Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le pape François affirme que la pandémie a démontré que les «théories magiques» du capitalisme ont échoué

Cette encyclique a fait l’effet d’une bombe de la part d’un pape jésuite venu d’Amérique latine. Tout est à craindre pour celui-ci qui affronte une bonne part de son clergé et propose une véritable révolution à l’église. Le dialogue avec les catholiques est plus que jamais nécessaire. Cela dit pour avoir écouté le discours de Jean-Paul II à la Havane sur la place de la Révolution, je sais combien il y a loin entre les discours et les choix politiques de l’église catholique. Cela dit quand ce pape entame un dialogue politique avec la Chine et refuse les mises en garde de Pompeo, nous sommes dans un autre registre (note et traduction de Danielle Bleitrach).

Publié:4 octobre 2020 à 18h29 GMT

Le pontife a réitéré sa critique du système économique mondial «pervers», affirmant qu’il maintient les pauvres en marge tout en enrichissant une minorité.

Le pape François a déclaré dimanche que la pandémie de coronavirus a montré que les «théories magiques» du capitalisme de marché ont échoué et que le monde a besoin d’un nouveau type de politique qui encourage le dialogue et la solidarité, et rejette la guerre à tout prix.

François a exposé sa vision d’un monde post-covid-19 en réunissant les éléments clés de ses enseignements sociaux dans une nouvelle encyclique, «Fratelli Tutti» («Tous frères»), publiée le jour de la fête du saint dont il tire son nom, le saint pacifiste François d’Assise.

Dans le texte, il a même rejeté la doctrine de l’Église catholique qui justifiait la guerre comme moyen de légitime défense, déclarant qu’elle était appliquée trop largement depuis des siècles et qu’elle n’était plus viable.

«Aujourd’hui, il est très difficile d’invoquer les critères rationnels élaborés au cours des siècles passés pour parler de la possibilité d’une « guerre juste », écrivait le pontife dans la partie la plus controversée de la nouvelle encyclique.

Incapacité des pays à travailler ensemble

François avait commencé à écrire l’encyclique, la troisième de son pontificat, avant que la pandémie de coronavirus n’éclate, perturbant la vie quotidienne de l’économie mondiale. Cependant, il a noté que la pandémie avait confirmé sa conviction que les institutions économiques et politiques actuelles devaient être réformées pour répondre aux besoins légitimes des personnes les plus touchées par la pandémie.

“Indépendamment des différentes manières dont les différents pays ont répondu à la crise, leur incapacité à travailler ensemble est devenue tout à fait évidente”, a déclaré Francisco.

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D’autre part, le pape a condamné la politique populiste qui tente de diaboliser et d’isoler, et a appelé à une “culture de la rencontre” qui favorise le dialogue, la solidarité et un effort sincère pour rechercher le bien commun.

En ce sens, Francisco a réitéré ses critiques du système économique mondial «pervers», affirmant qu’il maintient les pauvres en marge tout en enrichissant une minorité. De même, il a de nouveau rejeté la théorie économique de «l’effet de ruissellement», comme il l’a fait en 2013 dans «Evangelii Gaudium» (La joie de l’Évangile), déclarant qu’elle n’a pas l’effet qu’elle prétend avoir.

«Le néolibéralisme se reproduit simplement en recourant à des théories magiques du« déversement » ou du « filet », sans utiliser ce nom, comme seule solution aux problèmes de société […] On accorde peu d’attention au fait que le soi-disant« déversement » ne résout pas les inégalités qui donnent lieu à de nouvelles formes de violence qui menacent le tissu de la société », a écrit le pape.

Avec les informations d’AP

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