L’affaire Raman Pratasevich n’en finit pas de faire des remous. Ici un journaliste hongrois s’adresse à ses collègues premièrement pour leur demander comment ils peuvent considérer cet individu comme un journaliste? Les preuves abondent non seulement du fait qu’il a prétendu coordonner des déraillements de train au Belarus, mais qu’il a participé au combats du régiment néo-nazi dans le Donbass. Quand on connait celui qui lui apporte caution de “journaliste” à savoir Andriy Bilecki, un néo-nazi pur jus il faut être vraiment aveugle pour penser qu’on a affaire à un héros de la liberté. Mais au-delà de ce constat, il s’adresse à ses collègues journalistes: est-ce qu’ils vont longtemps se comporter même pas comme les agents de leur propre gouvernement mais ceux des USA et des occidentaux? Une question que l’on pourrait utilement poser à notre propre presse, il est vrai que les Hongrois ont cru à la liberté de la presse à la mode occidentale, nos journalistes savent à quel point cela n’existe pas. Si notre amie Judith pouvait faire les corrections ce serait bien. (note et traduction avec l’aide du traducteur automatique de Danielle Bleitrach)
892. BEKIÁLTÁS: Nem vagyok szolidáris neonácikkal! – BEKIÁLTÁS (blog.hu)
Les journalistes hongrois, à de rares exceptions près, prennent en charge les reportages unilatéraux de la presse occidentale.
Nous sommes solidaires du journaliste biélorusse kidnappé ! Écrit mon collègue Peter Somfai sur Facebook. En outre, en mon nom, la Fédération hongroise des journalistes, dont je suis membre depuis plus de 50 ans, confirme la déclaration. En effet, le 26 mai, MÚOSZ a publié une déclaration appelant à la libération immédiate de Raman, dont le seul crime serait seulement d’exercer la liberté d’expression.
Il existe au moins des doutes sur les activités purement journalistiques de Raman Pratasevich, arrêté à Minsk le 23 mai.
Ce jeune homme de 26 ans vit à Varsovie depuis des années. Par l’intermédiaire de la chaîne YouTube Nexta, il a été l’un des principaux militants de l’opposition impliqués dans la production de nouvelles sur le renversement du président biélorusse et la coordination des manifestations de l’opposition. Il s’agissait notamment de prévoir le déraillement de trains au Bélarus. Ces derniers jours, un grand nombre de blogueurs ukrainiens, biélorusses, russes ont affirmé que Raman Pratasevich est un combattant d’extrême droite qui a pris part à des opérations punitives contre des civils, y compris dans l’équipe d’Azov en Ukraine, dont on sait qu’ils ont été désignés comme des néonazis, par le New York Times. Des photos ont été publiées de lui posant en faisant le salut hitlérien. Une autre le montre avec des membres en uniforme du corps d’Azov. Une troisième avec une mitrailleuse, une quatrième avec un badge nazi.
Dans le même temps, plusieurs personnes, citant une interview donnée par Pratasevich, insistent sur le fait qu’il n’a soutenu Azov qu’avec ses écrits. Selon eux, les photographies ne représentent qu’une personne qui lui ressemble et qui n’est plus en vie. Andriy Bilecki, fondateur de l’unité de volontaires ukrainienne Azov, a également nié que Pratasevich ait été impliqué dans le conflit du Donbass aux côtés de la force armée. Bien qu’il ait été blessé dans le village de Sirokine (Sirokin) près de la mer d’Azov, il ne s’est battu à nos côtés qu’avec ses écrits, mais pas avec une mitrailleuse la main, mais en tant que journaliste a-t-il expliqué. D’autres ont dit qu’il a été blessé dans les événements du maidan à Kiev en 2014, pas là.
Si c’est le cas, s’il n’était qu’à « utiliser des mots » pour s’identifier aux groupes libres en Ukraine qui ont commis des dizaines de milliers de massacres et d’atrocités pendant la Seconde Guerre mondiale, et maintenant – indirectement, sont également utilisé par le gouvernement de Washington – il y aurait néanmoins un néo-nazi en face de moi et je veux dire qu’il serait bon d’être prudent avant de transformer quelqu’un en un combattant de la liberté. Comme je l’ai écrit hier, j’attendrais qu’une rue porte son nom avant d’en faire un héros. Et quand je pense à ce que cet homme fait dans la vie, je dois m’interroger:
Je me demande s’il n’est pas plus un agent qu’un journaliste.
