ce site de cinéma parait intéressant, ce qui est dit du cinéma coréen ici est très pertinent et l’on ne peut que se réjouir de la sortie de ces films. J’espère pouvoir vous en faire des comptes-rendus, mais il va falloir continuer à visiter ce site. Un problème, les auteurs de la critique semblent croire que la Corée est unifiée, ce qui est tout de même ignorer une bonne part de ce qui taraude le cinéma de la Corée du sud. Mais ce silence est d’autant plus étrange est qu’ils ont choisi pour illustration le drapeau de la Corée du nord et de la Corée du sud avec une équilibriste entre les deux. (note de danielle Bleitrach)
Par thefilmsociety Dernière modification le 08 jul 20 {% else % } Publié le 06 jul 20 – 3 min de lecture – sur 3 films https://www.facebook.com/thefilmsocietyfr/?__tn__=HHH-R |
Artwork par Mina Cheon
La Corée, dont l’étymologie Chosŏn signifie « Pays du matin frais » fut rebaptisé par ses missionnaires européens afin de lui attribuer un nom plus poétique. En dépit de l’erreur de traduction volontaire, « Pays du matin calme » restera gravé dans les livres d’histoire bien que Paul Claudel, alors ambassadeur au Japon au cours des années 20 aurait tenté de rectifier le tir. Que ce soit au calme ou au frais, la Corée, et plus particulièrement sa contrée Sud recèle de nombreuses surprises sur sa culture et sa société. Et s’il y a bien un art qui fait office de témoin officiel, il s’agit définitivement du cinéma.
À l’occasion de la sortie de Lucky Strike ce mercredi 8 juillet, dans lequel le destin d’une galerie de personnages hauts en couleur se retrouvent liés à celui d’un sac rempli de billets de banque, retour sur un cinéma en vogue et ce, bien avant le succès triomphal de Parasite l’an dernier.
L’ombre avant la lumière
Cantonné au cinéma de propagande jusqu’à la fin de la Guerre de Corée, nous sommes encore loin des thrillers ambitieux à la violence esthétisée entre 1919 et 1953. On parlait alors de « kino-drama », une forme de spectacle à la frontière du théâtre dans laquelle des acteurs étaient accompagnés de la projection d’une œuvre. Tandis que l’Europe et les États-Unis rayonnent avec les films de Marcel L’Herbier, Josef von Stenberg, Charles Chaplin, Fritz Lang ou Frank Capra, le cinéma coréen part avec une balle dans le pied par son manque flagrant de moyens. Les kino-dramas sont donc la conséquence d’un pays sous le joug d’une occupation japonaise de plus en plus importante.
Tandis que le Pays du Soleil Levant rayonne en Europe avec la présentation au Festival de Cannes en 1954 de La Porte de l’Enfer, le Pays du matin calme devra attendre l’année 1955 avant de voir surgir son premier film « ambitieux » (par cela on entend à « gros budget ») : Chunhyang-jon, que l’on peut traduire par Le Chant de la fidèle Chunhyang. Un film inspiré du célèbre pansori (un art coréen où s’allient récit chanté et percussions) mettant en scène l’amour impossible d’une jeune coréenne pour un homme destiné à quitter la région.
Un nouvel espoir
Si des pépites comme Hanyo (La servante) de Kim Ki-Young ont pu voir le jour, le coup d’état militaire de 1961 marque le déclin d’un art qui commençait seulement à étinceler. Coup dur pour les jeunes apprentis cinéastes qui doivent affronter une motion de censure plus redoutable encore que le code Hays aux Etats-Unis. Sans compter sur la baisse de fréquentation vertigineuse des salles, le septième art en Corée du Sud est vouée à sa perte, contraint de se retrouver sur un poste de télévision.
Mais l’espoir resurgit dans les années 90 avec le soutien financier de grandes entreprises telles que Samsung, Daewoo ou encore Hyundai. Pourtant étrangers à quelconques formes de productions cinématographiques, ce sont ces conglomérats, plus communément appelés les « chaebols » en Corée, qui hisseront finalement les lettres de noblesse du cinéma coréen. Progressiste, l’État coréen va jusqu’à créer un organisme, le KOFIC (pour Korean Film Council), équivalent du CNC chez nous en France, qui a permis à de jeunes amateurs de passer professionnel. Parmi eux : Park Chan-wook, Bong Joon-ho, Kim Jee-woon ou encore Kim Ki-duk.
En trente années, le cinéma coréen s’est hissé à la hauteur du cinéma américain par la qualité de ses productions et son style unique. Mais justement, quelle est donc la recette-miracle ?
Un style unique
Si nous devions définir un film coréen de la manière la plus simple, ce serait la suivante : nous passons par toutes les émotions possibles. Cela s’explique par le mélange très habile des genres, pas le temps de souffler et voilà que vous passez d’une scène gore à souhait à la poésie des plus délicates ou encore de la comédie – souvent hilarante – à l’horreur la plus macabre. Visionner un film coréen, c’est la garantie de passer par tous les stades émotionnels, un roller-coaster lâché à grande vitesse.
Après l’équivalent d’un siècle d’oppression, les cinéastes de la Nouvelle vague coréenne donnent l’impression de se lâcher sur l’image, se défouler sur le son, évacuer la folie d’une société en mal de vivre sur un décor de cinéma comme pour canaliser leur trop-plein d’énergie. Des lions enfermés en cage à qui l’on a accordé la liberté du jour au lendemain. Rajouté à cela l’extrême discipline de la société coréenne, il n’est guère étonnant que le Pays du matin calme puisse se permettre de concurrencer le territoire américain que ce soit sur un plan artistique ou encore par le box-office.
Cette semaine, The Film Society revient sur 7 films coréens marquants de ces trente dernières années.
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