Aujourd’hui, mais c’est en fait un des fondamentaux de notre blog nous tentons de vaincre les effets de la propagande sans la moindre faille exigée par l’empire et ses vassaux pour camoufler sous l’autorité des « idées reçues », « le sacré du consensus démocratique » de cette dictature des intérêts d’une poignée. La manière dont est camouflée l’ampleur de la défaite, l’absence de plan B. Il suffit d’un peu de géographie, d’un minimum de connaissance des situations réelles de peuples pour percevoir la stupidité de la propagande qui nous est infligée. Ainsi en est-il de la manière dont l’occident en crise profonde ne cesse de proclamer non seulement l’effondrement proche des Russes face à leur champion ukrainien, mais pire encore les signes du craquement de la Chine et la manière dont on pourrait lui infliger le démantèlement de l’ex-URSS et du socialisme européen, quitte à confier ce monde désagrégé au pire des fascismes et à l’anarchie comme si l’occident revivait le temps des « seigneurs de la guerre » au début de la république chinoise, chaque seigneur vendant le droit au pillage de sa province à une ou plusieurs puissances impérialistes. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
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Texte : Dmitri Kossyrev
Donc, voilà : Hong Kong, les autonomies de Mongolie intérieure, Xinjiang et Ningxia doivent déclarer leur indépendance vis-à-vis de la Chine dès que cela commencera. Et qu’en sera-t-il du Tibet et de la séparation de toutes les provinces les unes des autres, qui prendront autant d’autonomie qu’elles le pourront et créeront peut-être une sorte d’« États-Unis de Chine » ? Ah non, car elles ont si peu en commun — aucun idéal commun tel que la démocratie et la liberté. Qu’elles se désagrègent, et nous devons quand même être prêts à tout, quand cela commencera.
Mais comment cela commencera-t-il ? Ici, il est utile pour nous, précisément pour nous, de nous préparer à de nouveaux slogans dans la bataille sans fin de l’extrême droite américaine contre la Chine. Car toutes ces idées délirantes sur l’inévitabilité d’une crise et de l’effondrement du pays vont d’une manière ou d’une autre commencer à nous atteindre et à séduire les crédules. Ceux qui n’ont pas l’habitude de vérifier minutieusement les informations.
Cela s’est déjà produit à plusieurs reprises. Par exemple, au cours des derniers mois, l’administration Biden a lancé l’idée que l’économie chinoise allait mal. Les résultats du premier semestre de cette année, comme ceux de l’année dernière, ont montré qu’en réalité, tout va étonnamment bien, surtout si l’on tient compte de la nouvelle vague de guerre commerciale avec les États-Unis. Mais au début, nos crédules ont été très impressionnés. Aujourd’hui, cette thèse de lavage de cerveau est manifestement morte, alors on en propose une nouvelle, celle de l’effondrement.
Cependant, l’effondrement de la Chine n’est-il pas exagéré ? Bien sûr que non. Imaginons, par exemple, qu’à l’automne, le plénum du parti se réunisse à Pékin et que la question du renouvellement du mandat des plus hauts dirigeants du pays soit soulevée. Et là, dès que cela commencera, les États-Unis devront rapidement s’emparer des actifs en dollars des banques chinoises, vérifier si les réserves de devises de la RPC sont bien en place. Soit dit en passant, il s’agit de milliers de milliards de dollars. Il faudra également voler les biens chinois aux États-Unis. Et puis il y a les alliés américains, ils devront faire de même.
Tout cela nous semble très familier, n’est-ce pas ? Du pillage de l’argent des autres aux plans audacieux visant à démanteler non seulement l’URSS, mais aussi la Russie en diverses républiques sibériennes, ouraliennes et autres. C’est tout un système. Un savoir-faire.
Voyons maintenant qui propose le démantèlement et le pillage de la première superpuissance mondiale, prédisant son effondrement inévitable. Bien sûr, ce sont des fous, mais des fous avec une particularité : ce sont des personnes portant des noms chinois et vivant aux États-Unis. Un tableau familier, n’est-ce pas ?