Tout comme je considère ceux qui, employés à Washington, D.C., sont des agents, nous savons qu’ils sont impliqués dans la transmission de matériel d’information des grandes agences de presse occidentales et des médias, et qu’ils ne sont pas maitres de leur propre journalisme. En d’autres termes, je dis que c’est une chose que, à la demande d’Alyksandr Lukasenka, les autorités biélorusses aient ordonné dimanche dernier au vol Athènes-Vilnius de Ryanair d’atterrir sous un prétexte vraisemblablement organisé pour la circonstance pour arrêter raman Pratasevich et sa petite amie russe, ce qui est probablement la piraterie aérienne. Un autre est que MÚOSZ fasse état des objections de la fédération internationale des journalistes, également en mon nom.
Un peu plus de prudence, s’il vous plaît. Parce que, même en ma qualité de journaliste, j’en ai assez de l’occidental-atlantisme, ou que les comités de rédaction hongrois soient mis essentiellement au service des intérêts de Washington, et que de ce fait ils aient presque complètement abandonné la collecte et l’analyse de l’information et l’analyse dans les affaires internationales, et, à de rares exceptions près, se contentent de prendre en charge les reportages unilatéraux de la presse occidentale. C’est l’une des raisons pour lesquelles le public hongrois connaît peu les cas étrangement similaires à ceux de Minsk, où
Les pays occidentaux ou pro-occidentaux se sont comportés de la même manière que les autorités biélorusses dimanche.
Par exemple, l’année dernière, le Gouvernement de Kiev a tenté d’attirer 33 mercenaires russes dans un piège et de les arrêter à Kiev selon le même scénario, mais les services secrets russes et biélorusses ont contrecarré leur opération. En 2016, dans l’espace aérien ukrainien, 11 minutes après le décollage, un avion biélorusse a été contraint de faire demi-tour, avec à bord un militant de l’Antimajdan (une organisation opposée au coup d’État organisé par les États-Unis à Kiev en 2014). En 2017, l’avion de ligne de la compagnie aérienne S7, sur lequel le gouvernement russe avait envoyé un officiel à Kichinyov à l’invitation du Président de la Moldavie, n’a pas obtenu de permis de survol dans l’espace aérien de la Roumanie et de la Pologne et a été contraint d’atterrir à Minsk. Dmitry Rogozin, chef de The Roscosmos, l’agence spatiale russe, a signalé ce fait en ligne.
Il mentionne également un autre incident survenu en 2014, la Hongrie a fermé son espace aérien à un avion. Comme il l’écrit, les autorités roumaines et bulgares voulaient forcer l’avion du gouvernement russe à atterrir et à détenir Rogozin, parce qu’il avait été placé sur une liste de sanctions par les États-Unis, l’UE, le Canada, l’Australie et la Suisse. Enfin, ils ont arrêté Sinyov au-dessus de la mer Noire et alors qu’il rejoignait la Turquie.
Et où étaient les manifestants pendant la chasse à l’homme concernant Edward Snowden? Le 2 juillet 2013, avec la fermeture de l’espace aérien de plusieurs pays d’Europe, le président bolivien Evo Morales a été contraint d’atterrir en Autriche à bord de son avion qui volait de Moscou à La Paz, comme me le rappelle mon ancien collègue Ivan Bedő, qui est comme moi, de manière équitable en hvg.hu. On a soupçonné le personnel informatique américain, qui organise la collecte mondiale par la National Security Agency (NSA) du gouvernement américain, sur les dirigeants étrangers et des politiciens des pays alliés européens, était également à bord. L’avion a été fouillé à Vienne, mais sans succès.
Alors, mes collègues, journalistes hongrois – s’il reste quelque chose du sens original de ce mot – devraient enfin être libérés ! Parce que trois décennies après le changement de régime, ce à quoi nous sommes réduits n’a rien à voir avec la liberté de la presse si nous allons d’un côté à l’autre, où, au lieu de révéler des faits pro et contraires, le deux poids, deux mesures deviennent nos principes directeurs, tout en proclamant que nous sommes très objectifs et en nous indignant au nom de la liberté et de la démocratie. Ce n’est rien de plus que d’assumer le rôle de propagandiste, même plus de nos gouvernements nationaux mais étrangers, dont nous médiatisons leurs valeurs, nous sommes une agence financée par les capitalistes. Il est donc temps, pour Mikszáth, Ady, Móricz, Márai – et la ligne pourrait être poursuivie pendant une longue période – de travailler la profession d’une manière qui ne soit pas celle-là …#
IMAGE TITRE: Raman Pratasevic avec un casque anti-émeute sans équivoque emblème nazi il y a environ six ans en Ukraine – Certains disent qu’il a combattu armé, d’autres qu’ils se contentait d’écrire.
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Judit Morva
Un tres bon article en effet, je suis contente que pour une fois, une analyse hongroise paraissent en France. L’auteur est un vrai journaliste, parlant russe et anglais, donc capable á suivre des évenements et des interpétations et en occident et en Russie. Et il a le courage pour publier – en contrecourant – une option á gauche.
Ton blog Danielle est vraiment super! Félicitations!