Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A FORCE DE NE PAS OSER ON PERD LA BATAILLE…

A force de désorienter les militants, à force d’entretenir la confusion, à force de laisser l’adversaire renforcer ses positions vous êtes en train de perdre la bataille…

Aujourd’hui, vous êtes en “baisse”.

« Minuit, messieurs ! Depuis cinq minutes, le boulangisme est en baisse… » dit le bonapartiste Thiébaud à la cantonade. Cela se passe sous la troisième république, un peuple écœuré par les scandales, la corruption s’entiche du général Boulanger. Ce dernier hésite, consulte et refuse de tenter un coup d’état, c’est le début de la fin.

De l’aventure du général Boulanger, ces mouvements d’engouement dont la France est coutumière, il reste ces deux sentences, la précédente dit à quel point celui qui refuse de franchir le pas en politique à l’instant opportun est condamné pour n’avoir pas agi quand il le fallait. Il est normal que ce soit un bonapartiste qui tire cette leçon tactique, puisque ce pouvoir-là est orfèvre en manière de franchir le Rubicon, du 18 brumaire au 2 décembre. Mais la leçon n’en est pas moins vraie…

Le second mot encore plus cruel, fut celui de Clemenceau apprenant le suicide du dit général Boulanger sur la tombe de sa maitresse: “Il est mort comme il a vécu, en lieutenant“… Cela se passait un 30 septembre, 1891 presqu’un anniversaire…

Ce qui est bien injuste pour les lieutenants en particulier boliviens qui n’ont cessé de provoquer des coups d’Etat.

Fidel Castro déclara “mais qu’est-ce que cette bande d’incapables, il faut leur envoyer un lieutenant bolivien pour leur apprendre à mener un coup d’Etat“. cela se passait 100 ans après le suicide du général Boulanger mais ce fut un suicide collectif, le plus grand triomphe du capital, la fin de l’URSS téléguidée de main de maître par les services de renseignement US. (1)

Fidel eut ce constat exaspéré, devant l’échec de la tentative de s’opposer à la fin de L’URSS. Triste expédition menée par un quarteron qui abandonna aussitôt le combat. Ils n’avaient même plus l’audace nécessaire pour sauver l’URSS et ils n’ont pas osé s’emparer des institutions à temps et ont laissé le champ libre à Eltsine et à ses fossoyeurs qui eux n’ont pas craint de tirer à coup de canon sur la douma, l’assemblée nationale et y faire mille morts.

J’ai longtemps cru, ce que l’on nous racontait en France, que l’URSS s’était effondrée, sans la moindre réaction, j’ai découvert que c’était faux, archifaux simplement c’était la tête, les dirigeants du parti communiste qui étaient sensés défendre le socialisme qui l’avait vendue et le parti était si décomposé qu’il ne se trouvait plus un dirigeant capable de mener le combat, ceux qui ont tenté de le faire n’avaient ni ordre, ni coordination… Dans le fond Vltchek n’a cessé de pleurer comme le peuple russe devant cette trahison… S’il y a une réflexion à avoir c’est bien celle-là: pourquoi engendrons-nous des dirigeants de cette espèce? Certes le capital et le pouvoir veillent jalousement sur eux et les aident, alors que ceux qui sont honnêtes, révolutionnaires sont massacrés avec l’aide des salauds et des pleutres, mais tout de même. Pourquoi la Chine, Cuba, le Vietnam et d’autres sont-ils en meilleur état?

Il y a là matière à leçon pour ceux qui préparent la défaite à force de laisser du champ à l’adversaire et à écœurer les plus combatifs, ceux qui entretiennent l’esprit de reddition, nourrissent les troupes d’ordres contradictoires, de bulletin de triomphe fallacieux, et qui ce faisant les incitent à se déliter pendant que celles de l’adversaire se rassemblent et prennent toujours plus de positions.

Que voulez-vous quand tout ce que l’anticommunisme a de plus forcené m’offre deux sénateurs qui vont venir chacun le sait renforcer l’aile droite du PCF, et les troupes de Pierre Laurent, ceux qui ne veulent pas d’un candidat communiste, ceux qui se féliciteront toujours plus des expéditions de l’OTAN, j’ai du mal à crier victoire… Je connais leur stratégie, elle consiste à renforcer tous ceux qui peuvent affaiblir les communistes, de leur donner la parole, créer une gauche présentable jusqu’au moment où les communistes réduits à néant ils montrent leur vrai visage… Quand à l’intérieur du PCF ils ont des liquidateurs ils les favorisent, les aident à conquérir des postes, à gagner les Congrès en utilisant la faiblesse politique des adhérents et en donnant la parole à ceux qui suivent cette ligne…Nous avons déjà vécu ça sous Marchais, sous Robert Hue, etc… sous pierre laurent ce n’était plus la peine le travail était en voie d’achèvement mais là il y a un sursaut…Ils craignent que le parti qui revient vers les couches populaires parle de souveraineté nationale reprenne force alors ils vont appuyer de toutes leurs forces les liquidateurs…

je rappelle que j’ai choisi le statut de sympathisant pour n’impliquer personne dans mes prises de position. Ce que je dis je le dis avec l’expérience et mon soutien indéfectible aux combats pour le socialisme.

