Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pour préciser une fois de plus le sens de notre livre : heureusement il y a la CHINE… par Danielle Bleitrach

OUI, mais quel positionnement espérer de l’UE, de la France ? de ces dirigeants et nations qui n’ont plus la force d’aller vers une révolution, mais qui accordent à celle qui se réalise sur le mode de l’endiguement, un espace stratégique nécessaire ? La politique de l’Autriche, le refus de concevoir autre chose que l’espace familier, l’adhésion à l’insignifiance qui peut aider à donner le répit nécessaire ? ne sommes-nous pas trop ambitieux pour l’état réel de la France ? Nous avons espéré pour notre pays un « non-alignement » mais y a-t-il même une issue de ce type?

Partons une fois de plus du « contexte » français : la situation de la majorité de la population se dégrade… la popularité du couple formé par Emmanuel Macron et son Premier ministre, François Bayrou, s’effondre à des niveaux inédits sous la Ve République. D’après une récente enquête menée par l’Ifop pour Le Journal du Dimanche, ils affichent respectivement 19 % et 18 % de satisfaction parmi les personnes interrogées. Il faut souligner que ce recul s’accompagne d’une chute brutale : –4 points pour le chef de l’État et –2 points pour le Premier ministre en seulement un mois. Cette vague de mécontentement semble directement liée à l’annonce, le 15 juillet dernier, par François Bayrou, d’un vaste plan de réduction budgétaire. Mais il est tout aussi évident que l’annonce de l’escalade vers la guerre, les dépenses militaires envisagées ont joué également dans le sens de cette dégringolade comme d’ailleurs le constat du peu d’alternative, ce qui jouera immanquablement au profit de l’extrême droite qui apparait comme la seule opposition. Le parallélisme avec d’autres « alliés » comme l’élection japonaise de dimanche 20 juillet n’est pas fortuit. Dans ce contexte, qui ne cesse de se dégrader, la catastrophe imminente sans moyens de la conjurer, il nous a semblé utile de contribuer à ouvrir un débat stratégique en France, en nous adressant en particulier à ce qu’il restait selon nous de forces politiques organisées et conscientes pour les inviter à écouter ce que dit la Chine. La maison brûle et certains continuent à l’arroser d’essence. D’autres pontifient pour savoir qui a dit quoi le premier mais pour mieux continuer à ignorer l’urgence :

ÉCOUTEZ !!! Et c’est encore plus urgent quand comme en ce moment la Chine garde le silence.

Jusqu’où ira la guerre financière de Trump comme ultime stratégie de militarisation du dollar, de l’endettement abyssal ?

Le 5 juillet 2025, le président Donald Trump a promulgué ce qu’il a surnommé le « Big & Beautiful Bill », un vaste paquet législatif et au cœur de celui-ci il y ce dont peu de médias grand public parlent, tant tout ce qui est secondaire est devenu leur principal. Mais le plus intéressant est que Chine aussi se tait alors qu’il y a au cœur de cet énorme dispositif législatif qui a creusé l’endettement encore plus, la question de « la guerre financière de la Chine contre l’Amérique ». En fait, bien sûr il faut inverser les termes, il y a une aggravation de la guerre financière de l’Amérique contre la Chine avec la possibilité du gel des avoirs chinois. Pour être clair même si le projet de loi n’autorise pas directement le gel des avoirs chinois il doit être regardé en lien avec d’autres dispositions qui lui donnent sens comme la loi sur la responsabilité de la monnaie chinoise de 2025 et la loi chinoise sur l’atténuation de la menace financière de 2025. L’ensemble permet au Trésor américain de saisir ou de geler les réserves de change chinoises en cas de menaces pour la sécurité nationale, de réparations pandémiques ou d’agression liée à Taïwan.

Quand on a au gouvernail, un individu Trump qui s’attache à proclamer qu’il tient la Chine « responsable » des perturbations mondiales, cela peut engendrer en cas d’exécution une déstabilisation massive, un tsunami, un mouvement sismique sur 800 milliards de dollars de réserves chinoises et un mouvement en écho sur toutes les réserves mondiales.

