Il y a 55 ans était créé le Parti communiste de Cuba. Il y a là une illustration du rôle d’un parti révolutionnaire et de la dictature du prolétariat ou la démocratie de souveraineté populaire comme facteur d’indépendance et de progrès social. S’il y avait un autre parti à Cuba, dans la situation actuelle sa seule fonction serait d’être annexionniste, en revanche tout doit être fait pour améliorer la démocratie au sein du parti et dans la relation du parti avec les citoyens.
Par opposition, les Etats-Unis ne cessent de renforcer le blocus, le crime contre un peuple et financent des gens qui feignent de proposer la démocratie. Notez la référence aux fondations allemandes qui ont servi de matrices à d’autres comme celles de Soros. Il en est noté deux, mais il y en a une troisième dont le rôle est à étudier pour les nouvelles formes de social-démocratie, la fondation Rosa Luxembourg, qui a joué un rôle évident dans la forme de “mouvements” type Syriza et dans le parti de gauche. Ces canaux par lequel est distribué à flot l’argent du capital sont tout le temps entrain de se recomposer avec des discours attrayant sur les charmes de la démocratie bourgeoise alors même que les USA et autres états capitalistes ne cessent d’accroître leur pression sur la vie, et qui débouchent sur la misère et la soumission.
L’ennemi demeurent les partis communistes – en tant qu’ils sont la garantie d’un pouvoir non dirigé par les financiers, les militaires, les juges et quelques journalistes appointés. Ils les détruisent de l’intérieur comme dans l’eurocommunisme, en brisant leur capacité d’avant-garde autant que leurs liens avec les couches populaires et donc la résistance populaire. En même temps qu’ils financent la social-démocratie qui pour un temps se substitue à eux. A méditer (note et traduction de Danielle Bleitrach).
Dans un processus non dépourvu de tensions et contradictions, les trois forces révolutionnaires qui ont contribué à la chute de la dictature ont tissé l’unité qui, avec le leadership et la pédagogie politique de Fidel, a abouti à la proclamation du Comité central du Parti communiste de Cuba, le 3 octobre 1965.
Auteur: Iroel Sánchez internet@granma.cu
2 octobre 2020 23:10:43
« De telle sorte que j’ai la plus profonde conviction que l’existence d’un parti est et devrait être, dans une très longue période historique, dont personne ne peut prédire la durée, la forme d’organisation politique de notre société. »
«De modo que tengo la más profunda convicción de que la existencia de un partido es y debe ser, en muy largo período histórico que nadie puede predecir hasta cuándo, la forma de organización política de nuestra sociedad».
Fidel Castro
L’ancien agent de la CIA Philip Agee a déclaré, en mars 1987, dans une interview donné au magazine Zona Zero, citée par Alfredo Grimaldos à la page 150 de son livre de 2006 La CIA en Espagne, publié à Cuba en 2007 :
« Dans le programme démocratie, élaboré par l’Agence, une attention particulière a été accordée aux fondations des partis politiques allemands, principalement la fondation Friedrich Ebert du Parti social-démocrate, et la fondation Konrad Adenauer Stiftung des démocrates-chrétiens. Ces fondations avaient été créées par les partis allemands dans les années 1950 et servaient à canaliser l’argent de la CIA vers ces organisations, dans le cadre d’opérations de « construction de la démocratie », après la Seconde Guerre mondiale. Puis, dans les années 1960, les fondations allemandes ont commencé à soutenir les partis frères et d’autres organisations à l’étranger et ont créé de nouveaux canaux pour l’argent de la CIA. En 1980, les fondations allemandes avaient des programmes opérationnels dans une soixantaine de pays et dépensaient près de 150 millions de dollars. Elles ont opéré dans un secret presque total… Les opérations du Friedrich Ebert, du SPD, fascinent les Américains, en particulier ses programmes de formation et les subventions qui ont été déversés sur les sociaux-démocrates de Grèce, d’Espagne et du Portugal, peu de temps avant la chute des dictatures dans ces pays et immédiatement après…
Au Portugal, par exemple, lorsque le régime de Salazar, qui avait duré 50 ans, a été renversé en 1974, la totalité du Parti socialiste n’aurait même pas été suffisant pour jouer une partie de poker et était situé à Paris, sans partisans au Portugal. Mais avec plus de 10 millions de dollars d’Ebert Stiftung, et quelques autres compléments de la CIA, le Parti socialiste portugais a connu une croissance rapide et est rapidement devenu le parti au pouvoir.
On supposerait qu’après la chute d’une dictature ne devrait pas ressurgir la clique qui permettrait aux mêmes forces dominantes puissantes à l’intérieur et à l’extérieur de la sphère sociale et nationale (Fidel dixit), de s’organiser en partis électoraux, pour poursuivre la même domination par d’autres moyens, comme cela s’est produit non seulement dans les pays d’Europe du Sud mentionnés par Agee, mais dans les « transitions » exemplaires du Chili et d’autres pays d’Amérique latine dans lesquels, après avoir assassiné assez de militants de gauche, les conditions ont été créées pour qu’un projet de véritable démocratie populaire ne redevienne plus jamais gouvernemental, et s’il en devient un et tente quelques réformes du système sans briser ce que Lénine appelait « la machine de l’État bourgeois», il y aura les banquiers, les médias et l’appareil judiciaire pour mettre les choses à leur place, comme cela s’est produit au Brésil, en Équateur et au Paraguay. Et si cela ne suffisait pas, ils sont prêts, comme au Honduras et en Bolivie, avec leur armée et leur police dont les chefs ont été formés dans le Nord, comme le sont également quelques juges et journalistes, les dirigeants d’aujourd’hui lawfare latino-américaine, frappant d’incapacité des politiciens et des partis dont le seul crime est d’avoir une chance de gagner des élections. En Grèce, berceau de la démocratie et de la culture occidentales, le vote populaire n’a servi qu’à faire en sorte que les grandes banques imposent à l’Union européenne une voie opposée à celle choisie aux urnes par les citoyens.
Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, les résultats des élections sont respectés tant qu’ils ne mettent pas en péril la continuité du capitalisme, sinon le chantage financier, les sanctions économiques et le coup d’État se chargent de remettre les choses en place.
Le premier tour du cirque dont on parle tant ces jours-ci entre les candidats à la plus haute magistrature américaine entre les deux partis qui contrôlent la politique dans cette société, toujours d’accord sur l’essentiel, que ce soit la préservation du capitalisme ou la nécessité de changer Cuba, n’est qu’une partie du spectacle à travers lequel la négociation des contradictions entre les grands groupes économiques est vendue comme la démocratie, les e-mails des révélations de wikileak dans lequel Michael Froman, cadre supérieur de Citibank, « propose » ceux qui finiraient par occuper tous les postes ministériels de la première administration Obama permettent de savoir comment les choses fonctionnent vraiment. Ce n’est pas le parti de Trump, mais le parti de Biden qui à deux reprises a considéré comme inacceptable un programme comme celui de Sanders pour un capitalisme plus préoccupé du social. En supposant qu’il a été nommé et ait réussi, voyant ce qui s’est passé en Grèce, quelle capacité réelle aurait-il à gouverner?
La Révolution cubaine n’a pas interdit les partis politiques préexistants pour leur alliance avec le régime batiste ou leur complicité avec les agressions impérialistes, dans les premiers mois de 1959, ils ont perdu toute base populaire et la plupart de leurs dirigeants ont quitté le pays en espérant que les États-Unis les payent en retour. Dans un processus non sans tensions et contradictions, les trois forces révolutionnaires qui ont contribué à la chute de la dictature ont tissé l’unité qui, avec le leadership et la pédagogie politique de Fidel, a abouti à la proclamation du Comité central du Parti communiste de Cuba le 3 octobre 1965.
Cinquante-cinq ans plus tard, nous continuons à avoir à Cuba un Parti qui n’envoie pas de banquiers, ni des journalistes, des militaires ou des juges formés pour servir des intérêts étrangers. La plupart de ses membres, y compris une grande partie des hommes et des femmes qui le dirigent, sont nés après 1959 et pour y adhérer ont dû être reconnus et approuvés par une assemblée de travailleurs sur leur lieu de travail, d’études ou d’unité militaire, en vertu de l’exigence d’être exemplaire. Certes, au cours de ces années, il y a eu des rangs opportunistes et des simulateurs, mais c’est la loyauté, le sacrifice et la discipline de la grande majorité du militantisme de ce parti qui ont permis à plus de 86% des Cubains d’approuver une Constitution qui lui donne le statut d'”avant-garde organisée de la nation cubaine”. Ce sont eux que nous avons vus ces jours-ci se mettre à la recherche de solutions avec lesquelles Cuba étonne le monde afin que personne ne soit abandonné face aux ouragans et aux pandémies, et ils font partie d’un Parti qui a donné la parole à chaque citoyen dans le débat sur l’avenir du pays, que ce soit sur les Lignes directrices pour la transformation essentielle vers l’efficacité et la durabilité de notre socialisme, ou à propos de la nouvelle Constitution. Quand les démocraties libérales ont-elles fait quelque chose comme ça ?
Une culture politique profonde, un contact permanent avec la réalité sociale et une forte capacité de mobilisation et de production idéologique, avec une communication sans bureaucratie, sont les revendications d’un scénario de plus en plus diversifié et complexe dans lequel, ce que le président Díaz-Canel a appelé un “essaim annexionniste”, financé par les États-Unis, cherche à articuler un projet politique qui, avec la combinaison du blocus économique et la promotion d’une société civile d’opposition, à travers un système de médias privés, ramènerait le pays au capitalisme. Les fondations dénoncées par Agee sont prêtes à profiter de nos fissures et ont passé leur temps à Cuba lors d’événements financés par des organisations telles que l’Open Society Foudations de George Soros. Là, ils ont offert leur « expérience de transition » dans le style de ceux d’Europe de l’Est, où plus d’un régime qui est revenu à la démocratie libérale et au multipartisme a imposé une interdiction aux partis et symboles communistes.
Mais une fois de plus, le décisif n’est pas ce que nos ennemis font, mais ce que nous sommes capables de faire. Comme l’a dit le général Raúl Castro, un Parti de plus en plus démocratique, qui dans les nouvelles circonstances continue d’être une garantie du pouvoir politique des travailleurs, forgeant l’unité du peuple autour des postulats de justice sociale, de souveraineté nationale et de solidarité internationaliste dans lesquels Fidel nous a éduqués. Rien d’autre ne sera à la hauteur de ses fondateurs, l’éthique de Marti et l’éthique fidéliste de ses militants et l’héroïsme du peuple avec lequel il a nourri ses rangs.
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