Danielle Bleitrach

(1) petit rappel historique :

En août 1991, les communistes orthodoxes tentent même de renverser Mikhaïl Gorbatchev, devenu président de l’URSS, avec le putsch de Moscou. C’est un échec. Boris Eltsine, le président de la fédération de Russie, “le centre” est entré en scène. Il est complètement dans les pattes de l’occident.

Le 8 décembre 1991, Boris Eltsine et les présidents de Biélorussie et d’Ukraine se réunissent à Belovej, près de Minsk. À l’issue de leurs échanges, ils concluent la dissolution de l’URSS. Ils téléphonent au Président des Etats-Unis pour leur annoncer “c’est fait” Et le 26 décembre 1991, après la démission de Mikhaïl Gorbatchev, la chute de l’URSS devient effective. Les 15 États deviennent indépendants alors que peu de temps avant par référendum, les citoyens de l’Union soviétiques à l’exclusion des Etats Baltes, s’étaient prononcés pour le maintien de l’URSS. Le second prévenu est le président du Kazakhstan qui doit agir en Asie centrale dans le sens de la dissolution.

En 1993, dans la douma, les communistes tentent de se révolter et Eltsine fait tirer au canon sur eux.

En mars 1993, les députés refusent de prolonger les pouvoirs d’exception accordés au président. Ils refusent aussi d’organiser le référendum réclamé par le président pour asseoir son autorité. En septembre, Boris Eltsine dissout le Parlement et convoque des élections législatives anticipées pour se débarrasser d’un congrès des députés trop communiste à son goût. Le Parlement vote la destitution de Boris Eltsine et le remplace par Alexandre Routskoï. Les députés, surtout opposés aux réformes économiques qui avaient provoqué un effondrement du niveau de vie, s’enferment dans l’édifice du Parlement, le 24 septembre, avec leurs chefs, le président du Parlement, Rouslan Khasboulatov et Routskoï. Le gouvernement place le bâtiment en état de siège en coupant l’eau et l’électricité. Le président américain Bill Clinton donne son accord à Boris Eltsine pour prendre d’assaut le Parlement.

Des supporters du Parlement se rassemblent autour de l’édifice pour le défendre contre les troupes d’élite envoyées par Eltsine. Le patriarche Alexis II sert de négociateur aux deux parties. Son action échoue et le président décrète l’état d’urgence le 3 octobre. Si certaines unités militaires refusent d’ouvrir le feu sur des civils, d’autres, notamment positionnées sur les toits, mitraillent la foule. Le lendemain, Boris Eltsine ordonne à deux commandos spéciaux de donner l’assaut au parlement. Les conjurés se rendent et Routskoï et Khasboulatov sont emprisonnés. Officiellement il n’y a que 150 morts, mais la plupart des commentateurs parlent de 500 voire de mille.

Quand a commencé cette dérive, le cinéaste Andrei Kontchalovsky dans son dernier film accuse Khrouchtchev et montre la révolte de la classe ouvrière qui a été dépossédée de son pouvoir. Nul doute que les cinéphiles occidentaux vont le lui reprocher et je suis sûre qu’ils vont détester son second film “Michel-Ange”… d’un point de vue de gauche bien sûr, croire au génie ce n’est pas marxiste…

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3 Commentaires

  • chabian
    chabian

    Rappel salutaire ! Mais cette formule interroge : “Pourquoi engendrons-nous des dirigeants de cette espèce ?” Ce n’est pas nous, c’est comme un virus qui s’infiltre. Je crois qu’il y a une dynamique de l’histoire (comptez les régimes qu’a connu la France depuis 1789), mais elle peut rester positive dans les conditions si difficiles de Cuba durant 60 années et plus. Puis je crois que le pouvoir corrompt à tous niveaux, qu’il faut des processus de contre-pouvoir. Qui sont dedans-dehors dans votre PCF apparemment. Fidel a su maintenir une exigence contre la corruption, contre le découragement et la fuite, etc.Et une fierté.Mais aussi une discipline, un contrôle social collectif.
    Vltchek en parle à titre personnel, de ce qui a été perdu : https://www.investigaction.net/fr/comment-nous-avons-vendu-lunion-sovietique-et-la-tchecoslovasquie-pour-des-sacs-de-courses-en-plastique/

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Octobre noir:
    https://youtu.be/bjBmtkW3Tl8
    L’une des troupes d’assaut d’Octobre 93 sera la section Spetsnaz Alpha , une des meilleures troupes de combat au monde. Ils étaient déjà intervenus dans les manifestations dans les états Baltes et en particulier en Afghanistan.

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  • pam
    pam

    à la recherche d’un article du site, qui évoquait les manifestations du 7/11/1991 sur la place rouge pour l’anniversaire de la révolution, manifestations inorganisées dans le contexte de la dissolution du PCUS avec des pancartes “non au capitalisme”… Je suis sûr de l’avoir vu, mais je ne le retrouve pas… merci d’avance !

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