Que peut-on craindre ? voici l’analyse faite sur Asia Times, des investisseurs de Hong Kong :

Pour être clair, un gel à grande échelle des actifs chinois basés aux États-Unis ou une exclusion de SWIFT reste peu probable. De telles actions se répercuteraient sur le système financier mondial, nuisant non seulement aux intérêts économiques de la Chine, mais aussi à la crédibilité des États-Unis en tant que gardien de la monnaie de réserve mondiale. Cela créerait un précédent que même les alliés des États-Unis trouveraient déconcertant. En ce sens, le « scénario apocalyptique » – la saisie complète des actifs chinois ou le retrait de SWIFT – reste peu probable. Pourtant, le calcul du risque à Pékin n’est plus basé uniquement sur la probabilité. Trump a déjà défié les attentes auparavant. Au cours de son deuxième mandat, soutenu par un Congrès loyaliste, armé d’un mandat législatif et d’un Trésor politisé, et d’un précédent mondial post-Ukraine en matière de saisies d’actifs, la possibilité d’une politique de la corde raide ne peut plus être écartée. Pékin ne regarde pas seulement ce que fait Washington, mais aussi comment les tribunaux américains réinterprètent les limites du pouvoir exécutif dans des situations d’urgence perçues. Dans l’affaire Mason c. États-Unis d’Amérique (2023), la Cour suprême a confirmé le large pouvoir de l’exécutif de geler ou de réaffecter des avoirs détenus à l’étranger et liés à des États adversaires, même en l’absence d’hostilités directes. Bien que l’affaire impliquait des avoirs iraniens, la décision du tribunal a effectivement abaissé le seuil de saisie d’avoirs pour des raisons de sécurité nationale. La décision a marqué un changement vers une plus grande latitude juridique pour la coercition financière en vertu de la loi américaine

Pour les décideurs politiques chinois, Manson souligne une préoccupation plus profonde : les garanties juridiques et institutionnelles qui modéraient autrefois les actions financières américaines s’érodent. Le risque d’une portée excessive permise par les précédents n’est plus théorique. Il y a eu le gel des réserves de la Russie au blocage des comptes du Venezuela, Pékin voit une tendance : l’impensable est maintenant simplement invraisemblable, pas impossible, etil faut se préparer en conséquence. En raison de ces préoccupations, Pékin prend des mesures actives pour atténuer les risques en se protégeant d’une éventuelle pression financière américaine.

Cette guerre financière au cœur du dispositif législatif est donc improbable mais pas impossible

Est-ce que les USA aux abois oseraient aller jusqu’au bout de l’utilisation du dollar de toute l’infrastructure financière qui lui est liée comme l’arme ultime, apocalyptique contre la deuxième plus grande économie du monde en sachant qu’il en est de cet assaut comme de celui de l’arme nucléaire, nul n’est à l’abri des effets (par parenthèse, là aussi le bombardement sur le site nucléaire iranien a été le signe de la levée des tabous.)

La plupart des commentateurs ont noté le silence chinois. Pas de déclaration officielle et pas non plus de commentaires concernant des ajustement du renminbi (RMB) de la Banque populaire de Chine liés au projet de loi. L’absence de réfutation n’est pas dans les habitudes chinoises alors qu’il s’agit d’une décision qui est susceptible de geler les réserves de change de la Chine, une atteinte à sa souveraineté.

Les responsables de l’administration Trump ont présenté la législation comme une étape nécessaire pour « défendre la souveraineté économique de l’Amérique », faisant référence aux pratiques monétaires de la Chine, aux flux de données et à la prétendue « guerre économique secrète ».

Les projets de loi qui l’accompagnent sont plus explicites : le Currency Accountability Act prévoit de nouveaux mécanismes de déclaration et des sanctions en cas de manipulation perçue du taux de change, tandis que le Financial Threat Mitigation Act prévoit des plans d’urgence en cas de coercition financière chinoise, y compris des tests de résistance sur les implications du découplage ou du gel des avoirs. Bien qu’il n’y ait pas de disposition « irréfutable » pour geler les réserves de change de la Chine, le message est clair : les États-Unis se positionnent activement pour répondre financièrement à une crise à propos de Taïwan, à des cyber-intrusions ou à d’autres points chauds stratégiques.

Les investisseurs en particulier asiatiques confrontés à une instabilité généralisée qui atteint en particulier les alliés et également détenteurs d’obligations US, eux-mêmes comme le Japon et la Corée du Sud en état de totale instabilité politique face à l’inflation et la montée de forces xénophobes pour le Japon, s’interrogent sur le silence chinois.

Il est vrai qu’ils sont eux-mêmes en proie aux plus totales des incertitudes concernant les exigences populaires, celles dont dépendent in fine la stabilité des gouvernants et les politiques favorables à l’économie mondialisée.

