Les analyses sur l’accord (non pas entériné, mais convenu) entre les USA et la présidente de la Commission de la soi-disant Union européenne se développent dans deux directions principales : il y a d’abord la sidération face au niveau de soumission de cette organisation à l’impérialisme US (soumission validée par les principaux dirigeants des pays membres de l’UE) ; il y a ensuite une perturbation générale des sens qui découle du caractère irrationnel perçu de cet accord et de cette politique. Comme le soulignait l’article cubain que nous avons publié hier, les effets de sidération et d’irrationalité font partie de l’arsenal des opérations psychologiques d’accompagnement de la guerre de domination impérialiste et de la guerre de classe. Il faut prendre au sérieux ces aspects, et les prendre comme tels, des outils de manipulation de l’opinion à grande échelle. Cela signifie qu’il y a autre chose derrière, d’autres étapes à venir. Les réponses apportées par Youri Afonine sur ces deux points sont particulièrement intéressantes. Sur le premier point, la soumission, la réponse est clairement dans les BRICS : « Ces États, avec la Russie, forment aujourd’hui l’architecture d’un nouveau monde multipolaire. » Le choix de bâtir cette architecture d’un monde multipolaire offre une alternative à la soumission et seule permet la défense de la souveraineté nationale, qui sera autrement liquidée par l’impérialisme hégémonique en crise. L’existence d’une alternative est un enjeu clé pour éviter d’être paralysée par la sidération. Sur le second point, l’aspect irrationnel, Youri Afonine oppose la réalité : les USA eux-mêmes ont besoin des ressources russes et, s’ils rompent leur relations commerciales avec la Chine, ils risquent de se retrouver sans pantalon et sans casquette MAGA. Les questions qui se développent sur l’irrationalité de l’accord vont plus loin que cela. Les experts de l’énergie font remarquer que les achats actuels d’énergie d’origine US par l’Europe sont environ de 75 milliards de dollars. L’accord UE / USA prévoit 750 milliards sur 3 ans, soit en moyenne 250 milliards par an. C’est la totalité des dépenses de l’UE en matière d’énergie aujourd’hui. Il n’est pas évident que ce soit techniquement possible. Youri Afonine livre une dernière clé pour comprendre l’irrationnel et la sidération, lorsqu’il parle des années Eltsine. L’arrivée au pouvoir d’Eltsine a été préparée par Gorbatchov, qui a sapé les bases de confiance du peuple de l’URSS dans son état. Eltsine a réussi en une nuit à détruire l’existence même de l’URSS alors que quelques mois auparavant, les citoyens avaient voté très majoritairement son maintien. Cela a produit une sidération totale. Ensuite, la politique de privatisation a été menée de manière apparemment totalement irrationnelle, détruisant les bases sociales et économiques des états issus de l’URSS, les bases du système social, provoquant partout un effondrement de la production, le chômage (inexistant en URSS). Ce furent des années de chaos, mais aussi d’énorme enrichissement pour l’impérialisme et les oligarques qui ont rapidement compris tout l’intérêt de cette situation d’un pays totalement privé de tout mécanisme de défense. C’est grâce à ces années Eltsine que l’OTAN et l’UE ont pu dévorer l’Europe de l’Est, les Balkans, que les USA ont pu détruire l’Irak et plus tard la Libye. C’est pourquoi, Youri Afonine parle en connaissance de cause, lorsqu’il dit que Trump « est très cohérent : tout comme n’importe quel autre président américain, il agit strictement dans l’intérêt du grand capital américain. ». L’irrationalité apparente cache une rationalité sonnante et trébuchante, dans un objectif de manipulation pour permettre la réalisation de changements sociaux, économiques et politiques très dangereux. (Note de Franck Marsal pour Histoire&Société)
https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/236361.html
Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine, est intervenu dans l’émission « 60 minutes » sur la chaîne de télévision « Russie-1 ».
