont chacune d’elles pourra tirer parti.

Aujourd’hui, les pays européens, avec leur stratégie “Europe 2020”, cherchent à développer la croissance à travers l’innovation scientifique et technologique, et dans le même temps, la Chine s’efforce de renouveler son modèle de croissance économique. Les stratégies de part et d’autre se ressemblent fortement, et cela ouvre de belles perspectives de coopération entre les deux partenaires.

LA CONFIANCE ET LA COOPERATION

Pour surmonter la crise, la confiance et la coopération sont indispensables, et pour que chacun tire des bénéfices, il faut que chacun agisse de façon responsable et sincère. L’important est de voir la question du point de vue suivant : il s’agit de faire profiter aux autres tout en tirant profit soi-même et d’apporter des bénéfices à son propre pays ou à sa propre région tout en aidant ses partenaires, une disposition d’esprit qui requiert pour être mise en pratique toute la sagesse des dirigeants chinois et européens.

Pour atteindre cet objectif, dans une conjoncture économique et financière internationale relativement défavorable, il est nécessaire que la Chine et l’Europe ouvrent davantage leurs marchés pour faciliter la circulation des marchandises, des capitaux, des technologies et des travailleurs entre les deux zones économiques.

La Chine et l’Europe doivent aussi développer leur coopération dans les domaines du commerce, des finances, de la protection de l’environnement, des énergies nouvelles et autres, pour consolider les bases de la croissance économique des deux zones, tout en lui donnant une impulsion plus forte qui permettra de gagner de nouveaux points de croissance.

On voit donc bien que le développement de la Chine et celui de l’Europe sont interdépendants et que chacun des deux partenaires a besoin de l’autre pour se développer. Faire fructifier une coopération gagnant-gagnant avec l’Europe est une promesse de la Chine, mais on le voit à travers ses actes, cette promesse signifie pour la Chine un engagement extrêmement fort.

Depuis le début de la crise de la dette en Europe, la Chine est venue en aide aux pays en difficulté en tentant notamment de stimuler la confiance par le biais de l’achat d’obligations souveraines grecques, l’augmentation de ses fonds dans le Fonds monétaire international (FMI), la hausse de ses importations en provenance d’Europe et l’accroissement de ses investissements en Europe.

A travers ces actions concrètes, la Chine a envoyé un message fort qui montre sa volonté de collaborer avec divers pays européens pour faire front commun face aux risques et aux défis du moment et dans le même temps partager des opportunités de développement.

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