Tamaki Yuichiro, le populiste japonais qui veut devenir Premier ministre

Le leader énergique exploite la frustration des jeunes et bouscule la politique du pays

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Le chef de l’opposition japonaise du Parti démocratique pour le peuple, Yuichiro Tamaki (au centre), pose pour une photo avec ses candidats Mayu Ushida (à gauche) et Yoshihiro Okumura (à droite) après qu’ils aient prononcé des discours de campagne pour les élections à la Chambre haute à Tokyo
Photographie : Alamy

L’IMAGE que Tamaki Yuichiro veut transmettre est celle d’une mobilité ascendante, une contretendance à celle que « le système » impulse. Son affiche de campagne le montre souriant sur un fond orange vif, les bras tendus et les doigts pointés vers le ciel. Son slogan n’est guère révolutionnaire : « Augmentez le salaire net ». Mais M. Tamaki en a fait un cri de ralliement parmi les jeunes électeurs qui n’attendent pas grand chose d’une gauche dont ils ont été coupés idéologiquement..

SI les Chinois se taisent cela ne signifie pas qu’ils n’agissent pas, au contraire, mais en tenant compte de la réalité telle qu’elle se dessine…

1- L’endiguement plutôt que la confrontation et le dialogue avec l’Europe, l’Afrique… doit être suivi de près

Étant donné la préférence de l’administration Trump pour les affrontements publics, de l’avis des décideurs politiques chinois, une réfutation vocale ne ferait qu’alimenter le récit conflictuel de Trump selon lequel la Chine est une menace existentielle. Dans son deuxième mandat, Trump dépeint la Chine à la fois comme un rival géopolitique et une cible politique intérieure. Pékin pourrait estimer que des représailles ouvertes justifieraient l’escalade américaine, y compris par le biais d’un nouveau « découplage » économique ou de sanctions. S’engager dans une guerre des mots pourrait risquer une escalade, à la fois rhétorique et financière. Pékin semble opter pour l’endiguement plutôt que la confrontation, pariant que le silence est un moyen d’éviter de valider l’utilité politique du projet de loi. Dialoguer discrètement avec des alliés en coulisses, en particulier dans les pays du Sud et en Europe, peut être considéré comme plus efficace que de crier dans la chambre d’écho de Trump. De ce point de vue les contradictions européennes sont assez proches de celles qui affligent le Japon, la Corée du sud. Trump ne leur fait pas plus de cadeau mais la peur de rompre avec les USA rend la négociation « complexe ».

2- Préserver la stabilité des marchés financiers pour assurer la stabilité interne et celle des pays du sud.

La détention de plus de 800 milliards de dollars de bons du Trésor américain, en tant que tels actifs libellés en dollars, pourrait désormais être considérée comme une vulnérabilité plutôt que comme un atout. Cependant, reconnaître publiquement le risque pour les réserves libellées en dollars pourrait avoir des conséquences inattendues, telles que des sorties de capitaux, une dépréciation du RMB ou la panique des investisseurs et vu la situation générale un effet en chaîne n’est pas à écarter. Conserver la stabilité financière est important pour faire face y compris aux transformations internes. L’essentiel est la mobilisation du peuple chinois dans toutes les transformations en cours. La souveraineté chinoise repose en priorité sur la réponse aux exigence du peuple chinois et ensuite parallèlement à la potentialité de développement des peuples du sud.

3- Actuellement la Chine privilégie les choix diplomatiques pour empêcher la tension.

Le silence de la Chine n’est pas synonyme d’inaction, il correspond au rôle qu’assume la Chine au plan international. Pékin face à l’erratique président des Etats-Unis et le désarroi de ses alliés apparait comme le protagoniste sur lequel on peut s’appuyer à la fois dans le calme et la permanence. La Chine se présente de ce fait non seulement face aux pays dits du sud, mais face à ceux alliés aux Etats-Unis comme refusant cette politisation du dollar comme l’escalade guerrière.

En ne réagissant pas immédiatement, la Chine évite de s’aliéner d’autres pays, en particulier dans les pays du Sud et en Europe, qui pourraient partager les mêmes inquiétudes quant à la politisation de la finance mondiale. Ces dernières années, Pékin a activement réduit son exposition au dollar américain en dédollarisant, en augmentant ses réserves d’or et en élargissant les règlements transfrontaliers en RMB. Désormais les marchés financiers notent qu’elle se couvre également en approfondissant les lignes de swap bilatérales, en investissant dans l’infrastructure de la monnaie numérique et en explorant des alternatives au système SWIFT. La Chine ne « réagit pas » elle expérimente et tant qu’elle n’est pas assurée de l’efficacité retarde la mise à feu des erratiques Etats-Unis. Ce qui ne signifie pas qu’elle ne mettra pas en place des mesures de rétorsion mais elle ne les utilise pas immédiatement, l’essentiel est le contrôle et de renforcer les réactions parallèles au niveau mondial.