Le thème principal de la discussion a été les nouvelles menaces et avertissements de Trump à l’encontre de la Russie et des pays qui entretiennent des relations économiques avec elle. Il a notamment été question de la possibilité d’imposer des sanctions secondaires contre la Chine et l’Inde, qui achètent des matières premières russes. Il pourrait s’agir, par exemple, de droits de douane de 100 % sur les produits chinois et indiens importés aux États-Unis.
En outre, le chef de la Maison Blanche a conclu un accord extrêmement avantageux pour le capital américain avec l’Union européenne. Trump s’est montré « clément » et a accepté de n’imposer que des droits de douane de 15 % sur les importations en provenance du Vieux Continent, au lieu des 30 % initialement prévus. En revanche, les exportations américaines vers l’Europe ne seront soumises à aucun droit de douane. Dans le même temps, l’Europe s’est engagée avec un enthousiasme forcé à renoncer complètement aux énergies russes dans les années à venir et à les remplacer par des énergies américaines, en achetant aux États-Unis des hydrocarbures pour un montant impressionnant de 750 milliards de dollars. En outre, les pays de l’Union européenne se sont engagés à investir 600 milliards de dollars supplémentaires dans l’économie américaine au cours des trois prochaines années, notamment par l’achat d’armes américaines destinées à aider le régime de Kiev.
Le caractère servile de cet accord pour l’UE est évident, comme le reconnaissent tant les experts que les dirigeants des États européens eux-mêmes. Cependant, aucun d’entre eux n’ose contredire l’hégémonie américaine.
Comme l’a souligné Iouri Afonine, depuis sa réélection à la présidence, Trump ne cesse de surprendre : il fait des déclarations fracassantes, souvent contradictoires, distribue des promesses avec facilité et les retire tout aussi facilement. Les paramètres des droits de douane prohibitifs qu’il annonce varient de 50 à 500 %. Ce faisant, il répète invariablement son refrain : « nous avons atteint notre objectif, nous avons fait pression, nous avons gagné », etc.
Mais il ne faut pas croire que Trump est si incohérent ou imprévisible. Au contraire, il est très cohérent : tout comme n’importe quel autre président américain, il agit strictement dans l’intérêt du grand capital américain.
Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a souligné qu’il existe un lien direct de cause à effet entre l’accord contraignant pour l’Europe, l’intention de renforcer les sanctions contre la Russie et les projets d’imposer des sanctions contre les pays qui commercent avec notre pays. Trump a d’abord déclaré que le conflit en Ukraine devait être réglé avant tout par l’Europe, et non par les États-Unis. En outre, il a exprimé son mécontentement quant au fait que les principaux coûts financiers liés à l’OTAN sont supportés par son pays et a exigé de ses alliés européens qu’ils augmentent considérablement leurs dépenses de défense.
En transférant la responsabilité de la crise ukrainienne aux Européens, le chef de la Maison Blanche leur a permis de se rendre compte qu’ils ne pourraient pas s’en sortir sans les États-Unis. Conscient de cela, l’establishment politique européen, qui avait misé sur l’Ukraine, a tout simplement pris peur à l’idée d’une défaite. C’est pourquoi les soi-disant « élites » du Vieux Continent ont déclaré être prêtes à accepter toutes les conditions de Trump, pourvu que Washington ne se désengage pas des problèmes européens. Au final, Trump accepte, mais impose un accord léonin qui enrichira l’industrie militaire américaine, permettra de continuer à soutenir le régime de Kiev et donnera en même temps à l’Occident collectif un outil pour poursuivre ses tentatives d’affaiblissement de la Russie.
Trump a imposé des conditions extrêmement strictes à l’Union européenne, ne laissant aucun choix à ses « élites ». Celles-ci sont à leur tour contraintes d’augmenter leurs dépenses militaires et, pour justifier ces mesures impopulaires, continuent d’intimider leur propre population avec la prétendue « menace russe » et attisent l’hystérie anti-russe.