Il s’agit d’une conférence relativement récente à l’Institut Hudson à Washington intitulée « Après la chute : planifier la Chine post-communiste ». Une seule conférence, vous direz, ce n’est pas grand-chose. D’autant plus que les personnages qui y participaient étaient vraiment hors du commun. Même Gordon Chang (de son vrai nom Zhang Jiaju) . Cet homme est devenu célèbre pour avoir publié le livre « Le prochain effondrement de la Chine ». C’était en 2001, l’effondrement était prévu pour 2011, mais en décembre 2011, l’auteur a réfléchi et a reporté l’apocalypse à 2012. En somme, toute personne sensée ne peut entendre parler de ce Gordon sans rire.
Cependant, il faut tenir compte du fait que nous avons affaire à des personnes écoutées par l’aile extrême droite des républicains américains. Et c’est uniquement pour cette raison qu’elles méritent notre attention.
Il existe aux États-Unis un groupe médiatique appelé The Epoch Times, globalement très respectable, mais avec certaines particularités. Il comporte une rubrique intitulée « China Watch » (Veille chinoise), et la plupart des informations qui y sont publiées proviennent des réunions d’une commission spéciale du Congrès sur la Chine. Toutes les absurdités publiées par « China Watch » proviennent des résolutions du plus haut organe législatif des États-Unis.
Et les délires ne cessent de gagner en puissance. Tout y passe : des anciennes exigences adressées à Pékin pour qu’il cesse de prélever les organes des citoyens chinois à des fins de transplantation, à l’indignation suscitée par les dix mille cyberattaques quotidiennes contre les États-Unis, en passant par l’enquête sur la manière dont les Chinois contournent les lois américaines pour persécuter les entreprises du pays qui les dérangent.
Et maintenant, les membres du comité (républicains), suivis par toute la droite américaine, s’emparent de l’idée que la Chine est vouée à l’effondrement et à la désintégration, avec le démantèlement de ses provinces. Une réalité informationnelle alternative à plusieurs niveaux est en train de se créer. Elle ressemble à peu près à ceci : Xi Jinping n’est pas apparu en public pendant 14 jours cet été. Il ne s’est pas rendu au sommet des BRICS au Brésil. L’armée a procédé à un nettoyage des généraux corrompus. Mais pour une raison quelconque, c’est un allié fidèle de Xi qui a perdu son poste.
Il existait autrefois une profession appelée « kremlinologue ». Il s’agissait de personnes qui, très sérieusement, tiraient des conclusions sur les luttes au sein de la direction soviétique en fonction de l’ordre dans lequel nos dirigeants se tenaient lors des cérémonies officielles sur la tribune du mausolée, de la distance qui les séparait les uns des autres et de leur apparence. Et certains croyaient ces « experts ». De même, beaucoup croient les Chinois américains actuels aux États-Unis, parce qu’ils en ont très envie. Et tous ceux qui sont crédules et très désireux marcheront dans cette direction comme un troupeau de zombies.
À propos de zombies et de zombification, il convient de rappeler ici que le site The Epoch Times présente une petite particularité : il est, disons, financièrement et organisationnellement proche de la sinistre secte totalitaire « Falun Gong », expulsée du territoire de la RPC. Son siège social se trouve désormais à New York.
Voilà à quoi ressemble le nouveau contexte général de ce qui se passe aujourd’hui entre Washington et Pékin. Au premier plan, voici ce qui se passe : en Suède, un nouveau cycle de négociations américano-chinoises sur le commerce et les droits de douane sur les marchandises vient de s’achever. Et comme ce « grand accord » n’est qu’à l’horizon, le moratoire sur les nouveaux droits de douane a été prolongé de trois mois. Quoi qu’il en soit, on ne s’attend pas à ce que la Chine capitule dans ce combat comme l’ont fait les Européens, qui ont en fait livré leur économie à l’Amérique pour qu’elle la pille.
Mais pendant que les négociations s’éternisent, ces gens ne savent pas que la Chine est sur le point de s’effondrer, qu’elle sera démantelée en provinces et que son argent sera confisqué.
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