4- La Chine, dans son « rêve » de rajeunissement, à partir d’une expérience millénaire, avec l’épisode récent de l’humiliation coloniale, comme nous l’avons envisagé dans notre livre, s’adresse à l’ensemble du monde pour leur dire qu’il faut une autre logique internationale.

Nous avions souligné la crise profonde en particulier du dollar, sa militarisation, et la dette abyssale, encore accrue par le « Big & Beautiful Bill », les dépenses militaires et les réductions d’impôts pour le capital – une orientation imposée à tous ses « alliés » dont Trump estime un rendement immédiat pour les Etats-Unis, continuant à remettre en cause le pilier fondamental de la puissance étasunienne. Si le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve n’est plus « neutre », actuellement tous les regards économiques, financiers, politiques surveillent la réaction de la Chine. Celle-ci doit empêcher la panique et elle est la force mature en particulier pour les économies émergentes et des États non alignés, ce qui favorisera les manœuvres diplomatiques pour éteindre les incendies monétaires et militaires. Ce calme silencieux ne signifie pas l’absence d’action mais il donne à la Chine une capacité accrue pour agir en coulisse afin de mettre en œuvre des formes multiples de dédollarisation. Les marchés financiers et les investisseurs asiatiques sont convaincus que loi du 5 juillet a probablement renforcé cette trajectoire. La prochaine étape ne sera peut-être pas annoncée dans les gros titres, mais plutôt dans des changements structurels progressifs qui concerneront les BRICS mais pas seulement.

Il s’agit notamment de renforcer son système financier, d’augmenter la consommation intérieure, d’étendre l’utilisation de sa propre monnaie dans le commerce international, de diversifier ses réserves de change, d’augmenter ses avoirs en or et d’explorer des alternatives au système financier mondial centré sur le dollar. Et nous avons récemment publié un article qui montrait que la Chine suivie par d’autres nations avait augmenté ses avoirs en or tout en écoulant sans fièvre mais de manière continue les obligations du trésor des USA.

Comme le soulignent les investisseurs : l’absence de réaction du gouvernement chinois n’est pas un signe de confusion ou de paralysie, c’est une décision disciplinée avec une approche calculée. En choisissant de ne pas riposter publiquement, Pékin conserve une flexibilité stratégique. Il maintient les marchés calmes, conserve la manœuvre diplomatique et évite de donner à Trump la satisfaction d’une prise de bec publique. Pour Washington, le silence ne doit pas être confondu avec de la complaisance. Les implications à long terme sont profondes. Dans le livre de jeu stratégique de Pékin, l’immobilité est souvent le premier mouvement, et non la fin de partie.

La première parade est celle qui résiste à la déstabilisation avec pour but éviter un effondrement économique majeur. La Chine dans ce cas laisserait les inquiétudes se concentrer autour des proclamations et défis de Trump en s’isolant toujours plus elle-même de l’effet immédiat et de plus en plus dangereux du dollar. Nous avons vu qu’elle n’a cessé de réduire sa dépendance face au système dominé par les USA. Ce qui par parenthèse dit aussi la nature de la négociation qu’elle ouvre avec l’UE et d’autres économies dépendantes. Elle les invite dans le fond à suivre cette trajectoire en les mettant en garde et en les invitant à une refonte d’ensemble. Ce qui sous une forme diplomatique peut aboutir à saper un peu plus la puissance du dollar et sa force de chantage et de coercition.

Là encore nous citons Asia Times : Le risque n’est pas que la Chine réagisse maintenant, mais qu’elle restructure tranquillement et lentement l’ensemble de sa stratégie financière, avec des conséquences négatives à long terme pour l’ordre financier dirigé par les États-Unis. La question n’est pas maintenant de savoir si la Chine va riposter, mais avec quelle subtilité et dans quels délais.