Pour la Russie, tous ces accords et conventions ne changent fondamentalement rien. Nos objectifs sont clairs et immuables, et les tentatives de pression extérieures ne font que renforcer notre détermination. Les acteurs occidentaux qui dictent aujourd’hui les règles se retrouveront inévitablement perdants, et ils devront alors répondre de leurs erreurs et de leurs échecs devant leurs propres économies et leurs propres peuples.
Youri Viatcheslavovitch s’est également montré sceptique quant aux perspectives d’introduction de sanctions secondaires américaines contre les pays qui achètent des matières premières russes, en premier lieu la Chine et l’Inde. Ces États, avec la Russie, forment aujourd’hui l’architecture d’un nouveau monde multipolaire. D’ailleurs, les États-Unis eux-mêmes, malgré un commerce minimal avec la Russie, continuent d’acheter de l’uranium et du titane chez nous, et on ne sait pas encore qui souffrira le plus d’un éventuel arrêt de ces livraisons.
Si Trump décide vraiment d’imposer les droits de douane prohibitifs qu’il a promis, soit 50 %, soit 150 %, à la Chine et à l’Inde, il portera tout simplement atteinte aux intérêts économiques de son propre pays. Après tout, il s’agit des première et troisième économies mondiales, des partenaires commerciaux clés des États-Unis. Une telle mesure pourrait faire s’effondrer le commerce bilatéral, provoquer une pénurie et une hausse des prix aux États-Unis mêmes. Il n’est pas exclu qu’au final, les Américains se retrouvent littéralement sans pantalon et sans les célèbres casquettes Trump portant le slogan « Make America Great Again » : en effet, celles-ci sont également fabriquées en Chine, comme chacun sait.
Quant aux droits de douane de 15 % imposés par Trump à l’Europe, ils entraîneront inévitablement une augmentation du prix des produits européens sur le marché américain. Cela signifie que les prix de détail augmenteront également aux États-Unis, ce qui ne plaira guère aux consommateurs américains.
À la fin de son intervention, Youri Viatcheslavovitch a rappelé la déclaration du Kremlin : Moscou a pris note des propos de Trump, poursuit son opération militaire spéciale et reste attachée à un règlement pacifique tout en défendant fermement ses intérêts nationaux.
Comme l’a souligné le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Washington n’est pas intéressé par une Russie forte, agissant comme un centre de pouvoir indépendant. Il préférerait de loin un pays similaire à celui des années Eltsine, affaibli et dépendant de l’Occident. L’establishment américain n’a pas non plus besoin d’une Chine socialiste puissante. Cependant, aujourd’hui, le potentiel économique cumulé des pays de l’OCS et des BRICS dépasse déjà les capacités de l’Occident collectif. Il est donc important pour la Russie de maintenir une ligne ferme et de principe, tant sur le front que dans sa politique étrangère. Et tous ces jeux douaniers vont probablement bientôt prendre fin, car ils ne sont pas rentables pour les États-Unis eux-mêmes, a conclu Youri Afonine.
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Georges Rodi
Il n’y a aucune comparaison possible entre la Chine et l’Inde sur ce sujet.
La Chine peut se passer du marché et des fournitures américaines. Et elle tient sous respiration artificielle les industries US avec les terres rares.
Pour l’Inde, l’heure du choix est peut-être venue?
Le gouvernement Modi est tellement inepte et corrompu… Bref, puisse l’Inde se rapprocher de la pratique des BRICS et réfléchir à ses délires de QUAD, je n’en demande pas plus.
(Je plains au passage le peuple indien qui plonge dans la misère)
Dernière réunion commerciale entre la Chine et les USA :
Délégation chinoise : 74 professionnels capables de traiter chaque dossier
Délégation étasunienne : 15 idéologues
Je comprends qu’il se trouve quelques débilos qui tiennent quelques manettes du PCF…
Et bien… Mon message pour eux est simple :
Choisis ton camp camarade!
admin5319
Georges Rodi,
est-ce que vous avez reçu mon E mail à votre adresse mail, est-ce la bonne ?
danielle Bleitrach