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Unification monétaire et de change : notre socialisme exclut l’application de thérapies de choc

Ce qui caractérise un système socialiste qu’il s’agisse de l’immense chine ou du petit Cuba, c’est qu’il fait face à partir des besoins de sa population et non des profits d’une minorité. notez également comme pour la Chine, la réforme monétaire envisagée qui doit intervenir prochainement (note de danielle Bleitrach)

Le président cubain a confirmé la préservation des conquêtes sociales de la Révolution, garanties par la Constitution, lors la mise en œuvre de la tâche d’organisation

Auteur: Yenia Silva Correa | informacion@granma.cu

13 octobre 2020 11:10:48

Lors de son intervention à l’émission télévisée Table Ronde, avant d’aborder les thèmes essentiels de la mise en œuvre visant le redressement du pays et l’avancée de la tâche d’organisation, le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a rappelé la recrudescence sans précédent des agressions des États-Unis contre Cuba et contre toutes ses opportunités de développement.

L’agressivité de l’empire est la plus grande menace mondiale : il tente de nous diviser sur des questions comme la racialité, la communauté lgbti et à travers des actions de traque financière et commerciales, a déclaré le président.

À cela s’ajoutent des campagnes de discrédit contre la Révolution et ses principaux dirigeants, a-t-il dit.

« Personne ne doute qu’il existe une armée mercenaire virtuelle qui vit à l’abri d’une campagne rémunérée pour attaquer des intellectuels ou des artistes engagés envers la Révolution. On s’attaque à des leaders d’opinion, qui défendent la Révolution, avec des appels au lynchage virtuel », a-t-il souligné.

Il s’agit de démontrer l’incapacité du gouvernement, tout en attaquant constamment nos principales sources de revenus pour nous asphyxier : la santé, les envois d’argent, le tourisme. Ils essaient de provoquer une explosion sociale à Cuba, en répondant à des intérêts purement électoraux et pour complaire à la mafia anticubaine, installée principalement à Miami, a affirmé le président.

Toutefois, cette politique n’a eu aucun succès. Ils n’ont obtenu que des revers, a souligné le président qui a rappelé que le blocus intensifie chaque jour ses actions punitives.

Et d’ajouter qu’au cours de l’année 2020, trois entités étasuniennes se sont vu infliger de lourdes amendes. Durant le mandat de Trump, on compte déjà 21 pénalités de ce type, d’un montant s’élevant à 3 milliards de dollars, alors qu’en moins de 2 ans 121 mesures punitives ont été appliquées.

DYNAMISER LA STRATÉGIE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

Selon le président l’environnement décrit rend plus complexe la situation, qui se caractérise par une grande incertitude dans la fourniture de carburant, la contraction des services, le manque d’approvisionnement du réseau commercial, l’inflation freinée qui est mise en évidence par les files d’attente, l’insuffisance de la production, ainsi que les préjudices dont souffrent les travailleurs à cause de la pandémie.

Nous avons introduit une dollarisation partielle de l’économie, a précisé Diaz-Canel, et il a rappelé les défis que représente la tâche qui devra aboutir à l’unification monétaire et de change, l’un des accords en attente du Congrès du Parti.

Nous travaillons intensément à la transformation de l’agriculture et à la réorganisation des entreprises, a-t-il dit, et « nous ne pouvons pas dire que ce soit tâche facile ».

Le chef de l’État a fait référence à la nécessité d’accroître la production industrielle, de stimuler toutes les offres de biens et de services, de mettre en marche le renforcement de l’entreprise d’État, de transformer et de moderniser le commerce.

« Nous avons mis en œuvre une série de mesures et, sur d’autres questions, nous avons fait des propositions qui sont en cours d’approbation ; nous vous en informerons en temps opportun. Cependant, nous avons pu constater des résultats discrets de ces mesures. »

LA TÂCHE DE RÉORGANISATION : UN PROCESSUS COMPLEXE DE PORTÉE STRATÉGIQUE

Concernant la réorganisation, l’une des tâches d’envergure majeure, le président a déclaré qu’elle se trouve à une étape supérieure, avec des définitions claires des composantes de ce processus.

« En ce moment, nous sommes en train de travailler à la formation de toutes les personnes concernées dans sa mise en œuvre et à créer les conditions dans les secteurs sur lesquels elle aura un effet. L’envergure de la tâche est immense et tient compte des multiples interrelations dans l’économie. Nous travaillons à créer les conditions pour sa mise en œuvre », a-t-il dit, ajoutant que la population sera informée en temps opportun. « Nous devons laisser de côté les rumeurs et les fausses nouvelles », a-t-il déclaré.

