j’ai retrouvé une centaine de photos que je croyais perdues et j’ai revu cette vie qui “fut aventure et où l’homme a pris grandeur nature” comme le chantait Aragon… J’ai pensé à tous ces jeunes gens que je ne cesse de rencontrer et dans lesquels je retrouve la détermination qui fut la notre…. aujourd’hui encore j’ai rendez-vous avec une jeune femme inconnue … Je ne sais comment leur dire l’essentiel. Peut-être cela tient-il à ces phrases par les quelles Pascal, un de mes deux amours, accueillait le jeune adhérent au parti…
“c’est une décision très grave que tu as prise en adhérant au parti, elle peut te conduire à la torture, à la mort… mais c’est aussi une grande chance d’avoir une vie digne d’un être humain… Si un jour tu as envie de descendre de la charrette et d’aller cueillir des fleurs dans les près, fais-le mais surveille la charrette du coin de l’oeil et remonte y vite si tu sens que tu risques de la perdre de vue et d’oublier ce que tu es à cet instant même”… “
Il y a plein de choses à dire que j’ai retenues des conseils de mes amis et de mes amours et que je voudrais vous transmettre
On n’a qu’une vie, c’est banal mais vrai, ne ratez pas la votre… Aimez la vie, elle en vaut la peine et ne repoussez rien de ce qui est bon et ne vous détruit pas… Etre communiste c’est faire le choix de la vie pour vous et pour les autres,la vie contre la mort, la paix contre la guerre, le droit à être épanoui par un métier, des affections, le plaisir et la découverte de tout ce qui est le patrimoine du genre humain… Mais rien de tout cela n’aura de sens si vous ne le partagez pas avec d’autres…
Parce que le vieux conseil de Robespierre est bon à prendre: “nos raisons d’exister vallent mieux que notre existence” et croyez- moi c’est une bonne chose quand la beauté, la force s’effacent de vivre encore parce que nos raisons d’exister ont encore besoin de vous.
Dans les situations extrêmes me disait mon compagnon Pascal, torturé par la gestapo, déclenchant la révolte de la centrale d’Eysses, déporté à Dachau: “on ne survit qu’en s’oubliant soi-même”
Ce que j’ai appris de Cuba, de son peuple et de l’autre amour totalement identifié à son peuple, c’est l’autre qualité essentielle du révolutionnaire, s’oublier bien sur, la bonté, la modestie, ils avaient cela en commun, mais aussi l’entêtement, ne pas céder et poursuivre la bataille jusqu’à ce qu’elle soit gagnée, rassembler de plus en plus large autour d’elle… J’ai appris à ne pas négocier avec l’ennemi qui ne tiendra pas la parole mais à refuser les divisions inutiles entre ceux que tout devrait rassembler et pour cela aller à l’essentiel.
Il faut inventer, imaginer et surtout FAIRE… Passer un temps fou à trouver les moyens de FAIRE.
le capitalisme est d’une bêtise insupportable mais redoutablement efficace, quand 24 heures sur 24, toutes leurs forces sont mobilisées vers un unique but le profit, les salopards les plus obtus en deviennent redoutables… On ne leur répond qu’avec la même obstination dans l’action, dans la pratique…
Si vous appliquez ne serait-ce qu’une partie de ces bons principes vous serez plus fort et même s’il est toujours difficile de supporter l’injustice, la méchanceté y compris dans votre propre camp, si vous savez ce que vous voulez la vie sera belle, plus belle que vous ne pouvez l’imaginer. Etre communiste c’est choisir l’insolence de la vie sur la mort.
Vous serez libre au coeur de toutes les prisons et la vieillesse peut être une prison dans laquelle les autres tentent de vous enfermer mais dont un chant peut toujours naître ..
Danielle Bleitrach
Vues : 523
joel faudot
tres bien rien à rajouter sinon peut etre l’énormité des obstacles dans un monde où domine la marchandise comme jamais et particulièrement les marchandises culturelles. Un monde de dingues s’installe devant nous La vie n’est plus vécue que par procuration. Merci