Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Auschwitz : le choix de la soeur de Kafka

Ce choix me semble le seul qu’aujourd’hui n’importe quel être humain – n’importe quel juif pénétré du serment « plus jamais ça » -, doit faire face aux enfants mourant de faim à Gaza… les prendre par la main en liant son sort au leur… (note de Danielle Bleitrach)

Le 7 octobre 1943, dans le camp d’extermination d’Auschwitz, eut lieu un acte qui paraît incroyable au milieu de l’horreur. Ottla Kafka, la sœur de l’écrivain Franz Kafka, n’était pas destinée à mourir là. Depuis Terezín, elle avait été sélectionnée pour un autre sort. Mais lorsqu’elle vit qu’un groupe d’enfants était embarqué pour un transport, elle prit une décision que l’histoire n’a pas oubliée : elle se porta volontaire pour les accompagner.

Personne ne l’y obligeait. Elle choisit. Elle choisit de marcher aux côtés des plus vulnérables, convaincue qu’elle pourrait apaiser leurs peurs, tout en sachant que cela la conduisait directement à la mort.

À Auschwitz, il n’y avait pas de compassion. Un seul ordre décidait de la vie ou de la mort. Ottla et les enfants furent envoyés dans les chambres à gaz, sans discours ni délais. Leur voyage s’acheva là.

Ce qui bouleverse, c’est que, dans un lieu construit pour détruire toute humanité, quelqu’un ait osé l’exercer. Ottla Kafka brilla comme une étincelle de tendresse au milieu des ténèbres. Elle ne changea pas le destin de ces enfants, mais elle le remplit d’un ultime instant d’amour. Et ce choix, impossible à saisir dans toute son immensité, fit d’elle un symbole silencieux de courage et de compassion, dans les jours les plus sombres du XXe siècle.

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