BREF, comme nous l’affirmions hier : Communauté de destin ou servitude…

Une question se pose vu la multiplication des tentatives de rassembler une sorte de troisième force qui s’affirme désireuse de ne pas entrer dans un affrontement avec les Etats-Unis et qui n’a surtout aucune propension intérieure à une rupture avec le capitalisme… qu’y a-t-il à espérer de ces rassemblements souvent régionaux ? Et surtout ne faut-il pas considérer que la France et les autres « dirigeants » de l’UE comme le Japon sont incapables d’aller au-delà ? L’exemple en est la réunion des dirigeants de gauche de l’Amérique latine, des déçus du trumpisme mais qui n’en sont ni pour eux, ni pour leur conception de la situation internationale au socialisme ? Loin de penser que la démocratie en fait a toute chance pour favoriser l’intervention populaire, la défense de la majorité contre une poignée devrait passer de la « dictature de la bourgeoisie » à celle du prolétariat. La démocratie demeure celle obtenue, concédée aux couches moyennes sous la pression de l’URSS et ils croient en une social démocratie qui dépendait d’un rapport des forces totalement transformé.

Chili : des dirigeants de gauche réunis pour défendre le multilatéralisme face à la politique de Trump

Les dirigeants (de gauche à droite) de l'Uruguay, Yamandu Orsi; du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva; du Chili, Gabriel Boric; de l'Espagne, Pedro Sanchez; et de la Colombie, Gustavo Petro, le 21 juillet 2025 à Santiago du Chili
Les dirigeants (de gauche à droite) de l’Uruguay, Yamandu Orsi; du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva; du Chili, Gabriel Boric; de l’Espagne, Pedro Sanchez; et de la Colombie, Gustavo Petro, le 21 juillet 2025 à Santiago du Chili  –  Rodrigo ARANGUA – Santiago du Chili (AFP)

Santiago du Chili – Les dirigeants de gauche du Chili, de l’Espagne, du Brésil, de la Colombie et de l’Uruguay sont réunis lundi à Santiago pour défendre le multilatéralisme face à la politique protectionniste des États-Unis, et la démocratie face à la désinformation et aux extrémismes. Le sommet, baptisé «Démocratie toujours», a lieu sur fond de progression des partis et gouvernements d’extrême droite ou autoritaires en Europe et en Amérique latine.

Il intervient également alors que le président américain Donald Trump tente d’imposer unilatéralement des droits de douane à la majorité des pays et mène une politique étrangère agressive pour résoudre les conflits dans le monde. «Aujourd’hui, dans de nombreux endroits du monde, la démocratie est menacée», a affirmé le président chilien Gabriel Boric en inaugurant la rencontre au palais présidentiel de La Moneda, en présence du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, du président colombien Gustavo Petro, du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, et du président uruguayen Yamandu Orsi.

M. Boric a dénoncé «la désinformation, l’extrémisme de tout bord, la montée de la haine, la corruption, la concentration du pouvoir et une inégalité qui sape la confiance dans l’action publique et l’État de droit». « À cela s’ajoute (…) l’expansion du crime organisé là où l’État est faible», a-t-il affirmé.

Cette rencontre survient alors que la tension monte entre Washington et Brasilia. Donald Trump a menacé d’imposer au Brésil des droits de douane supplémentaires de 50% à partir du 1er août, en soutien à l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro. Lula a réagi en brandissant la «souveraineté» du plus grand pays d’Amérique latine et en dénonçant un «chantage inacceptable». Selon le président chilien, le groupe de dirigeants doit faire des propositions sur trois axes : renforcer la démocratie et le multilatéralisme, lutter contre la désinformation et à l’ »utilisation malveillante des technologies», combattre l’inégalité et les extrémismes. A l’issue de leur réunion au palais présidentiel, les cinq leaders déjeuneront avec diverses personnalités, parmi lesquelles le lauréat du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz et l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet.

Notons que cette tentative social démocrate qui partout se réfère aux non alignés de Bandung est effectivement entraînée par l’impérialisme US et même ses alliés en déshérence vers un positionnement politique en faveur de la transformation, et que l’on ne peut pas se contenter de considérer qu’elle risque de mener les pays concernés et leurs dirigeants vers une impasse et un renforcement de l’extrême-droite… Il s’agit d’une dynamique qui est à l’œuvre …

Danielle Bleitrach pour histoire et societe

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1 Commentaire

  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Une révolution sans parti révolutionnaire fondé sur une pensée scientifiquement révolutionnaire c’est niet. Voir Lénine ce Lénine si peu étudié en France . Le gaulois rigolard à des limites… à dépasser

    Répondre

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