Quant à la réorganisation monétaire et de change, il a indiqué qu’il s’agit d’une tâche à caractère interdisciplinaire et transversal, à laquelle nous devons nous atteler dans la période complexe que nous traversons.

« Lorsque nous avons effectué l’étude des obstacles, seule la tâche de réorganisation déverrouille une partie importante des questions en attentes qui existent dans l’économie », a-t-il précisé.

Et d’affirmer que l’unification monétaire et de change ne constitue pas la solution magique à tous nos problèmes financiers, mais doit conduire à l’accroissement de la productivité du travail et à un comportement plus efficient des forces productives.

Dans le cadre de ce processus, les subsides indus seront partiellement supprimés, tandis que nous procèderons à une réforme des salaires, ainsi que des pensions et des prix.

Le président cubain a confirmé que notre socialisme exclut l’application de thérapies de choc et que des aides ont été prévues pour toute personne se trouvant dans une situation de vulnérabilité.

Et de réaffirmer également que la mise en œuvre de la tâche de réorganisation ne menace pas les conquêtes sociales de la Révolution, garanties par la Constitution.

Diaz-Canel a précisé que dans une première étape le livret d’approvisionnement sera maintenu en tant que mécanisme assurant l’accès des citoyens à des articles de base dans des conditions de déficit d’offres et protège également contre l’accaparement des produits et la spéculation.

« Ensuite, lorsque nos marchés présenteront une autre situation et que nous avancerons dans une série de relations économiques et financières, nous pourrons évoluer vers la suppression du carnet d’approvisionnement », a-t-il dit.

Selon Diaz-Canel, l’État cubain affirme qu’il garantira les dépôts de la population et des personnes morales nationales et étrangères dans les banques, ainsi que toutes les espèces, que ce soit en cuc, cup ou monnaie librement convertible (mlc). Il s’agit d’un principe initié par le commandant en chef, ratifié par Raul et dûment respecté dans la tâche de régulation. Personne ne doit avoir de préoccupations pour ses comptes, y compris nos collaborateurs.

Le président a déclaré : « nous ne nous orientons pas vers un changement de monnaie comme celui que nous avons réalisé dans les premières années de la Révolution », en précisant que la monnaie nationale restera, et qu’elle aura une convertibilité avec la monnaie librement convertible.

Dans ce processus, a-t-il dit, il y aura le temps nécessaire pour faire toutes les transactions, ainsi que pour changer les monnaies, a-t-il précisé.

Il a ajouté que, dans les semaines à venir, le ministre de l’Économie et d’autres fonctionnaires expliqueront les questions liées à l’unification monétaire et des taux de change : les principaux concepts, les points que nous devrons respecter pleinement. Nous allons préparer la population pour qu’elle comprenne ce processus, pour qu’il n’y ait pas de fausses expectatives, pour qu’elle sache vraiment ce qu’il permet ou non.

Lorsque toutes les conditions seront réunies et que la date d’application sera décidée, a déclaré Miguel Diaz-Canel, nous donnerons des informations à la population par le biais de nos médias, sur la manière dont le changement s’appliquera entre le jour de l’annonce et celui du début du processus.

Selon le président, il s’agit d’un processus qui permettra de déverrouiller de nombreuses questions qui empêchent à l’heure actuelle de progresser dans la mise à jour du modèle économique et social cubain de développement socialiste.

« Le secteur de l’exportation se voit favorisé par le fait qu’il reçoit des revenus plus élevés en CUP pour les produits exportés. La correction des prix est favorisée, ce qui permet aux biens nationaux, s’ils sont produits avec efficience, d’être moins chers que les biens importés. Cela crée des incitations pour accroître l’efficience et la compétitivité dans le secteur des entreprises et favorise la substitution des importations et les enchaînements productifs de manière efficace, tout en permettant une plus grande transparence dans la comptabilité », a-t-il déclaré.

En outre, a-t-il dit : « la structure appropriée des coûts et des prix facilite considérablement l’évaluation des projets d’investissement direct étranger et crée les conditions pour établir des comparaisons basées sur des paramètres internationaux. »

En abordant l’ajustement des relations entre le secteur étatique et le secteur non étatique découlant de la réorganisation monétaire, il a estimé qu’il « favorise l’amélioration des possibilités de complémentarité entre les deux, qui ont été des principes lorsque nous avons reconnu ce secteur, et cela crée l’espace pour promouvoir une augmentation des salaires, une augmentation des pensions et des prestations de sécurité sociale et de leur pouvoir d’achat »

« Nous demandons à la population d’être attentive dans les prochains jours. Nous pouvons compter sur la confiance de la majorité de notre peuple et sur l’unité sous la direction du Parti pour mener à bien ce processus complexe de portée stratégique », a-t-il conclu. •

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